L'Église en Allemagne

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Fée Violine
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Re: Fil déplacé

Message non lu par Fée Violine » mar. 19 mai 2015, 0:32

Sur les divorcés remariés, c'est un grave problème et il me semble normal que les évêques y réfléchissent.
Mais sur la communion des conjoints non-catholiques, je trouve en effet que c'est une drôle d'idée ! Fallait-il pour autant que vous employiez le mot "atroce" ?

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Héraclius
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Re: Fil déplacé

Message non lu par Héraclius » mar. 19 mai 2015, 0:57

Nous parlons de Notre Seigneur Jésus-Eucaristie ! Des martyrs sont morts pour protéger les saintes éspèces de la profanation !

Ce n'est pas qu'une drôle d'idée, c'est véritablement atroce, parce que ca implique que la révérence pour l'Eucaristie est virtuellement morte. Quelle crédibilitée pour un prêtre qui rappellerait à ses ouailles qu'il faut impérativement être confessé pour communier alors qu'il donne la communion à un évangélique qui ne croit ni à l'absolution sacramentelle, ni à la présence réelle ?

Evidemment qu'avec cette mentalité la question des divorcé remariés se trouve renforcée puisque la vraie question n'est pas celle de la communion mais de l'absolution. Si cette dernière devient facultative...

Bref, désolé chère Fée, mais mes mots n'étaient ici pas vains, même si ils le sont trop souvent. ;)
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Fil déplacé

Message non lu par Fée Violine » mar. 19 mai 2015, 10:59

Je suis d'accord sur le fond, mais je réserverais le mot "atroce" aux exactions de Daesh, par exemple, qui conquiert peu à peu le Moyen Orient, avec toutes les horreurs que ça suppose.
Mais que les évêques réfléchissent, je trouve ça normal. Ce qui compte, ce sont les décisions finales qu'ils prennent après leurs réflexions.

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Re: Fil déplacé

Message non lu par Héraclius » mar. 19 mai 2015, 11:34

Oui, après c'est une question d'échelle.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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axou
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Contribution de l' évêque d'Oran au Synode

Message non lu par axou » jeu. 21 mai 2015, 13:26

MGR VESCO, évêque d'Oran :


Dans son ouvrage « Tout amour véritable est indissoluble » (1), l’évêque d’Oran Mgr Jean-Paul Vesco, affirme que l’Église peut changer la discipline sur les divorcés remariés sans remettre en cause la doctrine de l’indissolubilité du mariage, mais au contraire pour l’honorer davantage. (interview dans La Croix)

Pourquoi avoir écrit un livre sur les divorcés remariés ?

 Mgr Jean-Paul Vesco : 
La discipline de l’Église à l’égard des divorcés remariés me blesse et, à vrai dire, me révolte depuis longtemps en raison de la violence inutile qu’elle fait subir aux personnes concernées, sans aucune distinction de leur situation individuelle.
Je souffre aussi du mal que fait cette disposition à l’image de l’Église, car elle est de l’ordre du contre-témoignage. Il ne s’agit pas pour moi de remettre en cause l’indissolubilité du mariage sacramentel. Celui-ci est la plus haute concrétisation du projet de Dieu pour l’homme et la femme.
Je crois cependant que la doctrine classique sur le mariage autorise une autre discipline en cas de remariage. L’actuelle, qui prive ceux qui se remarient du sacrement de réconciliation et de l’eucharistie, n’est respectée par quasiment personne. Je connais très peu de parents, dont les enfants ont divorcé, qui prient pour qu’ils ne se remarient pas.
Certaines personnes, par fidélité au premier « oui » qu’elles ont prononcé, décident de ne pas se remarier. C’est très bien que l’Église encourage le choix du célibat parce qu’il représente un signe magnifique de l’indissolubilité de l’amour. Mais il relève de l’appel personnel et ne peut être la voie unique imposée de l’extérieur.
Entrer dans une nouvelle alliance après l’échec d’un premier mariage, ce n’est pas renoncer à l’appel à la sainteté de tout baptisé. On ne peut pas fermer toutes les portes après un premier mariage, sous peine d’absolutiser, voire d’idéologiser l’indissolubilité du mariage. Au nom de l’indissolubilité, l’Église n’a pas le pouvoir de demander de se séparer à des personnes qui ont scellé une deuxième­ alliance fidèle.

 Cela ne risque-t-il pas de décourager tous ceux qui cherchent à rester fidèles à leur première alliance ? 

 Mgr J.-P. V. :
 L’Église reconnaît, dans le n° 83 de Familiaris Consortio, qu’un mariage peut échouer, qu’il vaut mieux parfois rompre une alliance et que l’on peut être innocent dans cette rupture.
Elle dit aussi qu’il convient de distinguer les responsabilités mais elle ne tire pas les conséquences de ces distinctions. Et elle assimile à un adultère toute autre relation après le divorce. Pour moi, ces mots sont terribles. Une doctrine vraie ne peut pas entrer en contradiction avec la vérité des personnes.

 En prenant cette position entre les deux Synodes sur la famille, ne craignez-vous pas d’ajouter  à la confusion et de focaliser le débat sur la seule question des divorcés remariés ? 

 Mgr J.-P. V. :
 En réalité, ce livre n’aurait jamais dû être écrit car il y a longtemps que l’Église ne devrait plus traiter d’adultères des personnes qui sont fidèles depuis des années à une deuxième alliance, au nom du Christ.
Les divorcés remariés ne devraient plus être un sujet pour le Synode qui, effectivement, a de nombreux autres enjeux à aborder. Traitons-le rapidement et passons au reste.

 En tant qu’évêque, n’avez-vous pas peur de participer à une forme d’opposition dans l’Église ? 

 Mgr J.-P. V. : 
Ce dont j’ai peur, c’est d’être instrumentalisé par ceux qui jugent l’Église rétrograde. Or, je m’inscris totalement à l’intérieur de l’Église. Ce qui me révolte, c’est de la voir abîmée, caricaturée sur cette question-là.
Je me situe dans le débat ouvert par le pape François lui-même en envoyant un questionnaire à tous les baptisés. Au titre de la synodalité, j’apporte des éléments au débat. Le pape pose des questions, j’y réponds.

 Qu’attendez-vous du prochain Synode ? 

 Mgr J.-P. V. :
 J’aimerais que l’Église puisse donner aux ministres de la réconciliation l’autorisation de permettre à certains de faire face à leur passé, de regarder les raisons de la rupture, d’examiner leur responsabilité, afin de pouvoir demander pardon de cette brisure. Non pas un droit au pardon mais un droit à pouvoir demander pardon.

 En touchant à la discipline, ne remettez-vous pas en question la doctrine de l’Église ? 

 Mgr J.-P. V. : 
Personne ne remet en cause la doctrine de l’indissolubilité. Les personnes qui souffrent de ne pouvoir communier en souffrent précisément parce qu’elles y croient.
Mais l’indissolubilité ne peut être réduite au mariage sacramentel. Le sacrement est une consécration de l’indissolubilité d’un amour véritable entre l’homme et la femme. Cet amour est le signe d’une réalité plus haute, et il est infiniment fort et fragile.
Qu’on marque ce signe en disant qu’on ne se marie qu’une fois, très bien, mais qu’en revanche on ne permette pas l’accès au sacrement de réconciliation, alors c’est une doctrine qui devient écrasante et ce n’est pas juste. Or je crois qu’elle est juste. Donc c’est notre manière de la recevoir qui ne l’est pas.
Aussi je crois qu’on peut changer la discipline pour servir mieux la doctrine. Si quelque chose, dans mes propos, met en jeu l’essence de la foi, alors je me rétracterai et je demanderai pardon. Mais qu’on me l’explique car, aujourd’hui, je ne comprends pas.

Recueilli par Bruno Bouvet et Céline Hoyeau – La Croix – février 2015

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Re: Fil déplacé

Message non lu par Toto » lun. 25 mai 2015, 20:19

Fée Violine a écrit : Je dois dire que dès que je vois des critiques contre les évêques ou le pape, je vois rouge et je censure! Je ne dis pas qu'ils ont toujours raison, mais j'estime qu'on n'a pas à les critiquer. Et d'ailleurs les gens qui postent ce genre de sujets, c'est généralement mal intentionné.
Je rappelle que :
-je ne critique pas le Pape (il n'était pas mentionné dans mon premier message)
-je ne critique pas davantage les évêques en général, ni même des évêques en particulier, mais je me contente de citer le texte de la conférence sur quelques points, résumer leurs positions, et analyser quelques-unes de leurs références
-Je vous remercie pour le "généralement mal intentionné", cela fait toujours plaisir.
Vous avez déjà dans un autre sujet prétendu lire dans mes pensées (à propos des OGM), je vous serais reconnaissant de vous abstenir de ces procès d'intention.

Après, si vous ne supportez pas que des catholiques s'émeuvent, même de manière modérée et sans exagération, que l'on donne la communion à des chrétiens ne reconnaissant pas la transsubstantiation, ou que l'on reconnaisse et bénisse des partenariats homosexuels, ou enfin que l'on reconnaisse le divorce et que l'on fasse communier les divorcés remariés, c'est bien triste.

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Re: Fil déplacé

Message non lu par Toto » lun. 25 mai 2015, 20:20

Fée Violine a écrit : Mais que les évêques réfléchissent, je trouve ça normal. Ce qui compte, ce sont les décisions finales qu'ils prennent après leurs réflexions.
Diriez-vous la même chose si les évêques réfléchissaient à la restauration des bûchers de l'Inquisition ou à relancer une croisade?

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Re: Fil déplacé

Message non lu par Fée Violine » lun. 25 mai 2015, 20:59

Toto a écrit :Je vous remercie pour le "généralement mal intentionné", cela fait toujours plaisir.
Je parlais en général, mais je reconnais que ce n'est pas très poli de ma part et je vous fais mes excuses.

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Re: Synode 2015, la conférence des évêques d'Allemagne s'exp

Message non lu par Toto » mar. 26 mai 2015, 19:24

Excuses que j'accepte évidemment.

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Opposition entre l'Eglise allemande et les Eglises d'Afrique

Message non lu par jean_droit » lun. 15 juin 2015, 16:08

C'est là un sujet extrêmement important.

Cela fait déjà quelques années que des divergences apparaissent entre certaines Eglises d'Europe et d'autres Eglises de l'Eglise Catholique.

Ces divergences s'ajoutent aux divergences entre différents courants de l'Eglise.

La première partie du Synode sur la famille a exacerbé ces divergences.

Est apparue une opposition des évêques africains, et de bien d'autres évêques, aux idées de l'Eglise d'Allemagne sur le sort des catholiques remariés et sur les homosexuels.

Comme on sait ces idées ont pour origine l'Eglise d'Allemagne et, spécialement, le cardinal Kasper.

Malheureusement il semble que le Saint Père les aient entendues, en un premier temps, avec bienveillance.

D'autre part une certain nombre d'erreurs ont été faites durant cette session.

Enfin ce fut un échec.

Depuis le Saint Père essaye de rattraper les erreurs.

Mais les évêques africains et bien des évêques nord-américains etc .... ne semblent pas s'être calmés. Ils ne sont plus prêts de se faire imposer par d'autres évêques des orientations qu'ils désapprouvent.

C'est ce dont discutent actuellement évêques et cardinaux africains.

Tout début de l'article :

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog ... mands.html
Synode : les évêques d'Afrique se réunissent et critiquent le poids des Allemands

5 cardinaux et 45 évêques d’Afrique ont tenu une réunion à Accra, la capitale du Ghana, du 8 au 11 juin, au grand jour et non pas de manière presque secrète comme celle de certains de leurs collègues allemands, français et suisses... Objectif : préparer la prochaine session du synode consacré à la famille. La feuille de route a été donnée par le cardinal guinéen Robert Sarah, préfet de la congrégation pour le culte divin, dès les premières phrases qu’il a prononcées :

"ne pas avoir peur de réaffirmer l'enseignement du Christ à propos du mariage" ;
"au synode, parler de manière claire et d’une seule voix, avec un amour filial envers l’Église" ;
"protéger la famille contre toutes les idéologies qui tendent à la détruire et, par conséquent, également contre les politiques nationales et internationales qui empêchent de promouvoir ses valeurs positives".
Cette feuille de route a recueilli un consensus complet. En plus de Sarah, les autres cardinaux africains présents étaient le Camerounais Christian Tumi, le Kenyan John Njue, le Tanzanien Polycarp Pengo et l’Éthiopien Berhaneyesus D. Souraphiel, qui a été créé cardinal par le pape François lors du dernier consistoire.
Ce ne sont plus les Eglises d'Europe qui peuvent donner le la, surtout, qu'elles sont pratiquement toutes en faillite.

Il faut, aussi, remarquer que les des diocèses allemands appliquent dès maintenant leurs idées en contradiction avec la doctrine catholique.

Il ne faudrait pas qu'un divorce plus important apparaisse dans l'Eglise.

C'est évidemment au Saint Père de calmer le jeu et de réaffirmer la doctrine de l'Eglise.

Je souhaite, pour ma part, que la prochaine session s'occupe, en priorité, des problèmes des familles ..... catholiques.

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Re: Synode 2015, la conférence des évêques d'Allemagne s'exp

Message non lu par jean_droit » mar. 16 juin 2015, 10:35

Belgicatho fait référence à cette opposition entre l'Eglise d'Allemagne et les Eglises Africaines.

http://belgicatho.hautetfort.com/archiv ... 40586.html

Copie très partielle :
Il s'agit, plus ou moins, du même article que celui que j'ai cité dans mon précédent message sur le sujet.

La conclusion de l'article montre bien la détermination des évêques africains avec des mots très durs.

"Au Synode d'octobre prochain, nous allons, je l'espère, aborder la question du mariage de façon toute positive, en cherchant à promouvoir la famille et les valeurs qu'elle porte. Les évêques africains interviendront pour soutenir ce que Dieu demande à l'homme sur la famille et accueillir ce que l'Église a toujours enseigné".

Et encore : "Pourquoi penser qu'il n'y a que la vision occidentale de l'homme, du monde, de la société, qui soit bonne, juste, universelle ? L'Église doit se battre pour dire non à cette nouvelle colonisation"

Voici ce que dit le titre de l'interview, tel qu’il apparaît dans le journal, qui est disponible en kiosque :

Le cardinal Sarah : "Qu'on nous écoute ou pas, nous parlerons"

La rencontre d’Accra est la preuve que le bloc des évêques africains jouera un rôle de premier plan lors du synode. Comme il ne l’a jamais fait dans le passé.
Peut être toute cette agitation ne donnera lieu à aucune conséquence.

Mais les mots sont durs ......

N'empêche qu'il faut faire attention que ce divorce ne prenne pas les proportions de ce qui s'est passé avec les anglicans.

Il faut remarquer que tout un ensemble d'évêques d'Europe ne suit pas l'Eglise d'Allemagne .... dont 6 évêques d'ailleurs se sont désolidarisés.

C'est au Saint Père d'agir maintenant.

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Eglise en Allemagne : diminution nombre fidèles

Message non lu par jean_droit » ven. 17 juil. 2015, 23:03

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog ... magne.html
Hémorragie de catholiques en Allemagne

L'Eglise catholique en Allemagne a perdu l'an dernier un nombre record de fidèles, plus important encore que lors de l'année 2010 marquée par des scandales de pédophilie. En Allemagne, où l'appartenance à une religion chrétienne, ou son absence, doit être déclarée au fisc, près de 218 000 personnes ont quitté l'Eglise catholique en 2014, soit 39 000 de plus que l'année précédente.

Les catholiques déclarés ne sont plus que 24 millions au total, soit 29,5% de la population allemande.

Le spécialiste Georges Weigel expliquait récemment que cette forte désaffection des catholiques en Allemagne expliquait la volonté de certains membres de l'épiscopat de ce pays de faire modifier la doctrine.

L'Eglise allemande est financée par la Kirchensteuer, la «taxe de l'Eglise» levée par la République Fédérale sur tous les citoyens qui n'ont pas opté pour la sortie de l'Eglise. Les fonds sont considérables; en 2011, la Kirchensteuer a rapporté 6,3 milliards de dollars. Mais de plus en plus de catholiques allemands ont opté pour la sortie.

Dans une tentative maladroite d'arrêter la saignée, les évêques allemands ont émis en 2012 un décret affirmant que celui qui ne paie pas la taxe «sort de l'Eglise» et qu'ils sont exclus de sa vie sacramentelle, sauf en danger de mort. Le paiement de la Kirchensteuer n'a cessé de baisser.

De nombreux évêques allemands semblent en avoir conclu que cette désertion s'explique par les enseignements non négociables par l'Eglise catholique comme l'indissolubilité du mariage et militent pour donner la communion aux personnes divorcées qui vivent en situation d'adultère, car un bon nombre de laïcs travaillant pour l'Eglise sont dans cette situation...

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Toto
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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par Toto » dim. 27 sept. 2015, 13:07

Un long message sur un site donne des nouvelles préoccupantes de l'idéologie qui prévaut au sein de la conférence des évêques d'Allemagne (j'ai tenté au maximum de vérifier la qualité des traductions, même si ce n'est pas évident, car je ne parle pas allemand et Google me donne du petit chinois). Néanmoins, si c'est confirmé, c'est grave : on se rapproche de la légitimation de la pilule et de la banalisation (ou au moins de la minimisation de la faute) sur la masturbation, l'homosexualité et la contraception, et sur l'acceptation du mariage homosexuel.
Ici (deux liens pointent vers le texte de la conférence des évêques allemands).

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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par jean_droit » lun. 28 sept. 2015, 9:57

Je me demande s'il faut appeler l'Eglise catholique en Allemagne : [*][/color][/b] L'Eglise "qui est en Allemagne" ou l'Eglise "d'Allemagne." J'ai bien peur que ce soit la seconde formule qu'il nous faille de plus en plus utiliser. Si cette église porte des fruits on peut, encore, lui pardonner.

Sinon ce sera à Dieu de pardonner ses péchés.


[Dans le dictionnaire :
*L'Église qui est en... : barbarisme persistant et lourdingue qu'affectionne Jean_droit pour des raisons obscures, l'expr. toute faite "l'Église en..." étant amplement suffisante.]

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Les causes du déclin de l'Eglise Allemande

Message non lu par jean_droit » lun. 23 nov. 2015, 11:26

N'y a-t-il pas une certaine contradiction entre les paroles du Saint Père qui tance sévèrement les évêques allemands et qui, en même temps, s'appuie sur l'épiscopat allemand pour faire aboutir ses idées sur l'annulation de certains mariages chrétiens, sur la communion des divorcés remariés et sur l'accueil des homosexuels ?

S'appuyer sur une Eglise en pleine crise est curieux.

http://belgicatho.hautetfort.com/archiv ... 19638.html
Face à l'érosion catholique en Allemagne, les remèdes du pape

Lu sur le site de Famille Chrétienne :

Le pape exhorte l’Église en Allemagne à défendre la vie

20/11/2015 | Par I.Media

« La conversion pastorale » est la solution face à une véritable « érosion de la foi catholique » en Allemagne. C’est ce que le pape François soutient dans un texte remis à une soixantaine d’évêques allemands en visitead limina, reçus dans la matinée du 20 novembre au Vatican.

Le pape propose un certain nombre de remèdes face à la forte baisse du nombre de fidèles, à la diminution de la fréquentation des sacrements et à la crise des vocations.

Il exhorte aussi les évêques allemands à ne pas accepter de « compromis » en matière de défense de la vie.

C’est un sombre tableau de l’Église en Allemagne que dresse le pape dans ce message, évoquant « une baisse très forte de la participation à la messe dominicale », des catholiques « toujours moins nombreux » à recevoir le sacrement de la confirmation ou à se marier, un « sacrement de pénitence qui a souvent disparu », ou encore « le nombre de vocations au ministère sacerdotal et à la vie consacrée (qui) a nettement diminué ». « On peut vraiment parler d’une érosion de la foi catholique en Allemagne », déplore-t-il.

Le pape François invite alors à « dépasser la résignation qui paralyse » et la tentation de vouloir « reconstruire sur les ruines du “bon vieux temps” passé ». Il met aussi en garde contre la tentation de créer « des structures toujours nouvelles » finalement inefficaces, ou encore contre « une centralisation excessive » qui complique la vie de l’Église au lieu de la rendre « missionnaire ». «

L’Église, explique le pape, n’est pas un système fermé qui tourne toujours autour des mêmes questions et des mêmes interrogations », elle est « vivante » et ne possède pas « un visage rigide ».

« L’impératif actuel, c’est la conversion pastorale », assure le pape François. « Nous devons être au milieu des gens avec l’ardeur de ceux qui ont accueilli en premier l’Évangile », soutient le chef de l’Église catholique, en référence aux premiers chrétiens. « Ainsi, explique-t-il, on peut ouvrir de nouvelles voies et de nouvelles formes de catéchèse pour aider les jeunes et les familles à redécouvrir de façon authentique et joyeuse la foi commune de l’Église. »

“Nous devons être au milieu des gens avec l’ardeur de ceux qui ont accueilli en premier l’Évangile”, soutient le chef de l’Église catholique, en référence aux premiers chrétiens.

Défendre la vie

Au fil de son message aux évêques d’Allemagne, traversés par des positions progressistes, le pape François insiste également sur la nécessité de veiller au « profil catholique » des institutions ecclésiales dans le domaine de l’action sociale ou caritative, ou encore dans l’enseignement. Il fustige aussi les « plans pastoraux [...] voués à l’échec » s’ils négligent l’aspect sacramentel du rôle des prêtres. « Sans prêtres, il n’y a pas d’eucharistie », confie notamment le pape aux pasteurs d’une Église qui s’appuie fortement sur les laïcs.

Le pape François, enfin, assure que l’une des tâches de l’évêque, « qui n’est jamais assez estimée », est « l’engagement pour la vie ». « L’Église ne doit avoir de cesse d’être l’avocate de la vie, écrit le pape, et ne doit pas renoncer à annoncer que la vie humaine doit être protégée sans condition, depuis le moment de la conception jusqu’à la mort naturelle. »

« Dans ce domaine, insiste le chef de l’Église catholique, nous ne pouvons jamais faire de compromis, sans devenir nous aussi les complices de la culture du déchet, malheureusement largement répandue. »

À la fin des années 1990, la question de l’avortement avait été au cœur d’un bras de fer entre Rome et l’Église allemande. L’accueil des femmes désirant avorter avait en effet été pris en charge par des centres explicitement catholiques, jusqu’à ce que l’épiscopat accepte de se retirer de ces centres.

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