etienne lorant a écrit :Valtortiste91 a écrit :Y aurait-il contradiction entre la lettre de la Conférence épiscopale italienne et ces témoignages divers et éminents ?NON,
...J'ai toujours considéré avec une grande tristesse que de nombreux catholiques, plutôt que de s'appliquer à rechercher dans la Bible les vérités qui les concernent directement et personnellement,
pour en vivre ensuite au quotidien, s'attachent à des lectures qui distillent lentement mais régulièrement une angoisse profonde touchant à la Parousie. ....De sorte qu'à côté des "témoignages divers et éminents", sur lesquels s'appuie Valtortiste91, pour moi-même je reconnais les écrits de la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich dont je n'ai lu les écrits qu'APRES sa béatification en octobre 2004. Il y a déjà beaucoup à lire. J'ai lu également tout le "Petit Journal" de sainte Faustine... qui regorge de multiples visions et poussent à vivre intensément sa foi, sans peur, sans regarder en arrière, mais en recherchant la sainteté par une attitude de confiance totale en Jésus-Christ et la miséricorde envers le prochain.
Cher etienne lorant, voilà un avis
[...] fondé sur un survol de la question mêlé à quelques idées générales.
Premier poncif : "J'ai toujours considéré avec une grande tristesse que de nombreux catholiques, plutôt que de s'appliquer à rechercher dans la Bible les vérités qui les concernent directement et personnellement,
pour en vivre ensuite au quotidien, s'attachent à des lectures qui distillent lentement mais régulièrement une angoisse profonde touchant à la Parousie".
En 2000 ans, l’arbre de l’Évangile a fleuri de mille façons,
[...] :
- dans la tradition des Pères de l’Église qui mirent en lumière les trésors légués par les évangélistes mais n'en sont pas eux-mêmes et ne figurent pas dans la Bible,
- dans les actes du Magistère qui fondent l’authenticité de faits qui ne sont pas relatés dans l’Évangile, comme l’Assomption,
- dans les traditions liturgiques qui honorent, à la sixième station du chemin de croix, le voile de Véronique que nul récit néo-testamentaire ne rapporte,
- dans les révélations privées qui parsèment d’apparitions ou de communications du Ciel, le chemin de l’Église, etc.
- jusqu’aux homélies du dimanche qui actualisent l’éternelle parole et plus humblement la prière quotidienne qui met la vie du fidèle sous le regard direct de Dieu. Le tout n'étant pas la Bible, mais son application.
Vouloir exclure les écrits de Maria Valtorta, dès lors que nulle raison de foi ne s’y oppose,
est donc développer une vue étriquée du dialogue que le Ciel entretient avec l’humanité en marche.
Les révélations privées et la Révélation publique sont ordonnées dans la marche du temps et des âmes.
- L'une exige notre foi, les autres nécessitent notre assentiment.
- L'une fonde la foi, les autres nous aident à en vivre.
- Dans l'une, Dieu lui-même nous parle, dans les autres il inspire « un appel authentique à l’Église ».
Révélation publique et révélations privées servent donc un même but, mais subordonnées les unes par rapport à l'autre.
Personnellement, je ne suis pas unijambiste.
Deuxième poncif : "s'attachent à des lectures qui distillent lentement mais régulièrement une angoisse profonde touchant à la Parousie"
Si vous pensez que L’Évangile dispense des angoisses parce qu'il parle "de la Parousie", c'est que vous l'avez ma lu, comme de nombreux autres passages de l'Ancien Testament (Ezéchiel, Daniel, ...) ou néo-testamentaires (Paul et l'Apocalypse).
Vous les avez mal lus car Jésus en les annonçant précise : « Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et relevez la tête, parce que votre rédemption est proche. » Luc 21, 28
Troisième poncif : "pour moi-même je reconnais les écrits de la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich dont je n'ai lu les écrits qu'APRES sa béatification en octobre 2004. Il y a déjà beaucoup à lire. J'ai lu également tout le "Petit Journal" de sainte Faustine... qui regorge de multiples visions et poussent à vivre intensément sa foi, sans peur, sans regarder en arrière, mais en recherchant la sainteté par une attitude de confiance totale en Jésus-Christ et la miséricorde envers le prochain".
[...]
1 - Si les visions d'A.C. Emmerich sont certainement authentiques, ses écrits ne peuvent lui être attribués selon la position officielle de l'Eglise (cardinal José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, Osservatore romano du 7 octobre 2004) :
"La bienheureuse Anne-Catherine Emmerick ne nous a laissé que trois lettres dont l’authenticité soit sûre. Les autres écrits, qui lui sont attribués par erreur, ont des origines diverses: les “visions” de la Passion du Christ ont été annotées, réélaborées très librement et sans contrôle par l’écrivain allemand Clemens Brentano et ont été publiées en 1833 sous le titre ''La douloureuse passion de Notre Seigneur Jésus-Christ''. […] Les œuvres en discussion ne peuvent donc pas être considérées comme des œuvres écrites ou dictées par Anne-Catherine Emmerick ni comme des transcriptions fidèles de ses déclarations et de ses récits, mais comme une œuvre littéraire de Brentano qui a procédé à de telles amplifications et manipulations qu’il est impossible d’établir quel est le véritable noyau attribuable à la bienheureuse".
2 - Les révélations de soeur Faustine ont été condamnées par l'Eglise en des termes sans ambiguïté :
Le 6 mars 1959, le Saint-Office publie le décret suivant : Qu’il soit rendu public que la Congrégation du Saint-Office, après avoir examiné les prétendues visions et révélations de Sœur Faustine Kowalska, de l’institut de Notre-Dame de la Miséricorde, décédée en 1938 près de Cracovie, a décidé ce qui suit : Il faut interdire la diffusion des images et des écrits qui présentent la dévotion à la Divine Miséricorde dans la forme proposée par ladite Sœur Faustine. Il est requis de la prudence des évêques de devoir faire disparaître lesdites images qui ont éventuellement déjà été exposées au culte.
Et si vous pouvez lire aujourd'hui l'une et l'autre, c'est parce que certains n'ont pas eu vos a priori, et ont fait ce que l'Eglise incite à faire :
Dans son commentaire du secret de Fatima, le Cardinal Ratzinger concluait : "Le critère pour la vérité et pour la valeur d'une révélation privée est donc son orientation vers le Christ lui-même. Saint Paul écrit : "N'éteignez pas l'Esprit, ne méprisez pas les prophéties, mais discernez la valeur de toute chose, ce qui est bien, gardez-le"[1 Thessaloniciens 5,19-21.]. À toutes les époques est donné à l'Église le charisme de prophétie, qui doit être examiné, mais ne peut être déprécié[Cardinal J. Ratzinger : Commentaire théologique sur le 3ème secret de Fatima, 26 juin 2000]".
[...]
Pour le reste, j'ai suffisamment étudié et publié sur le sujet pour discerner et apprécier aussi bien Maria Valtorta
[...] que sainte Faustine, la vénérable Marie d'Agréda ou la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich.
[...]
Bien cordialement.