Écrivains catholiques du XXe siècle

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Vincent
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Re: Fil des écrivains catholiques du XXième siècle

Message non lu par Vincent » sam. 27 oct. 2012, 22:26

Il est possible de visionner l'intégralité du film ici:

JOURNAL D'UN CURÉ DE CAMPAGNE
« Nous serons pauvres et nous souffrirons la misère aussi longtemps qu’il le faut, comme une ville assiégée qui n’entend pas capituler, mais nous montrerons que nous sommes quelque chose. »
Vincent Van Gogh.

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françois67
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Re: Fil des écrivains catholiques du XXième siècle

Message non lu par françois67 » sam. 27 oct. 2012, 23:53

Vincent a écrit :Il est possible de visionner l'intégralité du film ici:

JOURNAL D'UN CURÉ DE CAMPAGNE
Merci beaucoup, ce film m'a depuis un certain temps intéressé mais il ne passe jamais à la télévision...
Bien à vous.
Avertissement: j'ai sur ce forum peut-être exprimé des avis contraires à la position de l'Église, et /ou de sa sainte Tradition, et/ou à l'avis qui se doit d'être celui d'un vrai chrétien catholique: ne me prenez donc en RÉFÉRENCE POUR RIEN. Ne soyez pas victimes de scandale. Que mon exemple soit rejeté et en aucun cas suivi. Si vous trouvez un endroit où une de mes interventions serait au moins douteuse, si ce n'est pire, faites-en moi part, notamment par mp. Je m'excuse profondément.

Isabelle47
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Re: Fil des écrivains catholiques du XXième siècle

Message non lu par Isabelle47 » dim. 28 oct. 2012, 12:02

Bonjour, c'est vraiment une excellente idée de commencer ce fil sur les écrivains catholiques par Bernanos.
Cet auteur a une vision intense et tragique de la chute et de la rédemption, du péché et du pardon.
Sous le soleil de Satan, qui a été son premier ouvrage publié grâce (ou avec l'aide de Maritain) est une oeuvre flamboyante.
Maurice Pialat en a tiré un film d'une grande force, avec Depardieu dans le rôle de l'abbé Donissan.
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

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Re: Fil des écrivains catholiques du XXième siècle

Message non lu par etienne lorant » lun. 29 oct. 2012, 14:38

"Le Ciel et la Terre", de Carlo Coccioli
Extrait de la page couverture de l’édition Plon 1966

Ardito Piccardi, jeune prêtre, emploie toute sa force à lutter contre le Malin qu'il découvre partout et surtout en lui-même. Le Malin est habile à leurrer les âmes généreuses par l'attrait même de la pénitence, des macérations, de l'apostolat intellectuel et à les induire en tentation par l'orgueil. Don Ardito est curé d'une petite paroisse de montagne. Ses sermons poignants, sa sévérité lors des confessions, le font haïr de tous les nantis, alors que les pauvres bûcherons de la montagne sentent qu'il y a en ce jeune prêtre une flamme étrange. Assez vite, il est considéré par eux comme un saint, bien qu'il ait horreur de cette sorte de culte dont il est l'objet. Cependant il lui est donné un jour de guérir miraculeusement un enfant, mais il doit payer en quelque sorte une effroyable rançon. Un jeune homme, qui s'est confié à lui, se tue, acculé au suicide par la sévérité de Don Ardito à son égard. Il aurait dû sauver cet homme du désespoir.
D'autres expériences, d'autres échecs finiront par mener le jeune prêtre vers la lumière, cette lumière chrétienne qui est amour et dont le fanatisme est la négation.

Lorsqu'il écrivit ce roman, salué par toute la critique comme un chef-d'œuvre, Carlo Coccioli n'avait que trente et un ans. Depuis, son ouvre s'est enrichie de pages puisées à des sources d'inspiration bien différente.
Il reste que nombre de lecteurs conserveront une place privilégiée à ce livre incomparable.

(Je me souviens que j'avais eu difficile d'entrer dans ce livre, tant le personnage principal (le prêtre) semblait encore plus difficile à cerner que l'Abbé Donissan dans "Sous le soleil de Satan"...
[+] Texte masqué
http://www.carlococcioli.com/fr/do.php? ... id_opera=5
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Fil des écrivains catholiques du XXième siècle

Message non lu par etienne lorant » lun. 29 oct. 2012, 19:08

Bernanos a voulu s'engager du côté franquiste durant la guerre d'Espagne, tandis que Simone Weil, pas encore convertie, s'engageait du côté des républicains... Mais tous deux renoncèrent en découvrant les horreurs de la guerre civile. Bernanos écrivit "Les grands cimetières sous la lune", un livre pamphlet, qui lui valut de recevoir la lettre qui suit, car Simone Weil y avait reconnu sa propre expérience.

Monsieur,
Quelque ridicule qu'il y ait à écrire à un écrivain, qui est toujours, par la nature de son métier, inondé de lettres, je ne puis m'empêcher de le faire après avoir lu "Les Grands Cimetières sous la lune". Non que ce soit la première fois qu'un livre de vous me touche, le "Journal d'un curé de campagne" est à mes yeux le plus beau, du moins de ceux que j'ai lus, et véritablement un grand livre. Mais si j'ai pu aimer d'autres de vos livres, je n'avais aucune raison de vous importuner en vous l'écrivant. Pour le dernier, c'est autre chose ; j'ai eu une expérience qui répond à la vôtre, quoique bien plus brève, moins profonde, située ailleurs et éprouvée, en apparence - en apparence seulement -, dans un tout autre esprit.

Je ne suis pas catholique, bien que, - ce que je vais dire doit sans doute sembler présomptueux à tout catholique, de la part d'un non-catholique, mais je ne puis m'exprimer autrement - bien que rien de catholique, rien de chrétien ne m'ait jamais paru étranger. Je me suis dit parfois que si seulement on affichait aux portes des églises que l'entrée est interdite à quiconque jouit d'un revenu supérieur à telle ou telle somme, peu élevée, je me convertirais aussitôt. Depuis l'enfance, mes sympathies se sont tournées vers les groupements qui se réclamaient des couches méprisées de la hiérarchie sociale, jusqu'à ce que j'aie pris conscience que ces groupements sont de nature à décourager toutes les sympathies. Le dernier qui m'ait inspiré quelque confiance, c'était la CNT espagnole. J'avais un peu voyagé en Espagne - assez peu - avant la guerre civile, mais assez pour ressentir l'amour qu'il est difficile de ne pas éprouver envers ce peuple ; j'avais vu dans le mouvement anarchiste l'expression naturelle de ses grandeurs et de ses tares, de ses aspirations les plus et les moins légitimes. La CNT, la FAI étaient un mélange étonnant, où on admettait n'importe qui, et où, par suite, se coudoyaient l'immoralité, le cynisme, le fanatisme, la cruauté, mais aussi l'amour, l'esprit de fraternité, et surtout la revendication de l'honneur si belle chez les hommes humiliés ; il me semblait que ceux qui venaient là animés par un idéal l'emportaient sur ceux que poussait le goût de la violence et du désordre. En juillet 1936, j'étais à Paris. Je n'aime pas la guerre ; mais ce qui m'a toujours fait le plus horreur dans la guerre, c'est la situation de ceux qui se trouvent à l'arrière. Quand j'ai compris que, malgré mes efforts, je ne pouvais m'empêcher de participer moralement à cette guerre, c'est à dire de souhaiter tous les jours, toutes les heures, la victoire des uns, la défaite des autres, je me suis dit que Paris était pour moi l'arrière, et j'ai pris le train pour Barcelone dans l'intention de m'engager. C'était au début d'août 1936.

Un accident m'a fait abréger par force mon séjour en Espagne. J'ai été quelques jours à Barcelone ; puis en pleine campagne aragonaise, au bord de l'Ebre, à une quinzaine de kilomètres de Saragosse, à l'endroit même où récemment les troupes de Yagüe ont passé l'Ebre ; puis dans le palace de Sitgès transformé en hôpital ; puis de nouveau à Barcelone ; en tout à peu près deux mois. J'ai quitté l'Espagne malgré moi et avec l'intention d'y retourner : par la suite, c'est volontairement que je n'en ai rien fait. Je ne sentais plus aucune nécessité intérieure de participer à une guerre qui n'était plus, comme elle m'avait paru être au début, une guerre de paysans affamés contre les propriétaires terriens et un clergé complice des propriétaires, mais une guerre entre la Russie, l'Allemagne et l'Italie.

J'ai reconnu cette odeur de guerre civile, de sang et de terreur que dégage votre livre ; je l'avais respirée. Je n'ai rien vu ni entendu, je dois le dire, qui atteigne tout à fait l'ignominie de certaines des histoires que vous racontez, ces meurtres de vieux paysans, ces "ballilas" faisant courir des vieillards à coups de matraques. Ce que j'ai entendu suffisait pourtant. J'ai failli assister à l'exécution d'un prêtre ; pendant les minutes d'attente, je me demandais si j'allais regarder simplement, ou me faire fusiller moi-même en essayant d'intervenir ; je ne sais pas encore ce que j'aurais fait si un hasard heureux n'avait empêché l'exécution.

Combien d'histoires se pressent sous ma plume... Mais ce serait trop long ; à quoi bon? Une seule suffira. J'étais à Sitgès quand sont revenus, vainqueurs, les miliciens de l'expédition de Majorque. Ils avaient été décimés. Sur quarante jeunes garçons partis de Sitgès, neuf étaient morts. On ne le sut qu'au retour des trentes et un autres. La nuit même qui suivit, on fit neuf expéditions punitives, on tua neuf fascistes ou soi-disant tels, dans cette petite ville où, en juillet, il ne s'était rien passé. Parmi ces neuf, un boulanger d'une trentaine d'années, dont le crime était, m'a-t-on dit, d'avoir appartenu à la milice des "somaten" ; son vieux père, dont il était le seul enfant et le seul soutien, devint fou. Une autre encore : en Aragon, un petit groupe international de vingt-deux miliciens de tous pays prit, après un léger engagement, un jeune garçon de quinze ans, qui combattait comme phalangiste. Aussitôt pris, tout tremblant d'avoir vu tuer ses camarades à ses côtés, il dit qu'on l'avait enrôlé de force. On le fouilla, on trouva sur lui une médaille de la Vierge et une carte de phalangiste ; on l'envoya à Durruti, chef de la colonne, qui, après lui avoir exposé pendant une heure les beautés de l'idéal anarchiste, lui donna le choix entre mourir et s'enrôler immédiatement dans les rangs de ceux qui l'avaient fait prisonnier, contre ses camarades de la veille. Durruti donna à l'enfant vingt-quatre heures de réflexion ; au bout de vingt-quatre heures, l'enfant dit non et fut fusillé. Durruti était pourtant à certains égards un homme admirable. La mort de ce petit héros n'a jamais cessé de me peser sur la conscience, bien que je ne l'aie apprise qu'après coup. Ceci encore : dans un village que rouges et blancs avaient pris, perdu, repris, reperdu je ne sais combien de fois, les miliciens rouges, l'ayant repris définitivement, trouvèrent dans les caves une poignée d'êtres hagards, terrifiés et affamés, parmi lesquels trois ou quatre jeunes hommes. Ils raisonnèrent ainsi : si ces jeunes hommes, au lieu d'aller avec nous la dernière fois que nous nous sommes retirés, sont restés et ont attendu les fascistes, c'est qu'ils sont fascistes. Ils les fusillèrent donc immédiatement, puis donnèrent à manger aux autres et se crurent très humains. Une dernière histoire, celle-ci de l'arrière : deux anarchistes me racontèrent une fois comment, avec des camarades, ils avaient pris deux prêtres ; on tua l'un sur place, en présence de l'autre, d'un coup de revolver, puis, on dit à l'autre qu'il pouvait s'en aller. Quand il fut à vingt pas, on l'abattit. Celui qui me racontait l'histoire était très étonné de ne pas me voir rire.

A Barcelone, on tuait en moyenne, sous forme d'expéditions punitives, une cinquantaine d'hommes par nuit. C'était proportionnellement beaucoup moins qu'à Majorque, puisque Barcelone est une ville de près d'un million d'habitants ; d'ailleurs il s'y était déroulé pendant trois jours une bataille de rues meurtrière. Mais les chiffres ne sont peut-être pas l'essentiel en pareille matière. L'essentiel, c'est l'attitude à l'égard du meurtre. Je n'ai jamais vu, ni parmi les Espagnols, ni même parmi les Français venus soit pour se battre, soit pour se promener - ces derniers le plus souvent des intellectuels ternes et inoffensifs - je n'ai jamais vu personne exprimer même dans l'intimité de la répulsion, du dégoût ou seulement de la désapprobation à l'égard du sang inutilement versé. Vous parlez de la peur. Oui, la peur a eu une part dans ces tueries ; mais là où j'étais, je ne lui ai pas vu la part que vous lui attribuez. Des hommes apparemment courageux - il en est un au moins dont j'ai de mes yeux constaté le courage - au milieu d'un repas plein de camaraderie, racontaient avec un bon sourire fraternel combien ils avaient tué de prêtres ou de "fascistes" - terme très large. J'ai eu le sentiment, pour moi, que lorsque les autorités temporelles et spirituelles ont mis une catégorie d'êtres humains en dehors de ceux dont la vie a un prix, il n'est rien de plus naturel à l'homme que de tuer. Quand on sait qu'il est possible de tuer sans risquer ni châtiment ni blâme, on tue ; ou du moins on entoure de sourires encourageants ceux qui tuent. Si par hasard on éprouve d'abord un peu de dégoût, on le tait et bientôt on l'étouffe de peur de paraître manquer de virilité. Il y a là un entraînement, une ivresse à laquelle il est impossible de résister sans une force d'âme qu'il me faut bien croire exceptionnelle, puisque je ne l'ai rencontrée nulle part. J'ai rencontré en revanche des Français paisibles, que jusque-là je ne méprisais pas, qui n'auraient pas eu l'idée d'aller eux-même tuer, mais qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir. Pour ceux-là je ne pourrai jamais avoir à l'avenir aucune estime.

Une telle atmosphère efface aussitôt le but même de la lutte. Car on ne peut formuler le but qu'en le ramenant au bien public, au bien des hommes - et les hommes sont de nulle valeur. Dans un pays où les pauvres sont, en très grande majorité, des paysans, le mieux-être des paysans doit être un but essentiel pour tout groupement d'extrême-gauche ; et cette guerre fut peut-être avant tout, au début, une guerre pour et contre le partage des terres. Eh bien, ces misérables et magnifiques paysans d'Aragon, restés si fiers sous les humiliations, n'étaient même pas pour les miliciens un objet de curiosité. Sans insolences, sans injures, sans brutalité - du moins je n'ai rien vu de tel, et je sais que vol et viol, dans les colonnes anarchistes, étaient passibles de la peine de mort - un abîme séparait les hommes armés de la population désarmée, un abîme tout à fait semblable à celui qui sépare les pauvres et les riches. Cela se sentait à l'attitude toujours un peu humble, soumise, craintive des uns, à l'aisance, la désinvolture, la condescendance des autres.

On part en volontaire, avec des idées de sacrifice, et on tombe dans une guerre qui ressemble à une guerre de mercenaires, avec beaucoup de cruautés en plus et le sens des égards dus à l'ennemi en moins. Je pourrais prolonger indéfiniment de telles réflexions, mais il faut se limiter. Depuis que j'ai été en Espagne, que j'entends, que je lis toutes sortes de considérations sur l'Espagne, je ne puis citer personne, hors vous seul, qui, à ma connaissance, ait baigné dans l'atmosphère de la guerre espagnole et y ait résisté. Vous êtes royaliste, disciple de Drumont - que m'importe? Vous m'êtes plus proche, sans comparaison, que mes camarades des milices d'Aragon - ces camarades que, pourtant, j'aimais.

Ce que vous dites du nationalisme, de la guerre, de la politique extérieure française après la guerre m'est également allé au coeur. J'avais dix ans lors du traité de Versailles. Jusque-là j'avais été patriote avec toute l'exaltation des enfants en période de guerre. La volonté d'humilier l'ennemi vaincu, qui déborda partout à ce moment (et dans les années qui suivirent) d'une manière si répugnante, me guérit une fois pour toutes de ce patriotisme naïf. Les humiliations infligées par mon pays me sont plus douloureuses que celles qu'il peut subir. Je crains de vous avoir importuné par une lettre aussi longue. Il ne me reste qu'à vous exprimer ma vive admiration.

S. Weil.

Mlle Simone Weil,
3, rue Auguste-Comte, Paris (VIe).
P.s. : C'est machinalement que je vous ai mis mon adresse. Car, d'abord, je pense que vous devez avoir mieux à faire que de répondre aux lettres. Et puis je vais passer un ou deux mois en Italie, où une lettre de vous ne me suivrait peut-être pas sans être arrêtée au passage.


Le post-scriptum en lui-même est très intéressant, car Simone Weil, au cours de ce séjour en Italie ressentit pour la première fois la présence du Seigneur, dans la chapelle d'Assise : "« À Assise seule dans la chapelle Sainte Marie des Anges, quelque chose de plus fort que moi m’a obligée, pour la première fois de ma vie, à me mettre à genoux ». (Entre la position assise et la position debout, l’agenouillement manifeste la reconnaissance de notre péché, le regret d’avoir peiné Celui qui nous aime tant ; il exprime aussi l’adoration lorsque saint Paul dit en Ph 2,10 : « qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre »).

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http://www.paperblog.fr/813789/lettre-d ... anos-1938/
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

Isabelle47
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Re: Fil des écrivains catholiques du XXième siècle

Message non lu par Isabelle47 » mar. 30 oct. 2012, 18:44

J'ai découvert les livres de Michel-Marie Zanotti-Sorkine, prêtre à Marseille, par [i]"Au diable la tiédeur" [/i]suivi de [i]"Petit traité de l'essentiel"[/i] (Robert Laffont).

La quatrième de couverture nous présente l'auteur :
"A Marseille, en plein quartier cosmopolite, le Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine a ressuscité une paroisse promise à la mort, faute de fidèles. La renaissance est spectaculaire: la foule se presse, les conversions et les retours à la foi sont nombreux..."

Et le livre:
"Ce livre, hymne à l'ardeur, s'adressent à ceux qui éprouvent le besoin de repenser leur action à la lumière d'une expérience sacerdotale présentée ici sous forme d'aphorismes percutants".

Mais l'ouvrage s'adresse à nous tous, notamment le "petit traité de l'essentiel" qui suit.
C'est direct, d'une franchise nette voire brutale mais bienfaisante au milieu de nos tendances à la tiédeur et à la déprime.

"Ce qui manque aujourd'hui à l'âme de la vie, c'est le sang qui ne devrait faire qu'un tour quand on touche à l'intégrité du plus faible qui n'en finit plus de l'être, faute de combattants. La mollesse, aujourd'hui déculpabilisée par l'artifice des calculateurs, des indifférents, des protecteurs d'acquis, race perverse et silencieuse, adoratrice de son lopin, dicte la régression"

N'est-ce pas très actuel, très impliqué et donc "très catholique"?
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Re: Fil des écrivains catholiques du XXième siècle

Message non lu par françois67 » mar. 30 oct. 2012, 23:30

Bonjour,
dites-donc, tous ces livres, il faudrait les faire lire aux séminaristes.
Bien à vous.
Avertissement: j'ai sur ce forum peut-être exprimé des avis contraires à la position de l'Église, et /ou de sa sainte Tradition, et/ou à l'avis qui se doit d'être celui d'un vrai chrétien catholique: ne me prenez donc en RÉFÉRENCE POUR RIEN. Ne soyez pas victimes de scandale. Que mon exemple soit rejeté et en aucun cas suivi. Si vous trouvez un endroit où une de mes interventions serait au moins douteuse, si ce n'est pire, faites-en moi part, notamment par mp. Je m'excuse profondément.

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Re: Fil des écrivains catholiques du XXième siècle

Message non lu par etienne lorant » mer. 31 oct. 2012, 15:24

Simone Weil est très intéressante à lire dans la démarche qu'elle fit : d'abord marxiste, puis frappée par le concept de malheur, elle se mit à rechercher la vérité sur l'homme et finit par rencontrer le Christ. Comme elle le dit dans un recueil de pensées: "Le Christ préfère qu'on le nomme la Vérité, parce qu'Il est la Vérité et qu'on ne saurait trop s'éloigner de la vérité sans lui tomber dans les bras".

Mais l'auteur emploie des expressions surprenantes, en sorte qu'à la première lecture, on est assez dérouté ! Par exemple, la société en tant qu'organisation est nommée par elle "le gros animal"... (un mot employé jadis par Platon)... Bref, pour celles et ceux qui désirent découvrir Simone Weil, je conseille cet ouvrage:


Image


La philosophe Simone Weil (1909-1943), qui était soucieuse du sort des êtres humiliés, mettait un point d'honneur à parler de leur cause en connaissance de cause (on a retenu d'elle le fait d'avoir quitté son poste de professeur pour aller travailler à la chaîne, en usine, de 1934 à 1935). Son extrême attention à l'autre et son profond désir de vérité firent de sa vie non seulement une grande aventure humaine, mais aussi un authentique itinéraire spirituel. Comme l'explique l'auteur dans la partie biographique de l'ouvrage: « La portée de cette expérience d'usine fut plus que politique. Car ce que Simone Weil retient de ces jours passés au milieu des machines qui imposent au corps et à l'esprit une cadence inhumaine, c'est [...] l'impression mortelle de ne compter pour rien, d'être broyé par un mécanisme aveugle, sans attention ni égards pour l'humanité de chaque homme. Or, selon elle, ce mécanisme qui réduit volontiers l'homme à l'état de chose [...] est à l'oeuvre partout, bien au-delà du monde de l'usine ». C'est ce qu'elle appelle le malheur.

La suite à découvrir sous ce lien:
[+] Texte masqué
http://www.spiritualite2000.com/page-2188.php
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Fil des écrivains catholiques du XXième siècle

Message non lu par etienne lorant » lun. 05 nov. 2012, 15:43

Je viens d'ajouter ce livre dans les rayonnages:

Image

Alfred Stanke est bien connu, d'une part, à cause du témoignage de Marc Toledano. Je compte le relire, car il m'offre "l'autre face" de ce que j'avais trouvé dans le journal d'Etty Hillesum. Gardien dans une prison de la Gestapo, Alfred a gardé l'idéal franciscain dans un lieu où tout semblait impossible. Et nous, ne vivons-nous pas dans un monde où l'amour de Dieu semble devenir inexistant ou impossible ?

Le parallèle avec Etty Hillesum tient la route, car ils ont fait la même chose: ils ont manifesté la miséricorde divine en des lieux où cela paraissait tout à fait "impossible" (je n'oublie pas un autre franciscain, le père Kolbe, bien sûr). Mais un livre à la fois...

Un bel extrait du film sur Gloria.tv

gloria.tv/?media=93584

Lu sur Alfred Stanke:

Que sait-on de sa vie ?

Alfred Stanke, de son vrai nom Aloïs-Joseph Stanke, est né le 25 octobre 1904 près de Dantzig. Son père, Léonhard Staniozewski, qui avait fait germaniser son nom pour pouvoir travailler aux chemins de fer prussiens, meurt en 1913.
L’éducation du jeune Aloïs-Joseph est confiée aux Frères Franciscains. Attiré par cette famille spirituelle, il entre à 16 ans dans un institut de frères tertiaires réguliers, les « Frères hospitaliers de la Sainte-Croix ». C’est là qu’il prend le nom d’Alfred.
Il exerça les fonctions de cuisinier au Vatican et, de retour en Allemagne, il passa son diplôme d’infirmier. En 1936 il subit la violence de la police secrète d’Etat du Reich, la Gestapo réquisitionnant les biens des religieux, et fut jeté en prison. Cette expérience le marqua profondément et l’amena à rejeter l’idéologie au pouvoir. Infirmier dans l’armée allemande, Alfred fut affecté près de Melun jusqu’en décembre 1942, avant d’être muté à la prison du Bordiot, à Bourges, en tant que garde-infirmier. Il profite, peut-être, de ce qu’on se méfie moins de lui que d’un aumônier quand il se déplace, mais c’est un véritable génie qu’il va déployer de 1942 à 1944 pour apporter de l’aide aux prisonniers et faciliter leurs échanges avec l’extérieur. M et Mme Boiché, M et Mme Daout, les frères Tolédano, M Coulon et bien d’autres nous ont apporté leurs témoignages. C’est, la plupart du temps, chez M et Mme Desgeorges qu’il remettait le courrier que lui confiaient les prisonniers, et qu’il se chargeait de leur remettre d’autres messages. Face au totalitarisme, il incarne le « juste ». Sa charité s’adresse à tout homme, quelles que soient sa nationalité, sa religion et ses convictions, car il ne lui vient pas à l’idée de trahir les siens. C’est là que l’action de cet homme au comportement si exemplaire nous amène à nous interroger. En effet, secourir et soigner un ennemi est compatible avec l’état et la vocation d’un franciscain, mais proposer une évasion à un prisonnier ou le préparer à ses interrogatoires, c’est franchir le seuil de la trahison… Alfred aimait son pays mais détestait le nazisme. Il a placé son amour du prochain au-dessus des considérations nationales. Sans doute a-t-il bénéficié d’une conspiration du silence de la part d’autres gardiens, heureux de laisser faire un peu de bien., car la générosité d’un homme est parfois contagieuse même si l’histoire n’en retient pas tous les effets.
Ce n’est pas seulement à Bourges que Frère Alfred aura l’occasion de montrer son courage et son habileté. En avril 1944 il est muté à Dijon où il aidera des résistants bourguignons. A la Libération il fut fait prisonnier près de Vesoul, par les Américains, et il fut conduit aux Etats-Unis, dans un camp de l’Arizona. La Résistance et le Comité de Libération du Cher s’adressèrent aux autorités américaines pour obtenir sa mise en liberté, ce qui fut accordé en octobre 1945. Alfred rejoignit un temps sa communauté et demanda à être rattaché à la Province franciscaine de Strasbourg en 1967. Mais ses amis berrichons ne furent pas ingrats et l’accueillirent souvent.
Une leçon d'humanité

Au-delà de l’action d’un homme, et de ce qui relève de l’histoire locale, le Franciscain de Bourges donne à tous une leçon d’humanité. Il offre le témoignage d’un homme qui montre qu’il n’est pas vain, même lorsqu’on est isolé, de lutter contre l’injustice et d’œuvrer pour la paix. La protestation individuelle, même quand elle semble échouer, défend l’honneur d’un peuple et atteste qu’il est possible de ne pas subir la loi du plus fort. Mieux encore : elle dénonce le caractère illusoire de cette force, elle prépare l’avenir et permet la réconciliation des peuples à travers la construction d’un projet commun.
Les liens entre Frère Alfred et ses amis du Berry, de la Nièvre et d’ailleurs, ne se sont pas interrompus à la mort du Franciscain. Tous les ans, ses amis se réunissent pour lui rendre hommage devant la prison, au cimetière, et au cours d’une messe en sa mémoire. En 2003, une association a été créée pour entretenir le souvenir de son action, auprès des générations qui ne l’ont pas connu. Les municipalités de Bourges et de Saint-Doulchard sont associées à cette commémoration.
[+] Texte masqué
www.berrypedia.org/doku.php?id=alpha:s:stanke_alfred
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Re: Fil des écrivains catholiques du XXième siècle

Message non lu par Anaisunivers » mar. 06 nov. 2012, 20:43

Je n'avais jamais vu à quoi Frossard ressemblait. Son livre est célébrissime...

Isabelle47
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Re: Fil des écrivains catholiques du XXième siècle

Message non lu par Isabelle47 » dim. 11 nov. 2012, 16:22

Vient de sortir:
La correspondance intime, de François Mauriac,
réunie et présentée par Caroline Mauriac
(bouquins Laffont)
dont voici un extrait de la lettre à Jacques Maritain du 29 octobre 1963:

"...Si tu savais le don de Dieu... que ceux qui le savent le disent. Que ceux qui aiment le Seigneur le disent. Que ceux qu'Il console disent qu'ils sont consolés. J'ai osé écrire que l'eucharistie me faisait du bien, même au physique. Eh bien oui, puisque c'est vrai!"
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

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Re: Écrivains catholiques du XXème siècle

Message non lu par Cinci » dim. 23 juin 2013, 12:22


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Re: Écrivains catholiques du XXème siècle

Message non lu par Cinci » ven. 28 juin 2013, 1:32

Le grand théologien catholique Hans Urs von Balthasar écrivait dans son livre Le chrétien Bernanos :

«... confronté au scandale de l'Église, un homme de foi et qui s'efforce de rester humble peut, à force de souffrance, surmonter ce scandale. Il en va tout autrement pour celui qui ne possède pas ces armes et que Bernanos appelle l'imbécile [...] Aucune époque sans doute n'a manqué de sottes gens, mais leur sottise était toujours contenue et neutralisée par un grand cadre sociologique que les autres avaient institué pour tous et qui communiquait, sans qu'on y prit garde, à l'existence des sots eux-mêmes une sorte de rectitude et la rendait plus ou moins raisonnable. Mais les imbéciles aujourd'hui n'occupent-ils pas le devant de la scène, et n'est-ce pas eux qui instituent les cadres destinés à la vie commune ? Et ce triomphe des sots qui caractérise le monde moderne, n'entretient-il pas des rapports souterrains, et pourtant décelables, avec le scandale de l'Église ? C'est bien là l'idée maîtresse de Bernanos, surtout dans ses trois plus importants ouvrages consacrés à des problèmes qui touchent à la fois la théologie et à l'histoire de la civilisation : La grande peur, les Cimetières et les Enfants humiliés. Dans le premier il retrace la genèse historique de l'imbécile moderne correlativement à l'histoire politique de l'Église. Dans le second, Bernanos montre quelles conséquences ruineuses entraînent aujourd'hui cette évolution. Dans le troisième il tente de découvrir les arrière-plans métaphysiques et théologiques d'un tel phénomène. [...]

L'imbécile est d'abord d'habitude et de parti pris. Arraché à son milieu , il garde entre ses valves étroitement closes, l'eau du lagon qui l'a nourri. Mais la vie moderne ne transporte pas seulement les imbéciles d'un lieu à l'autre, elle les brasse avec une sorte de fureur. Ce brassage pénètre jusqu'à l'intérieur d'eux-mêmes et devient cette «colère des imbéciles» qui remplit le monde. Les idéologies infantiles qui se sont substituées à une conception du mode digne d'adultes, avec leur idiote classification en termes de «droite» et de «gauche», fournissent à l'imbécile un ersatz de pensée, et c'est au nom de cet ersatz qu'ils mènent des guerres mondiales

Source : Hans Urs von Balthasar, Le chrétien Bernanos, Éditions parole et silence, 2004, p. 280 (citation en italique : tiré du livre Les grands cimetières sous la lune)

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Re: Écrivains catholiques du XXème siècle

Message non lu par Cinci » ven. 28 juin 2013, 2:06

En fait, ce qui est écrit dans le livre :

«... c'est vrai que la colère des imbéciles remplit le monde. Vous pouvez rire si vous voulez, elle n'épargnera rien, ni personne, elle est incapable de pardon. Évidemment les doctrinaires de droite et de gauche, dont c'est le métier, continueront de classer les imbéciles, en dénombrant les espèces et le genre, définiront chaque groupe selons les passions, les intérêts des individus qui le composent, leur idéologie particulière. Pour de tels gens cela n'est qu'un jeu. Mais ces classifications répondent si peu à la réalité que l'usage en réduit impitoyablement le nombre. Il est clair que la multiplication des partis flatte d'abord la vanité des imbéciles. Elle leur donne l'illusion de choisir. [...] Néanmoins, la méfiance naturelle aux imbéciles rend précaire cette méthode d'émiettement, le troupeau inquiet se reforme sans cesse. Dès que les circonstances, et notamment les nécéssités électorales, semblent imposer un système d'alliance, les malheureux oublient instantanément les distinctions qu'ils n'avaient fait qu'à grand peine. Ils se divisent d'eux-mêmes en deux groupes, la difficile opération mentale qu'on leur propose étant ainsi réduite à l'extrême, puisqu'il ne s'agit plus que de penser contre l'adversaire, ce qui permet d'utiliser son programme marqué simplement du signe de la négation.

C'est pourquoi nous les avons vus n'accepter qu'à regret des désignations aussi complexes que celles de royalistes ou de républicains. Clérical ou anticlérical plaît mieux, les deux mots ne signifient rien d'autre que «pour» ou «contre» les curés. Il convient d'ajouter que le préfixe «anti» n'appartient à personne, car si l'homme de gauche est anticlérical, l'homme de droite est antimaçon, antidreyfusards.»

- Georges Bernanos, Les grands cimetière sous la lune, Paris, Plon, 1938, p.6

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