François2.0 a écrit :
Axou à vous lire, dites moi si je me trompe, on a le sentiment que le site gouvernemental est objectif sur le sujet et qu'il renseigne aussi bien les femmes dans le doute sur leur capacité financière, sociale... à garder leur enfant que celles qui désirent le tuer. Sauf erreur de ma part, le site "officiel" excepté fournir la liste d'établissement ou l'on propose l'IVG et en expliquer le déroulement, évacue toute autre possibilités et conseils qui vont avec, corrigez moi si je me trompe.
Bonjour François,
concernant les sites anti-avortement, j'ai déja répondu à vos questions. J'ai un certain nombre d'amies qui ont avorté. Elle n'ont pas eu le cancer (mais moi je l'ai eu, sans avoir avorté), elles ont eu des enfants par la suite, et elle n'ont pas fait de dépression, même si le moment de l'acte a été un particulièrement dur. Donc affirmer que l'avortement donne le cancer, rend les femmes stériles et traumatisées dans tous les cas, c'est faux. C'est tout. On doit pouvoir dire que l'avortement est un acte grave sans enfermer toutes les femmes qui le commettent dans la catastrophe et le traumatisme car c'est le cas dans certains cas et pas dans tous. Un certain nombre de femmes "digèrent" l'évènement, ce qui n'enlève rien à la gravité de l'acte.
Concernant le site gouvernemental : il évacue tout questionnement. Il s'adresse à des femmes qui souhaitent avorter et donnent des informations. Il ne s'adresse pas à des femmes qui se questionnent sur l'acte. Leur démarche n'est pas malhonnête sur la forme mais elle est insuffisante sur le fond.
Je regrette, comme vous, et vu le nombre de femmes qui hésitent et qui sont déchirées, qu'il n'y ait pas pas une rubrique "questionnement" qui fournirait aux femmes hésitantes des adresses ou elles peuvent être écoutées et ou on pourrait les accompagner dans la décision et dans une alternative.
Je regrette comme vous que l'esprit de la loi Veil soit mort et que sur ce site, il ne soit pas précisé que l'acte n'est pas un simple acte de santé et qu'il demande une vraie réflexion et qu'il faut éviter de se mettre dans la situation d'une grossesse non désirée.
Le problème est qu'on est arrivé à une hantise de la culpabilisation des femmes, comme si les femmes étaient des petites filles ! comme si elles ne pouvaient pas regarder en face la vérité de l'acte et assumer cette part de culpabilité momentanée parfois qui est inhérente à l'acte et faire leur choix, en adulte.
Pour moi on est face à deux intégrismes : l'intégrisme pro-choix ou on infantilise les femmes, ou on ne doit pas parler de la réalité de l'acte pour ne pas "culpabiliser", au point de négliger le besoin d'écoute et d'accompagnement au discernement des femmes. Je pense que le gouvernement faillit à sa mission sur ce plan là.
Et l'intégrisme pro-vie ou on instrumentalise et politise à fond la question (aux USA), ou on tient un langage indécent ("génocide"), on parle d'"enfant" au lieu d'embryons ou de foetus, ou on traite les femmes parfois de meurtrières et ou on utilise des données et des informations fallacieuses et des attitudes masquées. Pour le coup, on cherche à culpabiliser les femmes (comme si elles ne l'étaient pas déja), et on ne respecte pas leur choix.
Dans les deux cas, les femmes ne sont pas respectées dans leur besoin d'être comprises et accompagnées.
Et dans les deux cas on se donne bonne conscience en proclamant être du côté du "Bien".
La complexité humaine nécessite plus de nuance et d'écoute.
Bien à vous,
Axou