L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

« Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Lc 24.45)
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Christophe67
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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par Christophe67 » mar. 19 janv. 2016, 14:57

Bonjour à tous,

Nous en avons déjà parlé de nombreuses fois, je suis donc étonné de ne pas voir cette référence :
Matthieu 15:10-20

10 Jésus appela la foule et lui dit : « Écoutez et comprenez bien !
11 Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur. »
12 Alors les disciples s’approchèrent et lui dirent : « Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés en entendant cette parole ? »
13 Il répondit : « Toute plante que mon Père du ciel n’a pas plantée sera arrachée.
14 Laissez-les ! Ce sont des aveugles qui guident des aveugles. Si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou. »
15 Prenant la parole, Pierre lui dit : « Explique-nous cette parabole. »
16 Jésus répliqua : « Êtes-vous encore sans intelligence, vous aussi ?
17 Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche passe dans le ventre pour être éliminé ?
18 Mais ce qui sort de la bouche provient du cœur, et c’est cela qui rend l’homme impur.
19 Car c’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduite, vols, faux témoignages, diffamations.
20 C’est cela qui rend l’homme impur, mais manger sans se laver les mains ne rend pas l’homme impur. »
Il est toujours bon de rappeler que bien souvent l'Ancien testament se comprend à la lumière du Nouveau Testament.

Cordialement.

Cinci
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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par Cinci » mar. 19 janv. 2016, 15:10

Il fallait vous laisser de la place, cher Christophe67.

:>

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Christophe67
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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par Christophe67 » mar. 19 janv. 2016, 15:43

Cinci a écrit :Il fallait vous laisser de la place, cher Christophe67. :>
merci cher Cinci mais je crois que j'en prends déjà bien assez !


Cordialement.

Ps: j'aime ce genre d'humour, en référence à la discussion que nous avions sur le sujet, et qu'il me semble voir pointer par cette courte phrase ;)

Tian
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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par Tian » mar. 19 janv. 2016, 19:41

Christophe67 a écrit :Bonjour à tous,

Nous en avons déjà parlé de nombreuses fois, je suis donc étonné de ne pas voir cette référence :
Matthieu 15:10-20

10 Jésus appela la foule et lui dit : « Écoutez et comprenez bien !
11 Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur. »
12 Alors les disciples s’approchèrent et lui dirent : « Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés en entendant cette parole ? »
13 Il répondit : « Toute plante que mon Père du ciel n’a pas plantée sera arrachée.
14 Laissez-les ! Ce sont des aveugles qui guident des aveugles. Si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou. »
15 Prenant la parole, Pierre lui dit : « Explique-nous cette parabole. »
16 Jésus répliqua : « Êtes-vous encore sans intelligence, vous aussi ?
17 Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche passe dans le ventre pour être éliminé ?
18 Mais ce qui sort de la bouche provient du cœur, et c’est cela qui rend l’homme impur.
19 Car c’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduite, vols, faux témoignages, diffamations.
20 C’est cela qui rend l’homme impur, mais manger sans se laver les mains ne rend pas l’homme impur. »
Il est toujours bon de rappeler que bien souvent l'Ancien testament se comprend à la lumière du Nouveau Testament.

Cordialement.
Messieurs Christophe et Cinci Bonjour,

Dans Matthieu 15:10-20 le Christ modifie le message de l'AT sur les lois que Dieu (c'est-à dire lui-même) avait données. Donc, nous avons là un Dieu changeant c'est le moins que l'on puisse dire, mais on est habitué...

Je suis sûre que je ne vous apprends rien ; ces versets nous parlent de ceux qui pensent qu'ils se souillent en mangeant certaines viandes mais qui ne pensent pas se souiller en disant de mauvaises paroles, etc....

Jésus leur rappelle que l'âme est plus atteinte par une parole mauvaise que par le fait de manger sans se laver les mains ou de manger un bout de porc (même si lui-même ne l'a jamais fait apparemment).

En aucune manière il ne parle du végétarisme et de la souffrance animale ; vous faites-là un raccourci.

N'auriez-vous pas préféré si, plutôt que de se réjouir d'un holocauste animal, Dieu avait sermonné Noé en lui disant que toute vie (fusse t-elle animale) ne pouvait être gaspillée ainsi ?

Est-ce que cela n'aurait pas été plus logique que Jésus (le bien par excellence) s'oppose à toute souffrance, même animale, et qu'il prescrive de ne verser leur sang que si aucun autre aliment n'est à notre portée ?

Pensez-vous qu'on peut tuer par gourmandise et que Dieu approuve ?

Si c'est le cas il va falloir que je revois sérieusement ma position.

Ces passages de l'Epitre aux Romains sont intéressants :

14.14 Je sais et je suis persuadé par le Seigneur Jésus que rien n'est impur en soi, et qu'une chose n'est impure que pour celui qui la croit impure.

14.15 Mais si, pour un aliment, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l'amour: ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort.

14.16 Que votre privilège ne soit pas un sujet de calomnie.

14.17 Car le royaume de Dieu, ce n'est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint Esprit.

14.18 Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes.

14.19 Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l'édification mutuelle.

14.20 Pour un aliment, ne détruis pas l'œuvre de Dieu. A la vérité toutes choses sont pures; mais il est mal à l'homme, quand il mange, de devenir une pierre d'achoppement.

14.21 Il est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, et de s'abstenir de ce qui peut être pour ton frère une occasion de chute, de scandale ou de faiblesse.

14.22 Cette foi que tu as, garde-la pour toi devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même dans ce qu'il approuve!

14.23 Mais celui qui a des doutes au sujet de ce qu'il mange est condamné, parce qu'il n'agit pas par conviction. Tout ce qui n'est pas le produit d'une conviction est péché.


Même si ce ne sont pas non plus des versets qui parlent du végétarisme et de la souffrance animale, je dirais que s'il est encore des êtres qui sont convaincus au fond de leur cœur (comme je l'ai déjà entendu ) qu'un animal ne souffre pas quand on le tue, quand on le martyrise, et que, comme le disait Descartes, ce n'est qu' une machine qui n'est là que pour se faire manger.
Effectivement, un tel homme est innocent, car la souffrance de l'animal n'est pas arrivée à sa conscience.

Le problème c'est qu'apparemment cela n'était pas arrivée à la conscience de Jésus non plus et c'est plus problématique pour moi car, de fait, c'est une occasion de chute.

Je reste convaincue que faire souffrir un animal en dehors d'un état de légitime défense est une chose à proscrire, et mauvaise en soi.

Fraternellement,

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axou
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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par axou » mar. 19 janv. 2016, 23:09

Tian a écrit :
Le problème c'est qu'apparemment cela n'était pas arrivée à la conscience de Jésus non plus et c'est plus problématique pour moi car, de fait, c'est une occasion de chute.
Je reste convaincue que faire souffrir un animal en dehors d'un état de légitime défense est une chose à proscrire, et mauvaise en soi.
C'est juste, cela pose vraiment des questions Tian !
c'est étonnant de voir que les mêmes débats se posent dans les milieux bouddhistes. Actuellement, on y penche pour le végétarisme mais à l'époque du Bouddha (500 ans avant JC), celui disait à ses disciples de manger ce qu'on leur donnait, avec ou sans viande...Comme si ce n'était pas important, de même que pour Jésus.

Bien à vous,

Axou

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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par jerome » mer. 20 janv. 2016, 0:25

A noter que les moines bouddhistes peuvent manger de la viande. Une seule contrainte : la viande qu'ils mangent ne doit pas avoir été spécifiquement tuée pour eux.

Quant à nous, catholiques... Et bien il me semble qu'il faille considérer l'animal comme une créature capable de ressentir la douleur, et donc la traiter en conséquence. Certains actes de cruauté peuvent et doivent être évités. Je pense, en particulier, à la sélection des poussins ou aux modalités d'abattage des ovins et des bovins.

En revanche, Tian, je n'aime pas quand vous dites qu'on tue les animaux par "gourmandise". Ce n'est pas avec des reproches ou de la culpabilité que vous ferez évoluer les comportements. N'en déplaise aux partisans du végétarisme, l'Homme consomme de la viande depuis la nuit des temps (thèse du chasseur/cueilleur), et s'il est, effectivement le seul animal avec le panda à pouvoir choisir consciemment son régime alimentaire, des préoccupations de santé l'amèneront à se tourner vers un régime omnivore pour bénéficier *naturellement* de la vitamine B12 et de la totalité des acides aminés que nous avons la possibilité d'assimiler de part la grâce du Seigneur.

N'en déplaise à Gary Yourofsky, un intégriste de la cause animale qui la dessert plus qu'il ne la sert en servant des arguments spécieux en matière d'anatomie et de biologie humaine dans ses tristements célèbres conférences. Ne cherchant pas la polémique, je ne détaillerai pas plus.

En revanche, une chose est sure, l'Humain mange trop de viande, et de mauvaise qualité. Un régime flexitarien serait davantage approprié. En incitant à la mesure et la pondération, le flexitarisme est d'ailleurs, sans doute, le régime alimentaire le plus "christiano-compatible".

En matière d'alimentation humaine, je vous invite à lire les ouvrages de Robert Masson. Disciple de Pierre Valentin Marchesseau, père de la naturopathie française, ce dernier a été jusqu'à affirmer que Robert a raison ;) Robert vient de publier un ouvrage : "La Naturopathie foudroyée", dans lequel il démonte, avec des arguments scientifiques, les thèses des thérapeutes un brin extrémistes, qui prônent un végétalisme inadapté à la constitution physique de l'Humain.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

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Christophe67
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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par Christophe67 » mer. 20 janv. 2016, 10:56

Bonjour Tian,

Concernant les versets que je donnais en référence je vois que vous n'avez pas reçue le message essentiel, c'est ce qui sort de la bouche ... car en général les sujets sur les végétariens, les végétaliens versus les omnivores n'ont comme finalité qu'une accusation.
Tian a écrit :Dans Matthieu 15:10-20 le Christ modifie le message de l'AT sur les lois que Dieu (c'est-à dire lui-même) avait données. Donc, nous avons là un Dieu changeant c'est le moins que l'on puisse dire, mais on est habitué...
Ah, finit les circonlocutions, nous en arrivons au fait et vous me semblez bien expéditive dans vos assertions.
N'envisagez vous pas que c'est votre méconnaissance de Dieu (l'immutabilité de Dieu) qui vous incite à juger aussi rapidement ?
Peut être envisageriez vous également que c'est l'homme qui est changeant, et qu'à ce titre Dieu utilise une pédagogie progressive pour l'éclairer. L'homme étant toujours prompt à se rebeller, même en utilisant la cause animale.
Méditez sur la parole de Jésus concernant les lettres de répudiations des épouses pour comprendre cela.
En aucune manière il ne parle du végétarisme et de la souffrance animale ; vous faites-là un raccourci.
Vous parliez vous mêmes à l'origine de végétalisme (et non de végétarisme) et d'être omnivore, peut être est-ce cette fluctuation sur les mots qui vous incite à voir des raccourcis .
Est-ce que cela n'aurait pas été plus logique que Jésus (le bien par excellence) s'oppose à toute souffrance, même animale, et qu'il prescrive de ne verser leur sang que si aucun autre aliment n'est à notre portée ?
Etes vous en train de proposer une variation, une modification ou plus humblement à compléter la parole de Dieu ?
Votre logique n'est pas celle de Dieu, car la folie de Dieu est supérieure à la sagesse des hommes.
Pensez-vous qu'on peut tuer par gourmandise et que Dieu approuve ?
Pensez vous, vous même, être au fait de l'approbation divine ou non ?
Il me semble que dans vos propos vous cherchez maladroitement à orienter le débat à votre avantage plus qu'à dialoguer, je pense même que vous donnez au mot gourmandise une information différente, que véhicule généralement ce mot au sens chrétien.
Si c'est le cas il va falloir que je revois sérieusement ma position.
Ce n'est pas à exclure.
Le problème c'est qu'apparemment cela n'était pas arrivée à la conscience de Jésus non plus et c'est plus problématique pour moi car, de fait, c'est une occasion de chute.
Vous extrapolez sur les intentions du Christ, ceci cause en vous la colère et le ressentiment. De quel arbre peut bien provenir ce fruit ?
Malgré la sérénité des mots, j'y vois presque un doigt accusateur et je trouve cela blessant.
Vous sous entendez l'imperfection de Jésus au profit de votre "pour moi", cette carence allant même jusqu'à risquer de vous faire chuter alors qu'Il est venu pour le contraire. J'essaie de rester modéré mais je trouve cela tout proprement hallucinant.
Je reste convaincue que faire souffrir un animal en dehors d'un état de légitime défense est une chose à proscrire, et mauvaise en soi.
Vous focalisez sur la souffrance animale, non sans raison, mais elle vous pousse à extrapoler sur les intentions du Christ et à rejeter, même indirectement, ces terribles et cruels mangeurs de viande.
Vous allez même jusqu'à faire un compromis sur la souffrance animale en cas de légitime défense alors qu'en tant qu'omnivore je la rejette même pour ce cas.
Seulement voilà, je suis d'accord qu'il ne faut pas faire souffrir les animaux, mais cela n'exclus pas de ne pas s'en nourrir.

Car le végétalisme est à notre époque un luxe de pays riche, une fausse vertu qui a pour conséquence le rejet de son prochain au profit d'un animal. Il me semble que ce ne soit ni scripturaire ni dans l'esprit de l'enseignement de Jésus.

Et puis plus matériellement, si demain vos supermarchés disparaissaient, vos fournisseurs bio ou primeurs etc.. j'ai bien peur que des nécessités plus vitales ne vous amène à faire des choix précis entre les préoccupations végétalistes et omnivores. A ce moment, l'intérêt contre la souffrance animale prendra sa pleine dimension.

Je fais un constat un peu hors sujet, nous vivons dans une société qui vit sur des existentialismes superficiels, notamment l'émotivité.
Nous donnons une dimension émotionnelle à tout, nous empêchant de parler ou réfléchir posément sur les choses et donc d'essayer de les régler.
On accuse les uns de ceci, les autres de cela, on allume des bougies pour ceci, on fait des marches blanches pour cela, mais au final à part nous rassurer individuellement, en pensant que c'est l'autre qui est mauvais, qu'apportons nous de meilleur à ce monde ?

Le rejet ? Le repli ? Sommes nous vertueux parce que nous sommes émotionnellement réceptifs ou que nous aimons notre prochain ?

Je trouve votre préoccupation, sur la souffrance animale, légitime; mais pas essentielle.
A l'heure ou des gens n'ont pas à manger et/ou dorment dehors (mais les chiffres du commerce animalier explosent), ou des gens qui ont travaillé toute leur vie mangent des boites pour animaux, ou le rejet du prochain semble l'emporter sur ce monde; j'avoue toute ma culpabilité sur la secondarité de la cause animale.

Je vais extrapoler moi-même. Dans la parabole du riche et de Lazare, il ne me semble pas que le riche soit condamné pour son désintérêt, ou son attitude, envers les animaux (selon la tradition juive il a dû faire des holocaustes et probablement mangé de la viande cachère), mais bien envers son prochain, Lazare.


Cordialement,
Dernière modification par Christophe67 le mer. 20 janv. 2016, 12:34, modifié 1 fois.

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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par Christophe67 » mer. 20 janv. 2016, 11:43

Mac a écrit :D'ailleurs Jésus a permis d'arrêter ces holocaustes en donnant Sa propre vie.
Bonjour Mac,

Parole très juste, malgré les carences qui Lui sont attribuées dans ce fil, on peut aisément imaginer que Jésus a plus fait pour la cause animale que n'importe quel végétarien/végétalien.

ce sujet me fait toujours penser au Psaume 50 :
18 Si j'offre un sacrifice, tu n'en veux pas, tu n'acceptes pas d'holocauste.
19 Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un coeur brisé et broyé.
Cordialement.

Mac
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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par Mac » mer. 20 janv. 2016, 14:08

Christophe67 a écrit :ce sujet me fait toujours penser au Psaume 50 :
18 Si j'offre un sacrifice, tu n'en veux pas, tu n'acceptes pas d'holocauste.
19 Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un coeur brisé et broyé.
Bonjour Christophe :)

Oui tout à fait.
Et il y a un passage où ce qui plait à Dieu ce sont les louanges, actions de grâce. Mais là je n'ai pas la référence.

Fraternellement. :coeur:

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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par helios » mer. 20 janv. 2016, 21:11

De toute évidence, les "voix fortes" du forum qui interviennent, à ce sujet, sur les trois fils où il est proposé, ne se laissent ni fléchir ni apitoyer par le vibrant plaidoyer de Tian et Axou en faveur de la cause animale.
Nous ne sommes pas dans un contexte d'éthique ordinaire et quelle que soit la valeur logique des arguments développés par les avocats de la défense (de la cause animale) ils sont irrecevables parce sous-tendus par un code moral étroitement humain et par conséquent servis par un discours inadapté.
Ici, c'est Dieu qui est mis en accusation et pour sa "défense" un argumentaire qui procède de la parole de Dieu. Là où l'on croit déceler une certaine inertie compassionnelle doublée d'une évidente raideur dogmatique se trouve une connaissance cultivée et accomplie.

Quoique moins qualifié que vos précédents interlocuteurs, je voudrais revenir sur le passage où Dieu est taxé d'être "changeant".
Or la notion de changement n'est acceptable que dans la temporalité telle que nous la concevons. Et nous la concevons telle que les post-socratiques nous l'ont léguée en toute abstraction. Dieu n'est pas subordonné à cette tyrannie temporelle.
Confronté à l'observation motivant votre reproche, et au risque d'un grossier écart de langage, j'en aurais tout au plus conclu le caractère protéiforme du Créateur.
Cordialement

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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par axou » mer. 20 janv. 2016, 21:28

Christophe67 a écrit : Je fais un constat un peu hors sujet, nous vivons dans une société qui vit sur des existentialismes superficiels, notamment l'émotivité.
Nous donnons une dimension émotionnelle à tout, nous empêchant de parler ou réfléchir posément sur les choses et donc d'essayer de les régler.,

Attention cher Christophe,
vous avez tendance sur ce forum, à considérer que ceux qui ne pensent pas comme vous sont dans l"émotionnel" , tandis que vous bien sur, poseriez des arguments sérieux parce que rationnels ! (vous me faîtes le coup souvent aussi-cela me donne l'impression d'une tentative discrète pour discréditer l'argumentation de l'autre...)

Non Tian n'est pas dans l'émotionnel et son interrogation est légitime, cohérente et en tout cas mérite d'être respectée, même si elle ne correspond pas à la pensée chrétienne classique. Si Jésus est le Christ fils de Dieu, sans péché et image même de la bonté divine, pourquoi permet-il que l'on tue des créatures, participant ainsi à de la souffrance dans le monde ?
Cette interrogation n'a rien de farfelue, elle est sensée, légitime et de nombreux partisans du végétarisme se la posent.
Moi je ne me la pose pas, je poserai cette question quand je serai au ciel (j'aurai d'ailleurs beaucoup de questions à poser...)
je pense en revanche que chacun selon sa liberté, fais ses choix et dois faire de son mieux pour respecter au maximum une éthique du respect de l'animal, qu'on soit végétarien ou non végétarien.

Christophe67 a écrit :
Je trouve votre préoccupation, sur la souffrance animale, légitime; mais pas essentielle.
A l'heure ou des gens n'ont pas à manger et/ou dorment dehors (mais les chiffres du commerce animalier explosent), ou des gens qui ont travaillé toute leur vie mangent des boites pour animaux, ou le rejet du prochain semble l'emporter sur ce monde; j'avoue toute ma culpabilité sur la secondarité de la cause animale.
Non, cette préoccupation pour la souffrance animale est aussi essentielle que celle pour la souffrance humaine, opposer les deux est malsain, il n'y a pas de concurrence dans l'amour ! Nous vivons sur la même planète et nous humains sommes responsables de la protection et du soin donnée aux bêtes. C'est le sens de l'injonction "domine sur les bêtes" dans la genèse...
Comme le dit le Pape François dans son encyclique sur l'écologie, celui qui fait du mal à un animal peut faire la même chose à un homme...Le pape invite les partisans de la cause animale, non pas à y renoncer au profit de causes humaines (Dieu merci !) mais à se soucier autant de justice sociale pour les hommes, c'est à dire que leurs engagements pour les animaux ne les enferment pas mais qu'il s'ouvrent dans le même temps à la justice pour leurs frères humains : c'est pour le pape une question de cohérence : un même mouvement d'amour pour les uns et pour les autres (c'est bon qu'il le rappelle car certains militants de la cause animale peuvent devenir misanthropes...)

Qu'aujourd'hui, la question de la maltraitance faite aux bêtes posent la question du végétarisme (jus qu'ou va t-on pour renoncer à leur faire du mal ?) est normale, ce débat est légitime et probablement il ne fait que commencer avec l'élévation de l'empathie vis à vis des animaux.
Dans quelques siècles, nos descendants nous considéreront peut-être comme des barbares d'avoir mangé des animaux. Nous ne savons pas comment va évoluer la conscience humaine.

Bien à vous,

Axou

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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par Tian » mer. 20 janv. 2016, 23:44

jerome a écrit :
En revanche, Tian, je n'aime pas quand vous dites qu'on tue les animaux par "gourmandise". Ce n'est pas avec des reproches ou de la culpabilité que vous ferez évoluer les comportements.
Bonsoir Jérôme,

Je ne cherche pas à culpabiliser mais à faire remonter à la conscience l'inutilité de cette tuerie.

N'en déplaise aux partisans du végétarisme, l'Homme consomme de la viande depuis la nuit des temps (thèse du chasseur/cueilleur)
Justement, ne pensez-vous pas qu'il serait temps qu'il s'arrête ?

s'il est, effectivement le seul animal avec le panda à pouvoir choisir consciemment son régime alimentaire, des préoccupations de santé l'amèneront à se tourner vers un régime omnivore pour bénéficier *naturellement* de la vitamine B12 et de la totalité des acides aminés que nous avons la possibilité d'assimiler de part la grâce du Seigneur.
Pourquoi l’idée de prendre cette vitamine en complément alimentaire devrait être rejetée puisqu'elle n'est pas naturelle ? Je ne comprends pas ( ?) Si on peut ne pas tuer et rester en bonne santé malgré tout où est le problème ?
Je ne comprends pas ce désir de « naturel » …

Si demain, comme certains travaux l'ont déjà démontré, les scientifiques arrivaient à reproduire de la viande en laboratoire, iriez-vous jusqu'à demander à ce que l'on continue à abattre des animaux malgré tout, histoire de faire "naturel" ?

La science nous permet de nous améliorer physiquement et sans doute aussi moralement alors pourquoi y renoncer.

Vous savez Jérôme, Il n’y a plus grand-chose de naturel à l’heure actuelle en matière de nourriture et ça ne va pas s’améliorer. Pour autant l’homme continuera à rallonger son espérance de vie.
En revanche, une chose est sure, l'Humain mange trop de viande, et de mauvaise qualité. Un régime flexitarien serait davantage approprié. En incitant à la mesure et la pondération, le flexitarisme est d'ailleurs, sans doute, le régime alimentaire le plus "christiano-compatible".
C'est mieux que rien bien sûr, et il faudra commencer par là pour un grand nombre. Ceci dit, je ne sais pas si c'est un régime "Christiano-compatible" mais c'est sûrement un régime "diplomatico-économico-compatible".

Regardez les versets de Saint Paul que je citais ; il est très moderne. Il s’est aperçu que dans ce que nous mangeons il peut y avoir des pierres d’achoppement ; il souhaite les enlever.

Imaginez-vous actuellement un Pape dire cela « Il est bien de ne pas manger de viande. » ?

Quel tollé !!! On perdrait une grande partie des catholiques au passage tant attachés à faire tuer ce pauvre agneau pour le manger à Pâques avec des flageolets !

Mais on en gagnerait d’autres, très certainement.

Fraternellement,

Tian
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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par Tian » mer. 20 janv. 2016, 23:59

axou a écrit : C'est juste, cela pose vraiment des questions Tian !
c'est étonnant de voir que les mêmes débats se posent dans les milieux bouddhistes. Actuellement, on y penche pour le végétarisme mais à l'époque du Bouddha (500 ans avant JC), celui disait à ses disciples de manger ce qu'on leur donnait, avec ou sans viande...Comme si ce n'était pas important, de même que pour Jésus.

Bien à vous,

Axou
Bonsoir Axou :ciao: Ravie de vous relire et merci de me soutenir dans ce débat qui n'est pas facile :boxe:
Ca ne m'étonne pas qu'à l'heure actuelle il en soit aussi question dans les milieux bouddhistes.
C'est un sujet qui remonte des profondeurs, très lentement, sans discontinuer ...

Il y a encore du chemin ceci dit, mais c'est un bon début.

Bien fraternellement,

helios
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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par helios » jeu. 21 janv. 2016, 2:03

Bonsoir

En 1968 est édité l'ouvrage de Barjavel "La Nuit des temps". Dans un passage est évoquée la stupeur de la représentante d'une civilisation apparemment plus évoluée que la nôtre, qui s'écrie, horrifiée par le contenu de son assiette: "MAIS...VOUS MANGEZ DE L'ANIMAL...VOUS MANGEZ DE L'ARBRE !!?" Cette exclamation m'a convaincu.

Que pensons-nous, aujourd'hui, des habitants du sud des Etats Unis qui prêtaient serment sur la Bible mais pratiquaient l'esclavage en toute innocence? Etaient-ils tous des voyous ou des demeurés?
Mais oui, il est probable (et souhaitable) que les générations futures nous jugent avec autant ou plus de sévérité pour notre comportement envers les animaux.

Je connais des végétariens dont la fiche médicale ne pointe aucun dysfonctionnement et qui ne se soucient pas plus d'une éventuelle carence en B12 que le hanneton ne se soucie du déficit de voilure qui, selon les mathématiques, devrait l'empêcher de voler.

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Christophe67
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Re: L'idéal de Dieu : végétalien ou omnivore ?

Message non lu par Christophe67 » jeu. 21 janv. 2016, 2:46

Bonsoir Axou,


En février 2014, l'Europe s'est émue contre l'euthanasie d'un girafon.
La même année en Europe a eu lieu un avortement toutes les 27 secondes, soit presque 1,2 millions d'avortements dans la même année dont 209.000 en France.

Il faut se rendre à l'évidence, l'émotion provoquée pour la cause animale fait couler plus d'encre, et probablement plus de larmes, que le sort d'êtres humains. Alors oui je m'élève contre cette émotion que je qualifie d'épidermique, non pas parce que je cherche à dénigrer l'argumentation mais parce que je la trouve mal placée, disproportionnée. Cette émotion est si bien manipulée à l'heure du 20h que le monde s'en satisfait parce qu'elle mouille le coin de l'œil.

Maintenant rien n'interdit de manger de la viande pour le chrétien, mais c'est une manipulation de parler systématiquement de souffrance animale pour gagner des cœurs à sa cause. Le circuit d'abattage est surveillé par les services vétérinaires, même s'il peut y avoir, comme pour tout, des abus ou des manquements.
Mais nous pourrions y opposer le sort du fœtus qui baigne dans une solution saline très concentrée (parmi d'autres méthodes), nous aurions ainsi un aperçu de la souffrance humaine. Ah mince, celle là ne pas passe pas au 20h !

Si on y ajoute le reproche fait au Seigneur, que d'avoir pris sur Lui tous nos péchés n'était pas suffisant, et que ses manquements ou ses lois fluctuantes nous donne la possibilité de chuter, alors là waaaoouhhh, propulsion stratosphérique dans l'ingratitude.
C'est vrai , j'oubliais, Il lui restera la possibilité de Se justifier en répondant aux questions !

Voilà ce que je reproche à l'émotionnel épidermique, de ne se contenter de voir que l'arbre qui cache la forêt. Dans le cas de ce fil, d'être amené à focaliser sur la souffrance animale (à laquelle je suis sensible) au détriment de l'humain, tout en pointant le Christ du doigt.

Et puis soyons sérieux, allez dire à un travailleur en force, ou dans le froid, qu'il doit se passer de protéines animales et manger son équivalent du règne végétal. Je ne suis pas au fait de ce régime alimentaire, mais j'ai peur que quantitativement il ne soit pas prêt de se remettre à la tâche.

Nulle provocation dans la conclusion qui va suivre, mais si demain je dois abattre de mes mains un animal pour nourrir mon prochain, je le ferai de la façon la plus respectueuse et humaine possible, mais il y passera. Et je n'oublierai pas de rendre grâce à Dieu de l'avoir placé sur mon chemin.


Un cruel viandosaure.

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