[Débat] Moralité de la vie homosexuelle

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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par papillon » mer. 22 juin 2016, 18:41

axou a écrit :
Chère Papillon, je ne crois pas avoir connu ce temps béni d'amusement sur la Cité. Que s'est-il passé depuis ? Les rigolos sont partis ? chassés par les trop sérieux ?

Bien à vous,

Axou
Bonjour Axou,

c'est hors-sujet mais je vous réponds avec plaisir. :)
Sans vouloir idéaliser le passé récent de ce forum (nostalgie, ô nostalgie..) , il est vrai que l'on riait, blaguait et parfois même déjantait (dans les limites de l'acceptable) plus librement et plus souvent que maintenant.
Il y a toujours eu sur ce forum des discussions très sérieuses et des fils plus pointus où les intellos et les très documentés pouvaient s'ébattre à leur guise . Il y avait aussi de sérieux affrontements :boxe: et des mêlées générales :cheval2: mais disons qu'en général le tout me semblait plus convivial.
Certains rigolos ont quitté, d'autres ont cessé de rigoler. Il y en a un , je crois, qui est possiblement décédé, malheureusement. Il a cessé d'écrire assez brusquement et comme on le savait malade... :(
Je me souviens aussi d'Anne T. , polyvalente, si on peut dire. Elle était souvent très sérieuse, directe, voire incisive parfois. Tout un caractère ! Pas le genre ambivalent ou hésitant.
Mais elle avait aussi un humour très particulier, qui lui était propre, et ses commentaires étaient souvent très drôles. Un personnage coloré qui ne passait pas inaperçu et qui me manque.
Les :rire: , les :-D , et les :mdr: étaient plus fréquents qu'aujourd'hui, c'est sûr.

Aussi J'ai savouré pleinement l'humour d'Hélios sur ce fil, du bonbon dans le genre. C'est tellement agréable, parfois, de dédramatiser et de rire un bon coup ! :)

Cinci
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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par Cinci » mer. 22 juin 2016, 19:00

Bonjour Milla,
Oui, Thomas d'Aquin écrit effectivement que "parmi les vices contre nature, le péché d'impureté, qui consiste dans la seule omission de l'union charnelle avec autrui occupe le dernier rang", la bestialité étant ce qui se fait de pire, suivie par "le vice de l'homosexualité".
Ceci dit, si je comprends bien l'auteur et ne trahit par son raisonnement, la masturbation - en tant que vice contre nature - est pire que l'adultère, la "fornication simple" ou le viol.
Ce n'est quand même pas évident à avaler, cela !
Je croirais que Thomas d'Aquin aurait pu dire un truc semblable en effet. Il faudrait voir le développement de sa pensée. Sinon, je suis bien d'accord qu'avec cette seule observation le commentaire paraîtrait absurde en attendant. Bon, je n'ai pas cette Somme théologique avec moi pour examiner ça de plus près. Et, en même temps, on s'éloignerait du sujet principal sans doute.

Quoi qu'il en soit, l'idée c'est quand même qu'il y a une différence de gravité relative d'un péché à l'autre. Tout ne se vaut pas. Tout n'est pas parfaitement semblable. Qu'il est faux de prétendre que la pédophilie, par exemple, ne serait pas plus grave que de se servir deux fois du dessert, que l'homosexuel ne ferait rien de plus grave que l'ado s'étant masturbé, ou que l'habitude de l'un ne serait jamais plus dangereuse que l'autre, soit pour placer le sujet en rupture durable avec la foi, l'Église, la société et tout.

Personnellement, je croirais que l'homosexualité risque infiniment plus, par exemple, de placer le sujet en opposition frontale, brutale et définitive avec la foi. Presque 100% (97, 3%?; 89%"?) des sujets homosexuels que j'ai connu sont tous animés d'un dégoût viscéral de l'Église, des curés, de la doctrine de l'Église. C'est dans ce sens-là aussi qu'un péché est grave. Quand une pratique a tout pour rendre aversif le discours de l'Église : normalement ce n'est pas trop bon signe. Je douterais que 93% des masturbateurs devraient être forcément animés en même d'une envie pressante de condamner le discours de l'Église accusant leur vice, Il existe une sous-culture homosexuelle de combat contre l'Église. Il n'existe pas de regroupements de masturbateurs qui dénoncent le pape, les dogmes ou la Sainte Vierge. Il n'y a pas de masturbateurs qui vont prétendre avec ça représenter "une autre humanité", un troisième sexe et quoi encore? Reste une petite différence en terme de déraison.

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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par axou » mer. 22 juin 2016, 19:15

Cinci a écrit : Quoi qu'il en soit, l'idée c'est quand même qu'il y a une différence de gravité relative d'un péché à l'autre. Tout ne se vaut pas. Tout n'est pas parfaitement semblable. Qu'il est faux de prétendre que la pédophilie, par exemple, ne serait pas plus grave que de se servir deux fois du dessert, que l'homosexuel ne ferait rien de plus grave que l'ado s'étant masturbé, ou que l'habitude de l'un ne serait jamais plus dangereuse que l'autre, soit pour placer le sujet en rupture durable avec la foi, l'Église, la société et tout.
Oui, c'est la loi de la gradualité. Si péché il y avait dans les actes homosexuels par exemple, il n'y a pas la même gravité entre une relation homo sérieuse et la consommation frénétique entre gays.
J'ai découvert ce site catholique (prêtres et laics) qui parle de cela : http://www.discernement.com/EthiqueFami ... alites.htm
Cinci a écrit : Personnellement, je croirais que l'homosexualité risque infiniment plus, par exemple, de placer le sujet en opposition frontale, brutale et définitive avec la foi. Presque 100% (97, 3%?; 89%"?) des sujets homosexuels que j'ai connu sont tous animés d'un dégoût viscéral de l'Église,
Je n'ai pas remarqué cela autour de moi parmi mes proches. Ce que j'ai remarqué parmi ceux qui sont catho, c'est que, pratiquants avant leur coming out, ils cessent de l'être après, ayant peur d'être mal reçus en couple en paroisse...
Ce rejet de L'Eglise que vous constatez est peut-être du au fait qu'ils se sentent jugés en Eglise, non accueillis...

En attendant, certains se regroupent dans des mouvements homosexuels chrétiens et vivent une foi vivante.

Bien à vous,

Axou

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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par axou » mer. 22 juin 2016, 19:31

papillon a écrit : Sans vouloir idéaliser le passé récent de ce forum (nostalgie, ô nostalgie..) , il est vrai que l'on riait, blaguait et parfois même déjantait (dans les limites de l'acceptable) plus librement et plus souvent que maintenant.
Il y a toujours eu sur ce forum des discussions très sérieuses et des fils plus pointus où les intellos et les très documentés pouvaient s'ébattre à leur guise . Il y avait aussi de sérieux affrontements :boxe: et des mêlées générales :cheval2: mais disons qu'en général le tout me semblait plus convivial.
d'Anne T. , polyvalente, si on peut dire. Elle était souvent très sérieuse, directe, voire incisive parfois. Tout un caractère ! Pas le genre ambivalent ou hésitant.
Mais elle avait aussi un humour très particulier, qui lui était propre, et ses commentaires étaient souvent très drôles. Un personnage coloré qui ne passait pas inaperçu et qui me manque.
Plus de convivialité dans le ton général, ce serait appréciable en effet Papillon ! Et plus de légereté...
Quant à Anne, je pense que vous parlez de celle qui est devenue modératrice ? Très percutante en effet, on ne la voit plus depuis un certain temps.

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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par hussard » jeu. 23 juin 2016, 9:31

axou a écrit :Concernant vos...questions, vous n'avez pas mis vos lunettes ? Vous n'avez pas lu le titre de ce post ?
Par charité chrétienne, je vous le réécris : MORALITE DE LA VIE HOMOSEXUELLE.
La citation de St. Jean est complètement dévoyée pour lui faire dire des choses qu'elle ne dit absolument pas.

Pour les questions, elles sont purement rhétoriques et n'ont pas d'autre objectif que de souligner que cet argument est irrecevable.

Du reste, qu'est-ce que la morale puisque le sujet est la moralité de la "vie" homosexuelle ? On va revenir aux bases pour tout catholique : le catéchisme.

Morale (du latin « moralis », « mores », « mœurs »). Ce mot désigne :
  1. la science qui s'occupe des mœurs, qui nous fait connaître le bien prescrit, et le mal défendu ;
  2. l'application pratique de ces prescriptions. L'on dit, dans ce sens, qu'un peuple (ou un individu) a beaucoup de morale, quand il a des mœurs vertueuses.

    Moralité. Ne pas confondre ce mot avec le précédent. La moralité d'un acte, c'est son caractère moral, c'est-à-dire son rapport avec la loi morale, sa qualité bonne ou mauvaise, selon qu'il est conforme ou non à la loi morale.

    1. Définition
    La Morale chrétienne est la science qui, à l'aide de la religion révélée et de la raison, nous enseigne les lois divines et humaines, auxquelles nous devons conformer nos actes, si nous voulons faire notre salut. Autrement dit, c'est la science qui nous fait connaître nos devoirs.

    2. Objet et but
    Il découle de la définition que la morale a pour objet les actes humains et les lois qui les régissent, et pour but de nous enseigner ce que nous devons faire ou éviter pour accomplir la volonté de Dieu et gagner la vie éternelle.

    3. Utilité
    On a contesté l'utilité de la morale, sous prétexte que la conscience suffit à déterminer le devoir, que la vertu ne s'enseigne pas, et qu'on peut être un homme de bien sans étude préliminaire, tandis qu'on ne l'est pas toujours avec la science la plus complète de la morale.
    Il est bien certain qu'il ne faut pas confondre la connaissance avec la pratique du bien ; il n'en reste pas moins que l'étude de la science morale est utile parce qu'elle supplée souvent la conscience, quand le devoir est difficile à saisir. «Dans les temps troublés, dit Guizot, il est souvent plus difficile de connaître son devoir que de le faire. » La conscience peut être obscurcie par les passions, les préjugés ou l'intérêt ; il arrive aussi parfois que deux devoirs sont en conflit. Dans ces différents cas, une connaissance nette des principes de morale peut seule nous guider et inspirer notre conduite.

    Ceci étant posé, Dieu, tant dans Son Ancien Testament que dans Son Nouveau Testament, dans la Tradition apostolique de Ses apôtres, et le Magistère constant de Son Eglise a clairement explicité Sa volonté en matière de sexualité, et plus particulièrement a condamné l'homosexualité comme étant un péché grave et mortel. Sur quoi débat-on dès lors ? Il n'y a aucun débat moral possible pour un catholique sur l'homosexualité, tout au plus peut-on débattre de la façon dont on doit traiter charitablement les homosexuels (la charité étant l'amour de la vérité... définition du catéchisme). :zut:
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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par Cinci » jeu. 23 juin 2016, 14:27

Hussard,
Sur quoi débat-on dès lors ?
Il était question de démontrer si c'est possible en quoi l'homosexualité devrait constituer un mal, indépendamment de ce que l'Église pourrait dire ou sans faire appel à l'argument d'autorité (invalide pour un incroyant de toute manière) pour assommer l'interlocuteur. je pense qu'il est assez clair que l'Église catholique condamne la tendance homosexuelle comme étant une tendance désordonnée. Mais encore?

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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par hussard » jeu. 23 juin 2016, 14:35

ça n'a pas de sens de raisonner sur un forum catholique, avec pour postulat de départ de refuser la doctrine catholique, et l'enseignement d'autorité de l'Eglise... lequel est directement issu de l'enseignement de Jésus, de la Tradition apostolique, etc.

L'homosexualité constitue un mal objectif, car la sexualité est ordonnée à la procréation, les organes sexuels masculins ne sont pas faits ontologiquement pour pénétrer autre chose que les organes sexuels féminins, et cette évidence de la nature est confirmée par la parole de Dieu révélée dans l'Ancien Testament, par son Fils Lui-même, ainsi que par la tradition apostolique constante. Que dire de plus ? :incertain:
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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par Héraclius » jeu. 23 juin 2016, 14:43

hussard a écrit :ça n'a pas de sens de raisonner sur un forum catholique, avec pour postulat de départ de refuser la doctrine catholique, et l'enseignement d'autorité de l'Eglise... lequel est directement issu de l'enseignement de Jésus, de la Tradition apostolique, etc.

L'homosexualité constitue un mal objectif, car la sexualité est ordonnée à la procréation, les organes sexuels masculins ne sont pas faits ontologiquement pour pénétrer autre chose que les organes sexuels féminins, et cette évidence de la nature est confirmée par la parole de Dieu révélée dans l'Ancien Testament, par son Fils Lui-même, ainsi que par la tradition apostolique constante. Que dire de plus ? :incertain:
Le principe de cette discussion n'est pas tant de se refuser à l'argument d'autorité que de chercher à l'expliciter et à débattre des différents arguments qui le soutiennent. Il ne s'agit pas de refuser la valeur de la loi divine, mais simplement d'approfondir les données de la loi naturelle sur ce sujet. En somme, faire ce que vous faites dans le second paragraphe.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 23 juin 2016, 14:47

axou a écrit :
hussard a écrit : Votre argument implique qu'on doive respecter un zoophile ? un pédophile ? un homosexuel ? un nécrophile ? un polygame ?

Concernant vos...questions, vous n'avez pas mis vos lunettes ? Vous n'avez pas lu le titre de ce post ?
Par charité chrétienne, je vous le réécris : MORALITE DE LA VIE HOMOSEXUELLE.
Cher Axou,

Hussard ne se trompe pas de sujet il répond à votre phrase : " demeurer ouvert à une autre forme d'aimer qui peut aussi être un amour qui peut faire grandir."

Il s'interroge légitimement si on doit appliquer cette ouverture à une " autre forme d'aimer" à toute nouvelle "forme d'aimer".
Si on enterre la volonté divine dans sa création d'avoir créer l'homme et la femme pour qu'il soient un et que l'on "s'ouvre à d'autre forme d'union" il semble raisonnable de n'en exclure aucune.
Sinon il est légitime de se dire que tout "amour" n'est pas obligatoire signe d'amour véritable si il n'est pas ordonné dans l'Amour divin.
Pax et Bonum !
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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 23 juin 2016, 14:52

axou a écrit : Ce rejet de L'Eglise que vous constatez est peut-être du au fait qu'ils se sentent jugés en Eglise, non accueillis...
L'Eglise accueille a bras ouvert tout homme qui désire abandonner son péché par amour de Dieu.
Mais si un pécheur veut vivre pleinement son péché dans l'Eglise, il se trompe de lieu et l'Eglise serait mal intentionnée de l'accueillir à bras ouverts dans cet état de perdition.
Le père du fils prodigue accueille les bras ouverts son fils qui revient à lui repentant, il ne l'accueille pas pour sa vie de débauche antérieure.

Je suis un terrible pécheur, le jour où l'Eglise m'accueillera pécheur en me disant que je n'ai pas à changer et que je suis parfait comme cela, je cesserai de pratiquer dans l'Eglise car clairement elle ne me délivrerai plus le message du Christ mais la bien pensance actuelle.
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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par Suliko » jeu. 23 juin 2016, 15:25

Bonjour,

Je crois que le nœud du problème réside en partie dans une différence de pastorale. En caricaturant un peu, dans les communautés traditionalistes ou tout simplement attachées à une certaine orthodoxie romaine, on enseigne que certains péchés, dits mortels, nous coupent de la vie de la grâce et que si on meurt dans cet état, on ira en enfer. Bien sûr, il ne faudrait pas aimer Dieu que par peur de la damnation et Sa Loi est là pour notre bonheur, mais néanmoins, la pastorale traditionnelle insiste bien sur les fins dernières, sur les conséquences du péché, sur les comptes que nous devrons rendre à Dieu lorsque nous aurons quitté cette terre. D'un autre côté, la pastorale de beaucoup de paroisses modernes met en avant le fait que les commandements divins sont là pour nous rendre heureux, qu'y obéir est la meilleure voie pour l'être, mais sans trop souligner clairement les conséquences de la désobéissance aux lois divines. Dans le cadre de cette nouvelle pastorale, on comprend bien que tous les choix ne se valent pas, que ce que propose l'Eglise est ce qu'il y a de mieux, mais on peine à prendre conscience que le péché mortel nous coupe de Dieu, qu'il mène à l'enfer. On pourrait résumer en disant que dans la pastorale traditionnelle, voire traditionaliste, l'Eglise ordonne et que le fidèle doit obéir et que s'il ne le fait pas, il sait ce qui l'attend, tandis que dans la pastorale actuelle, au contraire, l'Eglise propose, mais que le fidèle ne se sent pas vraiment obligé de se conformer à l'enseignement moral traditionnel, qui est souvent présenté comme un idéal, sans plus.
Peut-être que je caricature un peu, mais c'est vraiment ce que je ressens depuis longtemps. C'est comme si ces deux parties de l'Eglise parlaient un langage différent. Je ne dis pas que le langage moderne est forcément hérétique, mais il me semble tout de même clairement plus dangereux pour le salut des âmes, car il n'insiste pas assez sur les fins dernières et donc sur fait que se soumettre à ce que l'Eglise a toujours enseigné en matière de morale n'est pas quelque chose d'optionnel dans la vie d'un catholique.
Voilà mon humble avis, qui dépasse, j'en ai conscience, le cadre de ce débat sur l'homosexualité, mais qui peut nous aider à comprendre pourquoi nous nous disputons parfois si durement sur certains sujets de morale.

Que Dieu nous garde,

Suliko
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par hussard » jeu. 23 juin 2016, 15:55

Suliko a écrit :On pourrait résumer en disant que dans la pastorale traditionnelle, voire traditionaliste, l'Eglise ordonne et que le fidèle doit obéir et que s'il ne le fait pas, il sait ce qui l'attend, tandis que dans la pastorale actuelle, au contraire, l'Eglise propose, mais que le fidèle ne se sent pas vraiment obligé de se conformer à l'enseignement moral traditionnel, qui est souvent présenté comme un idéal, sans plus.
Bonjour Suliko, votre analyse est pertinente, mais il faut préciser que :
  • la vision traditionaliste que vous décrivez n'est autre que celle de l'Eglise pendant 20 siècles
  • la vision progressiste n'est qu'une nouveauté qui fait tout à fait débat en 2016 et contre laquelle de nombreux prélats de l'Eglise s'insurgent.
Enfin, l'enseignement de l'Eglise ne constitue absolument pas un idéal mais bien une réalité atteignable vers laquelle nous nous devons de cheminer.

Il n'est pas possible de modérer l'enseignement constant du Magistère, en le relativisant pour ne plus le présenter comme une obligation mais comme une proposition. Ce serait trahir gravement les Evangiles (et toute la tradition apostolique...) !
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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par Héraclius » jeu. 23 juin 2016, 16:25

Vous soulevez dans cette phrase une question très intéressante chère Suliko :

"D'un autre côté, la pastorale de beaucoup de paroisses modernes met en avant le fait que les commandements divins sont là pour nous rendre heureux."

Je crois qu'il est très important d'avoir conscience que le christianisme, si il peut être compris comme une recherche de bonheur très indirect, a pour substance une négation de cette recherche de bonheur. Là ou le monde (d'hier et d'aujourd'hui) propose la quête de bonheur (individuelle et secondedairement collective) comme salut terrestre, le christianisme propose propose le sacrifice de soi, le fait de prendre sa croix, au bénéfice de l'Autre, c'est à dire le don de doi à son détriment propre pour le service de l'Autre.

L'Eglise n'est pas là pour encadrer la vie humaine, aider son développement, nourrir une des dimension (la spirituelle) de l'homme. Elle est là pour l'inviter à faire un mouvement à 180 degré dans la direction inverse de celle dans laquelle il se trouve naturellement. Elle est là pour lui apprendre qu'il est un immonde pécheur haineux en jugement devant un Dieu Saint d'Amour Absolu, et que son salut passe par l'abandon de sa volonté propre au profit de celle de Dieu.

Dans cette perspective, la valeur de certains éléments de la défense de la pratique de l'homosexualité est très relative.


La question de la nature de l'idéal est très intéressante. Il est tout à fait juste de dire qu'aucun catholique ne peut devenir saint au sens total du terme. La perfection n'est pas de ce monde. En ce sens, il est tout à fait juste de dire que l'Eglise vient prendre le pécheur dans sa situation propre, comme il est, pour le rapprocher du Christ en lui proposant un inatteignable idéal.

Cependant, je ne crois pas qu'il faille voir cette recherche de l'idéal chrétien comme un chemin de terre ou on avancerait par à-coup. Cette recherche n'est pas un chemin dans lequel on se met à progresser, mais un puit sans fond dans lequel on se jette. La distinction entre ces deux images est dans l'abscence total de compromis. Même si il n'atteindra jamais en ce monde le fond de l'abyme dans lequel il s'est jeté, le catholique cherche la purification continue et forcené de toute compromission.

Dieu nous appelle à la perfection, et l'état de ie homosexuel est imparfait par nature en ce qu'il n'est as l'état de mariage.

Je ne dt pas que je suis convaincu de tout cela de façon parfaite, mais cela fait plus de sens.

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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 23 juin 2016, 17:39

Cela va malheureusement bien plus loin…
Une bonne partie du clergé ne croit plus à l'enfer.
Comme "on ira tous au paradis" autant vivre heureux.
D'ailleurs Dieu veut le bonheur de l'homme donc on ne pèche pas en étant heureux…
Le péché ne condamne plus personne, il entache seulement un peu la tenue de noce, un petit coup de purgatoire et il sera blanc comme neige.
Pourtant Notre Seigneur nous enseigne que certains seront jetés hors du banquet car leur vêtement est incorrect et iront là où sont les pleurs et les grincements de dents.

Les saints ne font pas ce qui leur fait plaisir ou les rendent heureux sur cette terre, mais sont heureux de faire la volonté divine pour être heureux dans l'éternité du paradis dans leur union à Dieu.
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Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle

Message non lu par Cinci » jeu. 23 juin 2016, 18:35

Axou,
Concernant les angoisses de mort, c'est normal que vous ne les ayez pas ressenties puisque'on ressent les choses en conscience et que je parlais là de peurs inconscientes, de celles qui traversent les humains et les cultures en profondeur....
Je n'ai aucun doute que certaines violences contre les homosexuels sont dues à ce type de peurs inconscientes...
Mais pour expliquer pourquoi toute une société devrait censurer l'homosexualité? Affirmer que ce serait un facteur inconscient (donc forcément irraisonné) qui devrait s'avérer déterminant collectivement? J'ai des doutes. De toute manière, crainte pour crainte, peur ou phobie, angoisse de la mort : l'argument s'appliquerait aussi bien aux homosexuels en sens inverse. De quelle peur inconsciente un homosexuel serait-il captif pour être finalement comme il est? C'est quelle angoisse de mort derrière le fait de vouer un culte frénétique à la jeunesse du corps? au fait de vouloir s'évader d'un rôle social convenu? au fait de vouloir fuir l'image du père?






Concernant Pasolini, l'un de mes cinéastes préférés. Tiens, il s'est lui aussi intéréssé de près au totalitarisme (Salo...).
C'est très juste, il y a un monde homo interlope et un monde sain de couples engagés, et alors ???
Comme chez les hétéros non ? ok, ça va plus loin et plus trasch dans le monde homo mais il y a bien ceux qui privilégient la RELATION dans le sexe et ceux qui privilégient la débauche, l'absence de relation ou l'autre est utilisé comme un objet. (encore que certains qui se perdent dans la débauche peuvent le faire par manque déséspéré d'amour).
Admettons. Oui, c'est sûr qu'il y aurait bien des manières d'être déviant.

Je voulais faire remarquer que le modèle du couple engagé et fidèle pour la vie apparaît plutôt comme une innovation, pratiquement comme une pièce rapportée, un calque d'une sorte d'idéal hétérosexuel. C'est quelque chose de nouveau qui n'a jamais vraiment fait partie de la culture homosexuelle. Et c'est bien pourquoi les Jean Cocteau ou Jean Marais auront toujours fustigé le modèle de papa." Et après?" Eh bien, c'est difficile de croire que des masses de jeunes homosexuels rêveraient à peu près tous de vivre rangés comme Paul et Virginie.
Nous avons évolué sur l'homosexualité, nous pouvons aujourd'hui nous ouvrir à cette différence qui refuse la différence car il s'agit bien de cela, et l'exercice est délicat.
Voici ce que dit le Père Zanetti Zorkine sur le sujet, qui me parait un bon équilibriste... (c'était au moment du Mariage pour tous)

http://www.causeur.fr/pere-michel-marie ... 33095.html

question du journaliste : Et les homosexuels qui veulent se marier, comment les recevez-vous ?

"Comme des personnes qui ne méritent pas d’être rejetées en raison de leur choix. La légalisation des chemins particuliers me semble inutile. C’est encore faire preuve de conformisme que de vouloir marier tout le monde ! Que la société défende les droits de chacun, voilà son rôle, mais qu’elle fiche la paix à chacun en laissant chacun vivre sa vie dans sa lumière. Je suis convaincu que si Jean Cocteau et Jean Marais étaient là, ils tireraient à boulets rouges sur le mariage gay, qui est le summum du conventionnel.
En revanche l’amour entre deux êtres doit être enveloppé de respect. Il y a ce verset de l’épître de saint Jean qui indique la route à suivre : « Celui qui demeure en l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. Laissons les êtres vivre comme ils peuvent vivre !"

Pour moi tout est dit là, garder le mariage Homme Femme comme signe et gage de la différence féconde et demeurer ouvert à une autre forme d'aimer qui peut aussi être un amour qui peut faire grandir.
Le Père Zanetti-Sorkine ne me paraît pas très clair sur le sujet. C'est sans doute vrai que la République française n'a pas à forcer les gens de se marier ou les homosexuels de ne plus l'être. La République peut bien ficher la paix à ceux qui vivraient dans un état désordonné d'après l'enseignement de l'Église. C'est entendu. Mais parler de lumière en laissant supposer que cette lumière devrait être celle du meilleur éclairage de la conscience du sujet homosexuel? C'est à dire de l'homosexuel qui choisirait l'homosexualité et contre les dires de l'Église? Cela sonne un peu étrange sous la plume du Père Sorkine??

Pourquoi parler de choix si les personnes à forte tendance homosexuelle n'ont cessent de proclamer qu'ils n'ont pas de choix? Il me semble que le Père avec l'Église devrait en parler plutôt comme des gens qui sont esclaves de la chair. Un homme qui est incapable de s'empêcher de battre sa femme est esclave d'une passion quelconque, prisonnier d'une blessure psychologique, un complexe pas si réjouissant que cela. Et là on pourrait le dire également de tous les pécheurs.

Je trouve assez galvaudé l'usage du terme amour comme vu plus haut dans le texte. C'est vrai que l'Église ne va pas jeter les pécheurs, les condamner comme individus. Non, mais de là à penser qu'il faudrait que l'Église consacre l'union homosexuelle comme une voie du salut, il me semble que ce serait un peu exagéré.

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