Mais c'est le principe d'une édition critique, me semble-t-il. Il est évident qu'il est impossible de retrouver le grec premier, s'il en est.Libremax a écrit : Le problème de la koinè est vraisemblablement une question de vocabulaire. Ce ne sont pas les universitaires qui ont inventé le terme. Ce que Perrier nie, c'est le grec du Nouveau Testament Nestlé Alland, que deux auteurs ont édité en synthétisant, en choisissant aléatoirement parmi une foule de manuscrits -et donc, de versions grecques, différents. Je ne pense pas qu'il nie l'existence de la koinè ; peut-être ne la définit-il pas comme les autres.
Ensuite, je ne connais pas le principe éditorial: pourquoi ces choix et sur quels critères ? Peut-être la confrontation avec des manuscrits dans d'autres langues ?
La Vulgate Clémentine est elle-même une édition critique, même si je ne sais pas s'il y avait autant de variantes qu'avec le grec.
Par contre la koinè en elle-même est un grec non classique sémitisé et c'est cela qui est établi, indépendamment du Nouveau Testament.
Maintenant, qui peut affirmer être en possession d'un manuscrit pur de toute variation ? Les divers manuscrits araméens ne sont pas tous de la même provenance. Certains proviennent de rétroversions grecques, mais la Peshitta semble peut-être différente ?
Dans ce cas, il est étonnant que personne dans ce milieu ait fait le choix de cette voie.Le fait est qu'il n'y a plus de contact entre le monde universitaire et les chercheurs sur l'oralité depuis les travaux du fondateur, Marcel Jousse. hélas, j'ai bien peur qu'une simple confrontation soit d'emblée vouée à l'échec. Je ne crois pas du tout l'exégèse universitaire capable de remettre en question ses propres fondements au point d'accueillir une présentation de ces travaux. d'autant que si j'ai bien compris, une telle présentation doit suivre un protocole bien défini, il faut que des postes haut placés introduisent les travaux en question.
Je suis bien d'accord. Mais vous semblez faire le lien entre cette recherche et la foi ? Donc on mettrait de côté certaines pistes quand on met la foi de côté ? En même temps, ne pas voir la foi et s'intéresser au sujet me semble étrange ...A vrai dire, je ne crois pas qu'il puisse y avoir une université, quelle qu'elle soit, quels que soient ses domaines, sans une idéologie qui la fonde. Et l'idéologie de l'université d'aujourd'hui est baignée de la pensée des Lumières, qui ont permis un essor formidable pour la science, mais qui ont fermé définitivement la porte à la spiritualité et à la foi en Dieu. Je crois fondamentalement que, même si elle est honnête et cherche la vérité, l'exégèse d'aujourd'hui se ferme totalement à l'accueil du Christ, et qu'elle se voue plus ou moins sciemment à un athéisme programmé. Les exégètes sont souvent athées, perdent souvent la foi, vident souvent les sacrements et la tradition de l'Eglise de leur sens et de leur substance : c'est un constat.
Et des instituts tels que l'Ecole Biblique de Jérusalem ? Et le Studuum Biblique Franciscain ? Ca devrait être dans leur cordes.Ce que j'appellerais des passerelles entre le monde universitaire et ces recherches pourraient être possibles : une redécouverte des particularités de la Pshytta, les recherches sur les anciennes églises orientales et les traditions sur Thomas, l'archéologie chrétienne, la poursuite des travaux de Marcel Jousse sur l'oralité et ses applications à l'Evangile... Mais ce seront toujours des travaux mal vus, je pense.