Sur le monachisme et ... devenir moine!

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dany571
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Virginité et vie monastique

Message non lu par dany571 » lun. 06 nov. 2006, 12:07

Bonjour,

Question sans grande importance, mais la virginité est-elle demandée aux moines et moniales ?


Dany

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Boris
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Message non lu par Boris » lun. 06 nov. 2006, 14:48

Il ne faut pas tout confondre comme le font allègrement les médias (et même les médias catho).

Les religieux font voeux d'abstinence : il n'est pas question de leurs antécédents, sauf dans un cas précis.
Si les candidats sont mariés et non veuf : il faut que leur femme entre également en religion.

Par contre les prêtres promettent de vivre dans le célibat. Par voix de conséquence, vivre le célibat chrétiennement implique l'abstinence.

Car vivre chrétiennement implique de pratiquer la chasteté, c'est à dire le respect de la sexualité comme réservée au couple marié.
UdP,
Boris

dany571
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Message non lu par dany571 » lun. 06 nov. 2006, 15:53

J'avais lu que la virginité était demandée pour les moniales chartreuses.

C'est un fait, il n'y a donc pas de "confusion".

Est-ce un cas tout à fait exceptionnel ?


Dany

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Message non lu par Boris » lun. 06 nov. 2006, 16:04

Où l'avez-vous lu ?
UdP,
Boris

dany571
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Message non lu par dany571 » jeu. 09 nov. 2006, 20:39

Boris a écrit :Où l'avez-vous lu ?
"Quand le Bienheureux Jean d'Espagne adapta la Règle des "Césarines" de Prébayon aux Coutumes des Chartreux, il supprima la dignité abbatiale, peu conforme à la simplicité des enfants de Saint Bruno. Mais il garda la solennelle Consécration Virginale avec imposition du manipule et de l'étole, qui convient si bien aux membres d'une Famille religieuse sacerdotale totalement vouée au service de Dieu. La liturgie très ancienne et fort expressive de cette Consécration doit correspondre à une réalité : toutes les Moniales Chartreuses doivent par conséquent être réellement vierges, de manière à pouvoir offrir à Dieu un corps tout à fait intègre. "Je vous ai fiancées à un Epoux unique, pour vous présenter au Christ comme une Vierge pure" (II Cor. XI, 2). L'Ordre des Chartreux, Edition St Pierre-de-Chartreuse, p. 68.

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Message non lu par Boris » ven. 10 nov. 2006, 11:35

Merci pour la référence.

Je note que cela ne s'adresse qu'à l'ordre des Chratreux, connu pour sa rigueur.

Cela n'est pas une généralité. Bien au contraire.
UdP,
Boris

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Message non lu par monachorum » jeu. 01 févr. 2007, 14:39

Les consacré(e)s tels que les religieux et religieuses font 3 voeux : obéïssance, conversion des moeurs (chasteté) et pauvreté à ceci s'ajoute un quatrième voeux pour les moines et moniales de vie contemplative qui est celui de la stabilité (un moine promet de rester toute sa vie dans le même monastère sauf si le Père Abbé l'envoye fonder une nouvelle Abbaye).

Les prêtres ne font qu'une promesse de célibat ce qui n'est pas tout à fait la même chose qu'un voeux de conversion des moeurs.

Quand aux chartreux et ca vaut pour tous les autres ordres de vie contemplative, personne ne demande actuellement le statut de la virginité aussi bien pour les hommes que pour les femmes.


En Christ,

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Message non lu par el Padrecito » jeu. 01 févr. 2007, 18:05

Monachorum a écrit:
"Les prêtres ne font qu'une promesse de célibat ce qui n'est pas tout à fait la même chose qu'un voeux de conversion des moeurs. "

Et la promesse d'obéissance alors? Elle existe toujours!
in Christo Rege.

Quentin.

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Consécration des vierges

Message non lu par François-Xavier » jeu. 01 févr. 2007, 19:14

Je ne sias pas pour les autres ordres, mais dans l'ordre de Saint Benoît, il ya eu sous Dom Guéranger la restauration de la consécration des Vierges, cérémonie qui a lieu lors de la prodession solennelle (c'est à dire définitive). J'y ai assisté une fois.
Evidemment, si la religieuse n'est pas vierge, cela paraît difficile à réaliser. En tout cas on en a une idée dans le livre de Huysmans, l'Oblat :
Huysmans, l'Oblat a écrit :- Vous prierez à distance, Madame Bavoil; d'ailleurs, si vous voulez vous rendre compte de la souveraine beauté que dégage une profession monastique, ce n'est pas celle de l'oblature qu'il faudrait voir; elle n'est qu'un abrégé, qu'un raccourci, qu'une dilution homoeopathique de celle des moines - et ce n'est même pas encore à celle des Bénédictins, qui est superbe pourtant, mais à celle des moniales qu'il siérait d'assister.

L'altitude absolue de la liturgie et de l'art est là. La profession des moniales de saint Benoît! Il y a des moments où, pendant l'extraordinaire cérémonie, le petit frisson de la splendeur divine vous fait trémuler l'âme et où l'on se sent exalté, projeté hors de soi-même, si loin de la banalité du monde qui vous entoure!

Oui, à certains instants, l'on a envie de bramer l'admiration qui vous étouffe! Le chef-d'oeuvre de l'art ecclésial, c'est peut-être le Pontifical des Vierges. L'on est pris, dès le début, aux moelles; alors qu'après le verset alleluiatique de la messe, l'évêque ou l'abbé qui officie, s'assied, en haut de l'autel, sur le falstidorium, le siège des prélats, en face du public, et que le maître des cérémonies ou l'assistant entonne cette phrase empruntée à la parabole des Vierges, de saint Matthieu:

"Vierges prudentes, apportez vos lampes, voici l'époux qui arrive; allez au-devant de Lui."

Et la vierge, tenant un flambeau allumé, fait un pas et s'agenouille.

Alors le prélat, qui représente le Christ, l'appelle debout, par trois fois, et elle répond en d'admirables antiphones: - "Me voici" - et elle s'avance, à mesure, plus près. L'on dirait d'un oiseau que fascine un bon serpent.

Et, d'un bout à l'autre, l'office se déroule, éloquent, presque massif, ainsi que pendant l'ample et la forte préface; caressant et comme parfumé par toutes les essences de l'Orient, alors que le choeur des nonnes chante ces phrases du Livre De La Sagesse: "Viens, ma bien-aimée, l'hiver est passé, la tourterelle chante, les fleurs de la vigne embaument"; délicieux vraiment en cet épisode des fiançailles où la novice acclame le Christ, s'affirme "fiancée à celui que les anges servent, à celui dont les astres du ciel admirent la beauté"; puis, levant le bras droit en l'air, elle montre son doigt où brille la bague bénie par le prélat et, folle de joie, s'écrie: "Mon Seigneur Jésus-Christ m'a liée à lui par son anneau et il m'adorne telle qu'une épouse!" - Et de très antiques oraisons sanctifient, macèrent ainsi que dans de célestes aromates la petite Esther qui, regardant le chemin parcouru depuis la probation et songeant que le mariage est maintenant consommé, chante, au comble de ses voeux: "Enfin, voici ce que j'ai tant désiré, je tiens ce que j'ai tant espéré, je suis unie dans les cieux à celui que j'ai tant aimé sur la terre..." et, après la récitation de la préface, la messe continue...

Que sont, en comparaison de ce drame vraiment divin qui se joue entre l'âme et Dieu, les pauvres machines inventées par les théâtriers anciens ou modernes? Mon Dieu, les serins!

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Message non lu par monachorum » ven. 02 févr. 2007, 14:06

el Padrecito a écrit :Monachorum a écrit:
"Les prêtres ne font qu'une promesse de célibat ce qui n'est pas tout à fait la même chose qu'un voeux de conversion des moeurs. "

Et la promesse d'obéissance alors? Elle existe toujours!
D'après ce que j'en sais, non les prêtres ne font qu'une promesse de célibat mais cela demande à être confirmé quand à la promesse d'obéïssance.
Il existe et j'avais oublié de le dire un 4 ème voeux en plus des 3 traditionnels pour deux congrégation de religieux apostolique (les Jésuites et les frères de St Jean) qui est la fidèlité au pape.

Quand à la virginité des postulantes en vie religieuse ou monacale, je suis certain qu'elle n'est absolument pas demandé aujourd'hui. Ca peut être été le cas hier mais plus maintenant.


En Christ,
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Message non lu par François-Xavier » ven. 02 févr. 2007, 15:19

En fait, j'en discutais l'autre jour avec un moine ; il me disait qu'effectivement, la question se pose si une candidate n'est pas vierge. D'après ce que j'ai pu comprendre, au moins dans la congrégation de Solesmes, la question ne s'est jamais posée en ces termes. En effet, le cérémonial de consécration des vierges est applicables aux professes solennelles, c'est à dire celles qu'on appelait jadis les "moniales de choeur". Il y a des cas d'entrées au monastères tardives, par exemple des veuves, mais dans ce cas elles n'ont pas tout à fait le même "statut".
Voilà ce que j'en sais....

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Message non lu par monachorum » ven. 02 févr. 2007, 15:48

François-Xavier a écrit :En fait, j'en discutais l'autre jour avec un moine ; il me disait qu'effectivement, la question se pose si une candidate n'est pas vierge. D'après ce que j'ai pu comprendre, au moins dans la congrégation de Solesmes, la question ne s'est jamais posée en ces termes. En effet, le cérémonial de consécration des vierges est applicables aux profès solennelles, c'est à dire celles qu'on appelait jadis les "moniales de choeur". Il y a des cas d'entrées au monastères tardives, par exemple des veuves, mais dans ce cas elles n'ont pas tout à fait le même "statut".
Voilà ce que j'en sais....
C'est bien ce qui me semblait aussi.
Par compte, ca ne concernait que les "moniales de choeur" et pas les "moniales converses" ?
A titre informatif, la séparation existe encore pour l'ordre bénédictin de la Congrégation de Solesmes ou si l'on entre en tant que "moniale de choeur" à on la Mère Abbesse pour maitresse des novices et si on entre en tant que "moniale converses" on à la Mère Maitresse des novices (Père abbé pour les "moines de choeur" et le Père Maitre des novices pour les "moines convers"). Cette séparation (et donc existence) continue de perdurer dans cette "branche" la alors que pour l'autre branche bénédictine de france (Subiaco avec l'Abbaye de la pierre qui vire par exemple) elle n'existe plus.

C'était pour la précision. :)

En Christ,

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Message non lu par François-Xavier » ven. 02 févr. 2007, 16:04

Cela existe toujours, évidemment ! Je parle de la consécration des vierges.
La distinction choeur / convers existe également toujours, mais cela a été revu, dans le sens où on ne considère pas les "convers" comme des domestiques (si tant est que de tels abus ont pu exister dans certains monastères). L'appellation elle même de "convers" a tendance à disparaître, mais cela n'empêche pas la réalité concrète de deux vocations assez différentes chez les Bénédictin(e)s. Un moine me disait récemment qu'ils avaient réfléchi à supprimmer ces catégories lors du Concile mais qu'en réalité, c'était une mauvaise chose d'essayer de trop changer cela. Il y a réellement des hommes (ou femmes) qui ont une vocation monastique différente de celle des moines dits "de choeur", et il serait ridicule de ne pas les acceuillir en tant que moines sous prétexte de mettre tout le monde au même "statut". En tout cas c'est comme cela dans beaucoup de monastères de la congrégation de Solesmes ou ceux qui en sont proches : Solesmes (évidemment), Saint Wandrille, Falvigny, Argentan, Triors, Fontgombault, Randol, Jouques, etc... j'en passe.

En réalité, on voit bien que tout cela a évolué un petit peu mais sans rupture aucune, dans une herméneutique de la continuité. En particulier pour la question de la virginité qui n'a toujours concerné que les profès solennelles chez les bénédictines. Il n'ya pas lieu d'en parler au passé ; j'ai assisté à cette belle cérémonie pour ma propre soeur il y a un peu plus de 10 ans, et je peux vous assurer que cela continue à se faire jusqu'à aujourd'hui....

Au sujet du noviciat, je pense que cela dépend des monastères et de leur taille (et de celle du noviciat). Il y a toujours eu à Solesmes un maître des novices distinct du Père abbé qui s'occuppe des novices "de choeur". Le Père abbé a traditionnellement été toujours très impliqué dans la formation monastique depuis dom Guéranger (il faut lire le "règlement du noviciat" de dom Guéranger). il a été par exemple zélateur du noviciat mais rarement maître des novices. Pour les convers, il y a toujours un père maître des convers.
Dernière modification par François-Xavier le ven. 02 févr. 2007, 16:12, modifié 1 fois.

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Message non lu par monachorum » ven. 02 févr. 2007, 16:10

A part que la séparation se fait trop souvent à mon gout au fait que vous soyez détenteur du Bac (puisque moine de choeur necessite de faire des études de philo et de théologie afin de devenir prêtre), alors qu'un postulant qui n'a pas le bac peut très bien être capable de faire ces études.
Et la je parle du cas d'un ami qui n'a pas été accepté parmis les moines de choeur alors qu'il n'avait pas le bac et qui pourtant avait une très bonne culture. Il a quitté le monastère, est ensuite allé ailleurs et visiblement le Père Abbé de l'autre Abbaye ne s'est pas attaché à ses principes puisqu'il lui a permis de faire ces études quand même et est maintenant prêtre.

Je n'ai toujous pas compris cela mais j'imagine que le "premier Père Abbé" avait ses raisons.

En Christ,

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(Flavigny n'est pas membre de la congrégation de Solesmes :) )

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Message non lu par François-Xavier » ven. 02 févr. 2007, 16:27

Monachorum a écrit :Flavigny n'est pas membre de la congrégation de Solesmes
Je sais bien, j'ai précisé "ou ceux qui en sont proches".
En tout cas c'est comme cela dans beaucoup de monastères de la congrégation de Solesmes ou ceux qui en sont proches : Solesmes (évidemment), Saint Wandrille, Falvigny, Argentan, Triors, Fontgombault, Randol, Jouques, etc... j'en passe.
Jouques et Argentan non plus ne sont pas solesmiens. Ils fonctionnent comme cela tout de même. Le Barroux aussi je pense.

Sur ces questions, effectivement, chaque monastère a sa façon de précéder. Il est évident qu'en fonction de son caractère propre et de celui de la communauté, on sera admis ou non comme moine de choeur. On a une vocation monastique dans un monastère spécifique, il y a une très grande signification au voeu de stabilité. Etre bénédictin, c'est être attaché à une communauté et un abbé, et depuis toujours il y a eu une grande autonomie de chaque monastère, y compris au sein d'une même congrégation. Je suis content que votre ami ait trouvé un monastère plus adapté à sa vocation de moine-prêtre. Ce n'est pas une question de compétence ou de prérequis, c'est une question de calage entre la personne et la communauté....

Au sujet de la prêtrise, je discutais avec un autre moine qui expliquait que justement, en réalité, la vocation monastique est beaucoup plus proche de la vocation de chaque baptisé que la vocation à la prêtrise. C'est par goût du service liturgique que les Bénéndictins sont prêtres. On n'est même pas sûrs que Saint Benoît lui même l'était... C'est pour dire !

Je suis d'accord avec vous : le critère du bac ne peut pas être le seul. Il est vrai cependant que dans certains monastères, ne pas avoir de prédispositions intellectuelles peut être assez handicapant. A Solesmes par exemple où les lectures sont en latin, le fait de ne pas être capable de comprendre le latin peut être handicapant à terme. surtout si en tant que moine de choeur, vous êtes astrient à l'office de nuit, qui peut durer jusqu'à deux heures sans un mot de français... Même les lectrues sont chantées en latin.

Je connais une moniale qui quand elle était jeune avait un slogan : "le latin c'est crétin". Quand on voit qu'aujourd'hui elle prie 6 heures par jour intégralement en latin en tant que "moniale de choeur", ça laisse rêveur.... Et pourtant elle a eu son bac de justesse, et elle est rentrée juste après au monastère....
Tout est possible !

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