Qu'est-ce qui a vidé nos églises?

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Re: Qu'est-ce qui a vidé nos églises?

Message non lu par Pathos » dim. 24 juil. 2016, 12:28

La transmission de la foi a également été rompue et a conduit de facto à la désertification des églises.

Le caté quand j'étais jeune (année 70-80) ça ne volé pas bien haut ; soyons franc je m'y emmerdais royalement. Pourquoi ? Parce qu'au lieu de me parler du rôle singulier du peuple hébreu, de l'histoire de l'Eglise de ses saints et martyrs on nous cantonné à des niaiseries civiques et droit de l'hommiste : l'argent c'est pas bien ; il faut partager ton bol de riz... Heureusement que plus tard JP II est passé par là et m'a complètement reboosté avec ses JMJ.

La préparation par les laïcs aux sacrements c'est également problématique. Je généralise mais quand même : Il y a peu, pour seconder un couple de ma paroisse j'ai participé à la préparation aux baptêmes de jeunes parents. Je suis passé aux yeux de mes collègues condescendants pour un ringard en venant avec ma bible et mon catéchisme de l'Eglise catholique. On a parlé de tout sauf de St Jean-Baptiste. A un moment, j'ai du commettre le crime de lèse-majesté lorsque j'ai évoqué le pêché originel ; dommage ça avait l'air d'intriguer certains parents. Mais non, mes collègues expérimentés ont parlé de Darwin... on repris des techniques débiles d'expression : petits papiers dispersés sur la table avec un mot écrit dessus.

"J'ai choisi le mot "eau" parce que c'est symbole de pureté !" C'est bien. Un point. Et oui celui qui aurait choisi le mot "dragée" serait forcément passé pour un c... Mon Dieu dites moi que je rêve.

Evidemment le dimanche à la messe je n'ai jamais recroisé qui que ce soit.
Une nation n'est pas ce qu'elle pense d'elle même dans le temps mais ce que Dieu pense sur elle dans l'éternité. Soloviev

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Re: Qu'est-ce qui a vidé nos églises?

Message non lu par Suliko » dim. 24 juil. 2016, 14:48

Ainsi l'Église a déterminé arbitrairement , à maintes reprises, ce qui était un péché mortel et ce qui n'en était pas.
Ne pas assister sans excuse valable à la messe dominicale demeure toujours un péché mortel. Ce n'est pas parce que les clercs n'enseignent plus rien clairement que les règles de Dieu ont changé. Et je vous rappelle que le concept de péché mortel se trouve dans la Bible elle-même (dans la première Épître de saint Jean, chapitre 5;16) et que c'est donc un concept théologique très ancien. La mère de saint Louis a déclaré préférer voir son fils mourir plutôt qu'il commette ne serait-ce qu'un seul péché mortel. A méditer!
Sur les causes de la déchristianisation, je crois que mon avis est connu : ce qui a provoqué cette apostasie monstrueuse et continue de la nourrir, ce sont:
1) La démolition de la liturgie
2) Le mépris pour les pratiques de piété populaire (rogations, processions,...) et pour toutes les pratiques traditionnelles et anciennes en général (vêpres, angélus, vénération des saints, etc...)
3) Un catéchisme clairement hétérodoxe, soit par action (enseignements non conformes à ce qu'a toujours dit l'Eglise), soit par omission (silence sur des vérités de dogme et de morale, et notamment sur les fins dernières).

Et contrairement à ce que beaucoup croient (et les traditionalistes n'y dérogent pas!), la récitation du chapelet pendant la messe n'est pas interdite. L'idée de la participation active, selon laquelle chaque fidèle devrait être collé à son missel bilingue pour être sûr de ne rater aucune parole de la messe ne me semble pas du tout traditionnelle. Rappelons-nous que tous nos ancêtres étaient loin d'utiliser un missel bilingue et qu'ils ne savaient même pas forcément lire! L'important, c'est de comprendre ce qu'est la messe et d'y méditer le mystère de la Croix. J'avais un jour lu sur le Forum catholique une très bonne expression pour définir la messe traditionnelle par rapport à la messe moderne, mais je n'arrive pas à la retrouver. L'idée, c'est qu'à une messe traditionnelle, le clergé n'est pas libre de faire ce qu'il veut, qu'il doit suivre avec application les règles liturgiques, tandis que les fidèles sont beaucoup plus libres de leurs mouvements et de leurs dévotions, tandis qu'à une messe moderne, le clergé peut prendre énormément de libertés par rapport aux règles, tandis que les fidèles sont tenus de tous faire la même chose au même moment, tant au niveau de la gestuelle que des paroles ou des chants...
Kerniou, les fidèles actuels vous paraissent peut-être plus recueillis qu'autrefois, mais ont-ils pour la majorité conscience d'être au Calvaire, au pied de la Croix? D'après mon expérience, certes limitée, énormément de fidèles ne savent pas que la messe est un Saint Sacrifice. Pour beaucoup, c'est un Repas...
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Message non lu par papillon » dim. 24 juil. 2016, 17:25

Suliko a écrit : Ne pas assister sans excuse valable à la messe dominicale demeure toujours un péché mortel. Ce n'est pas parce que les clercs n'enseignent plus rien clairement que les règles de Dieu ont changé.

Bonjour Suliko. J'ai deux questions pour vous.

1- Est-ce vraiment une règle de Dieu ?
2- En suivant votre logique, si un catholique n'est pas allé à la messe aujourd'hui dimanche sans "excuse valable" (cette expression restant à clarifier) et qu'il meurt ce soir d'un infarctus sans s'être repenti de cet horrible manquement, Dieu le condamnera à la damnation éternelle.
Ma question est : c'est ce Dieu-là que vous aimez ?

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Re: Qu'est-ce qui a vidé nos églises?

Message non lu par AdoramusTe » dim. 24 juil. 2016, 17:29

Suliko a écrit : Et contrairement à ce que beaucoup croient (et les traditionalistes n'y dérogent pas!), la récitation du chapelet pendant la messe n'est pas interdite. L'idée de la participation active, selon laquelle chaque fidèle devrait être collé à son missel bilingue pour être sûr de ne rater aucune parole de la messe ne me semble pas du tout traditionnelle. Rappelons-nous que tous nos ancêtres étaient loin d'utiliser un missel bilingue et qu'ils ne savaient même pas forcément lire!
Chère Suliko,

Je ne peux m'empêcher d'intervenir.
Réciter le chapelet pendant la messe est une dérive, et le résultat de la mise progressive à l'écart des fidèles de la liturgie pendant le deuxième millénaire. Ce n'est pas que c'est interdit mais ça n'a vraiment aucun sens de le pratiquer pendant la messe.
Il n'en était certainement de même au premier millénaire (les dévotions privées pendant la messe). On sait que les fidèles assistaient aux offices et connaissaient par cœur certaines antiennes, même s'ils ne savaient pas lire. D'ailleurs, les liturgies orientales peuvent en témoigner, elles qui ont plus conservé d'anciennes traditions.

Le mouvement liturgique initié par dom Guéranger avait pour but de permettre aux fidèles de s'unir aux mystères célébrés en mettant fin aux pratiques dévotionnelles pendant la messe. Ainsi était publiée l'Année Liturgique, mais aussi des missels bilingues, qui ne sont pas nécessairement à utiliser pendant la messe mais pour préparer la messe et comprendre ce qui s'y dit pour s'unir à la prière du prêtre.

La pratique du chapelet est très louable, mais pas pendant la messe (ni l'adoration eucharistique d'ailleurs).
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Re: Qu'est-ce qui a vidé nos églises?

Message non lu par AdoramusTe » dim. 24 juil. 2016, 17:33

papillon a écrit : 2- En suivant votre logique, si un catholique n'est pas allé à la messe aujourd'hui dimanche sans "excuse valable" (cette expression restant à clarifier) et qu'il meurt ce soir d'un infarctus sans s'être repenti de cet horrible manquement, Dieu le condamnera à la damnation éternelle.
Ma question est : c'est ce Dieu-là que vous aimez ?
Et si vous négligez la messe dominicale, est-ce que vous aimez vraiment Dieu ? Est-ce que vous le mettez à la première place dans votre vie ?
Dieu nous convoque le dimanche, et si nous l'aimons vraiment, nous répondons à cette convocation.
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Message non lu par axou » dim. 24 juil. 2016, 20:03

Kerniou a écrit :Les églises se sont vidées lorsque manquer la messe n'a plus été considéré comme un péché mortel ! La peur du péché était plus forte que l'importance et/ou la nécéssité ressentie de la messe dominicale ! J'ai déjà eu l'occasion de dire combien les messes d'aujourd'hui sont plus recueillies que les messes en latin où dans les campagnes, les fidèles, à mi-voix se racontaient leur semaine ou marmonnaient le chapelet en français ...
Mais ce qui veut tout dire c'est que les Eglises se sont vidées ! A partir du moment ou ces milliers de personnes ont cessé d'aller recevoir le corps du Christ, mais c'est que leur foi était tiède et qu'il venaient avant pour de mauvaise raison !

Vous vous imaginez cesser de recevoir le corps du Christ et ne plus aller au RV de la Sainte Messe parce que la liturgie change ?
Qu'il y ait eu des maladresses et des grossièretés qui aient blessé des personnes comme le raconte Astya, je le comprends, et je comprends que certains aient fait 100 km pour trouver une messe qui leur convient. Mais ça c'est la foi ! Faire du chemin pour communier quand même.

Mais cesser de communier, non c'est de la tiédeur. les Eglises se sont vidées au moment de mai 68 quand la remise en cause des vieux fondements a libéré des personnes de la peur du qu'en diras-t-on, de l'emprise des curés sur les consciences , et tout ceux qui n'étaient pas là pour vivre avant toute chose un coeur à coeur avec le Christ sont partis. La messe pour eux n'avait plus de sens tout bonnement, parce qu'en vérité elle n'en avait jamais eu !

Bien à vous,

Axou

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Re: Qu'est-ce qui a vidé nos églises?

Message non lu par Suliko » dim. 24 juil. 2016, 20:16

Bonsoir papillon,
1- Est-ce vraiment une règle de Dieu ?
Evidemment. C'est même le second commandement de l'Eglise : Les dimanches messe ouïras et les fêtes pareillement. Cela se trouve dans tous les bons catéchismes traditionnels. Quels sont vos arguments pour en douter?
2- En suivant votre logique, si un catholique n'est pas allé à la messe aujourd'hui dimanche sans "excuse valable" (cette expression restant à clarifier) et qu'il meurt ce soir d'un infarctus sans s'être repenti de cet horrible manquement, Dieu le condamnera à la damnation éternelle.
Pensez-vous que ce catholique, s'il est véritablement croyant et pratiquant, n'aura pas, tout au cours de la journée, ne serait-ce qu'un petit remord de n'avoir pas sanctifié le jour du Seigneur sans excuse valable, par pure fainéantise? Je pense quant à moi qu'il regrettera sûrement sa négligence et que cela peut lui valoir le pardon divin. A Dieu de juger.
Ma question est : c'est ce Dieu-là que vous aimez ?
J'aime de manière fort imparfaite le seul vrai Dieu, qui s'est révélé à nous par les prophètes, s'est incarné pour notre salut et a fondé l'Eglise catholique et établi les règles que nous devons suivre pour être en communion avec Lui. Connaissez-vous un autre Dieu? Moi pas...
On sait que les fidèles assistaient aux offices et connaissaient par cœur certaines antiennes, même s'ils ne savaient pas lire. D'ailleurs, les liturgies orientales peuvent en témoigner, elles qui ont plus conservé d'anciennes traditions.
Dans les liturgies orientales, notamment orthodoxes, ce que l'on peut constater, c'est que les fidèles se sentent très libres d'entrer et de sortir de l'église, d'allumer un cierge, de vénérer un saint. Bref, les dévotions privées pendant l'office sont bien moins rares et bien mieux tolérées que chez nous. (Entre parenthèses, cela me semble être bien moins répandu chez les vieux croyants. Ce serait un cas intéressant à étudier.)
Le mouvement liturgique initié par dom Guéranger avait pour but de permettre aux fidèles de s'unir aux mystères célébrés en mettant fin aux pratiques dévotionnelles pendant la messe.
Mais justement, qui vous dit que méditer les mystères du Rosaire ne permet en rien de s'unir aux mystères célébrés? Quant aux missels bilingues, comme vous le dites, ils ne devaient pas être si courants dans les campagnes ou même les villes d'autrefois (avant le 19-20èmes siècles). L'important, c'est que les fidèles sachent bien ce qu'est la messe, quelles en sont les parties, le sens global de ce qui se passe. Que l'on se comprenne bien, je ne m'oppose en rien aux missels bilingues. Au contraire, lire et s'imprégner des paroles de la messe me semble une excellente chose et personnellement, il ne m'est jamais arrivé de réciter le chapelet pendant la messe. Néanmoins, je n'exclus pas que certains fidèles se sanctifient de cette manière ou d'une autre façon qui peut vous paraître peu orthodoxe et il me paraît logique de supposer que des pratiques qui n'ont pas été interdites par l'Eglise pendant des siècles ne peuvent être considérées comme de véritables abus. (Par ailleurs, lorsque j'allais encore à la messe ordinaire, je savais très bien quoi et que répondre, que chanter, quand me lever, m'agenouiller, m'asseoir, etc..., mais je ne savais pas que la messe était un saint Sacrifice, que j'étais au pied du Calvaire. Je ne prétends pas que tous les fidèles sont aussi ignorants que je l'étais, mais soyons lucide, c'est assez largement le cas. Tout cela pour souligner que le fait de participer activement ne signifie pas comprendre à quoi l'on assiste!)
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Qu'est-ce qui a vidé nos églises?

Message non lu par AdoramusTe » dim. 24 juil. 2016, 20:58

Suliko a écrit : Dans les liturgies orientales, notamment orthodoxes, ce que l'on peut constater, c'est que les fidèles se sentent très libres d'entrer et de sortir de l'église, d'allumer un cierge, de vénérer un saint. Bref, les dévotions privées pendant l'office sont bien moins rares et bien mieux tolérées que chez nous. (Entre parenthèses, cela me semble être bien moins répandu chez les vieux croyants. Ce serait un cas intéressant à étudier.)
C'est vrai ça. Je pensais plutôt aux interactions entre le célébrant et les fidèles qui témoignent de leur participation liturgique. Dans certaines traditions, on connait les chants de la messe par coeur.
Mais justement, qui vous dit que méditer les mystères du Rosaire ne permet en rien de s'unir aux mystères célébrés?
On peut trouver toutes les raisons possibles. Mais il y a une différence entre être présent à la messe, et y participer intérieurement.
Est-ce qu'on peut dire qu'on assiste à la messe en récitant dans son coin le chapelet ?
Quant aux missels bilingues, comme vous le dites, ils ne devaient pas être si courants dans les campagnes ou même les villes d'autrefois (avant le 19-20èmes siècles). L'important, c'est que les fidèles sachent bien ce qu'est la messe, quelles en sont les parties, le sens global de ce qui se passe. Que l'on se comprenne bien, je ne m'oppose en rien aux missels bilingues.
Il faut quant même se poser la question : pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Je le répète, ça n'était pas le cas au premier millénaire.
D'ailleurs, la question architecturale n'y est peut-être pas pour rien. La construction des jubés où le clergé était totalement isolé (rien à voir avec l'iconostase) n'a pas dû arranger les choses. Au Moyen-Age, on se déplaçait pendant les actions liturgiques, on était tout proche. Le pire a été l'installation des bancs au XIXè siècle.
Néanmoins, je n'exclus pas que certains fidèles se sanctifient de cette manière ou d'une autre façon qui peut vous paraître peu orthodoxe et il me paraît logique de supposer que des pratiques qui n'ont pas été interdites par l'Eglise pendant des siècles ne peuvent être considérés comme de véritables abus.
Ce ne sont pas des abus, mais des dérives, des pis-aller. Tout comme ces recueils de prières pendant la messe.
(Par ailleurs, lorsque j'allais encore à la messe ordinaire, je savais très bien quoi et que répondre, que chanter, quand me lever, m'agenouiller, m'asseoir, etc..., mais je ne savais pas que la messe était un saint Sacrifice, que j'étais au pied du Calvaire. Je ne prétends pas que tous les fidèles sont aussi ignorants que je l'étais, mais soyons lucide, c'est assez largement le cas. Tout cela pour souligner que le fait de participer activement ne signifie pas comprendre à quoi l'on assiste!)
Même si on ne comprends pas tout, la participation est tout aussi dans le corps que dans l'esprit.
On peut rester dans son coin, assis sans bouger à faire tout autre chose. Personne ne va nous gronder mais
on ne pourra pas dire qu'on participe liturgiquement.
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Re: Qu'est-ce qui a vidé nos églises?

Message non lu par Relief » dim. 24 juil. 2016, 21:20

Suliko a écrit : Dans les liturgies orientales, notamment orthodoxes, ce que l'on peut constater, c'est que les fidèles se sentent très libres d'entrer et de sortir de l'église, d'allumer un cierge, de vénérer un saint. Bref, les dévotions privées pendant l'office sont bien moins rares et bien mieux tolérées que chez nous.
Bonjour Suliko,

Ce que vous dites est très juste, mais je me permets de préciser que la contrepartie de cette liberté est qu'il n'est pas toujours évident de se recueillir dans les messes orthodoxes. En effet les va-et-vient et les dévotions et cierges allumés se font là où se trouvent les icônes, c'est-à-dire le plus souvent sous les yeux des fidèles assistant à la messe. Cela laisse l'impression qu'un partie des fidèles n'a cure que la messe soit en cours (bien que ce ne soit pas le cas en réalité).
Quoiqu'il en soit, tant que durent ces va-et-vient, ils perturbent la disposition d'esprit à Dieu.
Je ne suis donc pas sûr de vouloir de ce type de liberté dans ma messe catholique :)
J'aurais tendance à dire qu'il y a un temps pour tout.
Suliko a écrit : Entre parenthèses, cela me semble être bien moins répandu chez les vieux croyants. Ce serait un cas intéressant à étudier.
S'il vous arrivait d'avoir des informations là-dessus, je suis preneur :)
Dernière modification par Relief le lun. 25 juil. 2016, 1:57, modifié 1 fois.

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Re: Qu'est-ce qui a vidé nos églises?

Message non lu par Trinité » dim. 24 juil. 2016, 22:40

Axou,

Mais cesser de communier, non c'est de la tiédeur. les Eglises se sont vidées au moment de mai 68 quand la remise en cause des vieux fondements a libéré des personnes de la peur du qu'en diras-t-on, de l'emprise des curés sur les consciences , et tout ceux qui n'étaient pas là pour vivre avant toute chose un coeur à coeur avec le Christ sont partis. La messe pour eux n'avait plus de sens tout bonnement, parce qu'en vérité elle n'en avait jamais eu !



C'est tout a fait juste! C'est une des raisons également pour lesquelles , les églises se sont vidées!
Justement! A contrario, on peut estimer que les personnes assistant à la messe maintenant sont des convaincus!

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Re: Qu'est-ce qui a vidé nos églises?

Message non lu par papillon » dim. 24 juil. 2016, 22:42

Bonjour Suliko
Suliko a écrit :Bonsoir papillon,
1- Est-ce vraiment une règle de Dieu ?
Evidemment. C'est même le second commandement de l'Eglise : Les dimanches messe ouïras et les fêtes pareillement. Cela se trouve dans tous les bons catéchismes traditionnels. Quels sont vos arguments pour en douter?
Votre façon de répondre est très caractéristique . Je vous demande si l'obligation d'assister à la messe le dimanche est une règle de Dieu.
Vous me répondez "Evidemment, c'est le second commandement de l'Eglise".
Je sais que c'est un commandement de l'Eglise.
Ma question portait justement sur ce point : l'équation entre les volontés de Dieu et les règles de l'Eglise.
Pour vous, l'un et l'autre ne font qu'un, vous ne pourriez sans doute même pas vous poser la question tellement votre foi en cette église semble absolue.
Moi j'ai une foi absolue en Dieu . Pour ce qui est de l'Église j'ai quelques bémols.
Et puis, si l'Eglise peut demander aux fidèles d'assister à la messe le dimanche, comment peut-elle pour autant établir que de ne pas y assister constitue un péché mortel passible de la damnation éternelle ? C'est pas un peu fort, ça ?
Suliko a écrit :
2- En suivant votre logique, si un catholique n'est pas allé à la messe aujourd'hui dimanche sans "excuse valable" (cette expression restant à clarifier) et qu'il meurt ce soir d'un infarctus sans s'être repenti de cet horrible manquement, Dieu le condamnera à la damnation éternelle.
Pensez-vous que ce catholique, s'il est véritablement croyant et pratiquant, n'aura pas, tout au cours de la journée, ne serait-ce qu'un petit remord de n'avoir pas sanctifié le jour du Seigneur sans excuse valable, par pure fainéantise? Je pense quant à moi qu'il regrettera sûrement sa négligence et que cela peut lui valoir le pardon divin. A Dieu de juger.
Ce que vous pensez reste très subjectif. Si ce catholique est aussi "straight" que vous l'êtes, c'est sûr qu'il aura des remords (ceci dit sans aucune ironie ou malveillance).
Sinon, c'est moins sûr. Serait-il pour autant un mauvais catholique , au point même de mériter l'enfer ?
Je suis totalement d'accord avec vous qu'il appartient à Dieu de sanctionner le non-respect occasionnel d'une règle, d'un rituel établi par l'Eglise qui, en ce qui me concerne, en fait peut-être plus que Dieu Lui-même en demande. Quoi qu'il en soit, les éventuelles sanctions relèvent de Dieu et non de l'Eglise.
Dès lors, quelle est l'utilité d'agiter le drapeau noir du péché mortel décoré des flammes rouges de l'enfer ?
Finalement, de quoi se mêle-t-on, là ?

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Re: Qu'est-ce qui a vidé nos églises?

Message non lu par Suliko » dim. 24 juil. 2016, 23:16

Chère papillon,
Ma question portait justement sur ce point : l'équation entre les volontés de Dieu et les règles de l'Eglise.
Pour vous, l'un et l'autre ne font qu'un, vous ne pourriez sans doute même pas vous poser la question tellement votre foi en cette église semble absolue.
"Cette Eglise", comme vous dites, c'est l'Eglise fondée par Notre Seigneur pour notre salut et cela, c'est de foi catholique. Ce qu'elle a toujours enseigné doit être tenu pour vrai et digne de foi par tout catholique. Je ne comprends pas comment vous pouvez dissocier la volonté de Dieu des commandements immuables de l'Eglise sans vous sentir ébranlée dans votre catholicité. Si l'on commence par rejeter tel où tel commandement que l'Eglise a toujours professé, où seront nos limites? Jusqu'où contesterons-nous ce qu'elle enseigne? Raisonner ainsi, c'est tomber dans un grand subjectivisme, qui nous conduit à ne prendre du catholicisme que ce qui ne nous paraît pas trop lourd à porter. Je n'arrive pas à saisir cette logique de marché en ce qui concerne la religion...
Et puis, si l'Eglise peut demander aux fidèles d'assister à la messe le dimanche, comment peut-elle pour autant établir que de ne pas y assister constitue un péché mortel passible de la damnation éternelle ? C'est pas un peu fort, ça ?
Elle le peut et le doit, tout comme elle enseigne, avec le Christ, que certains péchés nous écartent du Ciel (cf les évangiles). Enseigner les fins dernières, et donc les conséquences spirituelles du péché est un devoir fondamental de l'Eglise. Là encore, je ne comprends même pas ce qui vous trouble...
D'ailleurs, concernant votre exemple de la messe du dimanche manquée volontairement et sans raison valable, par pure fainéantise, il est tout de même un peu problématique d'être catholique et de n'avoir pas le moindre petit remord lorsque l'on désobéit à la Loi divine...En général, c'est là le résultat d'un certain modernisme ou progressisme...Et c'est très mauvais pour la foi!
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Qu'est-ce qui a vidé nos églises?

Message non lu par Trinité » dim. 24 juil. 2016, 23:57

A l'exception du Christ qui ne pouvait pas se tromper et malgré la descente de l'esprit saint sur les apôtres. Je pense que l'Église peut se tromper, car elle est humaine! Néanmoins en tant que catholique j'essaie de suivre ses commandements, car elle est représentative du message du Christ! Je suis pourtant bien souvent profondément en désaccord, avec certains de ses préceptes!

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Fermeture d'églises par manque de prêtres

Message non lu par Voyageur » dim. 21 mai 2017, 12:41

Bonjour,

Dans mon diocèse, il n'y a plus suffisamment de prêtres pour célébrer une messe dominicale une fois par mois dans chaque église. Il semble que l'option envisagée aujourd'hui est de fermer plusieurs lieux de culte, voir de les désacraliser. Ils sont pourtant fréquentés par une vingtaine de paroissiens assidus. Je pense que ces dispositions vont impacter la visibilité de l'Église dans la région. Le système a déjà découragé les plus fragiles. Nos doyens risque de ne pas supporter une délocalisation totale.

Selon vous, existe-t-il des solutions à ce problème ?
Tu m'as montré les chemins de la vie,
Tu me rempliras de joie par ta présence.

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Re: Fermeture, vente et reconversion... d'églises

Message non lu par jeje » dim. 21 mai 2017, 13:50

Bonjour,

Pourquoi ils ne feraient pas appelle a des prêtres religieux qui pourraient venir célébré des messes ? C'est vraiment triste de voir que cela arrive. Le deuxième souci pour former de nouveaux prêtres, enfin a mon gout, je trouve qu'ils sont vraiment trop exigeants. Ils demandent limite d'etre né dans une famille très catho où on a pu avoir une éducation catholique, d’être baptisé depuis je ne sais combien d'années et d'avoir plus de 25 ans. Seulement tout le monde n'a pas cette chance... surtout à note époque.

[...]

Franchement j'en suis triste de tout ça .

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