C'est assez désespérant de lire (et relire régulièrement, d'ailleurs) autant de clichés sur l'Inquisition (qu'elle soit ou non espagnole et survenant à la suite de la Reconquista, faudrait commencer à faire certains liens, en passant), les soi-disant gentils Cathares, le melting pot de la chasse aux sorcières (c'était le truc des protestants, en passant itou) et la réaction des papes face à l'esclavage.
Faudrait s'informer afin de se sortir et ressortir cette histoire remaniée, propagée à tous vents et basée sur des faussetés et des exagérations. Et le minimum de rigueur intellectuelle demande de considérer les faits dans leur contexte historique et non pas en fabulant à partir d'un set de valeurs contemporain.
Il me semble que c'est le devoir de tout catholique de rechercher la vérité dans ces domaines au lieu de monter à bord de ce gros train lancé à toute vapeur par des ennemis de l'Église.
Il y a des réfutations et des nuances qui ont été apportées sur ces sujets dans d'autres sections du forum : il serait de bon aloi de les consulter.
Je suis d'accord pour ne pas occulter les erreurs de l'Église, mais faudrait voir à ne pas contribuer à la campagne de salissage et d'inflation/déformation des faits, quant même !
P.S. La lecture des articles de Jean Sévillia, mais surtout son livre "
Historiquement correct" devrait être considéré(s) comme lecture obligatoire, ne serait-ce que pour déboulonner à jamais tous ces mythes grossiers. Plusieurs articles concernant certains de ces sujets sont consultables sur son site et ils apportent un autre son de cloche à cette cacophonie :
http://www.jeansevillia.com/index.php?page=article
Tiens, sans trop me forcer, j'ai trouvé cette info sur l'Inquisition espagnole. Ça mentionne même ce bon vieux Torquemada, mais pas tout à fait comme d'habitude.
D'accord, c'est en anglais, mais je fournis une traduction rapido plus bas. Je suis trop paresseuse pour googler plus avant, mais il doit bien se trouver un équivalent en français quelque part...
The actions of the Inquisitors are often criticized, usually as a means of attacking Spain by those who resent the strong Catholic character of the country. One criticism is that the Inquisition used torture. It did, though less so under Torquemada than before him. Torture is wrong, and the Church has since condemned any use of torture. But at the time, all governments routinely used torture as a means of extracting confessions. Though the fact that a sin is routinely committed does not justify it, the Inquisitors were most probably acting in good faith, and they should not be singled out as unusually evil.
A second attack is that the Inquisition's judgments led to the execution of the guilty. People in modern times consider it wrong to execute people for not truly believing in the religion they professed, but that is not in fact why they were executed. Those found guilty were traitors to the state and to the Church, and treason has almost always been recognized as a crime justifying capital punishment. Furthermore, those found guilty were always given a chance to repent. Only if they refused to repent or if they relapsed into their crimes after promising repentance were they executed. Finally, only 2,000 were executed, a small percentage of the 100,000 put on trial.
A final charge is that the method of execution, burning at the stake, was unusually barbaric. But the 16th century was a brutal time. In England capital punishment consisted of being hanged, cut down while still alive, disembowelled, and then cut into four piecs (hanged, drawn and quartered); in France, it was to be boiled alive. Again, Spain should not be singled out for condemnation.
The Inquisition, in fact, though not perfect, was a more just court than most. Often, people charged with regular crimes would pretend to be heretics so that they could be transferred to the custody of the Inquisition, whose prisoners were better treated.
Looking at the Inquisition historically, we see that it avoided more deaths than it caused. Because Spain was united religiously as well as politically, it did not suffer the religious wars which came when Protestantism began in other countries. Furthermore, a few years later other parts of Europe went through a witchcraft hysteria, when many people were executed as witches on only the flimsiest of evidence, or no evidence at all (30,000 in England, 100,000 in Germany). In Spain, the Inquisition investigated charges of witchcraft and found them baseless, thus saving many innocent people from death.
http://www.catholiceducation.org/articl ... h0009.html
Les actes des Inquisiteurs sont souvent critiqués, souvent comme moyen de s'en prendre à l'Espagne par ceux qui en veulent au fort caractère catholique du pays. Une de ces critiques est que l'Inquisition utilisait la torture. Elle le faisait, quoique moins sous Torquemada qu'avant lui. La torture n'est pas un bien, et l'Église a depuis condamné tout usage de la torture. Mais à l'époque, tout les gouvernements utilisaient de manière routinière la torture pour obtenir des confessions. Quoique le fait de commettre un péché de manière routinière ne le justifie pas, les Inquisiteurs agissaient probablement de bonne foi, et ils ne devraient pas être ciblés comme étant d'une méchanceté inhabituelle.
Une deuxième attaque est que les jugements de l'Inquisition menaient à l'exécution du coupable. Les gens de l'époque moderne considèrent que c'est mal d'exécuter des gens qui ne croient pas réellement en la religion qu'ils professent, mais ce n'était pas en fait la raison pour laquelle ils étaient exécutés. Ceux qui étaient trouvés coupables étaient des traîtres à la nation et à l'Église, et la trahison a toujours été reconnue comme un crime justifiant la peine capitale. De plus, on offrait toujours à ceux qui étaient trouvés coupables de pouvoir se repentir. C'était seulement s'ils refusaient de se repentir ou qu'ils étaient relaps dans leurs crimes après avoir promis repentance qu'ils étaient exécutés. Finalement, seulement 2 000 personnes ont été exécutées, soit un petit pourcentage des 100 000 passées en jugement.
Une dernière accusation porte sur la méthode d'exécution, le bûcher, qui était inhabituellement barbare. Mais le XVIe siècle était barbare. En Angleterre, la peine capitale consistait à être pendu, traîné par une claie jusqu'à la potence et enfin coupé en quatre morceaux; en France, c'était être ébouillanté vivant. Ainsi l'Espagne ne devrait pas être considérée comme un phénomène à part pour fin de condamnation.
L'Inquisition, en fait, même si elle n'était pas parfaite, était un tribunal plus juste que la plupart des autres tribunaux. Souvent, les gens accusés de crimes "réguliers" prétendaient être hérétiques pour pouvoir être transféré sous la garde de l'Inquisition, dont les prisonniers étaient mieux traités.
En examinant l'Inquisition historiquement, nous voyons qu'elle a évité plus de morts qu'elle n'en a causées. Parce que l'Espagne était unie religieusement autant que politiquement, elle n'a pas subi les guerres de religions que le protestantisme a initié dans d'autres pays. De plus, quelques années plus tard d'autres parties de l'Europe a connu une hystérie de sorcellerie, et plusieurs personnes ont été exécutées en tant que sorcières sur la base de preuves peu convaincantes ou mais sans aucune preuve (30 000 en Angleterre, 100 000 en Allemagne). En Espagne, l'Inquisition a enquêté sur les accusations de sorcellerie et les a trouvés sans fondements, sauvant ainsi plusieurs personnes innocentes de la mort.