Apocalypse de Saint Jean
Règles du forum
Forum d'échanges sur la Sainte Bible.
Forum d'échanges sur la Sainte Bible.
-
- Ædilis
- Messages : 18
- Inscription : ven. 20 mai 2016, 7:32
- Conviction : Chretien
- Localisation : Bordeaux
Apocalypse : Révélation des Temps derniers
Bonjour,
J'ai créé ce sujet car j'ai besoin d'explication sur un livre ma foi que je trouve compliqué, du à l'utilisation abusive de métaphores mais, qui je trouve, est essentiel et je dirais même vital pour tout théologien et homme qui attend le retour de l'éternel
Ma première question se porte sur le chapitre 12 de Apocalypse : Que représente la femme ?
Avis au Théologien, vous avez la parole
J'ai créé ce sujet car j'ai besoin d'explication sur un livre ma foi que je trouve compliqué, du à l'utilisation abusive de métaphores mais, qui je trouve, est essentiel et je dirais même vital pour tout théologien et homme qui attend le retour de l'éternel
Ma première question se porte sur le chapitre 12 de Apocalypse : Que représente la femme ?
Avis au Théologien, vous avez la parole
-
- Tribunus plebis
- Messages : 1468
- Inscription : dim. 17 avr. 2016, 19:32
- Conviction : Catholique romain
Re: Apocalypse : Revelation des derniers temps
Bonjour Shnaps,
Félicitation pour votre intérêt porté à l'Apocalypse. Toutefois ne dites pas "abusive" mais "importante" ce sera plus respectueux car Notre Seigneur se dévoile comme bon Lui semble.
Pour répondre à votre question la femme du chapitre 12 est bien évidemment la Très Sainte Vierge Marie. Elle représente la créature la plus parfaite. Elle est confrontée à un dragon qui est Lucifer (passé de très bel ange à une créature infâme pour avoir blasphémé et refusé de se soumettre aux plans divins).
Bien à vous,
Félicitation pour votre intérêt porté à l'Apocalypse. Toutefois ne dites pas "abusive" mais "importante" ce sera plus respectueux car Notre Seigneur se dévoile comme bon Lui semble.
Pour répondre à votre question la femme du chapitre 12 est bien évidemment la Très Sainte Vierge Marie. Elle représente la créature la plus parfaite. Elle est confrontée à un dragon qui est Lucifer (passé de très bel ange à une créature infâme pour avoir blasphémé et refusé de se soumettre aux plans divins).
Bien à vous,
Une nation n'est pas ce qu'elle pense d'elle même dans le temps mais ce que Dieu pense sur elle dans l'éternité. Soloviev
-
- Tribunus plebis
- Messages : 5032
- Inscription : ven. 26 déc. 2008, 20:02
- Conviction : chrétien non catholique
- Localisation : Le Chambon sur Lignon (France)
Re: Apocalypse : Revelation des derniers temps
______
Bonjour,
Pour moi la femme est le peuple juif.
_______
Bonjour,
Pour moi la femme est le peuple juif.
_______
Re: Apocalypse : Revelation des derniers temps
A vrai dire, l'interprétation la plus traditionnelle et la plus attestée de la femme de l'Apocalypse, est qu'elle représente l'Eglise. C'est la plus répandue chez les Pères de l'Eglise (je ne retrouve plus les références, à part St Grégoire le Grand dans son commentaire sur Job). Maintenant, l'interprétation comme étant la Vierge Marie est aussi attestée de longue date, même si c'est par moins de monde (par exemple St Epiphane au IVe Siècle).
Les 1ers chrétiens représentaient habituellement l'Eglise sous forme d'une femme, plus particulièrement une femme âgée redevenue jeune. Je pense aussi à l'image de la Tour qui revient souvent. Voir par exemple pour ces 2 images le Pasteur d'Hermas (IIe Siècle).
Maintenant, ce qui est frappant, c'est qu'au cours des siècles (assez tôt, je dirais IVe/Ve Siècle, peut être avant), les attributs symboliques de l'Eglise (la femme, la tour...) se sont reportés sur la Vierge Marie. Est-ce contradictoire? Non. Marie, le tabernacle vivant où fut enfanté le Dieu fait homme, l'arche de la Nouvelle Alliance, est par là même le prototype de l'Eglise et la mère de tous les croyants - j'espère que je m'exprime assez clairement. La très heureuse définition de "Marie mère de l'Eglise" à Vatican II va dans le même sens. Je dirais pour cela que l'Eglise vénère la Vierge Marie. Là où elle n'est pas vénérée, c'est sans doute le plus sûr signe qu'on n'est pas dans l'Eglise (désolé pour les protestants...).
In Xto,
archi.
Les 1ers chrétiens représentaient habituellement l'Eglise sous forme d'une femme, plus particulièrement une femme âgée redevenue jeune. Je pense aussi à l'image de la Tour qui revient souvent. Voir par exemple pour ces 2 images le Pasteur d'Hermas (IIe Siècle).
Maintenant, ce qui est frappant, c'est qu'au cours des siècles (assez tôt, je dirais IVe/Ve Siècle, peut être avant), les attributs symboliques de l'Eglise (la femme, la tour...) se sont reportés sur la Vierge Marie. Est-ce contradictoire? Non. Marie, le tabernacle vivant où fut enfanté le Dieu fait homme, l'arche de la Nouvelle Alliance, est par là même le prototype de l'Eglise et la mère de tous les croyants - j'espère que je m'exprime assez clairement. La très heureuse définition de "Marie mère de l'Eglise" à Vatican II va dans le même sens. Je dirais pour cela que l'Eglise vénère la Vierge Marie. Là où elle n'est pas vénérée, c'est sans doute le plus sûr signe qu'on n'est pas dans l'Eglise (désolé pour les protestants...).
In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.
Pour recevoir le Roi de toutes choses, Invisiblement escorté des choeurs angéliques.
Alléluia, alléluia, alléluia.
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.
Pour recevoir le Roi de toutes choses, Invisiblement escorté des choeurs angéliques.
Alléluia, alléluia, alléluia.
-
- Tribunus plebis
- Messages : 3962
- Inscription : lun. 09 févr. 2009, 23:40
- Localisation : la Réunion
Re: Apocalypse : Revelation des derniers temps
Bonjour gerardh
Le verset 17 dit que le Dragon s'en prend à ses enfants, ceux-là qui observent les commandements de Dieu et le commandement de Jésus Christ.
Qui garde les commandements de Jésus Christ si ce n'est l'Eglise!
Et l'interprétation logique du verset 5 c'est qu'il s'agit de La Très Sainte Vierge Marie puisque la femme qui enfante celui qui doit gouverner les nations avec un sceptre de fer c'est l'annonciation.
Fraternellement.
Ben non!gerardh a écrit :Pour moi la femme est le peuple juif.
Le verset 17 dit que le Dragon s'en prend à ses enfants, ceux-là qui observent les commandements de Dieu et le commandement de Jésus Christ.
Qui garde les commandements de Jésus Christ si ce n'est l'Eglise!
Et l'interprétation logique du verset 5 c'est qu'il s'agit de La Très Sainte Vierge Marie puisque la femme qui enfante celui qui doit gouverner les nations avec un sceptre de fer c'est l'annonciation.
Fraternellement.
- katolik
- Pater civitatis
- Messages : 1175
- Inscription : ven. 29 avr. 2011, 12:54
- Conviction : Catholique Romain
- Localisation : Eskualduna
- Contact :
Re: Apocalypse : Révélation des Temps derniers
Bonjour,
Mon devoir de théologie de l'année 2015/2016 concernait le Dragon dans l'Apocalypse....
Si cela vous intéresse, je vous met ce devoir en pièce jointe
Mon devoir de théologie de l'année 2015/2016 concernait le Dragon dans l'Apocalypse....
Si cela vous intéresse, je vous met ce devoir en pièce jointe
- Pièces jointes
-
- Le Dragon dans l'Apocalypse.docx
- Le Dragon dans l'Apocalypse
- (228.82 Kio) Téléchargé 115 fois
Bernadette Soubirous : "Je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire"
-
- Tribunus plebis
- Messages : 5032
- Inscription : ven. 26 déc. 2008, 20:02
- Conviction : chrétien non catholique
- Localisation : Le Chambon sur Lignon (France)
Re: Apocalypse : Révélation des Temps derniers
________
Bonjour Mac,
Permettez-moi de préciser ma pensée, seulement esquissée dans mon message précédent :
La femme, le dragon et l’enfant mâle (ch. 12) : Revêtue du soleil, la femme (12:1-2) est l’image d’Israël à Jérusalem, d’où est issu le Christ, l’enfant mâle (qui symbolise Christ, mais uni à son Église). Le dragon roux est Satan, ayant sept têtes (avec sept diadèmes) et dix cornes. Il cherche à détruire Christ, qui est élevé au ciel (avec son Église), tandis qu’Israël s’enfuit au désert (les territoires voisins du pays d’Israël) pour lui échapper pendant la grande tribulation. Un combat au ciel entre Michel, l’archange (et ses anges), et Satan (et ses anges) se conclut par la défaite de Satan, chassé à jamais des lieux célestes (*).
(*) Note Bibliquest : Satan est encore dans les lieux célestes selon Job 1 et Éph. 6 v. 12 ; Luc 10 v. 12 n’est qu’une vision du futur.
________
Bonjour Mac,
Permettez-moi de préciser ma pensée, seulement esquissée dans mon message précédent :
La femme, le dragon et l’enfant mâle (ch. 12) : Revêtue du soleil, la femme (12:1-2) est l’image d’Israël à Jérusalem, d’où est issu le Christ, l’enfant mâle (qui symbolise Christ, mais uni à son Église). Le dragon roux est Satan, ayant sept têtes (avec sept diadèmes) et dix cornes. Il cherche à détruire Christ, qui est élevé au ciel (avec son Église), tandis qu’Israël s’enfuit au désert (les territoires voisins du pays d’Israël) pour lui échapper pendant la grande tribulation. Un combat au ciel entre Michel, l’archange (et ses anges), et Satan (et ses anges) se conclut par la défaite de Satan, chassé à jamais des lieux célestes (*).
(*) Note Bibliquest : Satan est encore dans les lieux célestes selon Job 1 et Éph. 6 v. 12 ; Luc 10 v. 12 n’est qu’une vision du futur.
________
-
- Tribunus plebis
- Messages : 1468
- Inscription : dim. 17 avr. 2016, 19:32
- Conviction : Catholique romain
Re: Apocalypse : Révélation des Temps derniers
L'Eglise n'a pas enfanté le Christ... <:
Une nation n'est pas ce qu'elle pense d'elle même dans le temps mais ce que Dieu pense sur elle dans l'éternité. Soloviev
-
- Tribunus plebis
- Messages : 3962
- Inscription : lun. 09 févr. 2009, 23:40
- Localisation : la Réunion
Re: Apocalypse : Révélation des Temps derniers
Bonjour Pathos
Et en genèse Dieu dit au serpent qu'il mettra l'hostilité entre ce dernier et la femme (la femme et non une femme), et son lignage qui lui écrasera la tête. Personne d'autre que Jésus a écrasé la tête de satan, Jésus Christ qui est annoncé par l'Archange Gabriel à Marie. Et pour moi l'apocalypse au verset 5 raconte la même chose, la femme qui enfante Jésus.
Fraternellement.
Ben non l'Eglise n'a pas enfanté le Christ vous avez raison.Pathos a écrit :L'Eglise n'a pas enfanté le Christ... <:
Et en genèse Dieu dit au serpent qu'il mettra l'hostilité entre ce dernier et la femme (la femme et non une femme), et son lignage qui lui écrasera la tête. Personne d'autre que Jésus a écrasé la tête de satan, Jésus Christ qui est annoncé par l'Archange Gabriel à Marie. Et pour moi l'apocalypse au verset 5 raconte la même chose, la femme qui enfante Jésus.
Fraternellement.
Re: Apocalypse : Révélation des Temps derniers
Bonjour à tous.
La « femme » ne peut être Marie car nous ne pourrions expliquer le verset 17 ni même d’ailleurs le verset 1 … il faut voir la « femme » comme une figure symbolique représentant le peuple de Dieu le peuple d’Israël croyant dans l’attente du Messie … qui n’est autre que l’Eglise judéo-chrétienne lors de l’écriture de l’Apo.
Cordialement, Epsilon
La « femme » ne peut être Marie car nous ne pourrions expliquer le verset 17 ni même d’ailleurs le verset 1 … il faut voir la « femme » comme une figure symbolique représentant le peuple de Dieu le peuple d’Israël croyant dans l’attente du Messie … qui n’est autre que l’Eglise judéo-chrétienne lors de l’écriture de l’Apo.
Cordialement, Epsilon
-
- Tribunus plebis
- Messages : 3962
- Inscription : lun. 09 févr. 2009, 23:40
- Localisation : la Réunion
Re: Apocalypse : Révélation des Temps derniers
Celui qui sera le berger de toutes les nations est Jésus et Marie l'a mis au monde. Donc cette femme ne peut qu'être Marie. Tout n'est pas non plus que allégorique dans ce texte.05 Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations
Fraternellement.
Re: Apocalypse : Révélation des Temps derniers
La femme et «ses enfants»représentent ici le lignage de la femme, lignage dont sont issus tout les vrais enfants de Dieu.
«La vérité vous rendra libre».
Re: Apocalypse : Révélation des Temps derniers
Bonjour Mac,
Il s’agit du Messie, qui était une attente forte du Judaïsme antique, voir Apo (2,26-27) … si l’enfant est effectivement le Christ sa mère (donc la « femme ») ici ne peut-être Marie comme je l’ai expliqué … mais bien l’Eglise Judéo-chrétienne dont Marie fait partie.
Cordialement, Epsilon
Il s’agit du Messie, qui était une attente forte du Judaïsme antique, voir Apo (2,26-27) … si l’enfant est effectivement le Christ sa mère (donc la « femme ») ici ne peut-être Marie comme je l’ai expliqué … mais bien l’Eglise Judéo-chrétienne dont Marie fait partie.
Cordialement, Epsilon
-
- Tribunus plebis
- Messages : 1468
- Inscription : dim. 17 avr. 2016, 19:32
- Conviction : Catholique romain
Re: Apocalypse : Révélation des Temps derniers
Une femme, la lune sous ses pieds, une couronne de douze étoiles sur sa tête..
N'est-ce pas ainsi qu'apparaît la Vierge Marie à Ste Catherine Labouré ?
Certes, comme le précise Crampon, l'Eglise est également assimilée à cette vision concernant les versets 6 et 14.
N'est-ce pas ainsi qu'apparaît la Vierge Marie à Ste Catherine Labouré ?
Certes, comme le précise Crampon, l'Eglise est également assimilée à cette vision concernant les versets 6 et 14.
Une nation n'est pas ce qu'elle pense d'elle même dans le temps mais ce que Dieu pense sur elle dans l'éternité. Soloviev
-
- Tribunus plebis
- Messages : 11765
- Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
- Conviction : catholique perplexe
Re: Apocalypse : Révélation des Temps derniers
Bonjour,
En version abrégée :
En version plus détaillée :
Le signe de la femme est complexe. Les commentateurs ont bien vu qu'il se réfère à une réalité de type historique, car les explications qu'ils ont proposées se ramènent aux trois suivantes : Israël, Marie, l'Église.
Faisons attention svp.
Ce que le chapitre 12 dit à son propos suffit pour rendre inadéquates, sinon inacceptables, les identifications habituelles. Seul l'aspect de la femme est compatible avec les trois : elle est enveloppée de soleil, la lune sous ses pieds et sur sa tête une couronne d'étoiles (verset 1) .
Mais le réalisme du verset 2 embarrasse aussitôt les défenseurs de l'une ou l'autre interprétation classique : la femme est enceinte et crie dans les douleurs de l'enfantement. Toutefois, l'enfant étant pour eux le Christ, ces auteurs s'accordent pour entendre au figuré la difficulté de cette naissance. Tout irait bien si l'identification de l'enfant avec le Christ était certaine.
Or, un seul élément de la figure du fils peut convenir au Christ : il est destiné à gouverner toutes les nations avec un scepte de fer (verset 5) Ce trait est un attribut messianique (Psaume 2,9) , qui est appliqué au Christ en Ap 19, 15.
[J'ajouterai un complément indispensable à l'intelligence de l'ensemble]
[Enfin, pour bien répondre à la question]
… le chapitre 12 est une méditation sur l'histoire humaine depuis la création. Cette histoire se présente comme une chute progressive de l'homme, à laquelle correspond une intervention progressive de Dieu pour le sauver.
L'humanité a été crée dans un état de perfection. Cette perfection est d'abord d'ordre concret : l'homme est au centre du cosmos et le domine (« la femme est enveloppée de soleil, les étoiles autour de sa tête, la lune sous ses pieds ») Mais une plus grande perfection d'ordre spirituel est promise à l'humanité (l'enfant que la femme porte en elle) Il ne s'agit plus d'un don immédiat : l'homme n'atteindra jamais la nouvelle perfection que s'il respecte les conditions posées par Dieu, qui impliquent effort et renoncement. Cela est condensé dans l'image de la femme qui crie dans les douleurs. Dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, cette image est fréquente pour dire l'épreuve qui accompagne la naissance spirituelle.
Lève les yeux, Jérusalem, et vois
ceux qui arrivent du nord
Où est-il, le troupeau qui t'a été
donné, les brebis de ta gloire?
Que diras-tu lorsqu'on t'imposera
pour chefs ceux que tu avais habitués
à ton intimité!
Est-ce que les douleurs ne te saisiront
pas comme une femme qui enfante?
- Jérémie 13, 20
La création, en effet, a été soumise
à la vanité […] toutefois elle garde
l'espérance, parce que la création,
elle aussi, sera libérée de l'esclavage
de la corruption en vue de la glorieuse
liberté des enfants de Dieu. Nous savons
en effet que jusqu'à maintenant toute la
création gémit ensemble dans les douleurs
de l'enfantement.
- Romains 8, 22
Par la peine inhérente à cette naissance, Jean fait indirectement allusion à l'exigence d'obéir à Dieu que mentionnait le récit de la Genèse : l'interdit posé par Dieu mettait une séparation entre l'arbre de vie et l'arbre de la connaissance (Gn 2,9) C'est seulement dans la nouvelle Jérusalem que ces deux arbres seront unifiés (Apoc 22,2)
Jean souligne surtout un état de précarité : dans sa première condition, l'homme ne persévère pas; l'enfant, dès qu'il est engendré, est arraché à la femme. La violence qu'elle subit se réfère à la fois à l'agression de Satan et à la punition imposée par Dieu.
La femme du chapitre 12 symbolise l'humanité dans son rapport complexe avec Dieu.
Ce symbole de la femme vient de l'Ancien Testament, où il désigne Israël dans sa relation avec YHWH; Jean en préserve la valeur originelle, puisque dans cette fuite de la femme au désert, l'histoire coïncide avec l'histoire religieuse du peuple élu. Mais, aux yeux de Jean, l'élection et la délivrance d'Israël, loin d'être une fin en elle-même, font partie d'un dessein qui concerne toute l'humanité. Les promesses de Dieu à Abraham, à Moïse, aux prophètes, et ses signes en faveur des Hébreux explicitent un don que Dieu avait annoncé dès le commencement, le salut qu'il allait réaliser en faveur de tous les hommes. En reprenant un symbole biblique qui se référait à Israël, Jean le resitue dans le contexte de la Genèse. L'histoire du peuple élu est soustraite par là à toute tentative d'une interprétation particularisante, et insérée dans une histoire bien plus vaste qui la contient et qui remonte aux origines de l'humanité.
Source : E. Corsini, L'Apocalypse maintenant, Paris, Éd. Du Seuil, 1984, préface de Xavier-Léon Dufour
En version abrégée :
Bonne réponse!blue eyes :
La femme et «ses enfants»représentent ici le lignage de la femme, lignage dont sont issus tout les vrais enfants de Dieu.
En version plus détaillée :
Le signe de la femme est complexe. Les commentateurs ont bien vu qu'il se réfère à une réalité de type historique, car les explications qu'ils ont proposées se ramènent aux trois suivantes : Israël, Marie, l'Église.
Faisons attention svp.
Ce que le chapitre 12 dit à son propos suffit pour rendre inadéquates, sinon inacceptables, les identifications habituelles. Seul l'aspect de la femme est compatible avec les trois : elle est enveloppée de soleil, la lune sous ses pieds et sur sa tête une couronne d'étoiles (verset 1) .
Mais le réalisme du verset 2 embarrasse aussitôt les défenseurs de l'une ou l'autre interprétation classique : la femme est enceinte et crie dans les douleurs de l'enfantement. Toutefois, l'enfant étant pour eux le Christ, ces auteurs s'accordent pour entendre au figuré la difficulté de cette naissance. Tout irait bien si l'identification de l'enfant avec le Christ était certaine.
Or, un seul élément de la figure du fils peut convenir au Christ : il est destiné à gouverner toutes les nations avec un scepte de fer (verset 5) Ce trait est un attribut messianique (Psaume 2,9) , qui est appliqué au Christ en Ap 19, 15.
- Moi, j'ai sacré mon roi sur Sion, ma montagne sainte.
Je publierai le décret de Yavhé; il m'a dit :
Tu es mon fils, moi, aujourd'hui, je t'ai engendré.
Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage,
et pour ta possession les confins de la terre; tu les broieras
avec un scepte de fer […]
- Psaume 2, 9
Et je vis le ciel ouvert; et voici un cheval blanc,
et celui qui le montait s'appelait Fidèle et Véridique,
et c'est avec justice qu'il les juge et fait la guerre […]
il est revêtu d'un manteau trempé dans le sang, et le
nom dont il s'appelle est : le Verbe de Dieu […]
et de sa bouche sort une épée acérée, pour en frapper
les nations. C'est lui qui les feras paître avec une
houlette de fer […] et il a sur son manteau et sa cuisse
un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs.
- Ap 19, 15
- A celui qui nous aime et nous a déliés de nos péchés par son sang
et qui a fait de nous un royaume, des prêtres pour son Dieu et Père
- Ap 1,6
- Mais à vous, je le dis, aux autres fidèles de Thyatire […] ce que vous avez,
tenez-le ferme jusqu'à ce que j'arrive.
Et le vainqueur et celui qui garde mes œuvres jusqu'à la fin,
je lui donnerai pouvoir sur les nations, et il les fera paître
avec une houlette de fer, comme on fracasse les vases d'argile,
tout comme moi j'en ai reçu pouvoir de mon Père
Ap 2,26
[J'ajouterai un complément indispensable à l'intelligence de l'ensemble]
[Enfin, pour bien répondre à la question]
… le chapitre 12 est une méditation sur l'histoire humaine depuis la création. Cette histoire se présente comme une chute progressive de l'homme, à laquelle correspond une intervention progressive de Dieu pour le sauver.
L'humanité a été crée dans un état de perfection. Cette perfection est d'abord d'ordre concret : l'homme est au centre du cosmos et le domine (« la femme est enveloppée de soleil, les étoiles autour de sa tête, la lune sous ses pieds ») Mais une plus grande perfection d'ordre spirituel est promise à l'humanité (l'enfant que la femme porte en elle) Il ne s'agit plus d'un don immédiat : l'homme n'atteindra jamais la nouvelle perfection que s'il respecte les conditions posées par Dieu, qui impliquent effort et renoncement. Cela est condensé dans l'image de la femme qui crie dans les douleurs. Dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, cette image est fréquente pour dire l'épreuve qui accompagne la naissance spirituelle.
Lève les yeux, Jérusalem, et vois
ceux qui arrivent du nord
Où est-il, le troupeau qui t'a été
donné, les brebis de ta gloire?
Que diras-tu lorsqu'on t'imposera
pour chefs ceux que tu avais habitués
à ton intimité!
Est-ce que les douleurs ne te saisiront
pas comme une femme qui enfante?
- Jérémie 13, 20
La création, en effet, a été soumise
à la vanité […] toutefois elle garde
l'espérance, parce que la création,
elle aussi, sera libérée de l'esclavage
de la corruption en vue de la glorieuse
liberté des enfants de Dieu. Nous savons
en effet que jusqu'à maintenant toute la
création gémit ensemble dans les douleurs
de l'enfantement.
- Romains 8, 22
Par la peine inhérente à cette naissance, Jean fait indirectement allusion à l'exigence d'obéir à Dieu que mentionnait le récit de la Genèse : l'interdit posé par Dieu mettait une séparation entre l'arbre de vie et l'arbre de la connaissance (Gn 2,9) C'est seulement dans la nouvelle Jérusalem que ces deux arbres seront unifiés (Apoc 22,2)
Jean souligne surtout un état de précarité : dans sa première condition, l'homme ne persévère pas; l'enfant, dès qu'il est engendré, est arraché à la femme. La violence qu'elle subit se réfère à la fois à l'agression de Satan et à la punition imposée par Dieu.
La femme du chapitre 12 symbolise l'humanité dans son rapport complexe avec Dieu.
Ce symbole de la femme vient de l'Ancien Testament, où il désigne Israël dans sa relation avec YHWH; Jean en préserve la valeur originelle, puisque dans cette fuite de la femme au désert, l'histoire coïncide avec l'histoire religieuse du peuple élu. Mais, aux yeux de Jean, l'élection et la délivrance d'Israël, loin d'être une fin en elle-même, font partie d'un dessein qui concerne toute l'humanité. Les promesses de Dieu à Abraham, à Moïse, aux prophètes, et ses signes en faveur des Hébreux explicitent un don que Dieu avait annoncé dès le commencement, le salut qu'il allait réaliser en faveur de tous les hommes. En reprenant un symbole biblique qui se référait à Israël, Jean le resitue dans le contexte de la Genèse. L'histoire du peuple élu est soustraite par là à toute tentative d'une interprétation particularisante, et insérée dans une histoire bien plus vaste qui la contient et qui remonte aux origines de l'humanité.
Source : E. Corsini, L'Apocalypse maintenant, Paris, Éd. Du Seuil, 1984, préface de Xavier-Léon Dufour
Qui est en ligne ?
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 219 invités