Cher Héraclius,
tout d'abord je tiens à souligner que je ne reçois pas mes sacrements de la FSSPX et que je ne soutiens nullement toutes ses initiatives. Pour autant, j'essaie de porter une critique honnête sur ce qu'elle fait et donc de ne pas rejeter d'emblée tout ce qui émane de cette fraternité.
Je sais que ma définition de l' "
intégrisme" est assez vague mais comme je l'ai souligné au début de mon intervention, il s'agit d'un terme
polémique, utilisé de façon
péjorative par les partis les plus progressistes dans l'Eglise. Il est utilisé un peu à tout va pour disqualifier son adversaire, aussi la réalité que désigne ce terme est complètement flou c'est pourquoi chacun d'entre nous pourra probablement justifier d'une définition différente. Ceci est pour répondre notamment à la remarque de Fée Violine qui semble prétendre que le terme d'
intégrisme catholique jouirait d'une définition magistérielle.
J'ai essayé de donner une définition qui corresponde à la réalité qui est souvent désignée par ce mot d'
intégrisme lorsqu'il est employé : pour ce faire j'ai essayé de désigner le "substrat" ou les éléments doctrinaux de base qui sont généralement tenus par ceux qui sont appelés péjorativement "
intégristes".
Vous dites que la FSSPX est la structure intégriste par excellence et de nombreux intervenants font ici une confusion totale entre la FSSPX et l'intégrisme. Pour ma part je ne fais pas de lien d'équivalence entre les deux. Certes, la FSSPX est souvent qualifiée d'
intégriste (donc on peut dire que FSSPX = intégrisme pour la majorité de nos contemporains), cependant ce n'est pas son apanage seul et de façon plus globale, tous les mouvements
traditionalistes (il s'agit là par contre d'un terme moins litigieux) sont globalement considérés comme
intégristes par la majorité des fidèles catholiques de notre temps et il serait faux de prétendre que seule la FSSPX est considérée comme intégriste par nos contemporains (catholiques).
Heraclius a écrit :- Le Syllabus et le serment qui va avec, bien entendu. Le fait est que l'immense majorité des propositions du Syllabus sont compatibles avec l'actuel catéchisme de l'Eglise Catholique et le Saint Concile Vatican II. Un seul fait véritablement débat : la liberté religieuse. Cependant, entre deux actes magistériels n'engegeant pas l'infaibillité, c'est celui en vigueur qu'il convient de choisir pour un bon catholique orthodoxe et orthopraxe.
Le syllabus rassemble (selon son propre texte) : "les principales erreurs de notre temps" (sachant qu'il a été écrit en 1864). Vous soulignez qu'un point évoqué par le Concile Vatican OUI semble être en contradiction avec le Syllabus : c'est tout à fait problématique. En effet, comment une affirmation pourrait-elle constituer une erreur condamnable en 1864, et être reconnue comme une vérité 1 siècle plus tard ?
Benoît XVI (7 juillet 2007) a écrit :L’histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture. Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l’improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste. Il est bon pour nous tous, de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l’Eglise, et de leur donner leur juste place.
Pour la question de la liturgie, il me semble que selon le conseil de l'Evangile, il faut juger l'arbre à ses fruits. Cela signifie qu'on ne peut pas se limiter à une critique sur la base seule du texte écrit, mais il faut aussi prendre en compte la façon dont il a été interprété dans l'immense majorité des cas...
Vous définissez l'intégrisme par la désobéissance, je considère que ce point est plus propre au cas de la FSSPX et ne peux absolument pas être appliqué à d'autres instituts qui sont tout à fait obéissants au Pape. Il suffit de considérer les autres mouvements rattachés à la commission Ecclesia Dei, dont certains sont même antérieurs à la FSSPX...
Heraclius a écrit :On ne peut se réclammer d'un magistère passé pour contredire le magistère présent. Point, à la ligne.
Il me semble que vous allez à rebours de vue catholique qui est tout à fait l'inverse à avoir : "
On ne peut prétendre un magistère présent qui contredirait un magistère passé".
Votre point numéro deux est une énumération de qualificatifs péjoratifs tout à fait subjectifs et je ne pense pas devoir y répondre car je n'y vois aucun argument mais plutôt l'expression d'un ressenti que je respecte.
Pour votre définition de l'intégrisme :
Heraclius a écrit :Est intégriste celui qui se rallie à la "désobéissance originelle".
Je pense que vous faites encore une fois référence à l'événement des Sacres de la FSSPX et donc votre définition (si je la comprend bien) semble établir une bijection directe entre "
intégrisme" et FSSPX. J'ai déjà expliqué au début de cette intervention que cette égalité est inexacte dans la pratique. Du reste, cela souligne une fois de plus à quel point ce terme est galvaudé et est l'object d'interprétations personnelles qui varient de l'un à l'autre.
En UDP+