Hollande et les morts du 17 octobre 1961

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Cinci
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Hollande et les morts du 17 octobre 1961

Message non lu par Cinci » dim. 21 oct. 2012, 0:59

D'abord un article banal :

http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html

Sauf :


«... en reconnaissant la responsabilité de l’Etat et en rendant hommage aux « victimes » de la manifestation interdite du 17 octobre 1961, François Hollande s’est comporté en militant sectaire, non en président de tous les Français. D’autant plus que, pour les historiens de métier, les prétendus « massacres » du 17 octobre 1961 constituent un tel exemple de manipulation qu’ils sont étudiés comme un cas exemplaire de fabrication d’un mythe ; comme Timisoara en Roumanie, comme les « couveuses » au Koweit ou encore comme les « armes de destruction massive » en Irak !!! [...]»


http://bernardlugan.blogspot.ca/

L'article de Bernard Lugan est plutôt éclairant.

Il se révèle en réalité que toute cette histoire serait que du bidon. Il n'y a jamais eu de massacre d'Algériens à Paris du fait des services de la police parisienne. Totale fabulation. Plutôt, il y a eu massacre d'Algériens à Paris mais de la part du FLN. Or c'est le président Hollande qui vient faire «acte de contrition» au nom des Français. Incroyable.

Cinci
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Re: Hollande et les morts du 17 octobre 1961

Message non lu par Cinci » dim. 21 oct. 2012, 4:33

«La journée du 17 octobre est à coup sûr une tache sanglante dans nos annales. Encore faudrait-il se rappeler, et rappeler, si on l’évoque, qu’elle s’est inscrite dans le contexte d’une guerre atroce qui, pour être sans nom, n’en a pas moins fait des centaines de milliers de morts et dans le contexte d’une capitale où, entre janvier et octobre, menant un combat sans merci contre les forces de l’ « ordre colonial », les tueurs du F. L. N. avaient abattu vingt-deux policiers.

Par quelque bout qu’on la prenne, la manifestation du 17 octobre, « pacifique » en effet mais intégralement organisée et encadrée par le F. L. N., était une provocation délibérée [...]»


http://www.bvoltaire.fr/dominiquejamet/ ... ns-en,2059

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Re: Hollande et les morts du 17 octobre 1961

Message non lu par jean_droit » dim. 21 oct. 2012, 8:55

Pour un pied-noir que je suis je regrette que tout ce battage soit fait alors que l'on ne parle presque jamais des massacres de français et de harkis lors de l'indépendance de l'Algérie.

Au nom de "l'amitié franco-algérienne" je suppose.

C'est exactement la même chose quand on parle de l'Islam : nos chers islamophiles passent leur temps à envoyer des signes d'amitié envers l'Islam en feignant d'oublier au passage les martyrs chrétiens en terre d'Islam.

Ignotus
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Re: Hollande et les morts du 17 octobre 1961

Message non lu par Ignotus » dim. 21 oct. 2012, 10:29

Hollande est sorti de son rôle et de son mandat

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Re: Hollande et les morts du 17 octobre 1961

Message non lu par Columbanus » dim. 21 oct. 2012, 13:53

Cinci a écrit :«La journée du 17 octobre est à coup sûr une tache sanglante dans nos annales. Encore faudrait-il se rappeler, et rappeler, si on l’évoque, qu’elle s’est inscrite dans le contexte d’une guerre atroce qui, pour être sans nom, n’en a pas moins fait des centaines de milliers de morts et dans le contexte d’une capitale où, entre janvier et octobre, menant un combat sans merci contre les forces de l’ « ordre colonial », les tueurs du F. L. N. avaient abattu vingt-deux policiers.

Par quelque bout qu’on la prenne, la manifestation du 17 octobre, « pacifique » en effet mais intégralement organisée et encadrée par le F. L. N., était une provocation délibérée [...]»


http://www.bvoltaire.fr/dominiquejamet/ ... ns-en,2059
22? Il en eut beaucoup plus.

Mitterand, que je n'apprécie pourtant pas, avait cependant eu des paroles pleines de sagesse concernant cette néfaste idéologie de la repentance qui ne sert, volontairement ou involontairement, qu'à monter les Français les uns contre les autres et à nous figer dans des blocs communitaristes:
http://www.youtube.com/watch?v=owFF0K9-jcs
« Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié... »

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Re: Hollande et les morts du 17 octobre 1961

Message non lu par jepassapied » dim. 21 oct. 2012, 15:15

Ignotus a écrit :Hollande est sorti de son rôle et de son mandat
Bien que de gauche je le pense aussi.
En mémoire de mes 30 000 camarades tombés en Algérie dont un nombre important a été lâchement assassiné, torturé, a eu le ventre ouvert, le sexe coupé. Je n'oublie pas non plus les dizaines de milliers de harkis qui ont servi au côté du contingent et des engagés.

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Re: Hollande et les morts du 17 octobre 1961

Message non lu par Sol Invictus » dim. 21 oct. 2012, 15:27

Sur des sujets comme l'histoire, la culture, la spiritualité, l'éthique etc. les français sont divisés, ces divisions sont simplement insurmontables entre Français communistes par ex. et Français catholiques.

Un type comme Jean-Luc Einaudi qui parle de plusieurs centaines de morts n'est pas un historien mais un militant rouge. C'est une honte qu'un type pareil puisse faire du révisionnisme en totale impunité quand parfois des chercheurs soulèvent des polémiques et se font poursuivre en énonçant simplement des évidences ou des éléments factuels.

Notre Pays n'est pas la fille ainée de l'Eglise, mais la fille ainée de(s) Marx(istes).

Jean-Paul Brunet est un vrai historien.

Je vous renvoie au site Études Coloniales, un site sérieux tenus par des Historiens (à l'opposé souvent de l'idéologie d'un Benjamin Stora)

http://etudescoloniales.canalblog.com/a ... 58457.html
Professeur émérite d’Histoire à Normale Sup, Jean-Paul Brunet est connu comme un auteur rigoureux. Il est le seul à avoir eu accès à toutes les archives, en particulier de la PJ, des hopitaux et de l’Institut médico-légal (IML), ce qui n’est pas le cas d’Einaudi, ni de Paul Thibaud, ni de Sylvie Thénault. Pris à parti de façon polémique par J.-L. Einaudi, Jean-Paul Brunet a consacré deux chapitres de son deuxième livre à la manifestation du 17 octobre.
Dans un article de la revue Commentaires de l'été 2008, il souligne de façon argumentée les manquements à la déontologie historique des Britanniques Macmaster et House, considérés comme partiaux par leurs collègues. Il souligne à nouveau les violences inadmissibles imputables (1) aux policiers "activistes", mais estime que sur 75 morts conduits à l’IML, la majorité est imputable au FLN. Examinant cas par cas la liste des 325 noms, il confirme son évaluation de 32 tués : 14 certains (2) , 8 vraisemblables, 4 probables et 6 possibles.
Il avait précisé dans l’Histoire d’octobre 2001 : 30 morts en comptant large. Le Conseiller d'État Mandelkern, chargé d'inventaire par le ministre Chevènement, relève sept victimes avérées. Dans son Histoire de la guerre d'Algérie (1992), Stora corrige son évaluation de centaines de victimes et ne parle plus que de dizaines (3). Brunet estime que les 246 morts signalés par Geronimi correspondent aux 308 cadavres (dont 60 douteux) examinés à l’IML en 1961 : 141 sont enregistrés avant le 17 octobre, et 72 après le 19. Il en est de même des 109 décès du Service des successions musulmanes, dont 55 ont eu lieu avant le 17 octobre, et 22 dont la date de décès n’est pas déterminée.
Dans son mémoire de maîtrise, Pierre Brichard, qui a étudié les listes de ce Service, en retient une trentaine imputables à la répression policière. L’ancien séminariste Grange ne confirme pas la mort des neuf corps couchés à l’entrée du Palais des sports, et Linda Amiri, ayant eu accès aux archives de la Fédération de France du FLN, dément le massacre dénoncé dans la cour de la Préfecture de Police (ce que confirme Montaner). Il est prouvé également que Fatima Bedar, présentée comme une martyre de la répression policière, s'est suicidée.

Le problème des noyades dans la Seine est plus difficile à élucider. Une seule noyade a été observée, au pont Saint-Michel. Au total, 34 cadavres ont été retirés de la Seine et des canaux en octobre, qui dans leur grande majorité, selon J.-P. Brunet, ne paraissent pas imputables à la répression de la police ; retenus par les barrages de Suresnes et de Bezons, ils étaient tous conduits à l'IML. Selon les harkis de Paris, les noyades étaient une pratique courante du FLN.

Mandelkern observe que les nombreux cadavres relevés dans la Seine, la Marne et les canaux, ne sont pas tous des victimes des règlements de compte FLN/MNA, et que le contre-terrorisme s'insinue. Les responsabilités sont donc partagées entre des groupes de choc étoffés du FLN-MNA, et des équipes marginales de contre-terroristes. Le professeur Brunet dénonce dans l’exploitation de cette affaire un mythe forgé pour les besoins d’une cause militante. Admirateur de Mao et de Pol Pot, "l’historien du dimanche" Einaudi se révèle un hagiographe du FLN, mouvement à visées totalitaires.
On pourrait en dire autant d’autres auteurs. La Fédération de France ordonnait une manifestation pacifique et obligatoire; l'obligation se traduisait, selon Mandelkern, par des menaces de mort adressées aux Français-musulmans qui n'obéiraient pas à cet ordre ; quant à la consigne de manifestation pacifique, elle n'a pas empêché la présence de commandos armés qui les premiers ont ouvert le feu. Quant aux manifestants, ils ont observé ensuite la loi du silence, sauf quand il s'agissait d'accuser les forces de l'ordre.

Historien de la guerre d’Algérie, vice-président de la Commission française d’histoire militaire, et membre de l'Académie des sciences d'outremer, il me semble qu’il faut replacer cette bataille dans la stratégie générale du FLN, qui après avoir perdu les batailles d’Alger et des frontières, et se sentant humilié par les fraternisations de mai 1958, a décidé le 28 août 1958 de transporter la guerre en territoire français, et ordonné à ses commandos de combattre l’ennemi avec violence. Cette décision faisait suite à la volonté, proclamée dès 1955, d’éliminer les messalistes en Algérie et en métropole (3).

Ces deux décisions se sont traduites par le massacre en métropole d’au moins 3.957 nord-africains, 150 Européens, 16 militaires, 53 policiers et 48 harkis (le Monde du 20 mars 1962). Ces actions terroristes expliquent, sans les excuser, l’exaspération des policiers et les excès auxquels ils se sont livrés. Quant à la décision de réagir, par une manifestation pacifique, au couvre-feu imposé par la Préfecture de Police, elle n’a pas été approuvée par toutes les instances du GPRA
Mohammed Harbi : "des enjeux internes... des luttes pour le pouvoir"

Mohammed Harbi écrit dans le Monde du 5 février 1999 : «ce qui a joué dans le déclenchement de la manifestation du 17 octobre, ce sont plutôt des enjeux internes, voire des ambitions personnelles… On était proche de la fin… Ce sont déjà des luttes pour le pouvoir dans l’Algérie indépendante». Cette lutte sera mise en évidence par les accusations de Ben Bella contre la Fédération de France.

La Commission de sauvegarde du droit et des libertés individuels estime que le gouvernement a voulu donner satisfaction à la police. Elle constate que de nombreux disparus ont été libérés ou se trouvent à Vincennes, où le Conseiller Viatte a constaté l'entassement de 2.200 suspects pour 400 places. Son président Maurice Patin a signalé au ministre de l'Intérieur le grave problème social créé par le transfert en Algérie de chefs de familles.

Le Conseiller Damour observe que le couvre-feu a contribué à supprimer les attentats. Les arrestations opérées le 17 octobre avaient été précédées d’opérations de démantèlement des groupes armés du FLN en région parisienne. Selon le Service de coordination des Affaires algériennes (rapports des 1er et 4 décembre) 205 armes à feu, 8 bombes, 26 plastics, 106 grenades et obus ont été saisis en deux mois ; 91 responsables de groupes armés ont été arrêtés, 2.545 militants politiques transférés en Algérie.Les liaisons internes ont été rompues. Pour le présent, conclut ce rapport, la bataille de Paris ne tourne pas à l’avantage du FLN.

Maurice Faivre
le 15 octobre 2011.
(1) inadmissibles mais secondaires, déclare de Gaulle, qui selon Messmer partage avec le gouvernement la responsabilité de la répression. L'imputation, imaginée par un historien anticolonialiste connu, de l'initiative de Debré, qui aurait provoqué la répression pour nuire aux négociations engagées par le général de Gaulle, traduit une méconnaissance profonde du fonds privé de Michel Debré.
(2) C’est le chiffre retenu par le colonel Montaner, ancien chef de la Force de police auxiliaire.
(3) Dans sa préface à la bande dessinée de Didier Deaminck et Mako, Stora revient à sa première évaluation (Mediapart du 23 septembre 2011).
(4) réf. Jacques Valette. La guerre d'Algérie des messalistes. L'Harmattan 2001.
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http://etudescoloniales.canalblog.com/a ... 07274.html

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Comparez maintenant ce dernier article avec l'intervention sur une des radio les plus écoutées de France. J J Bourdin donne la parole à JL Einaudi, sans précaution sans précision. Il avance le chiffre de 400 victimes tranquillement se faisant le relai de la propagande du FLN.

http://www.youtube.com/watch?v=0zIJCTcwatw
[youtube]0zIJCTcwatw[/youtube]

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http://etudescoloniales.canalblog.com/a ... 14624.html

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http://etudescoloniales.canalblog.com/a ... 88629.html

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A "droite" seront classés les historiens s'attachant au stricte factuel, à gauche, clairement, des militants, des historiens comme G Manceron qui parleront d'une centaine de morts, des spécialistes du colonialisme engagés politiquement à Gauche, touji=ours prêt à brandir leur brassard de la morale et affirmer qu'il faut « affronter le passé colonial », sauf que ce passé colonial doit être "affronté et traité selon leurs visions "révisionnistes".

(ref. http://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_Manceron ; http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html )

Au passage ces gens en parlant de massacre, en citant Papon qui était un haut fonctionnaire (Préfet de Police), oublient de dire que c'est le leader historique de la France Libre de la II GM qui était aux commandes à ce moment là. En désavouant le Général ils se positionnent clairement contre la France souveraine, ils ne contextualisent pas les événements ce qui est la base de toute analyse)

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http://etudescoloniales.canalblog.com/a ... 71171.html

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http://guerre-dalgerie.forums-actifs.co ... t858-topic
Pour mettre fin à la propagande du parti communiste et ses allées du parti FLN de France, cet article de Maurice Faivre, paru le 11/10/2011 sur "l'Echo d'Oran".
Je cite:
L'histoire vraie sur les événements du 17 octobre 1961 que les partis de gauche persistent à déformer et que les gaullistes de l'UMP cautionnent encore en 2011, alors que le Chef de l'Etat, De Gaulle, était seul à pouvoir donner des ordres à la police de France et à son préfet de police à Paris, Maurice Papon.

Sous le titre: le massacre du 17 octobre 1961, un article de l'encyclopédie en ligne Wikipédia fait le point sur cette "bataille" qui a opposé 25.000 manifestants "algériens", fermement encadrés par le FLN, à 1.658 policiers et gendarmes engagés par le préfet Maurice Papon. Cet article affirme que 32 à 325 manifestants ont été tués, des dizaines jetés à la Seine, en particulier au pont St Michel, 11.700 interpellés et tabassés, dont un certain nombre dans la cour de la Préfecture de Police.
L'auteur se réfère essentiellement aux ouvrages de Jean-Luc Einaudi (la bataille de Paris, le Seuil, 1999), de Jean-Paul Brunet (Police contre FLN, Flammarion, 1999), de Raymond Muelle (7 ans de guerre en France, Grancher, 2001) et à l'article de Paul Thibaud dans l'Express du 11 octobre 2001. Quatre autres auteurs sont cités (Sylvie Thénault, Jim House et Neil Macmaster, Linda Amiri et Benjamin Stora) et 6 réalisateurs de films. D'emblée on notera que le chiffre de 32 tués est celui de Brunet et 325 celui d'Einaudi. Il apparait aussi que d'autres sources importantes sont ignorées:
- Un 2° livre de JL Einaudi: Octobre 1961, massacre à Paris, Fayard 2001.
- Un 2° livre de JP Brunet: Charonne, lumières sur une tragédie, Flammarion 2003.
- Un article du colonel Raymond Montaner: La manifestation du FLN à Paris, le 17 octobre 1961, dans la revue "Guerres mondiales et conflits contemporains", 2002.
- Le livre de Remy Valat: les calots bleus et la bataille de Paris, Michalon 2007.
- Les article de Catherine Séguranne: le 17 octobre 1961, essai sur le dénompbrement des morts, et La propagande à l'oeuvre, dans Agoravox, d'octobre 2010.

Professeur émérite d'Histoire à l'Université de Paris IV, JP Brunet est connu comme un auteur rigoureux. Il est le seul à avoir exploité toutes les archives, en particulier celles de la PJ, et à en avoir fait une critique historique, ce qui n'est pas le cas d'Einaudi, ni de Paul Thibaud, ni de Sylvie Thénault. Pris à partie de façon polémique par JL Einaudi, JP Brunet a consacré deux chapitres de son 2ème livre à la manifestation du 17 octobre. Il souligne à nouveau les violences inadmissibles des policiers, confirme les vengeances exercées par des policiers "activistes", mais estime que sur 75 morts conduits à l'Institut Médico-Légal (IML), la majorité est imputable au FLN.
Examinant cas par cas la liste de 325 noms, il confirme son évaluation de 32 tués: 14 certains, 8 vraisemblables, 4 probables et 6 possibles... Dans son Histoire de la Guerre d'Algérie (1992) Benjamin Stora corrige son évaluation de centaines de victimes, et ne parle plus que de dizaines.
JP Brunet estime que les 246 morts signalés par Geronimi correspondent aux 308 cadavres (dont 60 douteux) examinés à l'IML en 1961: 141 sont enregistrés avant le 17 octobre et 72 aprés le 19. Il en est de même des 109 décés du Service des successions musulmanes, dont 55 ont eu lieu avant le 17 octobre et 22 sans date de décès déterminée.
Dans son Mémoire de maîtrise, Pierre Brichard, qui a étudié les listes de ce service, en attribue une trentaine à la répression policière.Le séminariste Grange ne confirme pas la mort des neuf corps couchés à l'entrée du Palais des Sports, et Linda Amiri, ayant eu accès aux archives de la Fédération de France du FLN, dément le matraquage des détenus dans la cour de la Préfecture de Police (ce que confirme Montaner).
Une seule noyade au Pont Saint Michel a fait l'objet d'un constat. Au total, en septembre et octobre 1961, 34 cadavres ont été tirés de la Seine et des canaux, qui ne paraissent pas imputables à la répression de la manifestation.. Vidal-Naquet reconnait que le FLN n'hésitait pas à tuer et à jeter des cadavres dans la Seine.
Le professeur Brunet dénonce dans l'exploitation de cette affaire "un mythe forgé pour les besoins d'une cause militante." Admirateur de Mao et de Pol Pot, l'historien du dimanche Einaudi se révèle un hagiographe du FLN, mouvement à visées totalitaires.
Un des premiers instruments de cette mythologie macabre est un tract anonyme du 31 octobre attribué à un "groupe de policiers républicains" qui rappelle les procédés du parti communiste et de la CGT. On y évoque les cadavres jetés dans la Seine, les pendus du Bois de Vincennes et les Algériens arrosés d'essence et brûlés. D'autres bobards citent les fosses communes imputées à la police, les enterrements clandestins par les familles, les corps jetés par avion dans la mer.
Historien de la guerre d'Algérie, vice-président de la Commission française d'histoire militaire, il me semble qu'il faut replacer cette bataille dans la stratégie générale du FLN, qui après avoir perdu les batailles d'Alger et des frontières, et se sentant humilié par les fraternisations de mai 1958, a décidé le 28 août 1958 de transporter la guerre sur le territoire métropolitain et ordonné à ses commandos de combattre furieusement l'ennemi.
Cette décision faisdait suite à la volonté, proclamée dès 1955, d'exterminer les messalistes, considérés comme des traitres, en Algérie et en métropole. Ces deux décisions se sont traduites par le massacre en métropole de plus de 3.900 nord-africains, 150 européens, 16 militaires et 53 policiers (Le Monde du 20 mars 1962), auxquels s'ajoutent 48 harkis. Ces actions terroristes expliquent sans les excuser, l'exaspération des policiers et les excès auxquels ils se sont livrés.
Quant à la décision de réagir, par une manifestation pacifique, au couvre-feu imposé le 6 octobre par la Préfecture de Police, elle n'a pas été approuvée par toutes les instances du GPRA. Mohamed Harbi écrit dans Le Monde du 5 février 1999: " ce qui a joué dans le déclenchement de la manifestation du 17 octobre, ce sont plutôt des enjeux internes, voire des ambitions personnelles... On était proche de la fin. Ce sont déjà des luttes pour le pouvoir dans l'Algérie indépendante."
Les arrestations opérées le 17 octobre avaient été précédées d'opérations de démantèlement des groupes armés du FLN en région parisienne. Selon le Service de coordination des Affaires algériennes (rapports des 1er et 4 décembre), 205 armes à feu, 8 bombes, 26 pains de plastic, 106 grenades et obus ont été saisis en deux mois; 91 responsables de groupes armés ont été arrêtés, 2.545 militants politiques transférés en Algérie. Les liaisons internes ont été rompues et la Fédération de France du FLN a suspendu les attentats. Pour le présent, conclut ce rapport, la bataille de Paris ne tourne pas à l'avantage du FLN.

Maurice Faivre, 10 octobre 2011."
_____________

Columbanus a écrit :22? Il en eut beaucoup plus.
Entre le 1er janvier et le 17 octobre 1961 (9 mois 1/2), la Police parisienne a eu à déplorer 22 morts et 76 blessés.Sans compter les pertes des années précédentes et celles de la Gendarmerie
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LOUANCHI
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Re: Hollande et les morts du 17 octobre 1961

Message non lu par LOUANCHI » dim. 21 oct. 2012, 15:39

lien vers http://www.dailymotion.com/video/xl0lyn ... e-vie_news
En 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l'époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l'Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l' isolement total de la société française. Sur les quatre membres du commando anonyme des cagoulés, un seul aujourd'hui se décide à parler.

35 ans après Hocine raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Nous sommes retournés avec lui sur les lieux, ce 14 juillet 2011. Anne Gromaire, Jean-Claude Honnorat.


Sur radio-alpes.net - Audio -France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 17:55:13) - Ecoutez: Hocine Louanchi joint au téléphone...émotions et voile de censure levé ! Les Accords d'Evian n'effacent pas le passé, mais l'avenir pourra apaiser les blessures. (H.Louanchi)

Interview du 26 mars 2012 sur radio-alpes.net

Isabelle47
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Re: Hollande et les morts du 17 octobre 1961

Message non lu par Isabelle47 » dim. 21 oct. 2012, 17:31

La repentance (ou son simulacre) et les postures qu'elle engendre, c'est bien vu.
C'est démago et cela ne coûte pas grand chose; cela renvoie tout un chacun à une supposée mauvaise conscience aussi vague que floue qui se transformerait, comme par un coup de baguette magique, en bonne conscience. Quoi de plus facile que de manipuler les foules et les consciences, cinquante ans après que des faits encore sujets à polémique aient eu lieu, surtout considérant l'ignorance de la majorité des gens quant aux faits historiques et leurs besoins d'"émotionnels"?
Pour Hollande, c'est se donner une jolie image à peu de frais tout en tordant la vérité mais aussi en détourant le regard de l'actualité présente. C'est tout bénéfice! :/ Pourquoi Hollande et son gouvernement normal s'en priveraient-ils? :siffle:
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

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Re: Hollande et les morts du 17 octobre 1961

Message non lu par Cinci » lun. 22 oct. 2012, 14:39

C'est le principe...

Il apparaîtrait plutôt déplacé ''normalement'' que le président de la France aille soutenir une interprétation sujet à polémique d'un épisode du temps de la guerre d'Algérie, et encore que pour le faire justement au bénéfice de ce camp qui déposait des bombes dans des cafés, mitraillait des Algériens à Paris, assasinait des policiers français, travaillait à déposséder les Français d'Algérie et à instaurer la dictature du parti unique dans le nouvel État Algérien et islamique qui était encore à créer en 1961.

C'est un peu comme la France qui célèbrerait Waterloo, la victoire de l'amiral Nelson à Trafalgar ou le combat du FLN !?? C'est comme légèrement tordu.

Je ne me souviens pas d'avoir jamais vu un président américain faire dire officiellement une messe à Washington au profit des ravisseurs iraniens de l'ambassade américaine à Téhéran en 1979. On imaginerait un peu le vice-président des États-Unis allant se recueillir près de Ground Zero pour commémorer d'une façon émue les souffrances de Mohammed Atta (!) Dans ce dernier cas, ce serait un peu comme se moquer en pleine face des veuves des pompiers mort en service, des familles de ces citoyens ayant perdu quelque membre de leur famille en 2001.

[...]


En revenir au cas Hollande, avec sa commémoration du 17 octobre 1961 : c'est tout comme si lui-même se moquait parfaitement des pieds-noirs et des musulmans naturalisés français, lesquels auront pu choisir naguère la fidélité avec la France et justement à l'encontre des projets du FLN.

Or ce à quoi François Hollande est fidèle :
  • «... Le Refus est le titre que Maschino a donné au récit autobiographique de sa désertion. Déserteur lui aussi, il ne tarda pas à s'identifier à Nizan : il explique pourquoi l'un des petits groupes qui aidait activement le FLN en acheminant des fonds en Suisse prit le nom de «groupe Nizan», du nom de cet ami de Sartre que Maspéro venait de rééditer. Je ne vois qu'une issue disait-il : trahir les traîtres. Fanon n'a jamais lu Nizan, mais il existe une similarité presque troublante entre l'appel de l'écrivain à la trahison des traîtres et l'insistance avec laquelle Fanon, dans Les damnés de la terre, affirme que la bourgeoisie nationale doit trahir ses propres intérêts pour rester fidèle à la révolution.»

ou
  • «... la période de ce que Mince appelle l'Algérie révolutionnaire représente le point culminant du tiers-mondisme français, un tiers-mondisme que Fanon a contribué à créer. La désillusion de toute une génération vis à vis la gauche orthodoxe, en particulier du PCF, coïncida avec l'essor du nationalisme dans le tiers-monde et donna naissance à la croyance que l'émergence de nouveaux États ferait apparaître un nouvel humanisme ou même un nouveau socialisme. L'Algérie à l'instar de Cuba, semblait devoir jouer un rôle éminent dans cette renaissance. [...]

    Dans un essai qui transforme «le fardeau de l'homme blanc» en «sanglot de l'homme blanc», et qui prétend qu'il n'y a pas d'alternative à la civilisation blanche européenne, Pascal Bruckner estime que le soutien de Sartre à Fanon relevait du masochisme. À l'en croire, tout le fondement théorique de la pensée de Frantz Fanon repose sur une corrélation entre d'un côté cette tendance moderne à voir la maturité comme une déchéance qui n'a pas su tenir les promesses de son jeune âge et, de l'autre, cette adulation du Sud présenté comme le seul avenir du Nord
  • David Macey, Frantz Fanon. Une vie, p.40; p.41
Dernière modification par Cinci le mar. 23 oct. 2012, 6:01, modifié 1 fois.

Cinci
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Re: Hollande et les morts du 17 octobre 1961

Message non lu par Cinci » mar. 23 oct. 2012, 5:58

Il faut lire :

«... le FLN dans sa proclamation du 31 octobre 1954, avait clairement annoncé sa volonté d'employer tous les moyens, conformément aux principes révolutionnaires, jusqu'à la réalisation de son but. Cette formule impliquait notamment toute forme d'action violente, y compris le terrorisme, c'est à dire des actes de violence visant des civils sans armes et non des combattants armés capables de riposter, et destinés à terroriser les survivants. Le terrorisme était d'abord dirigé contre les traîtres et les réfractaires qui s'opposaient activement ou passivement à l'insurrection dans le peuple algérien; il fut ensuite élargi aux colonialistes européens ou juifs, condamnés pour leurs actes, puis pour leurs opinions, et enfin pour leurs origines. La tradition musulmane fut utilisée pour légitimer la violence interne et externe. Selon Mohammed Harbi, le FLN a intégré la religion à son système d'autorité. Ses conceptions de la guerre comme djihad, sa tendance à voir dans l'opposition une déviation et une hérésie, son évaluation de la représentativité à partir du consensus, son approche du problème des minorités, enfin sa pratique de l'épuration comme élimination de l'impur, dont toutes empruntées à la tradition.

[...]

... le Conseil de coordination et d'exécution désigné par le Congrès de la Soummam décida presque aussitôt [20 août 1955] la généralisation du terrorisme aveugle dirigé contre les européens rendus collectivement responsables de la répression, avec l'arrière-pensée de provoquer des représailles également aveugles qui souderaient tous les Algériens autour du FLN. El Moudjahid justifia cette provocation en lui attribuant une fonction révélatrice de la nature inhumaine du colonialisme, état de violence préalable qui légitimait tous les actes de violence des insurgés. Le plus talentueux de ces propagandistes, Frantz Fanon, alla jusqu'à glorifier la vertu cathartique de la «violence absolue», nécéssaire pour désintoxiquer le colonisé de l'agressivité accumulée en lui par une longue oppression coloniale suivant la dialectique hegelienne du maître et de l'esclave. D'après lui, pour le colonisé, «la vie ne peut surgir que du cadavre en décomposition du colon». Le préfacier français des Damnés de la terre, Jean Paul Sartre, crut bon de surrenchérir : «... abattre un Européen, c'est faire d'une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé; restent un homme mort et un homme libre.» (p.265)



Le châtiment des traîtres, nécéssité par la guerre révolutionnaire, continua d'être pratiqué suivant des formes traditionnelles de cruauté, censées prouver la vertu irréprochable des justiciers et l'indignité absolu des condamnés, et légitimés dans l'esprit des Moudjahidines par l'identification de ces derniers à des renégats de l'islam. L'abus de ces méthodes cruelles ne renforça pas la cohésion nationale; au contraire elle multiplièrent les désirs de vengeance qui motivèrent de nombreux ralliements au camp français, et entretinrent la peur à l'intérieur de l'ALN. Pourtant, elle se manifestèrent plus que jamais après l'indépendance, pour venger les martyrs et pour légitimer les nouveaux maîtres, au mépris des promesses de pardon et des engagements signés à Evian. (p.267)

Source : Guy Pervillé, Pour une histoire de la guerre d'Algérie, 356 p.

Une autre observation pertinente :

«... l'histoire immédiate des grands conflits qui ont marqué la France n'est pas une nouveauté. Chaque fois qu'il y a trouvé son intérêt politique et civique, l'Etat a favorisé l'étude sans délai. Aussitôt après la Grande Guerre, les pouvoirs publics ont aidé à fonder la Société et la Revue d'histoire de la Guerre. A l'issue de la Deuxième Guerre mondiale, ils ont crée deux commissions qui ont fusionné en 1951 pour donner le Comité d'histoire de cette guerre, publiant sa revue, dont l'oeuvre historique fut considérable.

Rien de tel après la guerre d'Algérie, parce que celle-ci n'est pas un facteur de cohésion nationale, ni une source de légitimité pour les dirigeants de la Ve république, laquelle n'ose pas commémorer les circonstances de sa fondation. Ceux-ci ont voulu imposer aux Français une cure d'amnésie par une série de décrets et de lois d'amnistie échelonnée de 1962 à 1982 (en conséquence directe ou indirecte des accords d'Evian), qui interdisent de désigner nommément les responsables d'actes répréhensibles, qu'ils aient été jugés ou non. Ainsi, l'histoire de la guerre d'Algérie a été longtemps abandonnée à des initiatives individuelles, tolérées mais non encouragées.

Cette différence de traitement a entraîné des conséquences fâcheuses. Les jeunes Français connaissent beaucoup mieux la Deuxième Guerre mondiale que la guerre d'Algérie [...] de plus, la contradiction entre le devoir de mémoire de plus en plus exigeant invoqué pour les victimes de l'une, et le devoir d'oubli longtemps prôné pour celles de l'autre, devient de plus en plus insupportable. (p.273)

En Algérie, la guerre de libération nationale est l'événement fondateur et la source de légitimité de la Nation, de l'Etat, du régime et des dirigeants. C'est pourquoi tous les gouvernants depuis l'indépendance [...] ont organisé une commémoration obsessionnelle, utilisant des moyens multiples et variés : discours commémoratifs à l'occasion des grands anniversaires [...]



Il est tout à fait normal et légitime que cette commémoration exalte l'héroïsme et le sacrifice de nombreux martyrs qui sont morts pour que vive leur patrie, et même que certains témoignages d'anciens moudjahidines jugent sévèrement la France : «Nous pensons que cette dernière doit réparer la plus grande partie des pertes qu'elle nous a infligées, et qu'il faudrait qu'elle le fasse spontanément pour se racheter. Nous ne pourrons pas l'embrasser avec effusion, ni serrer dans nos bras nos bourreaux d'hier.» Il est beaucoup moins normale que cette commémoration officielle persiste à répéter les thèmes d'une propagande de guerre susceptible d'entretenir la haine de l'ennemi héréditaire, comme les 45 000 morts de mai 1945, et les 1 500 000 martyrs de 1954 à 1962 (alors que le ministère algérien des anciens moudjahidines a rencensé 152 862 tués sur 336 748 militants et combattants du FLN-ALN), des accusations récurrentes de «génocide» et de «crime contre l'humanité», et même celle d'avoir testé la première bombe atomique française sur des prisonniers algériens. Ni qu'elle glorifie l'usage de la violence terroriste contre les «colonialistes» et les traîtres, évacue toute critique du système de gouvernement instauré par la Révolution.» (p.275)

Source : idem.

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