Les Juifs sont-ils responsables de la mort du Christ ?

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Re: Les Juifs ont-ils tué le Christ ?

Message non lu par shofar » jeu. 05 févr. 2009, 20:24

Ces propos me font [vomir] ! Excusez-moi l'expression. Vous en avez contre les juifs sans les connaître vraiment, parce qu'ils ne font pas parti de votre assemblée. La circoncision est pour les juifs avant et après la venue du messie Jésus, seuls le païens croyants en Jésus était exempté de le faire, Paul ne s'adresse pas aux juifs quand il écrit certaines lettre. Ils s'adresse aux païens qui ont reçu Jésus Sauveur et Seigneur dans leur vie. Ceux-là n'appartenaient pas à une Eglise institutionnelle, mais au Corps du Christ. Quand l'auteur de l'épître aux hébreux nous parle de ne pas quitter son assemblée, il ne parle pas de bâtiment, mais de l'ensemble qui constitue le corps du Christ en tant que membre.

Dans l'assemblée primitive, [Attaque gratuite et sans fondement contre l'Eglise. Cordialement. Raistlin], ils se trouvaient des juifs et des non-juifs croyants au même messie. Ils se trouvaient donc des circoncis selon la chair (juifs) et les circoncis selon le coeur (les non-juifs). Vous ne serez peut-être pas d'accord encore une fois.

[Attaque gratuite et sans fondement contre la foi chrétienne. Cordialement. Raistlin] Mais depuis que je suis arrivé, il me semble que nous sommes hors sujet. Veuillez encore m'en excusez !
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Re: Les Juifs ont-ils tué le Christ ?

Message non lu par Sapin » jeu. 05 févr. 2009, 20:45

Bonjour Popeye! Heureux de vous relire toujours avec intérêt :)
popeye a écrit :Il en est de Nostra Aetate comme de Dignitatis Humanae : des documents que beaucoup refusent de recevoir. Somme toute, si un Pape peut errer dans son magistère simplement ordinaire, à plus forte raison un Concile, qui n'a d'autorité que cum et sub Petro, peut-il lui-même errer dans son enseignement simplement ordinaire. C’est la question non pas tant du caractère pastoral (vs doctrinal) du Concile Vatican II, que de son refus de définir positivement ou négativement, d’où sa réduction à un acte doctrinal du magistère authentique, faillible.
C'est pourtant pas de cette manière qu'on nous demandé de le recevoir, mais plutôt, comme l'a dit Paul VI et ses successeurs, « étant donné le caractère pastoral du concile, il a évité de prononcer d’une manière extraordinaire des dogmes comportant la note d’infaillibilité, mais il a muni ses enseignements de l’autorité du magistère ordinaire suprême ; ce magistère ordinaire et manifestement authentique doit être accueilli docilement et sincèrement par tous les fidèles, selon l’esprit du concile concernant la nature et les buts de chaque document. » (Paul VI, 12 janvier 1966, Allocution à l’audience générale) Ceci comprend bien sûr les 16 documents, car tous ont reçu la déclaration solennelle avant l'apposition des signatures. C'est pour ces raisons que les fidèles et pasteurs sont invités à le recevoir de cette manière, compte tenu de la teneur exceptionnelle du concile que les précisions ont été apportées. Et de plus, cette déclaration a été faite cum et sub Petro. Est-ce à dire que non seulement le pape et le concile ont errés, mais qu'ils nous ont trompés.

Autrement dit, si j'accepte votre déduction sur ce point, je dois en plus accepter que les 16 documents conciliaires n'ont aucune valeur d'autorité dans l'enseignement de l'Église, et peuvent être rejetés et qu'aucun fidèle n'est tenu d'y adhérer ni de s'y soumettre, ce qui pour moi serait un non sens au sein de l'enseignement et de l'unité de l'Église.

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Re: Les Juifs ont-ils tué le Christ ?

Message non lu par Raistlin » ven. 06 févr. 2009, 17:21

Je me permets de continuer le débat en mentionnant un passage du Talmud relatif à Jésus :

"La tradition rapporte : la veille de la Pâque, on a pendu Jésus. Un héraut marcha devant lui durant quarante jours disant : il sera lapidé parce qu’il a pratiqué la magie et trompé et égaré Israël. Que ceux qui connaissent le moyen de le défendre viennent et témoignent en sa faveur. Mais on ne trouva personne qui témoignât en sa faveur et donc on le pendit la veille de la Pâque. Ulla dit : — Croyez-vous que Jésus de Nazareth était de ceux dont on recherche ce qui peut leur être à décharge ? C'était un séducteur ! et la Torah dit : tu ne l'épargneras pas et tu ne l'excuseras pas (Deutéronome 13,9)... Une tradition rapporte : Jésus avait cinq disciples, Mattai, Naqi, Netser, Boni et Todah." (Sanhédrin, 43a)

Il est intéressant de voir que les Juifs ne rejettent en aucun cas la faute sur les Romains. Au contraire : ils assument le meurtre de Jésus.

Ils parlent même de pendaison, procédé utilisé par le peuple Juif après la mise à mort des criminels comme en témoigne le Deutéronome : "Quand un homme ayant commis un crime digne de mort aura été mis à mort et que tu l'auras pendu à un bois..." (Dt 21,22).
Ce procédé typiquement juif renforce l'idée que les Juifs ayant rédigé le talmud assumaient entièrement la responsabilité de la mort de Jésus.


Je pense donc qu'il faut relativiser la position soi-disant intolérable de l'Eglise envers les Juifs "déicides"... De fait, c'est ce qu'ils semblent revendiquer dans leur talmud.

Cordialement,
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Re: Les Juifs ont-ils tué le Christ ?

Message non lu par Anne » sam. 07 févr. 2009, 1:57

shofar a écrit : Par contre j'ai lu que les juifs selon le Talmud avait été pendu au bois, et non crucifié, or si cela était vrai, pourquoi les textes biblique (Évangiles) nous parle de la crucifixion ? La pendaison n'est pas la même chose !
Non ce n'est pas la même chose puisque le verbe "pendre" peut avoir deux formes:

[*]transitive: pendre par le cou avec une corde, "pendaison";
[*]Intransitive: être suspendu.

"Pendu au bois" est une autre façon (en hébreu) de dire crucifié (accroché=pendu) au bois ou à l'arbre.

On en parle d'ailleurs en Actes 5,30:
Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez fait mourir en Le pendant au bois.
Et dans l'Épître aux Galates 3,13:
Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous; car il est écrit: Maudit est quiconque est pendu au bois;
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
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Re: Les Juifs ont-ils tué le Christ ?

Message non lu par shofar » sam. 07 févr. 2009, 5:46

Bonjour AnneT, merci pour cette réponse !
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Re: Les Juifs ont-ils tué le Christ ?

Message non lu par Raistlin » sam. 07 févr. 2009, 15:09

shofar a écrit :Par contre j'ai lu que les juifs selon le Talmud avait été pendu au bois, et non crucifié, or si cela était vrai, pourquoi les textes biblique (Évangiles) nous parle de la crucifixion ? La pendaison n'est pas la même chose ! Or nous voyons que Jésus montre à ses apôtres le jour de sa résurrection, la marque des clous dans ses mains et ses pieds ainsi que le coup de lance sur le flanc. C'est bien ce que Thomas l'incrédule a aussi remarqué huit jours plus tard.

Les Témoins de Jéhovah eux aussi croient qu'il a été pendu. La crucifixion est une torture donnée aux malfaiteurs par les Romains. Si le Talmud avait raison, cela voudrais dire que les Évangiles que nous possédons sont faux ! Je crois profondément en la Parole de Dieu et qu'elle est vrai de la Genèse à l'Apocalypse !
Personne n'a dit que le Talmud avait raison, surtout par rapport aux évangiles. (De toute façon, ce passage sur la "pendaison" de Jésus aurait été écrit au cours du IIème siècle je crois...)

Cependant, il est clair que les Juifs ayant rédigé le Talmud revendiquaient la mort de Jésus sans aucun scrupule...
Ce qui compte ici, ce n'est pas la vérité du livre, mais le fait qu'il atteste que ses écrivains avaient bien le sentiment que les Juifs étaien responsables de la mort de Jésus. Ils ne voyaient pas la mort de Jésus comme de la responsabilité des romains...

En outre, il me semble que la fidélité des Juifs au Talmud - et aux passages blasphématoires concernant Jésus - est la cause de la colère de l'Eglise et des chrétiens à certains moments de l'Histoire.

Cordialement,
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Re: Les Juifs ont-ils tué le Christ ?

Message non lu par Sapin » lun. 09 févr. 2009, 4:59

popeye a écrit : Bonjour Sapin.

1° PASTORAL ET DOCTRINAL.

Le Concile Vatican II est loin de n'être que pastoral. Il est doctrinal, en tant qu'il comporte des énoncés doctrinaux.[...] Ces précisions doctrinales étant faites, j'en viens à vos questions.

1) Le Pape et le Concile ont-ils cherché à nous tromper ? Non. Certainement pas.
2) Les 16 documents conciliaires sont-ils à rejeter en bloc ? Non. Certainement pas.
3) Certains documents sont-ils, doctrinalement suspects ? Notoirement, oui. Dignitatis humanae et Nostra Aetate.
4) Les deux documents mentionnés sont-ils erronés ? À tort ou à raison, je le crois.

Cordialement.

Bonjour Popeye, Image

Voilà ce que j'appelle une réponse bien argumentée et qui mérite beaucoup d'éloges! On reconnaît encore une fois, cher Popeye, cette rigueur intellectuelle dans vos réponses, l'intérêt et le souci que vous portez à la théologie, c'est tout à votre honneur!

Maintenant, j'aimerais vous posez quelques questions d'éclaircissement en regard à votre développement, mais je risque de sombrer dans le hors-sujet compte tenu du sujet qui est en cours ici. Je vais donc voir ce que je peux faire pour poursuivre cette discussion fort intéressante et pleine d'actualité.

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Re: La « question juive » : interrogation.

Message non lu par lmx » lun. 27 févr. 2012, 15:42

Voilà, ce me semble, l’oubli radical de certains esprits qui souhaitent aborder la « Question Juive » en évacuant purement et simplement la place de Jésus-Christ au sein de l’Histoire, se rendant ainsi absolument incapables de penser en chrétiens, et qui donc, conséquemment, rejoignent dans leurs positions impies et scandaleuses, consciemment ou inconsciemment, les pires ennemis du Christ et de son Église.

L'expression "peuple juif déicide" est abusive et dans le catéchisme du concile de Trent c'est le genre humain qui est responsable de la crucifixion du Christ. Aussi c'est donc sans surprise, sauf pour les ignorants, que Benoît XVI peut de nos jours encore condamner cette expression.

Qui est le plus coupable, celui qui rend la vérité odieuse, met des obstacles entre elles et les hommes en persistant à vouloir jeter l'anathème sur un peuple, attitude qui conduit au rejet de cette vérité par la personne visée, ou celui qui, par ignorance, la refuse ? Le catéchisme du concile de Trente vous donnera une petite piste.
Catéchisme concile de Trente I ch V § III a écrit : Nous devons donc regarder comme coupables de cette horrible faute, ceux qui continuent à retomber dans leurs péchés. Puisque ce sont nos crimes qui ont fait subir à Notre-Seigneur Jésus-Christ le supplice de la Croix, à coup sur ceux qui se plongent dans les désordres et dans le mal [29] crucifient de nouveau dans leur cœur, autant qu’il est en eux, le Fils de Dieu par leurs péchés, et Le couvrent de confusion. Et il faut le reconnaître, notre crime à nous dans ce cas est plus grand que celui des Juifs. Car eux, au témoignage de l’Apôtre, [30] s’ils avaient connu le Roi de gloire, ils ne L’auraient jamais crucifié. Nous, au contraire, nous faisons profession de Le connaître. Et lorsque nous Le renions par nos actes, nous portons en quelque sorte sur Lui nos mains déicides
.
597 En tenant compte de la complexité historique du procès de Jésus manifestée dans les récits évangéliques, et quel que puisse être le péché personnel des acteurs du procès (Judas, le Sanhédrin, Pilate) que seul Dieu connaît, on ne peut en attribuer la responsabilité à l’ensemble des Juifs de Jérusalem, malgré les cris d’une foule manipulée (cf. Mc 15, 11) et les reproches globaux contenus dans les appels à la conversion après la Pentecôte (cf. Ac 2, 23. 36 ; 3, 13-14 ; 4, 10 ; 5, 30 ; 7, 52 ; 10, 39 ; 13, 27-28 ; 1 Th 2, 14-15). Jésus lui-même en pardonnant sur la croix (cf. Lc 23, 34) et Pierre à sa suite ont fait droit à " l’ignorance " (Ac 3, 17) des Juifs de Jérusalem et même de leurs chefs. Encore moins peut-on, à partir du cri du peuple : " Que son sang soit sur nous et sur nos enfants " (Mt 27, 25) qui signifie une formule de ratification (cf. Ac 5, 28 ; 18, 6), étendre la responsabilité aux autres Juifs dans l’espace et dans le temps :

Aussi bien l’Église a-t-elle déclaré au Concile Vatican II : " Ce qui a été commis durant la passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps. (...) Les Juifs ne doivent pas être présentés comme réprouvés par Dieu, ni maudits comme si cela découlait de la Sainte Écriture " (NA 4).

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Re: Le judaïsme et le Golgotha

Message non lu par Harfang » lun. 27 févr. 2012, 17:30

Le fait que nous soyons tous impliqués dans la mort du Christ ne fait aucun doute, et chaque péché commis est une épine de plus dans le front sacré de Notre-Seigneur, mais cela empêche-t-il le Sang de retomber sur celle qui l'a appelé ; je veux parler de la synagogue ?

Une vision de sainte Hildegarde de Bingen me conforte dans cette opinion :
Cinquième vision d'Hildegarde : la Synagogue. Blanche en haut, noire en bas et les pieds couleur de sang.

« La Synagogue admire la nouvelle épouse, l'Église, qui ne se voit pas ornée des mêmes vertus qu'elle, mais environnée d'escortes angéliques, afin que le démon ne puisse ni la ruiner, ni la renverser ; tandis que la Synagogue abandonnée par Dieu gît dans le vice. [...] Elle a les pieds tout sanglant et autour de ses pieds brille une nuée resplendissante parce que, à sa consommation, elle mit à mort le Christ, le Prophète des prophètes, et elle-même, déchue, s'écroula. » Sainte Hildegarde de Bingen dans le Scivias.
Image

Statue représentant la Synagogue sur la cathédrale de Strasbourg. Ici, une jeune femme, cheveux dénoués, les yeux couverts d'un bandeau serré qui l'aveugle. Son attitude est contrainte, douloureuse. La lance brisée et les tables de la Loi qui lui échappent des mains indiquent son désarroi. Elle se détourne, honteuse ou égarée, de sa soeur l'Église. Elle ne voit pas en Jésus le Messie que les Juifs attendent.
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Re: Le judaïsme et le Golgotha

Message non lu par lmx » lun. 27 févr. 2012, 17:55

Le fait que nous soyons tous impliqués dans la mort du Christ ne fait aucun doute, et chaque péché commis est une épine de plus dans le front sacré de Notre-Seigneur, mais cela empêche-t-il le Sang de retomber sur celle qui l'a appelé ; je veux parler de la synagogue ?
oui je vois que vous êtes prêt à user de toutes sortes de contorsions pour passer outre les catéchismes et l'autorité des conciles qui ont condamné cette idée. Tout comme votre maître franc maçon et son double discours.

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Les Juifs sont-ils responsables de la mort du Christ ?

Message non lu par Harfang » mer. 29 févr. 2012, 20:43

Après, personne ne nie que certains dignitaires juifs aient collaboré à la mort du Christ. Ce qui pose problème, c'est la généralisation à l'ensemble des juifs de tous lieux et de tous temps.
Cela pose la question du mécanisme de la faute et du péché.

Si le péché d'Adam et Eve a pu contaminé toute l'humanité au point de rendre n'importe quel nouveau-né solidaire de la faute de ses premiers parents (quoiqu'il n'y ait pas prit directement part) par sa seule appartenance à la race humaine, à plus forte raison le déicide de quelques-uns (une bonne partie de Jérusalem quand même) a pu entraîner la culpabilité générale du judaïsme pharisaïque. Si l'on admet le dogme du péché originel, il n'y a pas à se scandaliser de voir appliqué le même principe pour le Golgotha.

D'autre part, si au moment de la Semaine Sainte tous les juifs n'ont pas pu être impliqués dans la condamnation à mort de Jésus, le développement ultérieur du Christianisme et de l'Église a constitué une pierre de fidélité ou de défection qui a divisé le peuple juif en deux (le rideau du Temple fut déchiré), rendant impossible la neutralité sur la question du Christ : ceux qui se convertirent et reconnurent le Messie et les autres qui restèrent attachés aux grands prêtres, faisant ainsi corps avec eux et plongeant dans la même faute qu'eux. Rappelons que le proto-martyr Etienne n'est pas mort des persécutions romaines, mais des mains des juifs «perfides» (du latin per (« transgression »), et fides (« foi »)). Ne parlons pas des torchons orduriers que contenait le Talmud contre le Christ et sa Sainte Mère... Il y a donc un antagonisme entre la Synagogue et l'Église, dès le début, et le temps le changera pas cet état de fait, à moins que la première se résorbe dans la seconde. «Qui n'est pas avec moi est contre moi ». Adhérer au judaïsme post-biblique, c'est, en quelque sorte, approuver tacitement le jugement du Sanhédrin et se ranger du côté de Caïphe, donc des déicides.
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Re: Le judaïsme et le Golgotha

Message non lu par Fée Violine » mer. 29 févr. 2012, 21:46

Cette accusation de déicide est absurde (en plus d'être criminelle), car ceux qui ont tué Jésus ne savaient pas qu'il était Dieu.
Et puis ça n'a rien à voir avec le péché originel! Le péché originel est dans la nature humaine, c'est une faiblesse innée qui nous pousse à pécher. Ce n'est pas un péché particulier.
Tandis qu'un crime commis dans le passé, comment voulez-vous qu'il contamine les descendants???

Quant au rideau déchiré, il signifie que désormais Dieu est accessible. Il n'est pas une déclaration de guerre entre les chrétiens et les autres. Cette idée me semble révoltante, utiliser la mort du Christ pour manifester de l'hostilité alors qu'il est au contraire mort pour sauver tous les hommes, et qu'avant de mourir il a dit "Père,pardonne-leur", vous ne voulez quand même pas annuler cette parole?

Selon le concile de Trente:
le catéchisme du concile de Trente (1566) ne porte aucune accusation de « déicide » à l'encontre des Juifs, bien au contraire. La crucifixion, selon le concile, a pour cause l'ensemble des péchés de tous les hommes depuis le péché originel jusqu'à la fin des temps.

« Il faut ensuite exposer les causes de la Passion, afin de rendre plus frappantes encore la grandeur et la force de l'amour de Dieu pour nous. Or, si l'on veut chercher le motif qui porta le Fils de Dieu à subir une si douloureuse Passion, on trouvera que ce furent, outre la faute héréditaire de nos premiers parents, les péchés et les crimes que les hommes ont commis depuis le commencement du monde jusqu'à ce jour, ceux qu'ils commettront encore jusqu'à la consommation des siècles [...]. Les pécheurs eux-mêmes furent les auteurs et comme les instruments de toutes les peines qu'il endura. »

Le catéchisme du concile de Trente précise (1re partie, chapitre 5, § 3) :

« Nous devons donc regarder comme coupables de cette horrible faute, ceux qui continuent à retomber dans leurs péchés. Puisque ce sont nos crimes qui ont fait subir à Notre-Seigneur Jésus-Christ le supplice de la Croix, à coup sûr, ceux qui se plongent dans les désordres et dans le mal crucifient de nouveau dans leur cœur, autant qu’il est en eux, le Fils de Dieu par leurs péchés, et Le couvrent de confusion. Et il faut le reconnaître, notre crime à nous dans ce cas est plus grand que celui des Juifs. Car eux, au témoignage de l’Apôtre, s’ils avaient connu le Roi de gloire, ils ne L’auraient jamais crucifié. Nous, au contraire, nous faisons profession de Le connaître. Et lorsque nous Le renions par nos actes, nous portons en quelque sorte sur Lui nos mains déicides. »
(wikipédia)

Isabelle47
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Re: Le judaïsme et le Golgotha

Message non lu par Isabelle47 » mer. 29 févr. 2012, 22:42

Harfang a écrit :
Après, personne ne nie que certains dignitaires juifs aient collaboré à la mort du Christ. Ce qui pose problème, c'est la généralisation à l'ensemble des juifs de tous lieux et de tous temps.
Cela pose la question du mécanisme de la faute et du péché.

Si le péché d'Adam et Eve a pu contaminé toute l'humanité au point de rendre n'importe quel nouveau-né solidaire de la faute de ses premiers parents (quoiqu'il n'y ait pas prit directement part) par sa seule appartenance à la race humaine, à plus forte raison le déicide de quelques-uns (une bonne partie de Jérusalem quand même) a pu entraîner la culpabilité générale du judaïsme pharisaïque. Si l'on admet le dogme du péché originel, il n'y a pas à se scandaliser de voir appliqué le même principe pour le Golgotha.

D'autre part, si au moment de la Semaine Sainte tous les juifs n'ont pas pu être impliqués dans la condamnation à mort de Jésus, le développement ultérieur du Christianisme et de l'Église a constitué une pierre de fidélité ou de défection qui a divisé le peuple juif en deux (le rideau du Temple fut déchiré), rendant impossible la neutralité sur la question du Christ : ceux qui se convertirent et reconnurent le Messie et les autres qui restèrent attachés aux grands prêtres, faisant ainsi corps avec eux et plongeant dans la même faute qu'eux. Rappelons que le proto-martyr Etienne n'est pas mort des persécutions romaines, mais des mains des juifs «perfides» (du latin per (« transgression »), et fides (« foi »)). Ne parlons pas des torchons orduriers que contenait le Talmud contre le Christ et sa Sainte Mère... Il y a donc un antagonisme entre la Synagogue et l'Église, dès le début, et le temps le changera pas cet état de fait, à moins que la première se résorbe dans la seconde. «Qui n'est pas avec moi est contre moi ». Adhérer au judaïsme post-biblique, c'est, en quelque sorte, approuver tacitement le jugement du Sanhédrin et se ranger du côté de Caïphe, donc des déicides.

Vraiment, je ne comprends pas qu'on en revienne à ces vieilles lunes qui ont alimenté l'antisémitisme et dont on sait maintenant que le raisonnement est faux!
Devons-nous toujours remuer la boue des erreurs passées pour les remettre sur la tapis? Et dans quel but? C'est indigne.
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

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Re: Le judaïsme et le Golgotha

Message non lu par Harfang » jeu. 01 mars 2012, 0:01

Cette accusation de déicide est absurde (en plus d'être criminelle), car ceux qui ont tué Jésus ne savaient pas qu'il était Dieu.
Vous renversez les choses : le crime, en l'occurrence, c'est le rejet et la condamnation du Messie. Nous sommes tous la cause de la mort de Jésus, mais il y a une différence entre ceux qui s'approprient les mérites de la Croix et les autres qui persistent dans la négation de la vérité du Messie. Les scribes et les pharisiens ont vu les prodiges, entendu l'enseignement du Christ ; ils n'ont donc pas seulement agit par ignorance, mais par endurcissement coupable du cœur. Quand Jésus leur a dit qu'Il était Fils de Dieu, qu'ont-ils fait ? Il l'ont giflé et lui ont craché au visage !
Et puis ça n'a rien à voir avec le péché originel! Le péché originel est dans la nature humaine, c'est une faiblesse innée qui nous pousse à pécher. Ce n'est pas un péché particulier.
Tandis qu'un crime commis dans le passé, comment voulez-vous qu'il contamine les descendants???
Le péché originel n'est pas quelque chose d'éthéré : il est une faute circonstanciée. Un crime commis dans le passé, de quelque nature qu'il soit, contamine les descendants de la même façon que le péché originel a contaminé tous les enfants d'Eve. Le rapport est là. Et puis, cette idée relève du simple bon sens : des ancêtres illustres n'honorent-ils pas une famille tout entière ? Un père criminel n'entache-t-il pas toute sa maison de déshonneur et de blâme ? On se trouve ici face à une loi du monde moral dont on observe les effets tous les jours.

Mais ce principe ne s'applique pas seulement aux juifs ! Par exemple, concernant la France, j'ai le sentiment que tous ses habitants partageaient auparavant la même gloire, en vertu de ce principe de solidarité dans les crimes et les mérites, et que maintenant ils partagent tous au contraire la même culpabilité devant l'histoire : je veux parler de la prévarication des Lumières et du crime ignoble de la Révolution. La France est une nation en état de péché mortel depuis 1793 ; il pèse sur elle la honte du régicide ! La République est empourprée du sang de Louis XVI, comme l'URSS l'est du sang des Romanov, comme l'Allemagne l'a été du sang répandu par le monstre qu'elle a engendré, comme la Rome païenne l'est du sang des martyrs, comme la Synagogue l'est du Sang du Christ...

Mais ce principe se vérifie encore dans l'Église : qu'est-ce que la Communion des saints sinon une immense solidarité spirituelle de tous les chrétiens dans les mérites comme dans les fautes : un pécheur ne fait pas seulement du mal à son âme, mais encore au Corps Mystique du Christ et aux autres croyants ; un saint ne sauve pas uniquement son âme : il en entraîne beaucoup d'autre à sa suite, et ses mérites sont un trésor commun à tous les baptisés !

Faudrait-il refuser d'appliquer cette loi mystérieuse du monde moral au judaïsme rabbinique ?
Quant au rideau déchiré, il signifie que désormais Dieu est accessible. Il n'est pas une déclaration de guerre entre les chrétiens et les autres. Cette idée me semble révoltante, utiliser la mort du Christ pour manifester de l'hostilité alors qu'il est au contraire mort pour sauver tous les hommes, et qu'avant de mourir il a dit "Père,pardonne-leur", vous ne voulez quand même pas annuler cette parole?
Et pourtant... Jésus est venu apporter le glaive, et non la paix, selon ses propres mots, dans le sens où Il constitue un signe de contradiction pour l'humanité qui est séparée en deux camps : l'Église et le monde... et entre les deux, c'est bel et bien la guerre ; une guerre qui ne prendra fin qu'à la consommation des siècles. Les pères mettront à mort leurs fils, les fils leurs pères et les familles seront déchirées... Israël sera déchirée... Mais ce n'est pas nous qui déclarons la guerre ; c'est le monde qui nous fait violence par haine du Christ et de la Croix. Oui, le Christ est mort pour tous les hommes ! Dès lors, n'est-il pas nécessaire de vouloir que tous les hommes s'en applique les mérites (car ça ne se fait pas automatiquement) ? Tel est le désir de l'Église et le mien : que les juifs parviennent à la plénitude de la Vérité, qui est le Christ, et si cela passe par un remède cathartique, alors il ne faut pas hésiter à l'employer. Faire preuve d'intransigeance vis-à-vis du judaïsme est-elle une méthode opportune ? Je le crois.

« Père, pardonne-leur » ; oui, certes, mais pour que le Père puisse pardonner, il faut que les sujets de la prière désirent accueillir le pardon... Or, comment suscitera-t-on de la contrition dans les âmes si l'on ne dénonce pas les erreurs ? L'Église n'agit-elle pas de la sorte lorsqu'elle excommunie et anathémise ? Le but n'est pas de susciter de l'hostilité ni même de juger un tel ou un tel, mais de pousser au repentir.

Est-il mal de dire que l'avortement est un crime ? Le but recherché n'est absolument pas de diaboliser les femmes qui s'y résignent, mais de tenter de dissuader celles qui s'apprêtent à le commettre... Cette didactique est-elle condamnable ? Je ne pense pas.
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Ignotus
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Re: Les Juifs à Pilate :"Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants"

Message non lu par Ignotus » mar. 07 juin 2016, 9:44

J'ai entendu le cardinal Lustiger affirmer péremptoirement que c'étaient les Romains qui avaient endossé la responsabilité de la mort de Jésus, et non les Juifs, ce qui me parait pour le moins discutable !

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