Lys_Sul a écrit :Pour autant, ces pays qui ont libéralisé le secteur ferroviaire ont ils « re-nationalisé » les trains ? Si la réponse est négative alors pourquoi le laisser à la libre concurrence et ne plus en faire un monopole étatique ?
Non, car ces pays sont toujours régis par le dogme invincible que l'Etat c'est le mal. Et malgré cela, s'ils ne l'ont pas encore fait, ils en parlent régulièrement...
Peccator a écrit :
Certes, il y a des lignes qui sont maintenues en raison d'un financement public. La ligne Paris-Granville, par exemple, que la SNCF veut fermer depuis des décennies pour cause de déficit, et que la Région s'obstine à vouloir maintenir en activité. Vous êtes sûr que la privatisation va régler la question ?
L'état du réseau en France va très mal, il faudrait rénover de A à Z mais la question est de savoir qui va financer?
Et donc ? La privatisation serait une recette miracle pour régler les problèmes de maintenance du réseau ? L'expérience prouve pourtant précisément le contraire...
Je n'ai d'ailleurs jamais vu personne proposer de racheter le réseau ferroviaire : c'est toujours l'inverse qui est proposé, laisser à l'Etat la charge du réseau, et faire circuler des trains dessus.
Un résultat déficitaire en 2013 ne signifie pas que l'Etat ait du verser des subventions. Il y a des tas d'entreprises chaque année qui ont un résultat déficitaire sans que leur actionnaire ne mette la main à la poche.
Récemment (il y a 2 ou 3 ans, je ne sais plus), la SNCF avait été contrainte de verser un dividende à l'Etat (dans les 200 millions, de mémoire) alors même qu'elle était déficitaire comptablement.
En l'espèce, ce déficit est purement comptable, causé par une réévaluation de la valorisation du parc matériel TGV, et non par des difficultés de rentabilité opérationnelle (au contraire, la marge opérationnelle est même en croissance !).
C'est ce qui permettait à La Tribune de commenter ces résultats en les qualifiant de "plutôt bons".
http://www.latribune.fr/entreprises-fin ... -bien.html
Vous devez rajouter les salariés, les retraites etc...n'oublions pas le rapport de la cour des comptes.
Vous m'étonnez : je présume que les salaires apparaissent dans les comptes, comme pour toute société commerciale. A quoi correspond sinon la ligne "Charges de personnel" dans le rapport financier ?
http://www.sncf.com/ressources/reports/ ... 3_13_0.pdf
Quant aux retraites, pour autant que je sache, on n'a pas l'habitude d'imputer au résultat de BNP Paribas ou à Thales les pensions de leurs retraités. Je ne vois pas pourquoi la SNCF devrait faire exception.
La Cour des comptes fait son boulot : puisque la SNCF est une entreprise publique, il est bien normal que l'actionnaire contrôle ce qui s'y passe.
De ce que j'ai pu constater dans bon nombre de grandes entreprises privées (et de moins grandes), il serait très intéressant que la Cour des Comptes puisse y faire le même genre d'audit (ce qui est impossible, bien sûr : il serait scandaleux que l'autorité publique vienne s'immiscer dans la gestion d'entreprises privées).
Je ne dis pas que tout est parfait à la SNCF. Mais il est mensonger de dire que la privatisation réglerait tous les problèmes, alors que l'expérience pratique menée dans d'autres pays a montré que cela n'a fait qu'aggraver les problèmes sur le plan du service rendu à la clientèle.
Ps: Si il n'y a pas de concurrence entre des services, libérale ou publique cela revient à faire un monopole..
Supposer qu'un monopole est toujours une mauvaise chose est un dogme infondé.
Et pour les métiers de réseau, la situation de monopole, de fait si ce n'est de droit, est toujours ce qui survient en pratique. On ne va pas construire 2 autoroutes Paris-Lyon pour créer une concurrence entre les deux. On ne construit pas 2 lignes ferroviaires parallèles parce qu'il faudrait y avoir une concurrence : on sait bien la difficulté qu'il y a à rentabiliser une seule ligne.
Et je n'ai jamais vu émettre l'idée qu'il faudrait établir une "saine concurrence" dans les infrastructures aéroportuaires de Paris, remettant en cause le monopole d'Aéroports de Paris ?
Le Tunnel sous la Manche s'avère difficile à rentabiliser : pensez-vous qu'en creuser un second améliorera le service ou les coûts, par l'effet magique de la libre concurrence ?