Saints dominicains

« Que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. » (Ap 22.11)
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Fée Violine
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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » mer. 23 mai 2012, 14:26

20 mai Bse Colombe de Rieti (Angela Guardagnoli), Rieti (Ombrie) 2 février 1467- Pérouse 20 mai 1501.
Sa mère a 15 ans à sa naissance, ses parents sont de pauvres commerçants, à 12 ans elle doit gagner sa vie. Elle va à l’école chez les dominicaines de Rieti. Belle, douce, aimable, habile aux travaux ménagers, une famille charitable. Son petit frère devint dominicain à 10 ans et meurt peu après. A 12 ans elle fait vœu de devenir dominicaine. Ses parents veulent la marier, mais elle se coupe les cheveux, et le jeune homme renonce. Les parents acceptent sa vocation, mais elle reste avec eux. Elle vivait dans le jeûne, la pénitence et la prière. Le jour, elle filait et tissait, et tombait souvent en extase. En 1486, ses parents lui permettent de devenir tertiaire. Grande fut sa réputation de sainteté. En 1488, elle s’installe à Pérouse, où le duc Hercule de Ferrare lui a construit un couvent où les soeurs vivent dans l’esprit de ste Catherine de Sienne et non selon l’immoralité et l’indifférence religieuse de l’époque. Elle devient prieure. En 1494 Pérouse fut atteinte par la guerre civile ; Colomba chercha à réconcilier les factions, s’offrit comme otage pour libérer la ville du fléau, et proposa de consacrer la ville à ste Catherine. Elle fut torturée. La paix finalement obtenue fut attribuée à la piété de la ville et à son intercession. Elle fut calomniée à Rome – peut-être par Lucrèce Borgia -, on dit qu’elle avait sacrifié son innocence, c’est pourquoi elle perdit sa charge de prieure; au bout de quelques mois, son innocence fut reconnue et elle fut réhabilitée. On lui a aussi reproché d’avoir prêché en public, ce qui n’était pas permis aux femmes ni aux laïcs. Le pape Alexandre VI et bien des évêques et des grands de son temps lui témoignèrent un vif intérêt. À cause de sa réputation de sainteté, Alexandre VI lui rendit visite en 1499. Elle eut des visions. À cause de la fidélité de sa foi elle fut surnommée la deuxième Catherine. Son monastère de Pérouse disparut en 1870.
Son culte est approuvé en 1571, puis en 1627.

21 mai Bx Hyacinthe-Marie Cormier, né 8 décembre 1832 à Orléans, mort 17 décembre 1916 à Rome.
Henri Cormier entra dans le Tiers Ordre dominicain, alors qu'il était séminariste. Après son ordination sacerdotale, en 1856, il entra au noviciat dominicain de Flavigny, fondé par le P. Lacordaire. Sa manière de célébrer la messe édifiait tous ceux qui y assistaient. En 1859, il fit sa profession solennelle. De faible santé au point de faire d'ardentes neuvaines pour pouvoir faire profession et d'y être finalement admis par miséricorde - et presque comme un dernier sacrement - sur l'avis du pape Pie IX qui avait été consulté, il vécut en fait jusqu'à 84 ans.
En raison de la confiance que lui fit dès le début le P. Jandel (Maître général), qui avait reconnu en lui des qualités remarquables, le P. Cormier fut placé très vite dans des situations de responsabilité. Alors même qu'il n'était pas profès solennel, il fut sous-maître des novices en Italie. Il est ensuite maître des novices et prieur en Corse, artisan de la nouvelle province de Toulouse, puis son provincial nommé à 33 ans. De 1865 à 1891, il est supérieur sans discontinuer (Marseille, Toulouse, Saint-Maximin), réélu provincial.
Témoin des difficultés de l'Ordre en France (expulsions 1880), il se préparait avec discernement à la défense de la liberté de l'Eglise : il devint à Rome l'assistant du Maître de l'Ordre, le P. Früwirth, puis procurateur général (= chargé des relations avec les congrégations romaines).
Et enfin, en 1904, à 72 ans, un âge où l'on aspirerait plutôt à la retraite, il est élu 76ème Maître de l’Ordre. L'époque était particulièrement troublée pour l'Église, avec les affrontements en France au moment de la séparation de l'Église et de l'État, causant un climat de quasi-guerre civile (re-expulsions 1903), tandis que la situation en Italie était presque aussi préoccupante. Sa grande tristesse fut la situation de la France où les Dominicains n'existaient plus... Ils ne furent autorisés à revenir petit à petit qu'après la Première Guerre mondiale.
De plus, l'Église devait aussi se confronter à la crise moderniste. En cette occasion, il resta fidèle à Rome et respectueux des personnes. De tempérament plutôt traditionnel, il dut défendre avec force ses religieux, en particulier le P. Lagrange qu'on accusait d'infidélité à la doctrine de l'Église dans son exégèse. Hyacinthe-Marie sut plaider sa cause devant les attaques - tout en le modérant lui-même - et jouer de la grande estime que lui portait le pape Pie X, pour obtenir un sursis ou retarder une désapprobation. Le P. Lagrange n'a-t-il pas déclaré plus tard que le P. Cormier était un exemple de sainteté ?
Précisément, puisqu'on lui confiait cette tâche de gouvernement, c'est comme supérieur que le P. Cormier a su déployer cette sainteté. Dès son entrée dans l'Ordre, et ensuite avec ses supérieurs, il agit avec une sincérité, une simplicité et aussi un abandon qui n'exclut nullement l'intelligence et l'action. Une de ses lettres au P. Jandel illustre fort bien cela, même si les termes s'expliquent par les liens d'affection et d'admiration qui existaient entre les deux religieux. En 1867, alors qu'il est premier provincial de Toulouse et pense manquer d'expérience, HM Cormier écrit au Maître de l'Ordre : " Rien en moi ne vous est caché. Je suis prêt à entrer dans toutes vos vues [..] et, si comme d'habitude vous me laissez dans l'application une certaine latitude, j'en userai comme par le passé, sauf à vous en référer et à rectifier les points où je me serai trompé. "
" Une certaine latitude "
... voilà ce qui caractérise bien les relations d'obéissance dans l'ordre dominicain : une obéissance d'adulte. Pourvu que les choses soient vécues dans la loyauté, un religieux peut agir selon sa prudence, éventuellement en demandant conseil, et rendre compte ensuite à son supérieur. De ce dernier on attendra, comme le P. Cormier en a donné l'exemple, qu'il anime, rassemble, dialogue, s'informe, conseille et, quand il le faut, ordonne et se fasse obéir. C'est ce que le P. Cormier retient de la figure de saint Dominique et des saints dominicains ; et il tente de suivre leur voie dans ce qu'il appelait ses " petits écrits ", sortes d'encycliques sans prétention où il traitait des problèmes de l'heure. S'il a réussi, c'est qu'il avait une haute idée de l'autorité dans l'Église et savait la vivre selon l'esprit du Christ disant aux disciples de ne pas "commander en maîtres ". Toujours en position de faire sentir le poids de son autorité, il agissait avec une telle humilité qu'il désarmait les préventions et emportait l'adhésion, mettant à l'aise ses interlocuteurs tant il usait de cette autorité avec tact et bon sens. C'était sa manière de vivre sa devise : " La charité de la vérité ", à tel point qu'il fit de cette prudence une sainteté que l'Église a reconnue en le béatifiant. Elle a ainsi proposé un modèle pour les supérieurs religieux, surtout chez les frères prêcheurs parfois si habiles à critiquer ceux qui tentent de les gouverner et essaient en fait de les servir, de les aider, et en ce sens de leur obéir. Mais dans l'ordre dominicain, les supérieurs savent qu'ils ne le seront pas toujours et devront de nouveau obéir, avec plus d'expérience et de compréhension. Meilleurs supérieurs ils auront été, plus obéissants ils seront par la suite.
"Récapituler toutes nos choses en saint Dominique."
“Il donnait la paix à tout ce qu’il touchait”.

Le P. Cormier, lui aussi, a été un bon fils de saint Dominique. Il l’a imité en trois traits de sainteté : son amour de l'Ordre, son amour de la Vérité, et son amour de la vie intérieure.
Il mourut dans sa cellule du couvent Saint-Clément, à Rome, alors que l'Ordre célébrait ses 700 ans. Il fut inhumé en l'église Saint-Dominique et Saint-Sixte de Rome près de l'actuelle Université pontificale Saint-Thomas d'Aquin, ou Angelicum, qu'il avait élevée au rang de Collège Pontifical en 1909.
Il fut béatifié en 1994. Sa mémoire pour l'Ordre est fixée le 21 mai, date de son élection en tant que Maître de l'Ordre.

23 mai Serviteur de Dieu Girolamo Savonarole, 21 septembre 1452 Ferrare- 23 mai 1498 Florence.
Esprit vif et pénétrant, il entre dans l’Ordre dominicain à 22 ans à Bologne. Il enseigne la philosophie, puis devient prédicateur, le premier de son époque, combattant avec énergie les dérèglements de la société, à Rieti, Brescia, Reggio, Bologne, Ferrare, Mantoue et surtout Florence.
Prieur du couvent Saint-Marc, il commence par mettre la paix dans le couvent, puis s’applique à réformer les mœurs du peuple et des grands. En 1493 il prêche le carême à Bologne. Il joue un rôle politique important à Florence, ce qui lui vaut beaucoup d’ennemis (prophéties, franchise de son langage), => accusé de fausses doctrines => torturé et mis à mort avec deux de ses religieux. Il avait 45 ans.
Ses prophéties se sont toutes réalisées. Des miracles ont eu lieu par son intercession. Il a écrit beaucoup de livres.
Sa cause a été introduite.
http://www.santiebeati.it/dettaglio/91638

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Jean-Mic » mer. 23 mai 2012, 16:49

Fée Violine a écrit :Un problème c'est que pour beaucoup de ces notices que j'ai copiées telles quelles, je n'ai pas noté les sources... Pour d'autres, j'ai rédigé moi-même, à partir de plusieurs sources, ou encore j'ai traduit.
:-@ Aïe, aïe, aïe ! Ça, ça va être la galère ...
J'ai le même problème avec les chroniques radiophoniques que je fais chaque semaine. Je n'ai pas noté les sources au fur et à mesure, et maintenant que nous envisageons de les publier par écrit, il me faut tout reprendre ; j'espère ne pas en oublier, même si c'est presque toujours le même corpus qui sert de base.

Bon, je ne veux pas vous saper le moral :s mais ... bon courage quand même :ciao: .
En tout cas, bravo encore pour ce travail de bénédictin ! euh :oops: , pardon ! de dominicain :clap: .

Avec mes fraternels encouragements
Jean-Mic
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » ven. 25 mai 2012, 13:53

25 mai 1871 Martyrs de l’école d’Arcueil, martyrs (?) de la Commune (en réalité, on ne sait pas au juste les circonstances de leur mort), membres du Tiers-Ordre dominicain enseignant : http://www.rigollot.com/ANTOIN~1.htm
- François-Eugène Captier (frère Louis-Raphaël), né à Tarare (Rhône) 9 octobre 1829, grand pédagogue, un des fondateurs du Tiers-Ordre enseignant de st Dominique. Lacordaire ouvre le premier noviciat en 1852. À l’école d’Oullins, Captier est procureur et prof de philo. En 1856, Lacordaire le fait ordonner prêtre, il devient maître des novices et censeur à Sorèze. En 1857 il est prieur à Oullins, il a 28 ans. En plus des qualités viriles et austères qui font le bon religieux et le rude chrétien, il révèle les trésors de son cœur : inépuisable tendresse de la paternité spirituelle, et tous les talents utiles pour éduquer la jeunesse. En 1863 il doit arrêter quelque temps pour un problème de santé. Persécutions du gouvernement. En 1868 il représente la congrégation au chapitre général à Rome, où le Tiers-Ordre enseignant est définitivement incorporé à l’Ordre dominicain. Il a laissé des écrits.

- Eugène Delhorme (frère Constant), né à Lyon en 1832, suivit Lacordaire à Sorèze en 1854, esprit exact et cultivé, de grandes qualités comme professeur, et de plus grandes encore comme éducateur.

- Louis-Ferdinand Bourard (frère Thomas), né à Paris en 1818, avocat, devient dominicain en 1841. Noviciat à La Quercia puis à Bosco. Revient en France, enseigne la théologie, prêche, bâtit en Corse le couvent de Corbara. Aumônier de l’école d’Arcueil. C’est pour tous un consolateur et un père, qui n’eut jamais que des paroles de charité véritable et de charmante gaieté.

- Gabriel Chatagneret (frère Pie-Marie), né à Firminy (Loire) en 1843. Sous-diacre, caractère noble et généreux caché sous des dehors un peu brusques. Il était dans l’Ordre depuis peu d’années.

- Joseph Cotrault (frère Henri), né à Saint-Amand (Cher) en 1840, ne cessa de progresser en science, en piété, en dévouement, il sut gagner le cœur des élèves. Plus tard il développa des qualités de prudence et de sagesse pratique. Procureur à l’école d’Arcueil.


25 mai Serviteur de Dieu Didaco Bessi, né 5 février 1856 à Iolo, Prato (Italie), + 25 mai 1919 à Iolo. http://www.domenicaneiolo.org
Ordonné prêtre à 23 ans, nommé chapelain puis curé de son village natal. Il entre dans le Tiers Ordre dominicain. Il aima tant ses ouailles, vivant parmi eux, qu’il vit avec clarté leurs besoins, dictés surtout par les problèmes sociaux créés par le passage, fin 19ème, d’une économie agricole à un monde en voie d’industrialisation. Pasteur avec le cœur du Christ, il s’émouvait de voir les besoins et la pauvreté de son peuple : pauvreté de moyens, de santé, d’instruction, mais aussi d’Évangile, du sens de la vie, de raisons de vivre, aimer, travailler…
En 1895, avec un groupe de cinq jeunes filles de la paroisse, il fonde les Dominicaines de Sainte Marie du Rosaire. Il consacre à cette fondation le meilleur de son énergie: il forme les sœurs, ouvre une école, envoie les sœurs assister les malades et les mourants. Les pauvres, les abandonnés, les marginaux, les souffrants sont au centre de sa tendresse et de son cœur.
1900 Approbation de l’Institut et de la première Règle
1900 Faculté accordée à Didaco par le Maître général, de recevoir les professions dans le Tiers Ordre dominicain
1901 Première profession religieuse dans l’Institut
1915 Ouverture de la première maison hors de Prato
1959 Affiliation à l’Ordre Prêcheur
1962 Reconnaissance pontificale de l’Institut
1968 Arrivée en Italie des premières sœurs indiennes
1977 Début de la mission en Inde
1987 Ouverture de la première maison en Pologne
1991 Début de la mission en Équateur
2001 Ouverture de la première maison en Roumanie
2004 Translation des restes de Didaco Bessi
2006 Première journée d’étude consacrée à Didaco Bessi.

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Message non lu par Fée Violine » lun. 28 mai 2012, 23:00

27 mai Bx André Franchi, 1335-26 mai 1401 (né et mort à Pistoia).
De la noble famille Franchi-Boccagni, il entre à 14 ans chez les dominicains. Après la Peste noire, il restaure la vie de l’Ordre. 1371-1375 il est prieur à Pistoia, Lucques et Orvieto, où il se montra toujours un supérieur modèle. En 1382 il est élu évêque de Pistoia par la volonté du peuple, et gouverne saintement. Il est un zélé chercheur de paix, un pasteur attentif et un célèbre prédicateur, à la parole chaude et persuasive, animée d’une vraie charité et à qui les âmes ne pouvaient résister. Il vénère particulièrement l’Enfant Jésus, la Vierge et les Mages. Grande était aussi son hospitalité envers les pèlerins et les étrangers. Piété, érudition, vrai souci pastoral. Il fut amant zélé de sa Règle, comme le sont les saints, et ni la prédication infatigable, ni les soucis de l’épiscopat, ni le poids des ans ne lui en firent jamais ralentir l’observance. Rien n’échappait à son œil ni à son coeur, et surtout les pauvres et les malades avaient sa préférence. En récompense il eut la grâce de recevoir Jésus lui-même sous l’aspect d’un pèlerin. Il fut le grand médiateur de son peuple, qui se serait détruit par les atroces guerres civiles. Le Seigneur vint à son aide dans cette œuvre sainte avec des miracles. Il était vénéré par le peuple, qui l’appelait « le père des pauvres ». Au bout de 18 ans d’épiscopat, en 1400, il quitte la charge d’évêque et se retire dans son couvent où il supporta d’une âme joyeuse une longue maladie qui le conduisit à la tombe.
Culte confirmé en 1921.

28 mai Bse Marie Barthélémie Bagnesi, Florence 24 août 1514-28 mai 1577.
Marie était la septième de sa famille. À 17 ans elle perd sa mère. C’était une jolie jeune fille, mais quand son père voulut la marier, elle tomba malade et le resta pendant 45 ans (jusqu’à sa mort). Les médecins lui firent des emplâtres qui au lieu de la guérir, écorchèrent sa peau, d’où le nom de Barthélémy qu’elle prit. Elle passa sa vie sur son lit de douleur, sa consolation était qu’on célébrait la messe chaque jour dans sa chambre. Elle prend l’habit de tertiaire dominicaine. Les gens médisent d’elle, mais elle garde sa bonne humeur et son humilité.
Son culte est approuvé en 1804.

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Message non lu par Fée Violine » ven. 01 juin 2012, 14:47

29 mai Bx Guillaume Arnaud (né à Montpellier, dominicain à Toulouse, devint le bras droit de l’inquisiteur Pierre Seila, compagnon de saint Dominique), Bernard de Roquefort (dont nous ne savons rien), prêtres, et Garcia d’Aure (du diocèse de Comminges), religieux, tous trois de l’Ordre des Prêcheurs, et leurs huit compagnons (2 Franciscains, 2 Bénédictins, 4 prêtres séculiers, un laïc), † martyrs 29 mai 1242 à Avignonet-Lauragais (près de Toulouse).
Dans cette région, la vie de l’Église était troublée par le débordement de l’hérésie albigeoise. Le pape Grégoire IX décida d’intervenir dans cette situation qui risquait de dégénérer: le 22 avril 1234 il nomma Guillaume Arnaud premier inquisiteur dans les diocèses de Toulouse, Albi, Carcassonne et Agen. Guillaume ne tarda pas à se mettre à l’ouvrage, avec une excessive rigueur, au point de faire exhumer les cadavres des hérétiques pour les brûler sur le bûcher. Il commença donc à rencontrer de sérieuses difficultés et le comte de Toulouse Raymond VII demanda au pape de freiner l’indomptable inquisiteur, imposant en outre à ses sujets d’éviter tout contact avec le frère et mettant des gardes à la porte des couvents. Le 25 novembre 1225 tous les frères dominicains furent chassés de la ville et partirent en procession en chantant des hymnes. Un an plus tard, le pape Grégoire IX obtint son retour ; Étienne de Saint-Thierry lui fut adjoint. Mais la haine des hérétiques grandissait et provoquait parfois des tumultes. Le jour de l’Ascension 1242, Raimond d’Alfar, bailli d’Avignonet, invita les onze inquisiteurs dans son château voisin de Toulouse, sous prétexte d’une rencontre avec les albigeois. En réalité, c’était un piège: il les fit enfermer dans une grande salle du château et assassiner en pleine nuit. Les religieux ne se laissèrent pas intimider et allèrent à la rencontre du Christ, affrontant le martyre pour l’amour de lui et chantant le Te Deum.
Au nom de ces martyrs fleurirent des miracles et leur culte dura des siècles. Guillaume Arnaud et Garcia d’Aure furent dès leur mort objets de vénération. Leur tombe était dans l’église Saint-Romain près de leur couvent de Toulouse, mais leurs restes furent dispersés à la Révolution. Chaque année à l’anniversaire de leur mort on célébrait leur fête et celle de leur frère Bernard de Roquefort. En 1809 l’archevêque de Toulouse fit ôter de l’église d’Avignonet un tableau qui représentait les 11 martyrs. Il fut ensuite remis en place, mais disparut en 1861. Le pape Innocent IV reconnut en 1243 le martyre de Guillaume Arnaud et de ses compagnons, mais c’est seulement en 1866 que leur culte fut confirmé.

29 mai Bse Teodora Fracasso (sœur Elia de st Clément), 17 janvier 1901 à Bari, + 25 décembre 1927 à Bari.
Teodora (Dora) est la troisième fille de Giuseppe Fracasso, maître-peintre et décorateur de bâtiments, et de Pascua Cianci (neuf enfants dont trois sont morts en bas âge), parents très chrétiens. En 1905, Dora a dans le jardin la vision d’une belle dame qui se promène entre des lis, cueille un petit lis et le serre contre son cœur. Dora en parle à sa mère qui lui explique : « Tu as vu Marie, la maman du ciel ». Dora prend la décision d’être moniale. On la met dans une école tenue par des sœurs dominicaines. La veille de sa première communion (prévue le 8 mai 1911), elle rêve de Thérèse de l’Enfant-Jésus (qui sera canonisée en 1925, et qui avait fait aussi sa première communion un 8 mai). Thérèse lui prédit : « Tu seras moniale comme moi ». Et elle l’appelle par son futur nom, Sœur Elia. Elle lui annonce que, comme la sienne, sa vie sera très courte. Teodora appelle dorénavant Thérèse “ma très chère Amie du ciel”. Dans son école, Dora fréquente aussi un atelier de couture et de broderie. Elle fait partie d’associations pieuses. Elle réunit des compagnes dans sa chambre pour prier, lire l’évangile et des vies de saints, notamment l’Histoire d’une âme. Elle assiste les ouvriers de son père lorsqu’ils sont malades, confectionne des cadeaux pour les nouveaux-nés, fait le catéchisme. Son confesseur l’oriente vers le Tiers-Ordre dominicain, où elle est admise comme novice en 1914 et elle fait profession le 14 mai 1915, avec dispense d’âge. Les malheurs de ce temps de guerre sont pour elle l’occasion d’intensifier son apostolat.
En 1917 un nouveau confesseur (jésuite) l’oriente vers le carmel, où elle entre en 1920 sous le nom d’Elia de saint Clément.
Dès le début, sa vie religieuse a été difficile, mais l’épreuve la plus dure a suivi sa nomination comme formatrice au métier à tisser du pensionnat attenant au Carmel. Elle est pleine de bonté pour les jeunes filles, mais la sœur directrice est pour la méthode autoritaire et finit par faire écarter sœur Elia. La sœur, désormais, passe la plus grande partie de son temps en cellule à effectuer des travaux de couture. Heureusement, la Prieure du Carmel lui garde sa confiance et elle reçoit aussi un grand réconfort du Procureur Général des Carmes, avec qui elle entretient une correspondance. Elle écrit entre autre : « Je compris que pour conduire les âmes à Dieu, il n’était pas nécessaire d’accomplir de grandes œuvres, plus encore, c’était même l’immolation de toute ma personne que me demandait le bon Jésus. »
En janvier 1927, une forte grippe la laisse très affaiblie. Elle prédit : « Je mourrai un jour de fête ».
Effectivement, le 21 décembre de la même année, son état s’aggrave, le médecin diagnostique une méningite, mais ne juge pas la situation alarmante. Elle meurt le lendemain, jour de Noël. Elle a souvent été appelée “la petite sainte Thérèse d’Italie.”
Béatifiée en 2006.

30 mai Bx Giacomo Salomoni (Venise 1231 – Forlì, 31 mai 1314).
Il était de noble famille vénitienne. Devenue veuve, sa mère se fit moniale cistercienne. Il fut élevé par sa grand-mère, et à 17 ans, après avoir distribué ses biens aux pauvres, entra chez les dominicains de Venise. Il vécut 45 ans au couvent de Forlì, où il se distingua par sa charité, son amour pour les malades (on l’invoque contre le cancer). On l’appelait « le père des pauvres ». Son activité à Forli fut interrompue quand il devint sous-prieur à Faenza, San Severino et Ravenne. Il aimait la règle de l’Ordre, qu’il suivit avec une inviolable fidélité pendant 66 ans. Âme contemplative et assoiffée de silence, ami des pauvres et homme de paix, doté de charismes insignes (extases, prophéties, guérisons). Il n’était pas éloquent, mais il fit un fructueux apostolat au confessionnal : il lisait dans les âmes, et ses paroles étaient un baume. Il reçut la confession du Bx Carino Pietro de Balsamo (qui assassina saint Pierre de Vérone, se repentit et entra au couvent de Forlì) et devint son père spirituel.
Dans ses dernières années, il souffrit d’un cancer sans s'accorder ni repos ni dispenses, mais fut guéri un peu avant sa mort. Il mourut au couvent de Forli au jour et à l’heure qu’il avait prédits. Ses funérailles furent un triomphe. Depuis 1939 son corps est conservé à Venise, dans l’église St Jean et St Paul.
Son culte fut approuvé pour Forlì en 1526, pour Venise en 1568, et pour l’Ordre en 1622.
Patron de Forli.

31 mai Vble Luigia Tincani (Chieti 25 mars 1889 - Rome 31 mai 1976), fondatrice de l'Union de Sainte-Catherine de Sienne des missionnaires des écoles, et de l’Université libre Maria Santissima Assunta (LUMSA).
Son père Carlo Tincani, originaire de Modène, chrétien intègre, professeur de latin et grec. C’est pourquoi Luigia passa sa jeunesse dans diverses villes d’Italie. 1912-1916 elle fait des études de pédagogie à Rome, 1925 diplômée de philosophie à Milan. Pendant ses études elle est active à la FUCI (Fédération Universaire Catholique Italienne), en 1914 elle fonde le Cercle universitaire féminin catholique romain.
Après quelques années d’enseignement, elle réunit un groupe d’enseignantes catholiques et fonde le 30 avril 1917 l’Union Sainte Catherine de Sienne des Missionnaires de l’école, congrégation de tertiaires dominicaines sans habit religieux, consacrées à l’enseignement dans les écoles publiques ; congrégation approuvée par le diocèse en 1924, par Rome en 1934, et définitivement en 1943. Luigia est supérieure générale à vie. L’institut se répand dans toute l’Italie.
En plus d’être formatrice des universitaires catholiques, Luigia, voulant améliorer la condition féminine, sentit l'urgence de la formation culturelle des religieuses enseignantes : en 1939 elle fonda à Rome l'Institut Universitaire Pareggiato de formation des maîtres Maria Santissima Assunta, qui ensuite s’ouvrit aux étudiantes et étudiants laïcs et devint l’Université Libre Maria Santissima Assunta.
Luigia entrevit dans les jeunes filles le levain pour redonner ferment à la société et dans l’école le terrain le plus idoine pour former les intelligences et les consciences à la culture et à la foi.
Comprenant les urgences de son temps, Luigia Tincani voyant loin répond : rendre la première place à la dignité de la personne en s’occupant de la formation à la culture, au droit jugement, à la liberté. Elle se mit pour cela au service de l’Église et de la société, fondant une congrégation d’enseignantes qui iraient à l’école publique de tout degré ; ayant de nombreuses activités au niveau romain et national ; instituant à Rome l'Institut Universitaire Maria SS. Assunta, aujourd’hui Université Libre, avec la spécifique finalité de “ favoriser l'approfondissement des disciplines humaines, reconnaissant aux mêmes un rôle fondateur pour toute formation culturelle et scientifique qualifiée”; “ promouvoir l'éducation intégrale de la personne, selon les principes du christianisme dans la tradition catholique “.
Le charisme de Luigia Tincani est toujours d’actualité. À l’époque de la technique à tout prix et de théories et pratiques qui tendent à ignorer le concept de transcendance, s’impose un exigeant retour aux droites valeurs de l’intelligence et de l’esprit, pour ramener la personne – aussi à travers l’approfondissement des sciences humaines – à la sphère qui lui est propre.
Offrir la possibilité de pouvoir s’améliorer dans la vie, surtout à travers une formation liée à la connaissance, est cette voie illuminante dont la société a le plus besoin.
Cause introduite en 1987. Déclarée vénérable le 27 juin 2011.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » ven. 01 juin 2012, 14:49

1er juin Bx Alfonso Navarrete, Vieille Castille 1571 – Omura (Japon) 1er juin 1617, martyr.
Il entra au couvent dominicain de Valladolid. En 1598 il partit comme missionnaire à Manille (Philippines), où il se consacra à l’apostolat avec tant d’enthousiasme et de zèle qu’il fut frappé d’épuisement et que ses supérieurs le renvoyèrent en Espagne. En 1611 il obtint de retourner en Orient, au Japon, où il fonda les Fraternités du Rosaire et du Saint Nom de Jésus, et diffusa le livre de frère Louis de Grenade, Guide du pécheur, en japonais. Il fonda trois fraternités pour les soins des malades et pour sauver les enfants qui étaient abandonnés à la mort par leurs parents païens. À une occasion, il défendit courageusement des femmes catholiques japonaises menacées par un gang. En 1614 l'empereur du Japon commença la persécution, interdisant à ses sujets d’embrasser la foi catholique et ordonnant à tous les missionnaires de quitter le pays sous peine de mort. Le Bx Alfonso, infatigable, encourageait les chrétiens à persévérer dans la foi, baptisait, confessait, prêchait, célébrait la messe, réconciliait les apostats. Il se rendit à Omura pour soutenir les catholiques qui y étaient persécutés. Ils accoururent vers lui et vers Ferdinando Ayala, augustin. Les deux prêtres furent rapidement arrêtés par les autorités mais les laïcs continuaient à essayer de leur rendre visite. Par édit du commandant suprême Hidetada, ils furent décapités, ainsi que Leo Tanaka, catéchiste laïc affilié aux jésuites.
Béatifiés en 1867.

1er juin Servante de Dieu Maria del Carmen Benavides Mujica, née en 1777 à Quillota (Chili), + 1er juin 1849 à Valparaiso.
L’Église désire voir des laïcs sur les autels. Les admirateurs de cette femme extraordinaire attendent que l’autorité ecclésiastique canonise celle que le peuple fidèle a toujours appelée la Beatita Benavides. Il faut la connaître pour l’aimer et prendre part à l’œuvre de charité sociale qu’elle nous a laissée en héritage.
Ses parents, don Francisco Benavides, originaire de Cádiz, et doña Javiera Mujica, de La Ligua.
« Les Benavides de Quillota étaient une famille suprêmement notable, non seulement pour son ardent et généreux patriotisme, mais aussi pour son indomptable énergie ». Sur les 10 enfants, 2 furent prêtres, 2 autres ont combattu dans la guerre d’Indépendance. Elle vécut identifiée à son peuple, donnant préférence aux plus pauvres. "Elle fut sainte dès l’enfance", disaient ses concitoyens. Son amour de Dieu se manifesta dans son don de soi aux plus abandonnés de ce monde. À 18 ans elle entra dans le Tiers-Ordre dominicain et commença aussitôt son apostolat de miséricorde. Bien que laïque, elle portait l’habit dominicain comme sainte Rose de Lima qu’elle se proposait d’imiter. Modèle de laïque consacrée, elle fut la femme forte de la Bible qui tira de son baptême et de l’eucharistie les énergies d’une activité infatigable.
Avec ses 5 cousines et une filleule elle forma une équipe de Charité pour réaliser ses plans d’action solidaire. Elle allait dans les villages et les campagnes retirées, recueillant les gens les plus pauvres. "Mes cousines sont des colombes de clocher, et n’ont pas peur des cloches", disait-elle avec grâce. Elle était spirituellement attentive aux prisonniers et en sauva beaucoup. Elle changea sa maison en asile de charité, qui devint par la suite l’hôpital San Martín de Quillota. Son dévouement aux pauvres l’aidait à se donner à Dieu plus complètement. Phénomènes mystiques (guérisons, extases, prophéties, lévitation quand elle allait communier). Mais elle se maintenait ferme dans l’humilité et la pénitence. Elle fut très persécutée par le démon, mais ne manqua jamais d’une joie saine et d’un fin sens de l’humour hérité de son père andalou.
À 72 ans elle mourut, pleine de mérites et de vertus. "Une sainte est morte", proclamaient dans les rues des milliers de personnes. Sa fin glorieuse est le fruit d’une vie donnée à Dieu et aux pauvres. Le parfum qui sortit de sa tombe au cimetière municipal, "l’odeur de sainteté", obligea les autorités à la transférer à l’église Saint Dominique.
Au fil des ans, la renommée de la Beatita n’a pas diminué, et le nombre de ceux qui viennent remercier pour les grâces reçues augmente sans cesse. Les nombreux témoignages écrits qui restent d’elle sont conservés, et surtout, l’amour et l’admiration que son peuple ressent pour elle font penser que le procès de béatification commencé au niveau de l’Église locale aura une heureuse issue.

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Message non lu par Fée Violine » sam. 02 juin 2012, 7:42

2 juin Bx Sadoc et ses compagnons, + 2 juin 1260 à Sandomierz, martyrs (Bx André, Bx Pierre, Bx Cyril, Bx Jérémie, Bx Thomas : frères lais).
En 1221, au deuxième chapitre général de l’Ordre, à Bologne, st Dominique envoya des frères évangéliser un peu partout, notamment en Hongrie et au pays des Cumans (que st Dominique rêvait d’évangéliser lui-même), sous la direction d’un frère hongrois nommé Paul, qui fonda la Province dominicaine de Hongrie. Le groupe comprenait aussi le jeune Sadoc, Hongrois ou Polonais, de bonne famille, dont le splendide caractère et la sainteté de vie attiraient l’amitié et l’admiration de ses frères. C’est vraisemblablement à Bologne qu’il fit ses études et entra dans l’Ordre. St Dominique le choisit pour son zèle et son éloquence. À cause de sa vie exemplaire, de sa rare piété, et de son bon jugement, notre bienheureux fut souvent chargé de s’occuper des candidats à l’Ordre et de préparer les novices pour la vie apostolique.
Il fonda un couvent à Agram (actuellement Zagreb) où il fut prieur, puis il alla prêcher en Pologne, où il fonda à Sandomierz, sur la Vistule, le couvent Saint-Jacques dont il devint prieur. Ensuite il alla en mission chez les Tartares.
En 1260, la ville de Sandomierz était assiégée par les Tartares, dont les chefs se nommaient Nogaio et Celebuga, et qui auparavant avaient brûlé Lublin et d’autres villes.
Le 1er juin 1260, alors que Sadoc et ses 48 frères (en comptant les étudiants, novices et frères lais), disaient les matines, le novice qui lisait dans le martyrologe les saints du lendemain fut inspiré de dire : « À Sandomierz, passion de 49 martyrs ». Après l’office, Sadoc leur dit que, bien que les remparts de la ville soient solides et que normalement ils ne soient pas en danger, ils allaient certainement mourir martyrs et qu’ils devaient s’y préparer, et il les félicita de la chance qu’ils avaient. Ses mots firent une profonde impression.
Le lendemain, les Tartares s’emparèrent de la ville par ruse et traîtrise. Pillage, destruction, massacres. Le soir, ils allèrent piller le couvent des dominicains, qui furent tous massacrés et moururent en chantant le Salve Regina.
Leur culte a été confirmé en 1807.
L’identification du prieur et martyr Sadok de Sandomierz avec le Sadok originaire de Hongrie envoyé en mission par st Dominique et fondateur, n’est pas entièrement certaine.

3 juin Bse Beatrice Bicchieri, + Verceil 1320.
Beatrice épousa Gioachino De Ivachi. Devenue veuve elle se fit dominicaine en 1270, suivant sa sœur aînée Emilia (voir 4 mai). Elle fonda un couvent de dominicaines à Verceil, et le gouverna avec sagesse et humilité. Elle fut célèbre par la vie de prière et de pénitence qu’elle mena jusqu’à sa mort. Le peuple la déclara bienheureuse.

3 juin Vble Dalmau (Jaume) Ciurana i Pons (Riudellots de la Selva 14 juillet 1574 – Gérone 3 juin 1637), fils de Montserrat Ciurana et Caterina Pons.
À 30 ans, le 25 août 1604, il prend l'habit de frère lai au couvent Saint-Dominique de Gérone, sous le nom de frère Dalmau (Dalmacio en castillan), en hommage au Bx Dalmau Moner. En 1605 il fait profession. Humilité, charité, prière, pénitence, dévotion envers le Saint Sacrement, la Passion, la Vierge du Rosaire. Au couvent il est aumônier, sacristain et infirmier. Miracles, guérisons, prophéties. Très respecté, beaucoup de gens recherchent ses conseils. Il obtint le privilège d’entrer dans le chœur de la cathédrale de Gérone pendant l’office et de demander l’aumône aux chanoines et prêtres.
Ses funérailles sont une manifestation de la piété populaire, et il fallut les retarder d’un jour pour que tous ceux qui le désiraient puissent voir son corps. Il fut enterré au cimetière du couvent, en 1660 les restes transférés dans un tombeau de pierre, en 1848 le couvent étant abandonné ils furent transférés à Riudellots, et en 1859 à l'église du même village.
La cellule où il avait vécu fut transformée en chapelle, où lui est rendu un culte.
Sa vie fut racontée par le frère Narcís Camós : Abrégé de la vie et des mœurs du vénérable fr. Dalmacio Ciurana, publié en 1690.

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Message non lu par Fée Violine » mer. 06 juin 2012, 1:40

4 juin St Pierre de Vérone (Vérone v1203/1205 – près de Seveso 6 avril 1252), le premier martyr dominicain.
Fils de cathares, il se convertit très jeune à la foi catholique. On dit que tout petit, malgré les réticences familiales, il récitait plusieurs fois par jour le Credo. À Bologne où il faisait ses études, il rencontra les Frères prêcheurs et reçut l'habit dominicain des mains de st Dominique, à l’âge de 16 ans.
Après son ordination, il prêcha surtout chez les cathares du nord de l’Italie, auprès desquels il pratiqua, à l'exemple de st Dominique, la méthode évangélique du dialogue.
Puis sa renommée augmenta et il fut choisi comme prieur à Asti, Plaisance, Gênes, Aoste, Iesi, Côme. Toutefois, presque toute son activité se déroulera principalement à Milan, où il finit par fonder le couvent Saint-Pierre in Campo Santo.
Tout en luttant contre les croyances des cathares, il se consacra à la formation chrétienne des laïcs, à la diffusion du culte de la Vierge, et à la création d'institutions visant à la défense de l'orthodoxie catholique. Ses prédications, renforcées par de solides connaissances de la Bible, s'accompagnaient d'une vie d'ascèse et de charité, des miracles lui sont aussi attribués. Par un travail apostolique inlassable, il obtint de nombreuses conversions et fut aussi le promoteur d'Associations de la foi et de Confréries de louange de la Vierge Marie.
À Florence, il noua de profondes amitiés avec les sept fondateurs de l’Ordre des Servites de Marie, et finit même par devenir leur conseiller.
Nommé inquisiteur de Lombardie en 1242, puis en 1251 inquisiteur pour Milan et Côme (en cette dernière ville il fut aussi nommé prieur), il envoya au bûcher bon nombre de cathares et vit se concentrer sur lui la haine des ennemis de la foi catholique, ce qui lui fit dire qu'il s'attendait à mourir de mort violente. Et il avait raison, car le 6 avril 1252, jour de Pâques, il fut attaqué sur la route de Côme à Milan, en un lieu nommé Barlasina, par des assassins, notamment un certain Pietro de Balsamo, dit Carino, qui le blessa avec une serpe et le poignarda ensuite (par la suite, Carino se convertit). Avant de mourir, Pierre écrivit avec son sang le début du Credo. Son compagnon frère Dominique fut tué aussi.

Onze mois après sa mort, dès 1253, Innocent IV le canonisa, “pour exalter en lui le héros de la lutte contre l'hérésie cathare”.
Dans sa Bulle de canonisation le Pape lui reconnaissait « dévotion, humilité, obéissance, bienveillance, piété, patience, charité » et le présentait comme un « amant fervent de la foi, son éminent connaisseur et son encore plus ardent défenseur ». Sa vie fut écrite quelques années après sa mort par un de ses anciens compagnons d'apostolat, frère Thomas de Lentini, prieur et fondateur du couvent de Naples, qui donna l'habit à saint Thomas d'Aquin.
Patron de Côme, Crémone, Modène, de la Lombardie ; des accouchées, des brasseurs à Cologne.
Un des plus beaux éloges de cette vie a été écrit par Catherine de Sienne dans son Dialogue (2, 5).

« 750 ans après sa mort, saint Pierre de Vérone, fidèle disciple de l'unique Maître, qu'il a cherché sans trève dans le silence et dans la contemplation, annoncé inlassablement et aimé jusqu'au don suprême de sa vie, exhorte les chrétiens de notre temps à dépasser la tentation d'une tiède et partielle adhésion à la foi de l'Eglise. Il invite chacun à recentrer son existence, avec un engagement renouvelé, sur le Christ "qu'il faut connaître, aimer, imiter, pour vivre en lui la vie trinitaire et pour transformer avec lui l'histoire jusqu'à son achèvement dans la Jérusalem céleste". Saint Pierre indique et repropose aux croyants le chemin de la sainteté, "ce haut degré de la vie chrétienne ordinaire", pour que la communauté ecclésiale, les individus et les familles s'orientent toujours dans cette direction. Chaque chrétien, en suivant son exemple, est encouragé à résister aux illusions du pouvoir et de la richesse pour chercher d'abord "son Royaume et sa justice" (Mt 6, 33) et pour contribuer à l'instauration d'un ordre social qui réponde toujours mieux aux exigences de la dignité de la personne.
Dans une société comme celle d'aujourd'hui, où l'on ressent souvent une inquiétante rupture entre l'Évangile et la culture, drame récurrent dans l'histoire du monde chrétien, saint Pierre de Vérone témoigne qu'un tel écart ne peut être comblé que lorsque les différentes composantes du Peuple de Dieu s'appliquent à devenir des "cierges" qui resplendissent sur l'ensemble du candélabre, en orientant nos frères vers le Christ, qui donne un sens ultime à la recherche et aux attentes de l'homme »
(Jean-Paul II, en 2002).

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Message non lu par Fée Violine » dim. 10 juin 2012, 12:34

8 juin Bses Diane d’Andaló, Cécile Cesarini et Amata, béatifiées en 1892.
Diane, née à Bologne v 1200, + Bologne 10 juin 1236. Après une vie futile et mondaine, elle participa en 1223 à la fondation du monastère Sainte Agnès. Son entrée en religion déplut à sa parenté, et ses frères tentèrent de l’enlever : ils lui brisèrent une côte, mais non pas la volonté : ils finirent même par l’aider à construire son couvent. Elle devint si proche du Christ que sa sainteté attirait à elle de nombreux chrétiens avides de vie spirituelle. Elle était belle, sage, éloquente, vertueuse, gracieuse et aimable. Elle était si appliquée au service divin, à la prière et à l’oraison que souvent, à sa seule vue, les sœurs se prenaient à fondre en larmes. Dans son humilité, elle aimait à porter les habits les plus modestes. Elle embellit le monastère (dont elle devint supérieure) par ses paroles et ses exemples, par ses conseils et ses vertus. Environ 50 lettres du Bx Jourdain de Saxe à Diane sont un témoignage de leur amitié. http://moplourdes.com/sommaire/nos%20ra ... ndalo.html

Cécile, v1204 Rome-1290 Bologne. C’est par elle qu’on connaît, heureusement, des détails sur saint Dominique. De famille noble, elle entra très jeune au monastère Sainte-Marie in Tempulo. En 1221 elle alla dans le nouveau monastère Saint-Sixte, qui était dirigé par st Dominique. En 1224 elle fut envoyée à Bologne, où Diane venait de fonder le monastère Sainte-Agnès. Cécile y fut prieure en 1237, 1252 et 1257. À partir des informations de Cécile, sa consoeur Angelica établit le rassemblement des Miracula beati Dominici sur les merveilles réalisées par Dominique à Rome 15 ans auparavant : cela devint une importante contribution à sa biographie; beaucoup de ces récits très détaillés furent confirmés par les recherches.

Amata de Saint Sixte, +1270, cofondatrice de Sainte-Agnès de Bologne, a été béatifiée avec Diane et Cécile, mais n’est pas sur le calendrier dominicain courant officiel, parce qu’on ne sait rien d’elle si ce n’est qu’elle vivait avec les deux autres.

8 juin Vble Humphrey Palao, +1625, martyr aux Philippines, religieux dominicain.

10 juin Bx Giovanni Dominici, Florence 1357- Budapest 10 juin 1419.
D'une famille pauvre et pieuse, il fréquentait souvent l'église des dominicains de Florence, et à 17 ans il entra dans leur couvent. Après sa profession il s'appliqua à l'étude : comme il passait son temps à travailler et à prier, ne prenant qu’un minimum de nourriture et de sommeil, il faisait des progrès étonnants. Il devint si bon théologien que les supérieurs voulaient qu'il se fît recevoir docteur, titre qu'il refusa par humilité. Il était en 1387-1399 à Venise, où il ouvrit en 1395 le monastère de Dominicaines Corpus Christi, puis fut jusqu’à 1406 prédicateur à Florence. Légèrement bègue et devenu excellent orateur, il obtint des succès remarquables, il prêchait souvent jusqu'à cinq fois par jour, et opéra de nombreuses conversions dans toutes les classes, notamment saint Antonin, futur archevêque de Florence.
Il réforma les monastères, qui en avaient bien besoin ; il en fonda plusieurs dans lesquels il établit une régularité parfaite, afin qu'ils pussent servir de modèle aux autres. Il devient prieur du couvent de Fiesole, qu’il avait fondé.
Le pape Boniface IX, ayant publié une croisade contre Bayezid I, qui menaçait la chrétienté, chargea en 1394 le P. Jean Dominici de la prêcher dans diverses provinces d'Italie; mais cette croisade n'eut pas lieu, à cause de la division que le grand schisme d'Occident mettait parmi les princes chrétiens.
En 1406, Grégoire XII le fit venir auprès de lui comme conseiller, pour l'aider à pacifier l'Église, et le nomma archevêque de Raguse (Dubrovnik), puis cardinal en 1408. On l'accusa d’avoir profité de l’amitié du pape pour obtenir des honneurs, mais il ne fut pas plus ébranlé par ces calomnies qu'il ne l'avait été par les éloges.
L'empereur Sigismond désira que le cardinal fût chargé de faire recevoir en Bohême les décrets du concile et de ramener les Hussites à l'unité catholique. En conséquence, en 1417-1419 le pape Martin V le chargea de cette mission, et Jean partit aussitôt pour ce royaume, désolé par les révoltes et les cruautés des disciples fanatiques de Jean Hus. Voyant que ses efforts étaient sans résultat, il passa en Hongrie, où il espérait plus de succès, et il se trouvait à Budapest lorsque Dieu lui fit connaître que sa fin était prochaine.
Il demanda à être enterré sans cérémonie et comme un simple religieux, chez les frères de Saint-Paul-Ermite. Il a laissé des Commentaires sur divers livres de l'Écriture sainte, et un livre de piété qui fut accueilli avec beaucoup de ferveur lors de sa publication.
Culte approuvé en 1832.

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Message non lu par Fée Violine » mar. 12 juin 2012, 0:30

12 juin Bx Étienne (Stefano) Bandelli, Castelnuovo Scrivia (Alessandria) 1369- Saluces 11 juin 1450.
Né d’une excellente famille, il reçut l’habit dominicain à Piacenza, et s’appliqua à l’observance méticuleuse de la règle. Devenu docteur en théologie et droit canonique, il fut appelé à enseigner à l’Université de Pavie (1427-1432). Puis il quitta l’enseignement pour se consacrer avec amour, éloquence et compétence à la prédication, au point qu’on l’appela “le nouveau saint Paul”. On raconte que ce saint lui apparaissait, comme il était déjà arrivé à saint Thomas d’Aquin. De grandes foules accouraient pour l’écouter, et il s’ensuivait des conversions spectaculaires de mécréants et une plus grande ferveur des chrétiens tièdes.
Le Bx Stefano était brillant enseignant, efficace prédicateur, mais surtout homme de prière et d’étude. Il était aimé des pauvres, pour qui il se sacrifiait, et des pécheurs qu’il réconciliait avec Dieu. Il était assidu à l’écoute des confessions.
Sentant diminuer ses forces, il se retira au couvent dominicain de Saluces, où il mourut. Il fut enterré dans l’église St Jean-Baptiste où ses reliques sont toujours vénérées par les fidèles. Il avait aussi le don des miracles. Le plus remarquable advint en 1487 quand, la ville de Saluces étant assiégée, sa figure apparut dans les airs à côté de celle de la Vierge, libérant miraculeusement la cité. Cet événement est commémoré encore aujourd’hui. La ville de Saluces l’a choisi comme patron, avec saint Chiaffredo.
Son culte fut approuvé en 1856.

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Message non lu par Fée Violine » jeu. 14 juin 2012, 9:48

14 juin Servante de Dieu Maria Rosario de la Visitation (Maria Beatriz del Rosario Arroyo), née le 17 février 1884 à Molo, Iloilo (Philippines), +14 juin 1957.
Fondatrice des soeurs dominicaines du Saint-Rosaire des Philippines.
Cause introduite en 2009, nihil obstat 14 mars 2009 ; clôture de l’enquête diocésaine 3 janvier 2011.
http://www.dominicansisters-molophil.org.ph

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » dim. 17 juin 2012, 9:52

16 juin Jean Tauler, né v1300 à Strasbourg, + le 16 juin 1361 dans la même ville, « le docteur illuminé ».
Dominicain, comme Maître Eckhart dont il fut l'élève.
Son enseignement s'apparente à celui de Maître Eckhart, mais il fut aussi influencé par ses études approfondies des néo-platoniciens, tout particulièrement de Proclus et du Pseudo-Denys l'Aréopagite. Ses prédications développent surtout le thème du détachement et prêchent une ascèse apparemment austère, mais qui, au XIVe siècle, est nettement moins doloriste que les autres : c'est lui qui demandera au banquier Rulman Merswin, fondateur de la commanderie Saint-Jean à Strasbourg (aujourd'hui ENA) de largement modérer son ascèse.
Il a probablement fait ses études à Cologne et a séjourné à Bâle, lors du conflit entre le pape et l'empereur, où les dominicains, ayant pris le parti du pape, furent expulsés de la ville ; mais à part quelques voyages, il passa toute sa vie à Strasbourg.
Il conseillait les « Amis de Dieu » orthodoxes, dont des béguines connues (Marguerite Ebner, voir 20 juin) qui vivaient librement dans la pauvreté dans une communauté retirée afin de s'entraider dans leur quête d'une voie intérieure.
Il mourut au couvent dominicain Saint-Nicolas in Undis, où sa sœur était religieuse.
Il est cité parmi les réformateurs strasbourgeois de l'Ordre dominicain dans le manuscrit Liber reformationis ordinis praedicatorum in Germania.
Nous ne possédons de lui que les documents suivants :
*un billet sans doute autographe destiné à une béguine ;
*83 sermons, dispersés en un grand nombre de manuscrits, rédigés en moyen-haut allemand, donc destinés à une prédication populaire ;
*sa pierre tombale, qui est à la fois son portrait physique et le résumé de sa doctrine spirituelle. Placée dans l'ancien couvent des dominicains bombardé le 26 août 1870, elle fut extraite des décombres et déposée dans le Temple Neuf (protestant) construit en lieu et place de cette bibliothèque municipale.

17 juin Vincent (Joseph) McNabb, né le 8 juillet 1868 à Portaferry près de Belfast, + 17 juin 1943 à Londres, prêtre dominicain, "le saint de Hyde Park » .
« Produis le plus que tu peux, consomme le plus petit dont tu as besoin ».
http://distributistreview.com/mag/2010/ ... -the-land/
Il est le 10ème d’une famille de 11 enfants, qui vit sans richesse mais dans la joie. C’est là, de manière expérimentale, qu’il perçoit l’importance de la famille, pour la personne et la société. Père capitaine de mer, mère charitable qui l’emmène visiter et aider les malades.
Plus tard, il écrira un livre autobiographique, Onze, Dieu merci !, dédié à sa mère, un éloge des familles nombreuses.
Pour des raisons professionnelles, la famille s’installe en Angleterre à Newcastle-upon-Tyne (il a 14 ans).
Il découvre les dominicains. Curieusement, il semble que le principal motif de sa vocation ait été la peur de l’enfer, comme pour Chesterton. En 1885 (il a 17 ans), malgré l’opposition de son père il entre au noviciat dominicain de Woodchester, un couvent récent, fondé en 1854, mais en 1885 et les années suivantes, une foule de novices sont arrivés au couvent. Il était l’étudiant le plus brillant du noviciat, bien que les années suivantes, de grands esprits soient entrés dans l’Ordre.
Ordonné prêtre à 23 ans, en 1891, l’année de Rerum Novarum.
Il poursuit ses études de théologie à Louvain en Belgique. Il s’imprègne fortement de la pensée de saint Thomas d’Aquin.
En 1894, devenu Docteur en théologie sacrée, il revient en Angleterre d’où il ne bougera plus, résidant principalement à Leicester et à Londres. Il devient alors proche du Catholic Land Movement dont le but principal est d’aider des familles catholiques à retourner vivre à la campagne, en préconisant l’auto-suffisance et une méfiance envers les machines.

Les 26 années suivantes, le P. McNabb fut envoyé à divers endroits.
[mille excuses, je n'ai pas fini de traduire la notice, qui est en anglais]
Dans ses écrits, le père McNabb est lucide sur les méfaits de l’industrialisation de l’agriculture telle que la France l’a connue à grande échelle après la Seconde Guerre mondiale et dont nous percevons les effets dramatiques aujourd’hui. On pourrait croire que la pensée conductrice du Catholic Land Movement s’inspire des Amish, mais la vision agraire de McNabb s’inspire plutôt de la grande tradition bénédictine, certainement sous l’influence du cardinal Newman qui a consacré un essai à saint Benoît. Toute sa vie pourtant, le père McNabb fut profondément dominicain. Il aborde les questions sociales comme fils de saint Thomas d’Aquin. Prêcheur, il n’hésite pas à descendre dans la rue et il sera présent à Hyde Park chaque dimanche, de 1920 à 1943. Là il prêche à temps et à contre-temps, devant un public souvent attiré par sa bure blanche.

"Seigneur, tu nous as donné ton serviteur Vincent McNabb comme exemple de service aux pauvres, aux sans domicile, aux chômeurs et comme un combattant intrépide contre le modernisme et la culture de mort. Par l’ardent souci du Père McNabb pour ceux qui sont dans le besoin, enflamme nos coeurs et nos vies d’une ardente compassion pour les pauvres, justice pour les opprimés, espérance pour ceux qui sont troublés, et courage pour ceux qui sont dans le doute. Nous prions pour que l’Église, qu’il a tant aimée et servie, reconnaisse son chemin de sainteté et le proclame saint parmi les saints du ciel. Amen."

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » lun. 18 juin 2012, 12:08

18 juin Bse Osanna Andreasi de Mantoue, 17 janvier 1449-18 juin 1505.
Fille du patricien Nicolò Andreasi et de son épouse Agnese Mazzoni, elle s'entendit dire dans son cœur à 6 ans : "Enfant, la vie et la mort consistent à aimer Dieu" ; une statue de la Sainte Vierge qui s’anima, lui enseigna la lecture, le latin, l’écriture. À 6 ans, elle réclamait des livres de théologie, elle devint tertiaire dominicaine à 15 ans, mais ne fit profession qu’après 37 ans de noviciat. Elle était aussi gouvernante du duc de Mantoue. Toute son existence s'écoula dans des palais, comblée de grâces et accablée de souffrances, les unes comme les autres invisibles aux yeux des hommes. Elle se consacra à la prière, à la mortification et au souci pour ses soeurs. C'est son confesseur qui révéla après sa mort qu'elle restait parfois sept heures immobile debout dans la prière, alors que dans la journée elle vivait à la cour du duc François II de Mantoue et de sa femme Élisabeth II. À sa mort, découvrant sa sainteté, agenouillés près de son lit, ils lui demandèrent sa bénédiction. Ils lui élevèrent un beau mausolée qu'on voit encore dans la cathédrale de Mantoue. Elle écrivit d’innombrables lettres et un Libretto qui fut publié à Mantoue en 1507.
Son culte fut autorisé en 1515 et confirmé en 1694.

18 juin Angelico (Andrea) Pistarino, Alessandria 4 février 1897 - Turin 18 juin 1960.
Andrea Pistarino, jeune peintre, arrive à Asti en 1915. Il se lie d’amitié avec les peintres de la ville. Pendant 10 ans, son atelier est un cénacle d’expériences et de discussions pittoresques. Son tempérament inquiet et curieux alimente facilement le goût de la polémique et des recherches nouvelles. Il participe avec succès aux grandes expositions de peinture (Biennale de Venise, Quadriennale de Rome). Il a le goût de la beauté et sa personnalité frémissante semble trouver la paix dans l’art, mais dans son cœur il y a une insatisfaction qui ne s’apaise pas. Il a laissé tomber Dieu à l’adolescence, mais Dieu, lui, l’attend. À 26 ans, en 1923, Andrea a pris rendez-vous pour adhérer à la franc-maçonnerie. Il sort de chez lui, mais au bout de quelques pas, il s’arrête : les cloches de l’église à côté de chez lui sonnent, invitant les fidèles à la prière. Comme attiré par une Voix mystérieuse, Andrea entre dans l’église. Le prêtre parle de Jésus-Christ, de son Église qui accueille les âmes ayant besoin de salut, et… de la franc-maçonnerie que l’Église combat. Andrea est frappé de cette coïncidence. Les cloches, ce soir-là, ont sonné pour lui. Il va chez des amis. Leur mère, une noble dame d’âme et de foi, l’écoute, l’éclaire, lui ouvre des horizons nouveaux. Plus tard, Andrea l’appellera « maman ». Elle lui commande un portrait, mais c’est un prétexte pour lui parler du Christ.
Ses yeux sont ouverts et voient Dieu, qui seul au monde mérite d’être aimé : Dieu, l’Absolu, la Beauté éternelle, la Lumière, la Vérité et l’Amour!
Le 10 octobre 1924, Andrea, accompagné de sa soeur Rita, entre au couvent Saint-Dominique de Chieri (Turin) pour consacrer sa vie au Christ, dans l’Ordre dominicain, l’ordre de la vérité et de la miséricorde. Il a 27 ans. Il quitte une brillante carrière. Il prend l’habit sous le nom de Fra Angelico, comme son grand prédécesseur dominicain.
Novice exemplaire, humble et obéissant, il a dans le cœur une joie qu’il n’imaginait pas possible sur la terre. Il est ordonné prêtre le 30 août 1929. Il prêche en chaire, et par la peinture. De son pinceau naissent des figures denses de mystère et de lumière, du Christ et de la Vierge, qui parlent au coeur. Le P. Angelico participe encore, avec succès, aux expositions internationales d’Art sacré, il expose à Paris et en Amérique, s’imposant à l’attention de la critique. Il reçoit des prix prestigieux. Beaucoup de ses œuvres se trouvent désormais dans des Galeries nationales, dans des musées municipaux, dans des collections publiques et privées. "Devant ses tableaux, en admirant le peintre qui réussit à susciter en nous des émotions si subtiles et précieuses, il est impossible de ne pas envier l’homme qui a trouvé un bonheur si grand". Son bonheur est vraiment "la prédication par le pinceau", comme avait été au 15ème siècle celle du Bx Angelico.
Mais le P. Angelico sait que tout ce succès n’est rien, que l’unique succès à poursuivre est la sainteté. Il est tenté de jeter pinceaux et couleurs dans le fleuve, mais ses supérieurs lui disent de continuer et de « jeter son art dans un fleuve de charité, au service des vocations dominicaines et des petits orphelins ». C’est ainsi qu’en 1942 avec les revenus de ses tableaux il fonde à Turin la Maison du Sacré-Cœur où il accueille et éduque de nombreux orphelins de guerre. Il les aime comme un père, leur offre la chaleur d’une famille, et leur fournit aussi une « maman », Maria Regale, née à Turin en 1910, tertiaire dominicaine, consacrée à Dieu très jeune par des vœux privés. En 1931, frappée d’une grave maladie, elle était restée 8 ans clouée au lit, puis miraculeusement guérie en 1942 (pèlerinages à Lourdes et à Loreto). Elle meurt subitement dans la chapelle de la maison, au milieu de ses enfants, le 18 mai 1947, pendant le Salve Regina du soir.
Le P. Angelico a accompli une admirable prédication : Dieu n’est pas un professeur, sa révélation montre son visage, le visage de Jésus-Christ qui a dit : "Qui me voit, voit le Père" (Jn 14,9). Le catholicisme est la religion des visages, celui de Jésus, celui de Marie, celui des saints, ainsi naît entre le Christ et l’âme une histoire d’amour. C’est concret. Oui, la doctrine, la loi morale, mais incarnée et dévoilée par le visage du Christ. Pas la gnose, mais une Personne. L’art du P. Pistarino, comme celui de l’Angelico, en témoigne.
En 1959, il va à Paris, où il peint une série de tableaux. Au retour, il trouve une biographie qui lui a été consacrée, illustrée par quelques-unes de ses œuvres et des articles de critiques d’art. Une grande satisfaction pour lui, qui ressent les premiers symptômes d’un mal insidieux. Les mois qui lui restent à vivre sont remplis d’encore plus de rosaires, d’un dialogue plus intime avec Dieu, de charité et de tendresse envers ses petits. Après une difficile intervention chirurgicale, il meurt à Turin, à 63 ans. Peu de jours avant, il avait écrit : "La Foi, le Sacerdoce, l’œuvre du Sacré Coeur sont les plus beaux dons que Jésus et la Vierge m’ont faits. L’Esprit qui nous anime est l’Esprit de Jésus, d’amour de la Vérité. Toujours la Charité du Christ".

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Jean-Mic » lun. 18 juin 2012, 13:28

Fée Violine a écrit :16 juin Jean Tauler, né v1300 à Strasbourg, + le 16 juin 1361 dans la même ville, « le docteur illuminé ». Dominicain, comme Maître Eckhart dont il fut l'élève.
Mince, pour une fois que j'en connaissais un :D , et voilà que vous nous en donnez trois de plus dont je n'ai jamais entendu parler :( ... Bon, blague à part, encore bravo pour cette belle initiative :clap: . Avec tout le respect que j'ai pour Dominique, ses fils et ses filles, je n'aurais jamais imaginé qu'un seul et même ordre ait pu susciter autant de sainteté. C'est vraiment formidable !

Vous en êtes à combien ? ... pour l'instant ? Et combien encore à venir ? ... d'ici combien de temps pensez-vous arriver au bout de cette recension ?

Est-ce que vous pensez à en faire une lecture, une analyse transversale ? Basée sur les grands thèmes de la spiritualité dominicaine : la connaissance de l'Ecriture, la prédication, la mariologie, ... ? De manière chronologique (les accents sont-ils les mêmes au cours des différentes périodes ?) Y-a-t-il des originaux, des électrons libres ? Quel rapport à l'autorité de l'ordre ? ... ? Enfin, j'aurais encore mille questions de ce genre ...

Bravo :clap: , bravo :clap: , bravo :clap: .
Et merci !

En toute fraternité
Jean-Mic
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » lun. 18 juin 2012, 18:28

Merci pour vos encouragements!
Pour toutes les questions que vous posez, je pense qu'il y a déjà des quantités de gens très compétents qui s'en occupent.
Moi je me contente de rassembler les infos. Au départ, l'Ordre cherchait un laïc bénévole pour recenser tous les saints dominicains pour mettre sur un site dominicain, je me suis proposée mais je ne pensais pas qu'il y en avait tant, et que ça m'occuperait si longtemps!
En fait, pour trouver plus d'informations, il faudrait aller travailler dans la bibliothèque d'un grand couvent dominicain, par exemple celui de Toulouse.
Récemment, le frère qui accompagne notre fraternité laïque m'a dit qu'il prévoyait la création d'un site genre wikipédia destiné spécialement à mes biographies. Et c'est pas grave si mes textes ont des erreurs ou des lacunes, car les savants historiens qui ont toutes les infos pourront corriger. C'est super, sauf que ce frère est tellement occupé que je ne sais pas quand il aura le temps de créer le site en question (il est spécialiste d'internet pour la Province).

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