Si certains post-soixante-huitards-qui-n'ont-pas-fait-leur-crise-d'adolescence ont décidé - en même temps qu'ils reléguaient leur soutane au placard - de remplacer le latin (qu'ils ont pourtant appris au séminaire à cette époque) par le français (autorisé par le paragraphe suivant du même texte)
Je vous invite à lire "Mon Concile Vatican II" de Jospeh Ratzinger. Il s'agit d'une traduction de discours prononcé par Joseph Ratzinger juste après les sessions du Concile.
Ratzinger cite le patriarche melchite Maximos qui fait référence à 1 Cor 14, 16-19 :
Autrement, si tu rends grâces en esprit (le parler en langue), comment celui qui est dans les rangs de l’homme du peuple répondra-t-il "Amen !" à ton action de grâces, puisqu’il ne sait pas ce que tu dis ? Ton hymne d’action de grâces est sans doute fort beau ; mais lui n’en est pas édifié.
Il continue en rappelant l'importance de la langue dans la signification des choses humaines, en rappelant que si la théologie et la philosophie catholiques furent aussi stériles depuis la fin des Lumières c'est en grande partie à cause du lien qu'elle entretenaient avec une langue qui "avait cessé depuis longtemps d'être le support des manifestations vivantes de l'esprit humain".
Ajoutant que la transition vers la langue maternelle doit se faire
en douceur.
Bref, sans doute Benoit XVI reviendrait-il certainement sur certaines de ses idées de l'époque.
Mais enfin, ne soyez pas trop prompt à critiquer les défenseurs du vernaculaire, ce ne sont pas que des abrutis post-soixante-huitards. Je crois qu'il y a de bonne raisons de défendre cela, tout comme il y a de bonnes raisons de défendre le latin. L'important était de le faire au sein de l'Église, dans le respect de l'Église et du Christ.
Pour ma part, voici mon avis : la priorité c'est l'orthodoxie des textes. Ensuite il me semble important de privilégier le vernaculaire, car c'est la langue que nous comprenons le mieux, et dans cette affaire comprendre n'est pas une petite chose !
Si le français est bon, si les hymnes françaises sont bonnes, alors je choisis le français. Si cela est mauvais, il est préférable de paufiner les traductions et d'en rester au latin dans l'attente.
Comme chacun sait, les traductions française (de la Bible pour la liturgie, du Canon etc.) sont bien souvent médiocres, et les hymnes loin d'être toutes de bonne qualité.
Bref, il aurait été préférable d'attendre un peu !