Eglise et Droits de l'homme

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antoine75
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Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par antoine75 » dim. 22 mars 2015, 15:44

Préambule

Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.
[+] Texte masqué
Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l'homme.

Considérant qu'il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression.

Considérant qu'il est essentiel d'encourager le développement de relations amicales entre nations.

Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité des droits des hommes et des femmes, et qu'ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande.

Considérant que les Etats Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l'Organisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

Considérant qu'une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement.

L'Assemblée générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l'homme comme l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.

Article premier

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

Article 2

1.Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
2.De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.

Article 3

Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.

Article 4

Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.

Article 5

Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Article 6

Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique.

Article 7

Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination.

Article 8

Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales compétentes contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la constitution ou par la loi.

Article 9

Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé.

Article 10

Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle.

Article 11

1. Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.
2. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d'après le droit national ou international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable au moment où l'acte délictueux a été commis.

Article 12

Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

Article 13

1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

Article 14

1. Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pays.
2. Ce droit ne peut être invoqué dans le cas de poursuites réellement fondées sur un crime de droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies.

Article 15

1. Tout individu a droit à une nationalité.
2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité.

Article 16

1. A partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution.
2. Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre et plein consentement des futurs époux.
3. La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'Etat.

Article 17

1. Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété.
2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété.

Article 18

Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites.

Article 19

Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.

Article 20

1. Toute personne a droit à la liberté de réunion et d'association pacifiques.
2. Nul ne peut être obligé de faire partie d'une association.

Article 21

1. Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement choisis.
2. Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d'égalité, aux fonctions publiques de son pays.
3. La volonté du peuple est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s'exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote.

Article 22

Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays.

Article 23

1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
4. Toute personne a le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.

Article 24

Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques.

Article 25

1. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.
2. La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Tous les enfants, qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.

Article 26

1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite.
2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.
3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants.

Article 27

1. Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.
2. Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur.

Article 28

Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet.

Article 29

1. L'individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seul le libre et plein développement de sa personnalité est possible.
2. Dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique.
3. Ces droits et libertés ne pourront, en aucun cas, s'exercer contrairement aux buts et aux principes des Nations Unies.

Article 30

Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés.
Source : Déclaration universelle des droits de l'homme

L'Eglise reconnait-elle et applique-t-elle la totalité des droits de l'homme ou existe-t-il des points qu'elle ne respecte pas ?

Jeremy43
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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par Jeremy43 » dim. 22 mars 2015, 16:38

Bonjour Antoine,

Par nature, l'Eglise est la seule institution qui respecte les droits de l'homme puisqu'elle expose la doctrine divinement révélée et c'est Dieu qui nous donne notre véritable valeur (qui est infinie puisque Jésus, Fils de Dieu, est mort pour nous).

L'Eglise est donc source et principe des droits de l'homme, notre société qui dit respecter les droits de l'homme ne les respecte pas. L'homme, en plus d'avoir le droit d'exister (alors que notre société prône l'avortement), également droit à une vie morale claire, structurée et droite qui lui permette d'atteindre sa béatitude éternelle le plus sûrement possible, à contrario de notre société qui est de plus en plus immorale.

L'Eglise, dans sa sagesse, déclare d'ailleurs qu'une société qui ne respecte pas la loi naturelle et divine est ipso facto une société qui n'a plus aucun droit sur ses sujets.

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antoine75
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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par antoine75 » dim. 22 mars 2015, 17:30

Merci Jeremy pour cette réponse. Effectivement, en parcourant les différents articles des droits de l'homme, vous confirmez ce que j'avais pressenti, l'adéquation entre l'enseignement de Jésus et les droits énoncés.

Par contre, je m'interroge sur les restrictions des droits en matière de psychiatrie, par exemple l'internement d'office. Il est mentionné dans l'article 29 :
Dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique
L'internement d'office n'est donc théoriquement possible que s'il y a eu transgression de la loi, c'est bien cela ?

Enfin, une personne qui intenterait des actes en vue de détruire les droits de quelqu'un, à savoir le piéger pour qu'il commette une infraction (que ce soit un Etat, un groupement ou un individu), rentrerait dans le cadre de l'article 30 et ne serait nullement justifié et cautionné par cette déclaration divine ?
Article 30
Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés.

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antoine75
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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par antoine75 » dim. 29 mars 2015, 15:41

Sinon j'avais une autre question.
La déclaration universelle des droits de l'homme a-t-elle été élaborée à l'origine avec l'accord, voire la participation de l'Eglise ?

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pierresuzanne
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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par pierresuzanne » dim. 19 avr. 2015, 21:06

antoine75 a écrit :Sinon j'avais une autre question.
La déclaration universelle des droits de l'homme a-t-elle été élaborée à l'origine avec l'accord, voire la participation de l'Eglise ?
Initialement, la révolution française a édicté les droits de l'homme dans un esprit totalement anticlérical. La liberté religieuse n'y était reconnue qu'en termes ambigus. En pratique, les révolutionnaires ont persécuté les chrétiens. Les révolutionnaires ont tout de même appelé à la fin de la papauté, ils ont fait prisonnier un pape qui est mort en prison.

Les restrictions qu'avait l'Eglise envers les droits de l'homme, ne provient pas du contenu même de ces droits de l'homme... mais de la façon dont ces droits sont présentés.
Selon la doctrine ecclésiale, Dieu crée les hommes libres.
Ils sont tous frères, puisque enfants du même Père des cieux, ce qui implique une égalité spirituelle.


Or, nous croyons que notre être et les dons qui nous ont été offerts, proviennent de Dieu.
Les Droits de l'homme sans reconnaissance de leur origine divine, ne sont donc pas parfaitement orthodoxes.
En effet, quand les hommes veulent s'approprier des choses qui leur ont été données par Création divine, c'est un peu comme si ils voulaient se passer de Dieu et oublier que la liberté, le respect, la bienveillance, l'égalité sont de provenance divine.

D'ailleurs, historiquement les plus grands promoteurs des droits de l'homme, ont été les plus rapides pour déclarer la mort de Dieu.... ou plus exactement militer pour la destruction de l'Eglise.
Regardons le mariage pour tous.... on nous a présenté cela comme un droit, une égalité légitime à conquérir.....


Par essence, les droits de l'homme sont d'inspiration chrétienne, mais leur application par les révolutionnaires, puis par les partis politiques dits de gauche, a été anticléricale.
L'archéologie et la science peuvent-elles nous apprendre la vérité sur nos religions ?Télécharger gratuitement en copiant collant : https://onedrive.live.com/redir?resid=83935C97F75476A6!103&authkey=!AC2tYNawNpXvvR8&ithint=folder%2cpdf
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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par Kerniou » mar. 21 avr. 2015, 12:11

L'égalité entre les êtres humains prônée par le Christ et l'Evangile est restée longtemps lettre morte dans la vie et les rapports sociaux. L'Eglise, à cette époque était associée au pouvoir royal basé sur l'inégalité entre les êtres. L'Eglise jouait un rôle actif dans la politique et défendait les privilèges dont elle jouissait. Les hommes d'Eglise qui prélevaient l'impôt, occupaient des postes de pouvoir et des " positions" sociales à la cour sans rapport avec une vocation au service de l'Amour de Dieu.
Les Cardinaux de Richelieu et Mazarin, pour ne citer qu'eux, se sont-ils consacrés à la défense et à la protection des pauvres ? Leur vie mondaine et privée, leurs intrigues, leurs possessions correspondent-elles à ce que l'on peut attendre d'un berger, Bon Pasteur des brebis dont ils ont la charge aux yeux de Dieu ?
Les guerres de religion, le massacre de la Saint-Barthélémy, les persécutions des protestants, qui sont aussi des chrétiens ont-elles était moins cruelles que l'attitude des révolutionnaires ? Aucun homme d'église qui avait, alors, le pouvoir de le faire ne s'est insurgé contre le sort réservé aux plus faibles, aux juifs et aux protestants.
Certes les révolutionnaires ont massacré et persécuté. En quoi leurs crimes seraient-ils plus graves que ceux qui ont été organisés antérieurement au nom de Dieu avec la "bénédiction" de l'Eglise ? Sur ce plan la période révolutionnaire n'est pas glorieuse. Les guerres de religion qui l'ont précédée seraient-elles plus acceptables ? L'Eglise, à cette époque, a-t-elle rempli sa mission ?
La charte des Droits de l'homme est un acte politique qui remet en cause le rang, la fortune et les privilèges de la noblesse et de l'Eglise institués au détriment du Tiers Etat.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par Lysdefrance » mar. 21 avr. 2015, 12:50

Il faut je crois absolument distinguer entre religion des droits de l'homme (république, démocratie,..) et religion des commandements de Dieu (christianisme).

A notre époque de grande confusion, on essaye de concilier les inconciliables, de mettre Dieu et Satan dans le même camp, ce qui ne fait évidemment que le profit de ce dernier.

Prenons garde à ne pas remplacer le culte de Dieu par le culte de l'homme et le christianisme par l'humanisme.

Bien à vous dans le Christ,

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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par Héraclius » mar. 21 avr. 2015, 15:05

J'étudie en ce moment un texte de Saint Basile de Césarée sur la littérature païenne. Je vais vous traduire un extrait :

"Losqu'ils rapportent les paroles et les actions d'homme bons, nous devrions à la fois les aimer et les imiter [...]. Mais si ils dépeignent une conduite basse, vous devez les fuir et ne pas les écouter."

En gros, et tout le texte traite de cela, prend le bon du paganisme et rejette le mauvais. Je pense que la même chose s'applique au déisme "naturel" des lumières, dont sont issus les Droits de l'Homme.


Ce n'est pas parce que ce n'est pas chrétien que c'est mauvais, loin de là. :>
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par Lysdefrance » mar. 21 avr. 2015, 15:13

permettez, mais pour vous il y a du bon dans le paganisme ?

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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par Lysdefrance » mar. 21 avr. 2015, 15:36

Kerniou a écrit :L'égalité entre les êtres humains prônée par le Christ et l'Evangile est restée longtemps lettre morte dans la vie et les rapports sociaux.
Bonjour,
vous pensez que l'égalité est de nos jours davantage respectée ? Il me semble que la société n'a jamais été aussi inégale, des études disent que moins de 1% de l'humanité détient plus de 50 % des richesses du monde.
Kerniou a écrit :L'Eglise, à cette époque était associée au pouvoir royal basé sur l'inégalité entre les êtres. L'Eglise jouait un rôle actif dans la politique et défendait les privilèges dont elle jouissait. Les hommes d'Eglise qui prélevaient l'impôt, occupaient des postes de pouvoir et des " positions" sociales à la cour sans rapport avec une vocation au service de l'Amour de Dieu.
L'égalité n'est pas un principe chrétien il est vrai, chaque homme doit accepter sa place au sein de la société et ne pas jalouser la richesse d'autrui, qui de toutes façons n'est en rien une aide sur la voie du salut.

L'impôt perçue par l'Eglise, la dîme, servait à financer les hopitaux (maisons Dieu) et les écoles tenues par les religieux, c'était donc il me semble un impôt parfaitement légitime. Du reste si l'on compare le niveau de prélèvement fiscal de l'ancien régime et du nouveau, il apparait que le premier était de l'ordre de 15 % et le second de plus de 50 %.
On parle de l'abolition des privilèges, mais les nobles qui payaient du moins l'impôt du sang étaient-ils davantage privilégiés que les députés républicains qui n'en paient aucun en vertu d'une loi par eux votée ?
Kerniou a écrit :Les Cardinaux de Richelieu et Mazarin, pour ne citer qu'eux, se sont-ils consacrés à la défense et à la protection des pauvres ? Leur vie mondaine et privée, leurs intrigues, leurs possessions correspondent-elles à ce que l'on peut attendre d'un berger, Bon Pasteur des brebis dont ils ont la charge aux yeux de Dieu ?
Ils étaient de grands hommes d'état et ont mené des politiques qui ont servi le bien commun. Est-ce le cas des hommes politiques actuels donc beaucoup pensent qu'ils sont corrompus et ne servent que la finance mondiale au détriment du peuple ?
Kerniou a écrit :Les guerres de religion, le massacre de la Saint-Barthélémy, les persécutions des protestants, qui sont aussi des chrétiens ont-elles était moins cruelles que l'attitude des révolutionnaires ? Aucun homme d'église qui avait, alors, le pouvoir de le faire ne s'est insurgé contre le sort réservé aux plus faibles, aux juifs et aux protestants.
Vous avez une vision partiale de ces événements. Les protestants se sont rendus coupables de massacres sanglants, ont rasés des villages entiers, tuant femmes et enfants. La Saint-Barthélémy a été une réaction, certes regrettable, à ces exactions, de la part du peuple et certes pas de l'Eglise. Je sais que je vais enfreindre la principale règle de ce monde, mais les Juifs, comme n'importe quels autres êtres humains, ne sont pas exempts de tout reproche.
La révolution a été d'une horreur bien plus grande et unilatérale celle-ci, Louis XVI se montrant en face de la plus grande magnanimité, voulant épargner la moindre goutte de sang français.
Kerniou a écrit :Certes les révolutionnaires ont massacré et persécuté. En quoi leurs crimes seraient-ils plus graves que ceux qui ont été organisés antérieurement au nom de Dieu avec la "bénédiction" de l'Eglise ? Sur ce plan la période révolutionnaire n'est pas glorieuse. Les guerres de religion qui l'ont précédée seraient-elles plus acceptables ? L'Eglise, à cette époque, a-t-elle rempli sa mission ?
Je vous invite à creuser cette histoire de l'Eglise en allant au-delà des clichés inculqués à l'école républicaine. Vous découvrirez que l'histoire de l'Eglise a été magnifique et qu'elle n'a rien à voir avec la version qu'on en donne.
Kerniou a écrit :La charte des Droits de l'homme est un acte politique qui remet en cause le rang, la fortune et les privilèges de la noblesse et de l'Eglise institués au détriment du Tiers Etat.
La charte des droits de l'homme porte visuellement l'empreinte de son créateur. Elle a la forme des tablettes de la Loi données à Moise, dont elle se veut la parodie. Des anges aux ailes noirs, autrement dit des démons, la surmontent, de même que le triangle avec l'oeil au milieu symbolisant Lucifer. Son but est d'exciter l'orgueil de l'homme en lui faisant réclamer des droits et en lui faisant oublier les commandement divins qu'il doit suivre.

Bien à vous dans le Christ,

Lysdefrance.

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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par Héraclius » mar. 21 avr. 2015, 16:38

Lysdefrance a écrit :permettez, mais pour vous il y a du bon dans le paganisme ?
Mon avis n'a aucune valeur, mais pour Saint Basile de Césarée, Père et Docteur de la Sainte Eglise, oui.

Du moins si l'on entend paganisme au sens large, culturel, et non au sens dogmatique (car oui, il n'y a rien à sauver dans l'affirmation qu'il y a plusieurs dieux, c'est une évidence).
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par Zarus » mar. 21 avr. 2015, 19:14

Je ne crois pas qu'aucun des Droits de l'Homme soit contraire au christianisme ?

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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par Héraclius » mar. 21 avr. 2015, 22:19

Zarus a écrit :Je ne crois pas qu'aucun des Droits de l'Homme soit contraire au christianisme ?
Non, mais ce qui peut poser problème à certain, c'est anthropocentrisme de leur formulation.

(Et puis au niveau de la liberté de religion et de conscience, certains "tradis" peuvent hésiter, je suppose...)
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par Lysdefrance » mer. 22 avr. 2015, 9:59

Héraclius a écrit :
(Et puis au niveau de la liberté de religion et de conscience, certains "tradis" peuvent hésiter, je suppose...)
ce devra être le cas de tout catholique, non d'hésiter mais de refuser de mettre sur le même pied l'erreur et la vérité.

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Re: Eglise et Droits de l'homme

Message non lu par Lysdefrance » mer. 22 avr. 2015, 10:00

Zarus a écrit :Je ne crois pas qu'aucun des Droits de l'Homme soit contraire au christianisme ?
je dirais qu'ils sont étrangers au christianisme.

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