Raistlin a écrit :françois67 a écrit :Donc c'est confirmé: pour leurs banquets, les mithraïens utilisaient en effet du pain et du vin...
Allons François, un peu de sérieux. Je cite
votre propre citation :
Pour la reconstitution des rituels mithraïques, outre l'iconographie retrouvée dans les mithræa, on peut également s'appuyer sur les textes des Pères de l'Église qui critiquent le culte de Mithra .
A votre avis, ils écrivent quand les Pères de l’Église, avant ou après les débuts du Christianisme ? Et si les Pères critiquent ces rites, n'est-ce pas parce qu'ils singent les rites chrétiens ?
Je répète donc ce que j’ai déjà dit : quelles sources avons-nous de rites mithraïques assurément
antérieurs au Christianisme ?
Cordialement,
Bonjour,
pourquoi le mithraïsme aurait-il tellement copié sur le christianisme?
Mais enfin bon, le pain et le vin sont des symboles très juifs.
Remarque tout de même: lorsque le taureau est occis,
il en sort du blé, du vin et de la semence.
J'ai trouvé un texte apologétique. C'est assez bien fait, même s'il est omis de parler de l'initiation par l'immersion et que la partie sur la cène est évasive et ignore les découvertes archéologiques et le témoignage de Justin le martyr.
Tout d'abord, l'introduction et la présentation du mithraïsme.
LE MITHRAÏSME A-T-IL INFLUENCE LE NOUVEAU TESTAMENT ?
LE MITHRAÏSME A-T-IL INFLUENCE LE NOUVEAU TESTAMENT ?
par Andronicus Khandjani
Il n’est pas rare de tomber sur un livre traitant sur la civilisation iranienne ou une certaine période des antiquités romaine dans lesquels, il est question d’une certaine influence du mithraïsme sur la foi chrétienne. On parle assez souvent d’analogies éloquentes pour ne part dire troublantes entre le christianisme et le mithraïsme pour conclure à l’influence de cette secte supposé d’origine mazdéenne sur la foi chrétienne. On commence par l’allusion bien connue à Noël, dont la date pour évoquer des épisodes entiers de la narration évangélique et même des reprises mithriaques dans le corpus paulinien.
Parmi les similitudes évoquées il est question de :
1. La naissance virginale : Mithra serait né le 25 décembre d’une vierge
2. Il a été adoré à sa naissance par des bergers
3. Il a été au cours de son ministère terrestre assisté par 12 compagnons
4. Il a instauré une sainte cène incluant du pain et du vin
5. Il s’est sacrifié en tant que grand taureau solaire pour le salut de l’humanité
6. Il a ressuscité le troisième jour
7. Sa résurrection était célébrée chaque année à une date proche de la pâque
8. Il est présenté comme le bon berger, l’agneau parfait et le lion invincible
9. Le culte mithriaque était célébré les dimanches
Des analogies citées plus haut, on a souvent conclu que le christianisme avait beaucoup emprunté au mithraïsme. A partir de la fin du dix-neuvième suite à la publication des « investigations historiques » de Cumont, le premier « mithraïsant », l’influence du mithraïsme est devenue une évidence. Nous allons, à travers cette étude, qui va interroger les données historiques et philosophiques, démontrer que nous avons à faire à un mythe scientiste développé autour de ce personnage de la mythologie indo-européenne, en d’autres termes, d’un mythe sur le mythe.
Il s’agira au cours de cette étude d’interroger l’histoire sur :
-Les origines du mithraïsme
-Ses analogies avec le christianisme
1. Les origines du mithraïsme
Il s’agit sans doute d’une des questions les plus difficiles dans la mesure où les témoignages que nous possédons du passé excluent l’idée d’une origine simple du mithraïsme. Par contre on peut il serait plus commode de commencer par les péripéties historiques de ce dieu du panthéon aryen.
Pour autant que l’histoire nous renseigne, Mithra a été sans doute un des vieux dieux de la mythologie indo-iranienne. Associé à la lumière et partant au soleil, il a été adoré par les tribus aryennes qui allaient s’emparer du plateau iranien et du sous-continent indien. Il fait toujours partie du panthéon indien même si Indra lui aura ravi, entre-temps, la dignité de divinité solaire.
C’est par le biais de sa version iranienne que Mithra sera connu des Grecs et partant du monde méditerranéen. Là aussi le dieu aura connu des hauts et des bas. Il est d’abord adoré comme tous les autres vieux dieux aryens. La réforme de Zoroastre qui correspond à l’arrivée des exilés de l’Israël du Nord, tentera d’imposer le monothéisme absolu autour d’Ormuzd ou Ahura-Mazda dans lequel les autres divinités ne trouveront plus de place. Le mazdéisme, dans sa forme officielle, s’accommodera finalement des vieux dieux du mazdéisme en les reléguant au rang d’anges. Sans doute trop populaire, il devient rapidement un élément important du culte zoroastrien : il sera l’intermédiaire entre Ahura-Mazda et Ahriman, puis celui qui conduit les âmes après leur mort. Il ne faudra donc ce haut personnage céleste de qui dépend le futur de l’âme. Par la force des choses, Mitra rétrogradé au rang d’ange, retrouve peu à peu ses prérogatives divines, comme le témoigne les nombreux noms théophores où Mithra apparaît, dans la forme Mithridate, le Mehrdad du farsi moderne. Il s’agit, en l’occurrence, de hauts fonctionnaires de la cour ou de l’administration impériale, ce qui nous suggère que la divinité était encore très vénérée ou adorée dans des classes influentes de la société iranienne. On a même suggéré que les Mages étaient mithraïstes. Il ne s’agit que d’une supposition.
Sans doute éclipsé à l’époque séleucide, le culte de Mithra reviendra en forces à l’époque parthe où il fait partie de la triade suprême aux côtés d’Ahura-Mazda et d’Anahita (l’Athéna des Iraniens). On peut encore visiter en petite Arménie, sur un site magnifique les vestiges d’un temple dédié à cette triade désormais irano-indienne.
2. La pénétration du mithraïsme dans le bassin méditerranéen et en Europe
En parlant de mithraïsme, il faut entendre le terme dans le sens le plus large dans la mesure où le culte de Mithra en Iran ne semble pas avoir constitué une religion, mais plutôt une réminiscence du proto-mazdéisme dans le mazdéisme dans un zoroastrisme édulcoré. En Mésopotamie, alors sous domination iranienne, le culte de Mithra se pénètre « de croyances chaldéennes et Mithra est assimilé au dieu du soleil (Chamach). Ce phénomène de syncrétisme se retrouve en Asie Mineure en Phrygie, notamment, la liaison s’opère entre le dieu «invincible» et les grandes divinités indigènes, Cybèle et Attis, association qui persista à Rome où le culte de Mithra se place sous la protection de la dévotion à la grande Mère. »
Les Parthes, l’une des dernières tribus aryenne à arriver dans le plateau iranien, étant plutôt adorateurs de Mithra, le culte se répandra en Asie Mineur, sans doute grâce aux Mithridate du Pont qui s’affranchissent bientôt de la tutelle Arsacide. Doit-on chercher dans cette dernière période de l’indépendance pontique, les origines du mithraïsme, en tant que religion ? On peut en douter. Il faut toutefois retenir que la fin de la dynastie royale pontique, peut être considérée comme le début d’un nouveau processus de syncrétisme du culte de Mithra. Le culte signalé par Plutarque en Cilicie est sans doute très différent de celui pratiqué deux siècles plus tard dans les régions occidentales de l’empire romain.
C’est aux alentours du deuxième siècle que le mithraïsme romain fait son apparition. On a voulu chercher dans la conquête par Trajan de l’Iran occidentale et l’explosion de la population mithriaste, une relation de cause à effet. Cela est probable, mais il faut aussitôt constater que le culte qui va se développer n’est plus « iranien » proprement mais qu’il porte la marque de nombreux syncrétismes. Ceci pour dire que le mithraïsme participe au phénomène hellénistique du deuxième siècle de notre ère comme d’ailleurs d’autres religions de mystères.
Le mithraïsme dans la version connu, « grâce à des indiscrétions », pour retenir l’expression de Franz Cumont prend la forme d’une société ésotérique qui présente certaines similitudes avec la gnose chrétienne laquelle donnera, à son tour, naissance au manichéisme. La confrérie aurait été divisée en sept grades : les soldats, les lions, les corbeaux, les griffons, les perses, les soleils et les pères. Il fallait, semble-t-il, gravir les échelons par diverses étapes initiatiques. Cela n’est pas sans rappeler le phénomène maçonnique. Y a-t-il un lien « génétique » entre ces deux mouvements ? Les similitudes rapportées peuvent suggérer des liens. Il faut toutefois signaler que les ésotérismes ont finalement tendance à se ressembler.
Il est quelques fois question d’hymnes « mithriaques » en langue barbare, c’est-à-dire en avestique ou en parthe. On peut penser à la rigueur à des hymnes d’origine avestiques que les officiants ne comprenaient pas. Il semble toutefois exclu que les mithriaques aient possédé un canon comme la religion judéo-chrétienne.
3. Les relations entre le mithraïsme romain et l’Iran
Le culte mithriaque indo-iranien s’arrête sans doute sur les bords de l’Euphrate au sud et ne dépasse pas le Pont. Il souffre sans doute déjà dans ces contrées de phénomènes syncrétiques qui tendent à en faire une autre religion. Les évidences archéologies et l’étude de la religion iranienne exclut tout lien direct avec l’Iran. Il se peut que des religions locales aient assimilés leurs divinités à celui de leurs dirigeants aryens et que l’une de ses assimilations aient été à l’origine de la religion romaine. Y a-t-il eu en Iran un mithraïsme ? Rien ne permet dans les rites et les enseignements de remonter dans les antiquités iraniennes. L’idée d’une origine indo-iranienne du mithraïsme romain, avancée par le belge Franz Cumont, est tout simplement infondée. Il a été question de l’usage du persan ou d’une langue iranienne dans les cultes mithriaques, mais combien d’adorateurs de Mithra connaissaient les langues iraniennes pour pouvoir juger de l’«iranité » du « parler » qu’ils entendaient ?
Au niveau de la philosophie pratique, on pourrait au compte de l’empreinte iranienne inscrire l’idée de la loyauté en amitié et en camaraderie comme la pureté de l’action. Ces notions sont exprimées en farsi moderne par des lutigari, javanmardi, kardar nik dans les cercles de lutteurs et des sportifs traditionnels. On peut penser, à la rigueur, que cette philosophie sportive soit à la base des développements religieux et syncrétistes suivants. Il faut toutefois retenir qu’il s’agit de sportifs et des spécialistes d’arts martiaux et non de mages ou de prêtres. On serait passé de ces cercles d’arts où se pratiquaient les arts martiaux à un l’habillement religieux pour renforcer la cohésion des groupes. L’habillement religieux n’était peut-être que pour les nouveaux convertis, cela expliquerait la facilité avec laquelle les emprunts s’opéraient. Finalement tout ce qui pouvait renforcer le lien était bon. C’est d’ailleurs en ces termes qu’un mithraïsant iranien m’a caractérisé le mithraïsme. « Le Mehr [ii]», m’a-t-il dit, « c’est le lien, la force qui lie entre eux les éléments constitutifs de l’univers, les êtres. » Cette définition est sans doute exagérée mais elle est susceptible de nous mettre sur une nouvelle piste de travail. Il y aurait donc à la base une philosophie plutôt qu’un culte et une religion.
Maintenant la partie où il répond aux accusations de similarités et la conclusion.
Il accuse beaucoup Franz Cumont d'avoir tout fait pour faire paraître des similarités innexistantes:
4. Les similarités
C’est sur le terrain empirique que nous entendons porter le débat :
1. La naissance virginale dans une caverne un certain 25 décembre : la narration lucanienne se serait servi du vieux mythe mithriaque pour raconter la naissance de Jésus.
Réponse : En dehors de la date approximative où le yalda est célébré, selon le mythe païen, Mithra serait né, dans des temps primordiaux, d’une pierre (la Petra generatrix) sous un arbre sacré et près d’une source primordiale. Selon une autre version, il serait né de l’œuf primordial, ce qui trahit, à tout le moins une influence des cercles orphiques (figure 1). Il n’est pas donc pas question d’une naissance virginale quelconque. Pour en revenir à la nuit de la yalda, notons d’abord l’origine sémitique du terme. Ce qui ouvre à la recherche plusieurs à plusieurs hypothèses de travail dont l’une n’exclurait pas une influence chrétienne.
2. Les bergers auraient été adoré Mithra à sa naissance, scène qu’aurait reprise la narration lucanienne.
Réponse : La scène mithriaque décrit la naissance de la divinité coiffée d’un bonnet phrygien. Il aurait assisté par des bergers lesquelles lui offrent les prémices de leurs récoltes. La scène étant situé avant l’apparition des hommes, comme le signale, un apologiste américain, on voit mal ce que viennent faire ces hommes. Doit-on y voir l’indice de deux états de la tradition mithriaque ? L’idée d’une influence de la tradition lucanienne expliquerait cet anachronisme.
3. Il aurait assisté, au cours de sa vie terrestre, de douze compagnons ou disciples.
Cette affirmation n’est confirmée par aucune source historique. Au niveau de l’empire romain, nous n’avons aucun témoignage et en se rapprochant de la source indo-iranienne, on constate ce même vide.
4. Il aurait instauré une sainte scène dont se serait inspirée la piété chrétienne.
Réponse : cette assertion, répété assez souvent, découle d’une réinterprétation par Cumont des la liturgie mithriaque à la lumière de la terminologie chrétienne. Il s’agit de suppositions émises par ce dernier, sans doute sous l’influence de l’immolation du taureau mythique par Mithra ou plus probablement par ce qu’il aurait d’une cérémonie impliquant l’usage d’un breuvage appelé haoma. Les apprentis historiens n’ont fait que répéter ici les fruits de l’imagination de Cumont, qui par association d’idée, a élaboré une théorie. La Sainte Cène chrétienne dérive directement du rituel pascal juif. A la rigueur, on peut trouver des éléments relatifs à cène pascal dans le livre de la Genèse où Melchisedek offre un repas sacré à Abraham incluant le pain et le vin[iii].
Rien n’interdit toutefois que certains milieux mithriaques se soient servis des symboles chrétiens à une certaine période de son évolution.
5. Il se serait sacrifié en tant que taureau primordial pour la paix de l’humanité.
Réponse : C’est Mithra qui tue, qui immole le taureau. Il ne fait pas le sacrifice de sa personne. Ici encore, on est victime de l’imagination du Cumont qui réinterprète les éléments très fragmentaires auxquels il avait accès à la lumière de la théologie chrétienne
6. Il serait ressuscité le troisième jour.
7. Sa résurrection était célébrée chaque année à une date proche de la pâque
Réponse : Là encore, il semble qu’on soit victime de l’imagination malade de certains « chercheurs » qui se basent sur une affirmation de Tertullien sur scène de résurrection du mithraïsme romain. Les allusions de ce dernier sont floues. Ils peuvent lui avoir été suggérés par une image de Mithra naissant de la « Petra generatrix ». L’autre option, nous renverrais à l’idée d’une influence de la narration évangélique dans le développement du mythe mithriaque. Sa résurrection était célébrée chaque année à une date proche de la pâque. Cela semble d’ailleurs être limité à certains milieux, puisque nous n’avons, en dehors de la patristique, aucun indice là-dessus.
8. Il était présenté comme le bon berger, l’agneau parfait, le lion invincible.
Réponse : Les deux premières affirmations sont sans base historique, à moins que ceux qui en parlent aient effectué un voyage dans le temps. Dans ce cas, nous n’avons pas à analyser ici les rêveries de quelques gourous qui se présentent avec leurs « révélations ésotériques ». On peut être d’accord, par contre, sur la troisième selon laquelle le lion était utilisé comme un emblème de Mithra, ce d’autant plus qu’il a été un dieu de guerre. Cela qui explique sans doute le fait de la propagation du mithraïsme dans les légions romaines, même si la religion s’est quelque peu spiritualisée par la suite.
9. Le culte mithriaque était célébré les dimanches.
Cela est vrai du mithraïsme dans sa forme finale. Etant dans l’impossibilité de faire remonter tout cela au contexte persan, nous devons voir dans cette célébration dominicale, un indice de plus de l’influence du christianisme sur les différentes expressions du paganisme. Les chrétiens se réunissaient le premier jour de la semaine, qui commençait le soir du samedi. Dans Actes 20.7, il semble que les réunions se faisaient après le sabbat. L’heure de la réunion a été déplacé progressivement vers le matin, probablement en souvenir de la résurrection du Seigneur. Ce développement doit être intervenu vers la fin du premier siècle. Toujours est-il que l’antériorité des références chrétiennes est indubitable.
Conclusion
A la lumière des recherches historiques, il s’est avéré, notamment, à partir des années 70 que les uns et les autres avaient été victimes de l’imagination fertile de Franz Cumont. Du coup, la recherche s’est orientée vers une étude plus sérieuse et moins passionnelle, que celles qui caractérise les écrits de Cumont et de ses disciples. L’idée de Renan selon laquelle le mithraïsme aurait été le principal rival du christianisme apparaît désormais injustifiée. Aujourd’hui, aucun historien digne de ce nom n’évoquera une origine païenne du christianisme. Comment aurait-il été en effet possible pour les premiers évangélistes chrétiens dont l’apôtre Paul, de concilier la rupture avec le paganisme avec des emprunts aussi flagrants ? Le christianisme, et c’est sans doute ce qui le fait détester aujourd’hui, n’est pas seulement monothéiste mais prétend détenir dans ses Ecritures le monopole de la vérité. Pour le chrétien, Dieu est un et une seule voie conduit à Lui. L’affirmation de Christ « Je suis le chemin, la vérité et la vie » renferme une exclusive que l’homme enclin au polythéisme a de la peine à supporter. Comment dès lors auraient-ils fait sérieux en réutilisant les mythes païens. Ceux qui comme Cumont avancent de telles affirmations dépassent largement les bornes de la vraisemblance, du moins quand il s’agit de la foi néotestamentaire. La mauvaise foi de ces « chercheurs » est d’autant plus indéniable que tout ce que nous possédons sur le mithraïsme est postérieur au Nouveau Testament. Pour les indices archéologiques important, il y a deux siècles d’écarts.
L’accueil favorable réservé aux « recherches » de Cumont tient avant tout au fait qu’aux prises avec une église, la communauté scientifique ou plutôt scientiste, a fait exception dans les règles d’investigations quand il s’agissait de discréditer le Message chrétien. On constate encore un a priori antichrétien quand il s’agit de commenter toute production littéraire supposé affermir les incroyants dans leur rejet du christianisme.
Il faut noter que malheureusement, il est difficile pour de nombreux auteurs de faire preuve d’impartialité scientifique et partant d’honnêteté quand il s’agit d’un point touchant à la foi judéo-chrétienne, un des critiques Strauss l’avoue clairement : « On rencontre souvent », dit-il, « dans les écrits des théologiens libres-penseurs, l'assurance que leurs recherches reposent sur un intérêt purement historique. Respect à la parole de ces Messieurs ! Mais pour moi, j'envisage ce qu'ils affirment comme quelque chose d'impossible ; et si même le fait était vrai, je ne saurais le considérer comme digne d'éloge. Celui qui écrit sur les monarques de Ninive ou sur les Pharaons égyptiens, peut bien obéir au pur intérêt historique. Mais le christianisme est une force si vivante, et la question de savoir quelles ont été ses origines renferme en elle des conséquences si décisives pour le présent le plus immédiat, qu'il faudrait regarder comme frappé de stupidité l'investigateur qui n'apporterait à l'étude de cette question qu'un intérêt historique...Non, ces savants-là devront reconnaître avec moi que notre but n'est pas de reconstruire une histoire passée, mais bien de travailler à délivrer pour l'avenir l'esprit, humain du joug spirituel qui l'a opprimé jusqu'ici. »[iv]Telles sont les enjeux du débats et les objectifs poursuivis par certains milieux se réclamant de la science mais contournant ses règles quand la question Jésus se pose. Ce cri « crucifie-le, crucifie-le coûte que coûte» retentit dans les recherches scientistes qui expriment la nature obstinée de l’homme déchu se complaisant dans sa déchéance. Mais pour ceux qui cherchent à connaître, cette Parole divine reste toujours d’actualité « Vous connaîtrez la vérité et la vérité fera de vous des hommes libres ».[v]
Cf. Esdras 1.8 et 4.7
[ii] Mithra en farsi moderne, mehr veut dire amitié et partant amour
[iii] Genèse 14. 18
[iv] STRAUSS, Vie de Jésus pour le people allemand (p. XIII et XIV)
[v] Jean 8.32
cf. http://www.bereshith.org/article-15983083.html
Bien à vous.