Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger bio ?

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Penelops
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Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger bio ?

Message non lu par Penelops » jeu. 02 janv. 2014, 20:09

Bonjour à tous,

Tout d'abord : je vous souhaite le meilleur pour l'année qui débute !

Je suis de retour avec une question à laquelle je ne parviens pas à trouver de réponse satisfaisante. Il y a quelques temps je découvrais un reportage consacré à la famille Blanchier de Sceaux (famille catholique nombreuse). C'est bluffée que je découvrais un autre mode de fonctionnement (d'organisation !) familiale. J'ai adoré ! Dans le reportage, vient le moment de faire les courses alimentaires : je découvre alors que la maman s'approvisionne chez Auchan et achète principalement des produits premiers prix et jamais de fruits/légumes à plus de 1,50 le kg. Le papa gagne très correctement sa vie mais la famille s'en sort grâce à cela et à des "économies d'échelle".

Ça se bouscule alors dans ma tête : j'avais fait le choix à l'époque de manger bio et local parce que cela me semblait plus éthique (respect des hommes, des animaux et des sols) et plus sain pour la santé. Moi qui rêvait d'une famille nombreuse, comment allais-je pouvoir nourrir en bio plusieurs enfants ? Impossible ! Mais comment supporter de faire manger à mes enfants des produits issus de modes de production que je considère immoraux et dangereux ?

J'ai toujours pensé que le Seigneur ne peut pas cautionner des systèmes d'exploitation injustes pour les hommes et les animaux, et qui mettent en danger notre écosystème. Mais dans la mesure où il nous invite à nous multiplier et que peu d'entre nous sont en mesure de manger bio, comment faire ?

Mes moyens ne me permettent plus vraiment de consommer des produits bio et lorsque je fais mes courses en supermarché, je culpabilise... Quand je pense à ce bébé qui grandit en moi, je m'en veux de ne pas pouvoir lui offrir le meilleur aujourd'hui et lui garantir que nos ressources seront encore disponibles pour lui et sa descendance demain.

Parfois, j'aimerais lâcher prise dans la mesure où je n'ai plus le luxe d'avoir le choix.

Que pensez-vous de tout ça ? Mon entourage est peu sensible à la question et je peux comprendre que mes interrogations puissent leur paraître un peu futiles : quand on n'a pas le choix, on n'a pas le choix. De plus, j'ai parfois l'impression que je focalise sur le sujet à cause peut-être d'une certaine "névrose" qui m'est propre : la peur de s'empoissonner à terme en continuant de consommer comme nous le faisons.

Merci par avance,
Pénélope

Peccator
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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par Peccator » jeu. 02 janv. 2014, 21:25

Il y a des possibilités pour manger bio à coût plus faible qu'en épicerie bio type Biocoop.

Ma belle-soeur a des moyens très limités, et utilise toutes les ficelles possibles. Elle achète notamment ce qu'elle peut "en gros" directement au producteur. Les lentilles, par seaux de plusieurs kilos. Le riz en sac de 20kg. Le tout directement au producteur. J'ignore comment elle fait pour les légumes (quand on a l'espace pour, un potager ça aide bien), mais il ne faut pas négliger les AMAP, dont les prix sont très intéressants. Evidemment, c'est tout une organisation.

Et si même ainsi c'est encore trop cher (et qu'on a fait des concessions sur les autres postes budgétaires, évidemment), je pense qu'il ne faut pas culpabiliser : personne ne peut faire de miracles. Essayer alors de mixer bio/non bio, c'est toujours mieux que rien.
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

Jeremy43
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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par Jeremy43 » jeu. 02 janv. 2014, 22:16

Bonjour Penelops,

Vous avez parfaitement raison sur le fait que nous nous empoisonnons, mais c'est aussi malheureusement le cas en mangeant bio (ou encore mieux, des légumes du potager), plus rien n'est sain aujourd'hui et l'alimentation n'est qu'un vecteur parmi d'autres d'empoisonnement.

Comme vous l'avez signalé, le plus important pour avoir de la qualité c'est de manger local. Ce qui oblige à changer ses habitudes alimentaires, à restreindre le choix des aliments (suivant la saison et la région) et à manger moins de viande.

Le plus ennuyeux aujourd'hui c'est qu'on a perdu des savoirs qui s'étaient progressivement développés au cours des siècles pour utiliser au mieux le terrain, le climat etc... de chaque terroir. Il y avait jadis des milliers de variétés différentes pour chaque légume, chacune étant adaptée à un territoire spécifique... et le sol était bien plus fertile que maintenant.

Votre question sur l'alimentation soulève en tout cas des questions plus profondes sur le sens que nous donnons à nos vies sur cette terre, que nous apporte ce monde moderne si complexe avec tant de métiers et d'occupations inutiles (et je m'inclus avec force dedans) ? une chose est certaine, c'est qu'il détruit les dons de Dieu, la Beauté et au final nous même !

Pardonnez-moi de ne pas vous aider plus dans votre questionnement, mais le plus important, comme l'a très bien dit Peccator, c'est sans doute de faire au mieux.

Bonne soirée

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astre
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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par astre » ven. 03 janv. 2014, 8:01

Bonjour Penelops,

Il est bien difficile financièrement de manger complètement bio ... Et pourtant question santé, ce serait l'idéal ...

Ayant un producteur de viande bio à proximité de chez moi, je fais l'effort de m'approvisionner en volailles et veau ... Un bon poulet bio est tout à fait différent d'un poulet acheté en grandes surfaces ... Le prix est également différent ... Mais, je préfère en manger moins et manger bon ...

Quant aux légumes, j'ai la chance d'habiter la campagne, et j'espère pouvoir continuer à cultiver mon potager ... Le rendement n'est pas toujours bon mais, ensuite sur les marchés on peut trouver à prix assez bas des produits bios ... Je privilégie toujours les fruits et légumes de saison !

Ma soeur, elle s'approvisionne en légumes auprès d'un producteur qui vends des paniers de légumes bios ... Il lui les livre directement sur son lieu de travail ! C'est pas trop mal non plus ... Je sais que ça existe dans beaucoup de villes ... Le prix est assez abordable !

Le restant de l'alimentation se fait en grande surface ...

Manger le plus sainement possible reste ma devise !
L'amitié nous fait partager de grands moments de bonheur, mais aussi d'immenses peines. L'important est de partager, de s'écouter, de se soutenir.
Abbé Pierre

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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par Kerniou » ven. 03 janv. 2014, 9:52

Le choix du bio répond à une vision des rapports entre l'homme et la nature.
Le problème est que l'agriculture bio n'est pas subventionnée, les produits sont donc plus chers. Plus la vente est directe moins elle coûte.
Nous essayons de manger bio, autant que faire se peut, surtout depuis la mort de notre fille. Nous habitons en Bretagne et les médecins nous ont dit que les pesticides étaient actifs dans le développement de tumeurs cérébrales. La Bretagne est la région de France où elles se développent le plus surtout, chez les jeunes. La Bretagne est, aussi, la région de France où l'on utilise le plus de pesticides sachant que la France est dans les pays du monde qui en consomment le plus.
Les aliments bio à privilégier seraient en priorité: le lait, les oeufs, la farine et les fruits et les légumes verts comme la salade les concombres ...
Quand on habite en ville, les paniers hebdomadaires sont une solution qui reste relativement abordable quand on songe aux frais qu'entraîne un cancer en plus des soins totalement remboursés.
Cependant on peut absorber des pesticides et ne pas développer de cancer.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Toto
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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par Toto » ven. 03 janv. 2014, 22:43

Je ne mange jamais bio. Certes parce que c'est plus cher, mais aussi par idéologie. Je refuse de plier devant la vulgate socialo bobo et manger des trucs bio alors qu'aucune étude sérieuse n'a montré que ces produits étaient meilleurs pour la santé. Pour moi, les produits bio, c'est une escroquerie.

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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par cath1250 » sam. 04 janv. 2014, 9:03

Bonjour,

Des analyses ont été faites auprès de personnes consommant "tout bio". il a été constaté dans leurs urines après seulement quelques jours que la quantité de produits "néfastes" diminue. le bio est plus sain et plus éthique que le non bio, mais il ne faut pas confondre "bio" avec "pureté absolue" (la pollution et la pluie.....hein...)

Le bio est aussi un label, et on consomme parfois du bio qui vient de loin, question écologie, c'est pas le top.

personnellement, je suis passée au végétarisme et ma santé ne s'en porte absolument pas plus mal, mais mon portefeuille oui (attention, ce type d'alimentation nécessite de s'informer, voire de consulter une diététicienne pour avoir un plan équilibré). il ne suffit pas d'enlever la viande et hop....
pour les fruits et légumes, quand ils sont beaux et raisonnables point de vue prix, mon choix se porte sur le bio. Sinon, sur le local.

Comme dans tout, il faut s'informer, vivre en cohérence avec sa conscience et ne pas devenir "intégriste" de la chose.
Quand je parlerais les langues des hommes et celles des anges, si je n'ai pas l'amour je ne suis qu'une pièce de bronze qui résonne, qu'une cymbale qui retentit...
...L'amour est patient ; l'amour est plein de bonté. L'amour n'est point envieux ; il n'est pas présomptueux, il ne s'enfle pas d'orgueil. Il ne fait rien de malhonnête ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s'aigrit pas ; il ne soupçonne point le mal. Il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il met sa joie dans la vérité. Il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout....

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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par salésienne05 » jeu. 09 janv. 2014, 11:16

Bonjour,

Dire que c'est plus cher de manger bio n'est pas totalement vrai. Manger bio implique aussi un changement de vie qui correspond d'avantage à la vision chrétienne de l'existence. Des millions d'hommes sur cette planète consomment bio car ils n'ont pas d'agriculture intensive et mangent pas nécessité et non par plaisir : il ne s'agit pas à mon sens de bobos socialistes ! Repenser nos modes de consommation n'est pas socialiste : les socialistes sont terriblement matérialistes pour la plupart... et leur écologisme n'a rien à voir avec la frugalité des vrais écologistes et d'une certaine manière de vrais croyants. Une de mes amies est atteinte d'une maladie chronique et grave du colon. Quand elle en mange pas bio, sa santé se détériore et elle finit à l'hôpital. Elle, de manière tout à fait empirique, fait réellement la différence (du moins, ses intestins la font).

Nous sommes 5 à la maison (mon mari, mes trois garçons et moi), et nous les adultes avons cessé depuis le mois d'août de manger de la viande, et pour ma part, j'ai également arrêté les produits laitiers de vache. Du fait que c'est moi la cuisinière, tout le monde consomme donc moins de laitages aussi. Nous avons divisé notre note alimentaire par deux (et ce serait davantage si nous ne cédions pas aux désirs de nos enfants pour les céréales et autres denrées inutiles). L'arrêt de la viande et des produits laitiers a entraîné d'autres consommations comme les oléagineux et les fruits secs. Par ailleurs, le fait de faire attention à ce que nous mangeons et que nous consommons nous a menés, du moins pour les deux adultes que nous sommes (on laisse les enfants tranquilles), à jeûner de plus en plus fréquemment. Psychologiquement et moralement, cela nous a beaucoup apporté. Mon mari vivait déjà de manière frugale, mais j'avais plus de mal, ayant reçu une éducation très bourgeoise, surtout concernant la nourriture (disons que j'ai mangé comme au restaurant de l'âge des premiers petits pots maison jusqu'à ce que je parte de la maison !). Médicalement, je perds enfin mon surpoids, petit à petit, sans faire d'efforts et ce détachement alimentaire a conduit à d'autres détachements, ce qui est un bien spirituel indéniable. Pour exemple, ma maman est venue passer les fêtes avec nous. En dehors du fait que ce soit une période de fêtes, donc de consommation alimentaire plus élevée, avec une seule personne en plus à la maison qui mange de manière "classique" et avec appétit, nous avons dépensé le double de ce que nous dépensons habituellement par semaine. Et j'ai été fortement contrariée de l'énergie dépensée à penser à la nourriture, à manger et à digérer, alors qu'en ce temps de Noël (même si mon mari et moi travaillions beaucoup puisque nous habitons une station de ski), j'aurais préféré libérer ce temps pour l'oraison, la prière, la lecture, et le jeu avec les enfants en vacances.

Par contre, nous n'imposons rien à nos enfants. Ils nous questionnent et peu à peu changent eux-aussi d'alimentation (laitages et produits carnés).

Nous consommons tout localement : les oeufs de notre voisine (donc quasiment jamais l'hiver), le fromage de chèvre de notre chevrier (donc, pas de fromage l'hiver), le miel de notre apiculteur, les légumes d'une coopérative agricole locale (mais en habitant dans le Sud, même en montagne, nous sommes privilégiés), les agrumes de la région niçoise (à 1h de voiture de chez nous), l'huile d'olive de Nice également, des amandes du département d'à côté, du gibier donné par les chasseurs (je cuisine pour les autres membres de la famille). Pour le reste, j'achète des céréales complètes bio, de la farine bise bio, je fais moi-même mon pain au levain, je ramène de chez mes beaux-parents des potirons, des pommes et des noix quand nous y allons.

Nous faisons cela car nous pensons que c'est meilleur pour la planète et pour les hommes qui y habitent, meilleur pour les pays du Tiers-Monde et pour ma part, meilleur pour mon âme (mon mari n'étant pas croyant). Sur le plan financier, il y a un gain indéniable, du moment qu'on ne mange pas plus que ce qui est nécessaire à notre organisme. Je précise que je ne m'interdis aucun grand cru car j'aime le vin : c'est réservé au dimanche et aux jours de fête. Cette évolution alimentaire familiale est aussi sans doute rendue plus simple du fait que je sais très bien cuisiner.

Quoi qu'il en soit, sans parler de socialisme, il me paraît inconvenant, quand on a un minimum de moyens intellectuels et financiers, de consommer en cautionnant un système qui ruine les petits producteurs, qui ruine la qualité des produits et la biodiversité, qui promeut le travail à la chaîne, et la dépendance alimentaire du Tiers-Monde.

Fraternellement.

Cécile

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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par Penelops » jeu. 09 janv. 2014, 12:59

Merci à tous pour vos réponses.

Je ne m'offusque pas du prix du bio car je comprends ce qui le justifie. Je n'achète que rarement bio en supermarché car il me semble vraiment incohérent d'importer de si loin (souvent) ces produits.

Pendant 7 mois, mon compagnon et moi n'avons pas consommé de viande (sensibilité à la cause animale) ce qui effectivement réduisait notre note alimentaire. Depuis ma grossesse, nous mangeons à nouveau de la viande à raison d'une à deux fois par semaine. Actuellement, impossible de faire baisser le prix de notre panier hebdomadaire à moins de 120€ pour deux, que ce soit à la Biocoop ou au supermarché d'ailleurs, ce qui me semble énorme ! Pourtant, notre alimentation me paraît assez frugale. Un couple d'amis qui s'approvisionne au hard discount me disait en avoir pour 60€ par semaine... Parfois je suis minée. Je me demande si je ne jète pas notre argent par les fenêtres... C'est assez désagréable.

Jeremy43
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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par Jeremy43 » jeu. 09 janv. 2014, 14:43

Bonjour Penelops,

Ne vous tracassez pas trop, les besoins de chacun sont différents donc il est difficile de faire des comparaisons.

La vie monastique donne des exemples de frugalité, le tout étant de réduire doucement ses apports pour que le corps s'y habitue.

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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par cath1250 » ven. 10 janv. 2014, 19:42

merci Salésienne pour votre témoignage. j'ai stoppé également la viande avec une de mes filles (à sa demande). et je fais plus ou moins les mêmes constats que vous (santé, finances et spirituels). dans un premier temps, tout de même pas mal de temps passé pour repenser l'alimentation (éviter les carences) mais à présent quel confort. mon mari et ma seconde fille ne sont pas encore prêts à franchir le pas du sans viande, mais ils n'en consomment plus que 3 fois semaines, ce qui est déjà un progrès. ne rien imposer est important. les personnes y viennent d'elles mêmes à force.
je trouve aussi que cette démarche s'inscrit comme action chrétienne. décemment, nous ne pouvons continuer notre consommation de cette manière, sachant que cette consommation repose sur l'exploitation de la misère humaine (exemple: notre vieille europe s'accapare les terres cultivables des pays pauvre ou en voie de développement pour cultiver l'alimentation donnée à notre bétail de consommation).
Quand je parlerais les langues des hommes et celles des anges, si je n'ai pas l'amour je ne suis qu'une pièce de bronze qui résonne, qu'une cymbale qui retentit...
...L'amour est patient ; l'amour est plein de bonté. L'amour n'est point envieux ; il n'est pas présomptueux, il ne s'enfle pas d'orgueil. Il ne fait rien de malhonnête ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s'aigrit pas ; il ne soupçonne point le mal. Il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il met sa joie dans la vérité. Il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout....

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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par Toto » ven. 10 janv. 2014, 21:21

salésienne05 a écrit : Quoi qu'il en soit, sans parler de socialisme, il me paraît inconvenant, quand on a un minimum de moyens intellectuels et financiers, de consommer en cautionnant un système qui ruine les petits producteurs, qui ruine la qualité des produits et la biodiversité, qui promeut le travail à la chaîne, et la dépendance alimentaire du Tiers-Monde.
Mais en quoi la nourriture bio ruinerait moins les petits producteurs que la nourriture non bio? Et en quoi le fait de vendre librement à un prix que l'on a fixé ruinerait-il? J'ai l'impression que vous vous contentez de clichés simplistes non étayés.
Sinon, j'ai pensé à vous ce matin en lisant mon journal : j'ai appris que la moitié des fruits et légumes bio vendus au Canada contiennent des pesticides. Alors je sais bien ce que l'on répondra : la nourriture non bio en contient aussi ; certes, mais au moins les vendeurs de nourriture non bio ne prétendent pas qu'il y en a pas. Le bio, c'est du marketing, c'est tout comme tous ces labels commerce équitable, développement durable et autres : c'est gadget quand ce n'est pas de l'escroquerie.

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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par Kerniou » sam. 11 janv. 2014, 1:56

Acheter bio permet aux petits producteurs de quitter l'agriculture intensive, les contraintes de l'agroalimentaire qui fournit les super marchés à bas prix. Raccourcir les circuits de distribution en supprimant les intermédiaires permet aux agriculteurs de vendre leur produits à un prix correct et d'augmenter leur production quand ils sont certains de la vendre. L' agriculture raisonnée ou le développement durable utilisent les pesticides en respectant des normes plus strictes et en réduisant les passages de produits chimiques sur les plantations mais le principe de culture reste le même. Certains fruits subissent de 47 à 52 traitements chimiques et les vins contiennent 25% de produits chimiques quand les vignobles bordent une route à grande circulation.
En France, le cahier des charges du label AB est le plus strict d'Europe. Que des légumes bio soient contaminés par les pesticides quand ils sont répandus à haute dose voire même par avion n'a rien d'étonnant. Ce sont des produits très volatiles que l'on inhale, que l'on boit et que l'on ingère. Ils se déposent sur les plantations et qui bien souvent ont été utilisés dans le sol au préalable. Il vaut mieux en absorber le moins possible. Par ailleurs, l'agriculture bio utilise moins les engins qui tassent le sol et revient aux chevaux pour le labour et privilégie le sarclage manuel qui procure des emplois et explique la majoration du coût de production.
Pour ce qui concerne les paysans du tiers-monde qui sont obligés de produire des légumes frais en hiver pour les pays riches, ils ne peuvent plus assurer leurs cultures vivrières. Quand nous achetons des haricots verts et autres légumes d'été en plein hiver, nous privons les populations des pays pauvres de leur nourriture traditionnelle. Sans compter qu'ils sont moins payés qu'en occident et qu'on ne leur compte pas le poids des légumes au départ du pays d'origine, mais à l'arrivée, après le trajet en avion ou en bateau quand les produits sont moins lourds parce que moins riches en eau mais très enrichis en pesticides et autres produits chimiques pour supporter le voyage. Plus ils viennent de loin, plus les produits sont traités et plus on consomme de l'énergie pour les conserver et pour les déplacer.
Choisir la production locale de fruits et légumes de saison et privilégier l'agriculture bio sont, pour moi, des conduites plus éthiques et plus responsables à l'égard de la terre et de ceux qui la cultivent.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par Peccator » sam. 11 janv. 2014, 2:02

Kerniou a écrit :les vins contiennent 25% de produits chimiques quand les vignobles bordent une route à grande circulation.
Kerniou, puisque je privilégie le bio et la production locale, je me permet de m'interroger sur le sens d'un tel chiffre.

25% de produits chimiques, dans un vin à 12% d'alcool, ça fait quand même 2 fois plus de "produits chimiques" que d'alcool. Il ne reste plus beaucoup de place dans la bouteille pour le raisin ;)
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Re: Faire le choix de l'éthique ou du pragmatisme : manger b

Message non lu par Kerniou » sam. 11 janv. 2014, 12:10

C'est affolant, je suis c'accord avec vous.
Il s'agit d'une étude qui m'a été communiquée par un médecin qui travaille sur l'incidence de l'alimentation sur le développement des cancers. Ces résultats concerneraient les vignobles qui longent l'autoroute du midi et qui subissent, en outre, la pollution automobile.
Des études, il y a quelques années, ont été autorisées sur les traitements chimiques de la vigne à la suite de questions relatives à la fréquence de malformations des parties génitales de nourrissons dans certaines zones viticoles du sud-ouest. Une corrélation a pu être établie avec un produit qui a été isolé dans la liste des traitements chimiques de la vigne.
Dans le cadre de cette étude, différents vins ont été analysés en fonction des traitements chimiques utilisés et des résidus que l'on y retrouvait. C'est dans ce cadre que ces données ont été découvertes.
En Bretagne, le nombre de produits utilisés est beaucoup trop important pour entreprendre une étude. De plus, des recherches en ce sens n'est plus autorisées faute de financements: lobbies de l'industrie agroalimentaire obligent dixit le médecin.

Je ne pense pas qu'un cancérologue ait donné des informations erronées aux parents d'une jeune fille atteinte d'une tumeur cérébrale cancéreuse dont elle est morte, hélas.

Par contre, j'ai vu à la TV une rencontre que le professeur Sultan organisait à Montpellier pour informer les viticulteurs de ses constatations statistiques concernant les malformations génitales ( sexe indéterminé) des nourrissons dans leur secteur. Il s'est fait siffler, huer et insulter par des viticulteurs qui "connaissent leur métier n'ont de leçon à recevoir de personne et surtout pas d'un médecin"... Ce sont pourtant bien les petits-enfants de ces viticulteurs qui sont touchés !
Là où j'habite, bon nombre d'agriculteurs ne croient pas à la pollution. De plus, pour leur défense, il faut dire qu'ils n'utilisent que des produits homologués dont on ne leur a pas signalé la toxicité et qu'ils utilisent la plupart du temps sans protection.
Certains agriculteurs ont obtenu gain de cause lors de procès contre Monsanto.

Ces infos corroborent les travaux des professeurs Sultan et Belpomme.
Quand on pense que Monsanto et compagnie ont transmis au professeur Belpomme des renseignements erronés pour falsifie les résultats de ses travaux et le discréditer !...
Je recommande, à cet égard, le film " Nos enfants nous accuseront " et le film documentaire qui a été tourné dans une petite ville viticole du Gard qui a été la première à promouvoir les produits non traités à la cantine municipale.
En France, le nombre de cancers chez les enfants a doublé en quelques années.
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