L'euthanasie en France et en Europe

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etienne lorant
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L'euthanasie en France et en Europe

Message non lu par etienne lorant » jeu. 07 nov. 2013, 16:07

Communiqué des chefs religieux en Belgique au sujet de l’euthanasie :

"Alors qu’au Parlement on se penche à nouveau sur un élargissement possible de la loi de 2002 dépénalisant l’euthanasie, nous voulons une fois encore faire entendre notre voix dans ce débat qui concerne toute la société, en tant que citoyens en nous appuyant sur des arguments philosophiques, et en tant que croyants héritiers de nos traditions religieuses respectives.

Nous marquons notre opposition à ces extensions et exprimons notre vive inquiétude face au risque de banalisation croissante d’une réalité aussi grave.

Nous aussi, nous sommes contre la souffrance, tant physique que morale, en particulier celle des enfants, car toute souffrance révolte. Mais proposer que des mineurs puissent décider de leur propre euthanasie est une manière de fausser leur faculté de jugement et dès lors leur liberté.

Proposer que des personnes démentes puissent être euthanasiées est un déni de leur dignité et les livre au jugement, voire à l’arbitraire, des personnes qui prennent cette décision.

Quant au corps médical et au personnel soignant, on fait pression sur eux à pratiquer un acte soi-disant médical.

Au lieu de soutenir la personne souffrante en rassemblant autour d’elle toutes les personnes et les forces qui l’entourent, on risque précisément de diviser ces forces et dès lors d’isoler cette personne souffrante, de la culpabiliser et de la condamner à la mort.

Le consentement prévu par la loi tend à devenir de plus en plus une réalité sans consistance. La liberté de conscience des personnes concernées risque de ne pas être sauvegardée.

L’euthanasie des personnes fragiles, enfants ou personnes démentes, est une contradiction radicale de leur condition d’êtres humains.

Nous ne pouvons dès lors entrer dans une logique qui conduit à détruire les fondements de la société."

Pasteur Steven Fuite, président de l’Église protestante unie de Belgique

Rabbin Albert Guigui, Grand rabbin de Bruxelles

Chanoine Robert Innes, président du Comité central de l’Église anglicane en Belgique

Monseigneur André-Joseph Léonard, président de la Conférence épiscopale de Belgique

Monsieur Geert Lorein, président du Synode fédéral des Églises protestantes et évangéliques de Belgique

Métropolite Panteleimon Kontogiannis, exarque du patriarcat oecuménique de Constantinople (Église Orthodoxe)

Monsieur Semsettin Ugurlu, président de l’exécutif des musulmans de Belgique
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Promotion de l'euthanasie :la mort douce de Julie, 5 ans

Message non lu par etienne lorant » sam. 14 déc. 2013, 17:59

"L’euthanasie ? Je ne sais pas, c’est un mot ambigu", dit sa maman. Elle raconte sa fin de vie.
Une moissonneuse-batteuse, un gros camion et quelques tracteurs sont garés près du poêle qui diffuse une chaleur franche. Ce sont les jouets de Maxim, 5 ans, et Tom, 3 ans et demi. La maison, claire et lumineuse, plonge sur les champs environnants. On se trouve dans un village proche de Dinant, à quelques kilomètres de la frontière française.

Accrochées au mur du living, il y a des photos des deux garçons et de Julie, leur grande sœur, décédée le 20 mars 2009. "C’était un vendredi. Elle est morte dans mes bras, ici, sur le canapé". Les souvenirs de Valérie, sa maman, sont précis, aigus, minutés depuis l’annonce, en juillet 2006, de la maladie de la fillette, alors âgée de deux ans et demi. Le terme tombe, barbare : un neuroblastome au niveau du rein. C’est la tumeur maligne la plus fréquente chez les jeunes enfants. Elle pardonne rarement.

Pendant un an, l’univers de Julie se résume à l’hôpital, où elle enchaîne les chimiothérapies et les radiothérapies. Elle revient brièvement à la maison avant une autogreffe de moelle osseuse. Elle doit rester de longues semaines en chambre stérile.

La petite connaît ensuite une rémission; sa vie d’enfant reprend pendant trois petits mois. Mais ce n’est qu’une parenthèse. Le cancer, vicieux, reprend vigueur. La rechute est dure.

Nouveau traitement, lourd, en hôpital de jour. Chaque matin, on conduit Julie pour sa chimiothérapie dans une clinique universitaire bruxelloise - une heure et demie de voiture, autant pour le retour.

Des bobos "de plus en plus méchants"

La petite fait son entrée à l’école, en deuxième maternelle, un foulard sur la tête. Elle a 4 ans et demi et doit avaler force gélules.

Fin janvier 2009, nouveau bilan médical. Implacable : les cellules malignes sont de nouveau actives. Le neuroblastome est au stade 4; les métastases ont atteint la moelle osseuse.

Le ciel sur la tête

"Rien qu’en voyant la tête de l’oncologue, j’avais compris", dit Valérie. Le pronostic est asséné, impossible, inaudible. "On vous dit : on ne peut plus rien faire, votre enfant n’a plus que 6 semaines à vivre. Mais vous n’y croyez pas, vous espérez toujours. J’ai tout de suite dit au médecin : je ne veux pas qu’elle souffre". La réponse de l’oncologue est très claire : on fera tout pour l’éviter.

"On lui a demandé s’il fallait annoncer à Julie qu’elle allait mourir. Il nous a dit de ne rien dire, de profiter de ses derniers moments, qu’il y aurait des signes". Du haut de ses (presque) 5 ans, l’enfant montre qu’elle a compris, à sa manière, avec ses mots : "Les bobos sont revenus et ils sont de plus en plus méchants".

"Quand on vous annonce que votre enfant est condamné, vous entrez dans l’inconnu : aucun parent n’est préparé à ça. On ne sait pas ce que c’est la mort. Ca fait peur. Julie est rentrée à la maison. Au début, je ne me sentais pas capable de faire ça ici…" On propose à la famille des soins palliatifs pédiatriques à domicile. "Tant qu’on se bat contre le cancer de son enfant, on ne sait même pas ce que c’est. Ca ne me disait rien. Mais quand le ciel vous tombe sur la tête, et qu’il n’est plus question de se battre, on a besoin de se faire accompagner. C’est surtout Julie qui nous a montré le chemin."

La Belle au Bois dormant

Jusqu’à une semaine avant son décès, la petite continue d’aller à l’école. Elle voulait absolument fêter ses 5 ans avec ses copains. Son anniversaire, c’est le 23 mars; la fête est fixée au dimanche 15 mars. Mais la veille, Julie n’est pas bien. "Elle était là, endormie, paisible. Mais l’infirmière nous montrait que même en dormant, elle souffrait quand même". On lui place alors une pompe à morphine.

"Le samedi, je me suis réveillée avec la sensation que mon cœur se déchirait. Elle s’est allongée sur le fauteuil : elle était devenue la Belle au bois dormant". La morphine fait somnoler l’enfant. "On a voulu enlever la pompe, pour qu’elle soit plus éveillée, le lendemain, pour sa fête." Très vite, la petite fille pleure, dit qu’elle a trop mal. "On a rappelé l’équipe de soins palliatifs, mais ils devaient venir de Bruxelles. On a une infirmière dans la famille : elle a rebranché le port-à-cath". Un petit cathéter posé sous la peau, qui permet d’accéder facilement aux veines pour les perfusions.

Le lendemain, une vraie princesse s’est arrêtée devant la maison, dans sa calèche tirée par deux chevaux. Les enfants de l’école suivaient, tous déguisés, avec des cadeaux. Julie les a regardés, n’a pas eu la force de les ouvrir. "Elle ne parlait plus beaucoup. Elle montrait avec son corps que c’était la fin".

Le lundi, elle a dit à son papa, accaparé par son travail et un patron peu compréhensif : "Maintenant, tu restes avec moi." Il a pris congé.

Un moment de grâce

Le lundi, encore, il y a eu "un moment de grâce", dit sa maman. "Elle s’est réveillée. On n’a pas parlé de mort, mais on lui a dit qu’on était prêts à ce qu’elle parte, qu’elle pouvait aller rejoindre Niagara et Sébastien, des copains qu’elle avait connus à l’hôpital. Que là où elle allait, elle n’aurait plus mal. On voyait qu’elle était heureuse, paisible." Les parents lui promettent aussi qu’elle aura la petite sœur qu’elle souhaite - on ne décide pas tout : ce sera un petit frère : Tom… - "pour que Maxim ne reste pas tout seul quand je ne serai plus là".

Julie est morte quatre jours plus tard, le 20 mars 2009. Elle aura eu sa fête, mais pas 5 ans - à trois jours près. "Elle a attendu de tout faire une dernière fois", se souvient Valérie. Manger du poulet et des frites, son plat préféré, jouer avec sa cousine, son copain d’école, son petit frère… Les petites choses du quotidien. "Elle a senti que nous aussi, on avait besoin de ce temps-là".

Le vendredi, la douleur empire. Quand Julie se réveille, elle hurle, elle hallucine, terrifiée. "C’était insupportable. On ne pouvait pas la laisser comme ça". L’infirmière présente demande conseil à l’hôpital; on fera une injection d’analgésiques. La soignante est dans la maison, dans une autre pièce. Les parents restent seuls avec Julie. "On l’a aidée à ne plus souffrir. Elle est morte dans nos bras une heure plus tard. C’est un moment qui nous appartient. Maintenant, la mort ne me fait plus peur".

http://www.lalibre.be/actu/belgique/la- ... 5ef7d2ed24
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Re: Promotion de l'euthanasie :la mort douce de Julie, 5 ans

Message non lu par astre » sam. 14 déc. 2013, 18:15

Les larmes coulent, la gorge se noue, en lisant ce témoignage ... la souffrance fend le coeur...

On ne peut pas parler d'euthanasie dans ces cas là ... je parlerai plutôt d'abrègement des souffrances ... et là, je suis désolée mais je suis pour (pour l'avoir vécu)... surtout pour le malade mais aussi pour la famille qui l'entoure ...
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Re: Promotion de l'euthanasie :la mort douce de Julie, 5 ans

Message non lu par seba15 » sam. 14 déc. 2013, 18:38

Je pense que l'euthanasie est a faire au cas par cas.
Là elle a semblé nécessaire car son diagnostic vital était en jeu.
On regrette qu'il n'y ait pas eu un miracle pour cette petite fille, mais les miracles il y en a peu hélas, ça vie aura été courte. Espérons qu'elle a rejoins ce qu'elle aime au ciel.

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Re: Promotion de l'euthanasie :la mort douce de Julie, 5 ans

Message non lu par Cinci » sam. 14 déc. 2013, 18:43

Mmm ...

La promotion de l'euthanasie ne me semble pas très claire dans tout ça.

On y verrait, premièrement, un récit touchant et assez réaliste d'un jeune enfant et qui est condamné à mourir à brève échéance par une forme agressive de cancer. Il y est question d'allégement d'une souffrance dans les derniers moments, ce qui est assez normal. Or qu'il y ait allégement ou non de la souffrance physique ici : la mort interviendra quand meme; du moins c'est bien ce que je comprendrais à lire ce texte.

D'où l'ambiguité du mot ''euthanasie'' dans le contexte, comme dit la mère à la fin.

[...]

On est loin de la situation où l'on devrait permettre à un jeune déprimé d'avoir accès à une pillule de cyanure.

Voici :
  • «Mes souffrances morales sont trop grandes ... Je veux en finir svp.»; «J'ai cinquante-cinq ans. Je n'ai plus de boulot. Et je n'arrive plus à me recaser valablement. Vite, donnez-moi une drogue que je ne sente plus rien.»; «Tous les handicapés devraient obtenir le droit d'en finir, pas de si, ni de mais. Seule la personne handicapée sait ce qui est le mieux pour elle, et sa dignité exige qu'elle puisse choisir de mourir où et quand elle le veut ... et blabla.»

Dans l'histoire touchante de la petite fille ci-haut : il semble pas qu'il ait jamais été question de suicide assisté non plus. Alors, est-ce une promotion ... Hum ? Pas sûr.

:?:

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Re: Promotion de l'euthanasie :la mort douce de Julie, 5 ans

Message non lu par Peccator » sam. 14 déc. 2013, 18:47

Il est à peine mentionné qu'il y a eu euthanasie. A la première lecture, j'ai cru que ce n'étaient que des soins palliatifs. C'est en relisant avec attention que j'ai compris ce qu'était cette dernière injection d'analgésiques.

Cela a au moins le mérite de montrer que la frontière entre soins palliatifs et euthanasie n'est pas évidente.

Et ça nous met aussi en face de ce qu'est réellement l'euthanasie. Il est facile de la condamner lorsque ce n'est qu'un mot, qu'un concept : c'est déjà plus difficile lorsque c'est une petite fille qui s'appelle Julie, qui n'a pas 5 ans, et qui souffre.

PS : malgré le titre, j'ai du mal à trouver cette mort "douce"...
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Re: Promotion de l'euthanasie :la mort douce de Julie, 5 ans

Message non lu par Cinci » sam. 14 déc. 2013, 18:51

astre,
On ne peut pas parler d'euthanasie dans ces cas là ... je parlerai plutôt d'abrègement des souffrances
C'est ce qui semble.

(Je n'avais pas vu le commentaire. Désolé)

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Re: Promotion de l'euthanasie :la mort douce de Julie, 5 ans

Message non lu par Peccator » sam. 14 déc. 2013, 19:06

L'euthanasie, ce n'est pas d'aller assassiner les gens qu'on n'aime pas.

C'est toujours d'abrègement des souffrances dont il est question. Tout le débat ne porte que sur cela : la légitimité pour quelqu'un qui souffre, et dont les médecins considèrent qu'il n'est plus possible de le guérir, de demander à ce qu'une personne viennent abréger ses souffrances en lui donnant la mort.

C'est bien ce qui rend la question difficile...
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Le débat sur l'euthanasie

Message non lu par etienne lorant » lun. 16 déc. 2013, 16:08

Mise sur pied par le Comité consultatif d’éthique à la demande de François Hollance, la conférence de citoyens sur la fin de vie a rendu publiques ses recommandations. Elle préconise « la légalisation du suicide médicalement assisté », mais s’oppose à une inscription dans la loi de l’euthanasie. Elle propose néanmoins, dans certains cas particuliers, des « exceptions d’euthanasie ».

« La possibilité de se suicider par assistance médicale comme l’aide au suicide constitue, à nos yeux, un droit légitime du patient en fin de vie ou souffrant d’une pathologie irréversible, reposant avant tout sur son consentement éclairé et sa pleine conscience », souligne dans son avis le panel qui regroupe 18 citoyens « représentatifs » de la population.
Concernant la question de l’euthanasie, les citoyens estiment que « les mesures contenues dans la loi Leonetti, les avancées en matière de soins palliatifs et l’ouverture de recourir au suicide assisté que nous préconisons dans notre avis permettent d’écarter l’euthanasie comme solution pour la fin de vie ».
Mais ils « se déclarent favorables à une exception d’euthanasie » envisageable dans « des cas particuliers ne pouvant entrer dans le cadre du suicide assisté » comme lorsque « le consentement direct du patient ne peut pas être recueilli ». « Ces cas strictement encadrés seront laissés à l’appréciation collégiale d’une commission locale qu’il conviendra de mettre en place », précisent-ils.
Le suicide médicalement assisté bientôt légalisé en France ?

Si la conférence des citoyens sur la fin de vie préconise la légalisation du suicide médicalement assisté, elle s’oppose à une inscription dans la loi de l’euthanasie, sauf « cas particuliers ». (*)

Parmi les autres aménagements, les citoyens ont également évoqué « ’l’autorisation de la sédation en phase terminale », soulignant que dans cette phase, « l’objectif de soulagement de la douleur et de la souffrance du patient doit primer sur le risque de décès pouvant survenir à l’issue d’une sédation profonde ». Cette sédation doit s’inscrire dans un « échange et une écoute du patient quand cela est possible et sinon de son entourage » ont-ils ajouté.
Le panel de citoyens s’est également prononcé pour le « développement massif de l’accès aux soins palliatifs » et a regretté la faiblesse de la formation du corps médical dans ce domaine.
Jean-Luc Romero, le président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) qui milite pour la légalisation de l’euthanasie s’est pour sa part félicité de la « grande avancée » sur le suicide assisté « qui est la porte ouverte au respect de la volonté des patients ». Mais il s’est montré beaucoup plus critique sur « l’exception d’euthanasie », estimant qu’il s’agit « d’une fausse bonne idée qui ne répond pas à toutes les situations puisqu’elle laisse encore trop de place à la décision médicale ». « Conformément à ce que demandent 9 Français sur 10 », le président de la République doit « respecter la proposition 21 » figurant dans son programme électoral et « légaliser enfin une aide active à mourir comme elle existe déjà aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg  » ajoute-t-il.

(*) Cela veut-il dire que le suicide médicalement assisté ne serait pas une forme d'euthanasie ?

http://www.lesechos.fr/economie-politiq ... 637546.php
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Re: Promotion de l'euthanasie :la mort douce de Julie, 5 ans

Message non lu par etienne lorant » lun. 16 déc. 2013, 19:41

Bruxelles, 14 décembre 2013 (Zenit.org) Rédaction | 457 clics

"Une nouvelle forme de barbarie est en marche, et à grande vitesse", estiment les initiatieurs de "Euthanasiestop.be" qui dénoncent la proposition de loi ouvrant l’accès de l’euthanasie aux enfants qui vient d’être votée en séance plénière au Sénat belge par 50 voix pour et 17 voix contre.


Le communiqué dénonce: "Aucune limite d’âge n’est prévue : un enfant de 5 ans, voire moins, peut obtenir qu’on mette fin à ses jours s’il fait état d’une souffrance physique insupportable et inapaisable, s’il est en phase terminale, si ses parents marquent leur accord et si un psychologue ou pédopsychiatre atteste que l’enfant a une capacité de discernement suffisante".

Plus encore, "le texte adopté n’offre aucune garantie quant à l’indépendance du psychologue et du pédopsychiatre consulté : il pourra être choisi au sein d’une équipe médicale acquise à l’euthanasie. Ces dispositions font de la législation belge celle qui ouvre l’accès le plus large à l’euthanasie au monde, en violation très probable de grands textes de droit international ratifiés par la Belgique".

Il déplorent les "raisons idéologiques qui placent la liberté individuelle et égotiste au sommet des valeurs et qui mettent en péril la solidarité indispensable avec les plus faibles" à l'origine d'un "texte dangereux pour la sécurité des enfants gravement malades", voté "au pas de course, sans que les conséquences en aient été mûrement pesées".

"La valeur de la vie d’un enfant est devenue une question d’appréciation par des adultes qui ne peuvent manquer de l’influencer. Nous avons affaire ici à un basculement sociétal dont on ne saurait exagérer l’importance. Plutôt que de proposer l’euthanasie aux enfants gravement malades, qui ne pensent pas spontanément à celle-ci, il faut avant tout les soutenir et accompagner leurs parents. Les spécialistes des soins palliatifs et les psychologues n’ont pas attendu la promulgation de la loi pour soulager les souffrances des enfants malades et de leurs proches !", tonne l'association.

Si elle entrait en vigueur, "l’extension de l’euthanasie aux enfants" pourrait être "appliquée de manière toujours plus souple", avertit le communiqué: "la Commission de contrôle sur l’euthanasie avalise actuellement des euthanasies non conformes aux conditions de la loi de 2002, comme cela ressort de ses propres rapports publiés tous les deux ans".

"Des souffrances résultant de plusieurs pathologies, dont aucune prise isolément n’est grave et incurable, justifient l’accès à l’euthanasie, alors que la loi exige que la souffrance résulte d’une maladie grave et incurable", fait observer la même source.

Ou bien il peut s'agir de "l’anticipation d’une souffrance future" qui vient justifier "une euthanasie sans délais".

Ils dénoncent un conflit d'intérêt: "la Commission est largement composée de personnes actives au sein d’associations ou de réseaux qui promeuvent l’euthanasie".

Enfin la justice n'a jamais été saisie: "contrairement à ce qui se passe aux Pays-Bas, en onze ans, aucun dossier n’a d’ailleurs été transmis à la justice".

"Plutôt que de valoriser la vraie compassion avec les personnes les plus vulnérables et les plus abîmées par la souffrance, les citoyens belges se voient insidieusement encouragés à demander et à obtenir qu’un médecin mette un terme à leur vie", estiment les initiateurs du site euthanasiestop.be.



(14 décembre 2013) © Innovative Media Inc.
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Re: Promotion de l'euthanasie :la mort douce de Julie, 5 ans

Message non lu par etienne lorant » mar. 17 déc. 2013, 17:52

Témoignage sur "Euthanasie Stop" - Le cas de l'homme en Alzheimer

Il y a bientôt 1 an que nous avons été contraints de placer notre papa âgé de 84 ans dans une maison de repos et de soin étant donné l'aggravation de sa maladie d'Alzheimer et les profondes perturbations de comportement qu'elle engendrait nuit et jour, intenables pour notre maman du même âge.
Depuis cette époque, pas un jour n'a défilé sans que l'un ou l'autre d'entre nous, sa femme, ses cinq enfants et sa famille proche, ne passe l'après-midi auprès de lui.

Sa souffrance est évidente et quotidienne. Celle de son épouse bien évidemment aussi. Malgré toute l'humanité et les soins prodigués par l'institution où il se trouve, il nous est pénible à tous de voir notre papa qui fut toujours si actif, sportif et positif, contraint à une position figée, voué à l'inactivité et la dépendance la plus totale, à l'humiliation de cette maladie qui vous dépouille de tout, jusqu'à la pensée, la mémoire, la raison, la maîtrise des actes et des paroles.
Sa détresse, ses cris récurrents et ses « appels à partir», nous rappellent qu'il n'est pas question de « tuer notre père », mais d'augmenter la dose de calmants quand son agitation est ingérable par lui-même ou son entourage.

Certains parmi ses proches et plus lointains sont tentés de se demander ce qu'il y a encore d'humain dans cette vie.
Ce qu'il y a d'humain, c'est tout simplement la personne qui est là, et qui sera là jusqu'à son dernier souffle. Et si son corps se dégrade, il y a des capacités qui semblent comme demeurer ou d'autres prendre le relais ou s'épanouir. Notre papa qui pensait par exemple toujours aux autres, à demander comment ils allaient, à ne pas vouloir déranger, à remercier, garde les mêmes paroles et réflexes au cœur de la maladie pourtant proche du stade final.

Les gestes et paroles de tendresse sont parfois bouleversants. Le développement de sa sensibilité spirituelle est également surprenant, alors que notre papa n'était pas un grand mystique jusque là. Un jour de grande agitation où je l'emmenais en voiturette dans la chapelle de sa maison de repos, alors qu'il est déjà privé de la vue et complètement incohérent dans ses propos, il me dit, à peine entré : « c'est ici que je veux aller ». Comme s'il goûtait en ce lieu le ciel qu'il a manifestement hâte de rejoindre.

Un autre jour, alors qu'il était complètement abattu dans son fauteuil, il me murmura : « moi aussi je veux une hostie ». Je n'avais pas remarqué qu'à l'autre extrémité de la salle commune, une petite religieuse distribuait tout discrètement la communion à un malade. Sans même l'apercevoir, puisqu'il ne voit quasi plus rien et que ses yeux étaient fermés, ni l'entendre, mon papa avait manifestement perçu que le Christ était entré dans la salle commune et avait désiré communier, ce qui n'était pourtant pas son habitude les années de bonne santé !

Mais au-delà de ces multiples petits rayons de lumière qui jaillissent des ténèbres de sa maladie, sa souffrance, sa croix, portée par son épouse et ses enfants, eux-mêmes portés par leurs conjoints et enfants, aura uni chacun dans une affection profonde comme jamais auparavant.

Plus encore, sa souffrance a fait jaillir chez chacun des trésors de tendresse, a bouleversé nos priorités, nos limites d'agenda, de patience, de fatigue, etc. Notre prochain le plus pauvre des pauvres est pour nous notre papa. C'est lui qui nous appelle à plus d'humanité. Qui nous provoque à plus de générosité. Qui rend notre âme plus sensible à la détresse humaine et plus aimante pour la soulager très simplement par un regard, une caresse, une présence aimante qui humanise les maladies les plus inhumaines.

Notre père nous a donné la vie. Nous n'allons tout de même pas lui donner la mort ! Ni entrer dans le jeu machiavélique de ceux qui tuent par gentillesse, par charité chrétienne ou compassion! Une société qui se croit permis de donner la mort « par humanisme », est une société qui creuse sa propre tombe. Comment le personnel « médical » appelé à guérir, comment ces pères et mères de famille qu'ils sont souvent, peuvent-ils dormir en paix après avoir posé un acte meurtrier ... par bonté et compassion, acte bien plus perturbateur pour une société que quand il est commis par haine ou folie !

Pour notre part, nous donnerons jusqu'au bout, chacun à sa manière, notre vie à notre papa, pour rendre la sienne plus douce et humaine. Mais en définitive, c'est lui qui nous offre encore la vie, qui nous apprend la vie et l'amour. L'amour qui est de nous donner, de donner de notre temps, gratuitement, à ceux dont l'existence est suspendue à la nôtre et d'apprendre par eux à devenir dépendants de Dieu, clé qui seule livre accès à son Royaume.

http://www.euthanasiestop.be/article/al ... manite-192
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Re: Promotion de l'euthanasie :la mort douce de Julie, 5 ans

Message non lu par etienne lorant » mar. 17 déc. 2013, 17:55

Euthanasie de jumeaux sourds et qui perdaient la vue...

Dans quelle mesure s’agit-il d’un cas particulier ?

A la fois, c’est un cas particulier parce qu’il s’agit de jumeaux, et à la fois, ce ne l’est pas. En annonçant qu’il s’agit d’une "première", on en fait une histoire sensationnelle qui nous éloigne de l’humain, de l’aventure et de l’histoire de ces jumeaux, qui ont manifestement été entourés de l’amour familial. Leur problème n’était pas la surdité, mais la perte annoncée de la vue car, dès ce moment, ils perdaient tout moyen de communication entre eux d’abord, mais aussi avec l’extérieur. Il n’y avait plus d’autonomie possible pour eux. Bien sûr, il y avait les parents, mais ils ne sont pas éternels et, généralement, disparaissent avant les enfants. Ils se sont donc sentis dans une impasse totale.

Il s’agit donc avant tout d’une souffrance psychique ?

En effet, ils ne souffraient pas de réelles douleurs physiques. Cela dit, si l’on s’en réfère aux trois conditions essentielles de la loi (NdlR : voir ci-dessus), ils répondent aux critères. Cela faisait un an qu’ils étaient en demande. Pour ce type de cas, pour lequel le décès n’est pas prévisible à brève échéance, il faut à tout le moins deux médecins consultants, le second s’attachant plus particulièrement à la qualité de la demande. Il faut voir s’il s’agit bien d’une demande volontaire, réitérée et réfléchie et si l’on a aussi bien examiné toutes les pistes possibles avant d’en arriver à cette décision. La deuxième condition est la souffrance, qui peut être d’ordre physique ou psychique, ce qui était en l’occurrence le cas. La troisième condition est que la souffrance est causée par une affection grave et incurable, ce qui est le cas aussi. Actuellement du moins, même si à l’avenir, on peut espérer trouver des solutions

Selon vous, donc, la demande d’euthanasie répondait à toutes les conditions, sans discussion ?

Il y a toujours une discussion. Ce n’est pas un sujet où l’on entre les conditions dans un ordinateur et, hop !, on obtient la réponse.

On pourrait alors se poser la question : pourquoi ne se sont-ils pas suicidés alors qu’ils étaient, physiquement du moins, en mesure de le faire ?

Vous savez, se suicider, ce n’est pas si facile que ça de "bien le faire". Ici, la différence est qu’ils ont pu partir entourés des leurs. Les parents étaient présents, ainsi qu’un frère. Et je crois que cela s’est fait dans la plus complète sérénité.

Ne peut-on pas parler d’un suicide assisté ?

Vous pouvez en parler, pour le suicide assisté, en ce qui concerne la Belgique, c’est plus la question de la méthode qui est en cause. Ici, on a placé une perfusion, et voilà Cela signifie que cela a été fait très calmement, très sereinement, très tranquillement, sans souffrance. Si vous laissez les personnes, alors qu’elles répondent aux conditions de la loi, faire ce choix du suicide, je dirais que c’est assez peu humain.

Comprenez-vous, malgré tout, que certaines personnes soient choquées par ce choix ?

Bien sûr. Je pense que chacun réagit d’abord émotionnellement; c’est pourquoi je n’aime pas cette façon de présenter l’histoire comme "une première en Belgique".

http://www.lalibre.be/actu/belgique/la- ... 6db9c93ec9
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » mar. 17 déc. 2013, 19:12

Peut-on ? Doit-on abréger les souffrances d’un mourant ? Si oui, qui le décide ? Qui le fait ? Comment ? Et dans quelles conditions ? Le débat sur la fin de vie est régulièrement relancé en France. Dernier épisode en date : les conclusions – explosives - d’une Conférence citoyenne de 18 membres formée à la demande du Comité consultatif national d’éthique, en charge des débats publics autour de ces questions. Libération précise : « recrutés par l’Ifop - qui a tenté de construire un groupe aussi diversifié que possible -, ses membres ont travaillé quatre week-ends, 'bénévolement, sans le moindre contrôle extérieur', avant de rendre un avis d’une dizaine de pages. »

Un avis donc assez tranché… Cette conférence citoyenne, dans ses conclusions, « propose de modifier en profondeur la loi encadrant la fin de vie dans le sens d’une meilleure prise en compte des volontés du patient. » Et elle aborde frontalement la délicate question du suicide assisté : « la possibilité de se suicider par assistance médicale comme l’aide au suicide constituent à nos yeux un droit légitime du patient en fin de vie ou souffrant d’une pathologie irréversible, reposant avant tout sur son consentement éclairé et sa pleine conscience. »

Commentaire de Libération : « c’est un tournant dans la manière d’appréhender les questions de fin de vie, d’euthanasie et de suicide assisté. Les portes s’ouvrent. Il en est fini d’un rejet de toute évolution. La conférence citoyenne propose un changement profond dans la loi dite Leonetti de 2005, et dans son esprit. (…) Certes, tempère le journal, il ne s’agit que d’un avis, et celui-ci n’a aucune force de loi. Mais (…), on ressent comme un moment de bascule. En janvier, à partir de tous ces travaux, le Comité d’éthique transmettra un rapport au gouvernement. Lequel déposera au printemps un texte de loi à l’Assemblée. La mécanique paraît bel et bien lancée. »

Pour La Charente Libre, « les propositions du rapport de la conférence citoyenne sur la fin de vie, présentées hier, traduisent l’émergence d’un sentiment profond (…) Elles ont traduit en mots ce que l’opinion publique vit confusément à travers les témoignages terribles et l’écho des tragédies personnelles qui lui parviennent. À travers ce que chacun d’entre nous peut être appelé à vivre. »

La Montagne renchérit : « la légalisation du suicide médicalement assisté, assortie de conditions précises, constitue le maximum de ce qui pouvait être octroyé dans le cadre d’une évolution inexorable des mentalités. La communauté médicale et les familles y trouveront une réponse apaisante à des situations ambiguës où prévalait l’hypocrisie. Aller plus loin en autorisant l’euthanasie en l’absence de consentement du patient (sauf rares exceptions) aurait constitué une trop lourde et brutale mutation vers la légalisation 'd’un permis de tuer'. Qui y est prêt ? »

Enfin, La Croix, pour sa part, affiche ses doutes… « Le cap franchi par le 'jury citoyen', même assorti de moult 'nuances', est inquiétant, estime le quotidien catholique. La philosophie soutenant ces propositions considère comme première la volonté de la personne de décider pour elle-même, comme si n’étaient pas concernés, aussi, des parents, des soignants, une communauté. Une fois la fissure creusée, on le sait, la digue se fragilise, prévient La Croix : il n’est qu’à voir l’élargissement de la loi légalisant l’euthanasie en Belgique. Enfin, s’interroge le journal, comment imaginer que cette loi nouvelle (ou toute loi d’ailleurs) permettrait de gommer les dilemmes éthiques, de supprimer les interrogations et les souffrances autour de la mort, la nôtre et celle des êtres qui nous sont chers ? L’honneur d’une société n’est-il pas de sauvegarder la dignité de la vie jusqu’au bout plutôt que de hâter la mort ? »

http://www.rfi.fr/emission/20131217-une ... -vie-debat
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » mar. 17 déc. 2013, 19:18

Dans une lettre en date du 2 avril adressée au président du Comité consultatif national d’éthique qui a demandé à tous les candidats à la présidentielle de s’expliquer sur leur vision des enjeux bioéthiques futurs, François Hollande a confirmé sa volonté de légaliser l’euthanasie s’il était élu à la magistrature suprême : « Je souhaite que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Le candidat socialiste s’est par ailleurs engagé à ce que le Parlement adopte ce « nouveau cadre juridique » avant le printemps 2013.

Applaudissant à la proposition de François Hollande, le philosophe André Comte-Sponville qui est l’un des maîtres à penser du lobby pro-euthanasie ADMD (Association pour le droit de mourir à la dignité) signe cette semaine un éditorial qui lève un coin du voile sur le projet socialiste : « La réforme (…) ne coûterait pas un centime à l’Etat. Elle pourrait même (quoique ce ne soit pas son but) permettre des économies à la Sécurité sociale ». Aveu d’autant plus effrayant qu’il est publié dans l’hebdomadaire économique Challenges[1].

Arrière-pensées

Lorsque nous avions pris connaissance du projet présidentiel de François Hollande en janvier dernier, nous avions envisagé l’hypothèse d’arrière-pensées « financières » inavouables : « La gauche espère-t-elle engranger de substantielles économies en ces temps de crise budgétaire en précipitant la mort des malades en fin de vie ? Il est vrai qu’une injection mortelle de chlorure de potassium coûte moins d’un euro tandis qu’une journée d’hospitalisation en réanimation dépasse les 1500 euros [2]».

Les langues commenceraient-elles à se délier chez les partisans de la légalisation de l’euthanasie depuis que leur favori est en passe d’accéder à la présidence de la République ? Toujours est-il qu’il n’est pas anodin qu’André Comte-Sponville évoque pour la première fois depuis le début de la campagne les économies d’argent attendues de la légalisation du « meurtre anticipé ». A n’en pas douter, l’euthanasie est dans l’esprit de certains en passe de devenir une possible variable d’ajustement économique.

La logique socialiste

D’ailleurs, dès 1981, Jacques Attali n’annonçait-il pas que l’euthanasie serait « l’un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure » (Avenir de la Vie, Edition Seghers) ? L’ancien conseiller de François Mitterrand voyait deux raisons à cette évolution inéluctable.

D’une part, en raison de la signification même du socialisme car « la logique socialiste, c’est la liberté, et la liberté fondamentale, c’est le suicide : en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est une valeur absolue dans ce type de société ». Il n’est donc guère surprenant que François Hollande veuille, 30 ans après, adosser le droit de mourir dans la dignité au nouveau principe d’autodisposition de l’individu.

D’autre part, en raison du « logiciel » interne à nos sociétés utilitaristes dont l’unique credo semble être la rentabilité : « Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des prothèses qui permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera insupportable [un terme que ne fait que reprendre Hollande dans son projet] ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de pratique courante. Je pense donc que l’euthanasie, qu’elle soit une valeur de liberté ou une marchandise, sera une des règles de la société future ».

http://www.libertepolitique.com/Actuali ... economique
Dernière modification par etienne lorant le mar. 17 déc. 2013, 19:33, modifié 1 fois.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par seba15 » mar. 17 déc. 2013, 19:22

Quel est la position de l'Église à ce sujet ?
Je crois qu'ils sont contre, mais est-ce qu'il y a des explications sur le pourquoi de cette opposition ?

[L'Église du Christ prend la maj.]

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