28 août, Saint Augustin

« Que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. » (Ap 22.11)
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Ruth de Saint Jean
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28 août, Saint Augustin

Message non lu par Ruth de Saint Jean » lun. 26 févr. 2007, 22:22

Ne pleure pas, si tu m'aimes (Saint Augustin)

Si tu savais le don de Dieu et ce que c'est que le Ciel !
Si tu pouvais d'ici,
entendre le chant des Anges
et me voir au milieu d'eux !
Si tu pouvais voir se dérouler sous tes yeux
les horizons et les champs éternels,
les sentiers où je marche !
Si, un instant, tu pouvais contempler, comme moi,
la Beauté devant laquelle toutes les beautés pâlissent !

Quoi ! tu m'as vue, tu m'as aimée dans le pays des ombres,
et tu ne pourrais ni me revoir, ni m'aimer encore
dans le pays des immuables réalités ?

Crois-moi, quand la mort viendra briser tes liens
comme elle a brisé ceux qui m'enchaînaient,
et quand un jour que Dieu connait et qu'il a fixé,
ton âme viendra dans le Ciel où l'a précédée la mienne,
ce jour-là, tu reverras celle qui t'aimait et qui t'aime encore,
tu en retrouveras les tendresses épurées.

A Dieu ne plaise qu'entrant dans une vie plus heureuse,
infidèle aux souvenirs et aux joies de mon autre vie,
je sois devenue moins aimante !
Tu me reverras donc, transfigurée dans l'extase et le bonheur,
non plus attendant la mort,
mais avançant d'instant en instant,
avec toi qui me tiendra la main,
dans les sentiers nouveaux de la Lumière et de la Vie,
buvant avec ivresse aux pieds de Dieu
un breuvage dont on ne se lasse jamais
et que tu viendras boire avec moi.

Essuie tes larmes et ne pleure plus, si tu m'aimes.
Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu... (Ps 51)

ami de la Miséricorde
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28 Août : Saint Augustin

Message non lu par ami de la Miséricorde » lun. 27 août 2007, 21:42

PRIÈRE DE SAINT AUGUSTIN

Fais , Ô Père que je T’aime !


Ô Dieu
Je n'aime que Toi seul.
Je ne cherche que Toi seul.
Je ne veux servir que Toi seul.
Toi seul dois être mon Maître.

Chasse de moi la vanité,
Afin que je puisse Te reconnaître.
Dis-moi où regarder pour Te voir.
J'espère accomplir tout ce que Tu attends.

Fais, ô Père, que je Te cherche,
Préserve-moi de l'erreur.
Que dans ma recherche,
Rien d'autre que Toi ne se présente à moi.
S'il est vrai que je ne désire rien d'autre que Toi,
Fais, ô Père, que je Te trouve.

Et s'il y avait encore en moi
Quelque désir superflu,
Veuille m'en dévêtir Toi-même
Et rends-moi capable de Te voir.
Ainsi soit-il.

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Re: 28 Août : Saint Augustin

Message non lu par ami de la Miséricorde » jeu. 28 août 2008, 21:07

Prière de Saint Augustin

Tournons-nous vers le Seigneur, le Père tout-puissant,
Et, d'un cœur pur, rendons-Lui, autant que notre petitesse en est capable,
De très grandes et sincères actions de grâce.
Prions de toute notre âme Son extrême mansuétude
De daigner nous exaucer selon Son bon plaisir.
Que Sa vertu chasse l'Ennemi loin de nos actes et de nos desseins,
Qu'Il multiplie notre foi, qu'Il gouverne notre esprit,
Qu'Il nous accorde des pensées spirituelles et qu'Il nous conduise à Sa béatitude.
Par Jésus-Christ, Son Fils, Notre Seigneur,
Qui vit et règne avec Lui dans l'unité du Saint-Esprit,
Pendant tous les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.
Source : users.skynet.be

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Message non lu par ami de la Miséricorde » ven. 28 août 2009, 21:54

EXTRAIT DU SERMON SUR LA MONTAGNE

CHAPITRE XVIII. AMOUR DE LA JUSTICE ET MISÉRICORDE.

54. Enfin pour conclure sur ce sujet, que peut-on exprimer ou imaginer de plus laborieux et de plus pénible, de plus propre à exercer toute les forces et toute l'industrie de l'âme, fidèle, que la nécessité de vaincre une mauvaise habitude ? Que le chrétien retranche donc tous les membres qui peuvent lui être un obstacle à la conquête du royaume des cieux, que la douleur ne l'abatte pas; qu'il supporte, pour l'honneur de la foi conjugale, les plus graves incommodités, tout ce qui ne porte pas la marque d'une corruption honteuse, c'est-à-dire de la fornication par exemple qu'il conserve fidèlement une femme stérile, difforme, faible de constitution, aveugle, sourde, boiteuse, ou affligée des maladies, de souffrances, de langueurs, de tout ce qui peut s'imaginer de plus repoussant, excepté la fornication ; qu'il la supporte par fidélité à ses engagements, au lien qui les unit ; non-seulement qu’il ne rejette point une femme de ce genre, mais s’il n’est pas marié,

1 I Cor. II, 15. — 2 Gen. III, 19.

qu'il n'en épouse point une séparée de son mari, fût-elle d'ailleurs belle, bien portante, riche, féconde. Et si cela n'est pas permis, qu'il se permette bien moins d'avoir un commerce illicite quelconque; qu'il fuie la fornication jusqu'à éviter tout acte criminel et honteux; qu'il dise, la vérité, et l'appuie non par des serment fréquents, mais par l'honnêteté de ses moeurs; qu'il abatte et domine, comme d'un lieu élevé, cette multitude de mauvais penchants qui lui font la guerre, (nous n'en avons mentionné qu'un petit nombre, mais par ceux là on peut juger du reste) et qu'il réserve pour cela à la milice chrétienne comme une citadelle. Mais qui osera entreprendre une tâche aussi difficile, sinon celui qui brûle de l'amour de la justice au point d'être dévoré de faim et de soif, de regarder la vie comme rien, tant qu'il n'en est pas rassasié, et de se faire violence pour arriver au royaume des cieux ? Car autrement il n'est pas possible d'avoir la force nécessaire, pour supporter tout ce que les partisans de ce monde estiment pénible, dur et difficile dans l'extirpation des mauvaises habitudes. « Bienheureux donc ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu'ils seront rassasiés. »

55. Mais si quelqu'un éprouve à cela quelque difficulté, n'avance que par un sentier rude et escarpé, est assailli de tentations de toute sorte ; si voyant la vie passée s'élever à gauche et à droite, comme des montagnes, il redoute de succomber à la tâche : que celui-là suive un conseil dans le but de s'attirer du secours. Quel est ce conseil ? Qu'il supporte l'infirmité du prochain; lui vienne en aide autant que possible, comme il désire lui-même l'aide d'en haut. Par conséquent recourons aux œuvres de la Miséricorde. Or la douceur et la Miséricorde semblent se confondre, Il y a cependant cette différence que l'homme doux, dont nous avons parlé plus haut, accepte avec piété et sans contradiction les arrêts divins portés contre ses péchés, et les paroles de Dieu qu'il ne comprend pas encore, mais sans rendre aucun service à celui à qui il se contente de n'opposer ni contradiction ni résistance; tandis que le Miséricordieux cède dans l'intention de corriger celui qu'il rendrait pire par la résistance.[…]


Texte : abbaye-saint-benoit.ch

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St Augustin et les hommes sans espérance

Message non lu par etienne lorant » sam. 24 oct. 2009, 15:49

Saint Augustin, même après la traduction reste agréable à lire. J'aime particulièrement la petit phrase: "Il faut briser ton coeur, ne crains pas qu'il en meure." Du reste j'aime beaucoup sa tirade sur les "hommes sans espérance". Dialoguer avec eux relève souvent de l'exploit, et il faut y aller sans avoir crainte de quelques morsures...

« Le sacrifice qui plaît à Dieu c’est un esprit brisé. »Ne prétendons aucunement que notre vie est vertueuse et que nous sommes sans péché. Pour que notre vie mérite l’éloge, demandons pardon. Les hommes sans espérance, moins ils font attention à leurs propres péchés, plus ils sont curieux des péchés d’autrui. Ils ne cherchent pas ce qu’ils vont corriger mais qui ils vont critiquer.. Et puisqu’ils ne peuvent pas s’excuser, ils sont prêts à accuser les autres…Tu veux te réconcilier avec Dieu ? Apprends à te comporter de telle sorte que Dieu se réconcilie avec toi…. Cherche en ton cœur ce qui peut plaire à Dieu. Il faut briser ton cœur. Ne crains pas qu’il en meure. On te le dit ici : « O mon Dieu, crée en moi un cœur pur. » Pour que soit créé le cœur pur, il faut briser le cœur impur…»Extrait du sermon de Saint Augustin sur l’Ancien Testament
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Message non lu par ami de la Miséricorde » sam. 28 août 2010, 12:32

Extrait du SERMON XXII SUR LE JUGEMENT DE DIEU de SAINT AUGUSTIN

5. Maintenant surtout, mes frères, écoutez-moi. Je ne veux plus revenir avec toi sur le passé: à dater de ce jour change, et que demain te trouve tout autre.
Nous voulons, dans notre perversité, que Dieu soit miséricordieux sans être juste. D'autres encore, comme s'ils étaient pleins de confiance en leur justice, veulent que Dieu soit juste et non miséricordieux. Dieu est l'un et l'autre, il se montre l'un et l'autre. Sa miséricorde n'empiète pas sur sa justice et sa justice ne détruit point sa miséricorde. Il est à la fois miséricordieux et juste. Comment prouver qu'il est miséricordieux? C'est que présentement il épargne les pécheurs et pardonne à qui se confesse. Comment prouver qu'il est juste ? Parce que viendra le jour du jugement: s'il est différé, il n'en viendra pas moins, et chacun alors recevra selon ses œuvres. Voudriez-vous qu'on accordât aux opiniâtres ce qui sera accordé aux convertis? Vous paraît-il juste, mes frères, que Judas occupe la même place que Pierre ? Il l'occuperait s'il s'était corrigé; mais il a désespéré du pardon et il a préféré s'étrangler plutôt que d'implorer la clémence du Roi.

9. La miséricorde de Dieu est inépuisable; immense est sa bonté, car il nous a rachetés par le sang de son Fils alors que pour nos péchés nous méritions d'être anéantis. En créant l'homme à son image et à sa ressemblance, il a fait quelque chose de grand. Mais en péchant nous avons voulu n'être rien, nous avons emprunté à nos parents le germe de la mortalité, nous sommes devenus une masse de péchés, une masse de colère. Il lui a plu néanmoins de nous racheter, par miséricorde, au plus haut prix: il a donné pour nous le sang de son Fils unique, qui est né dans l'innocence, qui a vécu dans l'innocence, qui est mort dans l'innocence. Après nous avoir achetés si cher, voudrait-il nous laisser périr ? Il ne nous a point rachetés pour nous perdre, mais pour nous faire vivre. Si le péché triomphe de nous, Dieu pour cela ne dédaigne point la rançon qu'il a donnée pour nous; elle est trop précieuse.

Gardons-nous toutefois de compter trop sur sa clémence si nous ne luttons contre nos péchés : si surtout nous avons commis certains crimes énormes, n'espérons point qu'il nous fera miséricorde en s'associant à notre iniquité. En vérité, est-ce que les impies qui n'ont rien fait pour se corriger pendant leur vie, qui ont persévéré dans l'opiniâtreté et la dureté de cœur, qui ont même accusé Dieu en excusant leurs péchés, peuvent être placés par lui avec les saints Martyrs, avec les saints Apôtres, avec les Prophètes et les Patriarches, avec les fidèles qui l'ont bien servi et bien mérité de lui, qui ont vécu dans la chasteté, la modestie, l'humilité, qui ont fait l'aumône et pardonné à quiconque les faisait souffrir ?

Telle est effectivement la voie des justes; telle est la voie des Saints qui ont Dieu pour père et l'Église pour mère, qui n'offensent ni l'un ni l'autre, qui vivent dans l'amour de tous deux, et qui sans blesser leur père, sans blesser leur mère, hâtent le pas vers l'éternel héritage: à chacun d'eux cet héritage est donné.

Source : clerus.org

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Saint-Augustin et les trois croix

Message non lu par etienne lorant » jeu. 13 janv. 2011, 15:47

Encore un mot toujours aussi 'vif' de saint Augustin sur les trois croix du Calvaire: "Quid similius istis crucibus, quid dissimilius istis pendentibus"
J.Green dans "Vers l'invisible", octobre 1958
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Saint-Augustin et les trois croix

Message non lu par Laurent L. » lun. 17 janv. 2011, 14:42

Voici cette phrase replacée dans son contexte :
lettre XCIII de St Augustin à Vincent (408) a écrit :Elie tua les faux prophètes (1) : ici les mérites de ceux qui ont fait et de ceux qui ont souffert ne sont pas égaux, je pense.
7. Considérez aussi les temps du Nouveau Testament, lorsqu'il a fallu non plus seulement garder au cœur la douceur de la charité, mais la mettre en lumière, lorsque le glaive de Pierre a été remis au fourreau parle commandement du Christ, afin de montrer qu'il ne fallait pas tirer l'épée pour le Christ lui-même (2). Nous lisons que les juifs battirent de verges l'apôtre Paul et que les grecs battirent de verges le juif Sosthène pour la défense de l'Apôtre (3); la similitude du fait rapproche les uns et les autres, mais la différence de la cause ne les sépare-t-elle pas? Dieu n'a pas épargné son propre Fils, mais il l'a livré pour nous tous (4); il a été dit de ce Fils lui-même : « il m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi (5); » et il a été dit de Judas que Satan entra en lui pour qu'il livrât le Christ (6). Donc le père ayant livré son Fils, le Christ son corps et Judas son Maître, pourquoi ici Dieu est-il saint et l'homme coupable, si ce n'est parce que, dans une action qui est la même, la cause ne l'est pas? Trois croix étaient plantées au même lieu; sur l'une, le larron qui devait être sauvé; sur l'autre, le larron qui devait être damné; sur la croix du milieu, le Christ qui devait sauver l'un et condamner l'autre: quoi de plus semblable que ces croix et de plus différent que ces trois crucifiés? Paul est livré pour être enfermé et lié (7), mais Satan est pire que toute espèce de geôlier; le même Paul lui livra pourtant un homme « pour mortifier sa chair afin que son âme fut sauvée au jour de Notre-Seigneur Jésus-Christ (8). » Et ici que disons-nous? celui qui est cruel livre à un plus doux, celui qui est miséricordieux livre à un plus cruel. Apprenons, mon frère, dans la similitude des oeuvres à faire la différence des intentions qui les accomplissent; ne calomnions pas avec des yeux fermés, et ne confondons pas ceux qui veulent le bien avec ceux qui font le mal. Et quand le même apôtre dit qu'il a livré quelques hommes à Satan afin de leur apprendre à ne pas blasphémer (9), leur a-t-il rendu le mal pour le mal, ou a-t-il plutôt regardé comme une bonne oeuvre de guérir le mal par le mal?

1. III Rois, XVIII, 4 , 40. — 2. Matth. XXVI , 52. — 3. Act. XVI, 22, 23; XVIII, 17. — 4. Rom. VIII, 32. — 5. Gal. II, 20. — 6. Jean, XIII, 2. — 7. Act, XXI, 23, 21. — 8. I Cor. V, 5. — 9. I Tim. I, 20

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Saint Augustin : encore un extrait plein de verve.

Message non lu par stephlorant » mar. 26 avr. 2011, 18:34

St Augustin
Confessions, 10, 1, 1

Que je vous connaisse, intime connaisseur de l’homme ! que je vous connaisse comme vous me connaissez ! ( 1 Cor. 13, 12). Force de mon âme, pénétrez-la, transformez-la, pour qu’elle soit vôtre et par vous possédée sans tache et sans ride ! (Ephésiens. 5, 27). C’est là tout mon espoir, toute ma parole ! Ma joie est dans cet espoir lorsqu’elle n’est pas insensée. Quant au reste des choses de cette vie, moins elles valent de larmes, plus on leur en donne ; plus elles sont déplorables, moins on les pleure ! Mais, vous l’avez dit, vous aimez la vérité, Seigneur (Ps 50, 8) ; et celui qui l’accomplit vient à la lumière (Jean 3, 21) : qu’elle soit donc dans mon cœur qui se confesse à vous, qu’elle soit dans cet écrit qui me confesse à tous !

Quand je lis saint Augustin, je me rappelle les premiers temps de ma conversion. Les mots se bousculaient dans ma bouche autant que les images dans mon esprit. Tout se tenait, mais comment écrire un discours qui se tienne lorsque tout va trop vite dans l'esprit ? Il faut attendre, attendre la décantation. De toute façon, rien n'est perdu de cette eau vivifiante...
In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum
http://www.youtube.com/watch?v=WDV94Iti5ic&feature=related (Philippe Herreweghe)

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Re: Saint Augustin : encore un extrait plein de verve.

Message non lu par stephlorant » mer. 27 avr. 2011, 16:53

A propos de l'humilité - "L'orgueil est redoutable dans le bien même !"

Je ne voudrais pas que, pour aller à la vérité, vous cherchiez d'autres voies que les voies ouvertes par Celui qui, étant Dieu, a vu la faiblesse de nos pas. La première de ces voies c'est l'humilité ; la seconde, l'humilité ; la troisième, l'humilité ; toutes les fois que vous m'interrogerez, je vous répondrai la même chose. Ce n'est pas qu'il n'y ait d'autres préceptes ; mais si l'humilité ne précède, n'accompagne et ne suit tout ce que nous faisons de bien ; si elle n'est pas comme un but vers lequel se portent nos regards, si elle n'est pas près de nous pour que nous nous attachions à elle, et au-dessus de nous pour nous réprimer dans la satisfaction de quelque bonne action, l'orgueil nous arrache tout de la main. Les autres vices naissent des péchés ; l'orgueil est redoutable dans le bien même : ce qu'on a fait de louable est perdu par le désir de la louange. De même donc qu'un illustre orateur, à qui on demandait quel était le premier précepte à observer dans l'éloquence, répondit que c'était la prononciation ; interrogé sur le second précepte, il répondit encore : la prononciation ; et comme on lui demandait quel était le troisième, il dit qu'il n'y en avait pas d'autre que la prononciation ; ainsi chaque fois que vous m'interrogerez sur les préceptes de la religion chrétienne, je voudrais répondre qu'il n'y en a pas d'autre que l'humilité.

St Augustin
Lettre 118, 22
In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum
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Re: Saint Augustin : encore un extrait plein de verve.

Message non lu par christiane » mer. 27 avr. 2011, 17:54

Le Père Guy Gilbert possède une belle humilité. C'est aussi sa transparence qui me fait acheter ses livres.

Christiane

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Re: Saint Augustin : encore un extrait plein de verve.

Message non lu par stephlorant » lun. 02 mai 2011, 17:29

Encore l'extrait d'un sermon de saint Augustin : il contient beaucoup de ce que dit Jésus à propos de "ce qui est en haut et de ce qui est en bas", d'où il ressort très souvent que l'homme se trompe en estimant grand ce qui est petit, et inversement:

St Augustin
Sermon 69, 2

Tu veux devenir grand, commence par être petit. Tu songes à élever un haut bâtiment, pense d'abord à lui donner pour fondement l'humilité. Plus on veut exhausser une construction, plus important doit être un édifice, plus aussi le fondement doit être profond. On s'élève en construisant une demeure, on s'abaisse en creusant les fondations. Aussi peut-on dire que la maison descend avant de monter, et que la grandeur ne vient qu'après l'humiliation.
In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum
http://www.youtube.com/watch?v=WDV94Iti5ic&feature=related (Philippe Herreweghe)

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Message non lu par ami de la Miséricorde » dim. 28 août 2011, 12:41

SERMON LXXXI. Les scandales présents
Saint Augustin

1. […] Qu’est-ce que le scandale ? Attention!
Un homme, par exemple, éprouve quelque affliction, il est opprimé. Être opprimé n'est pas être scandalisé; ainsi les martyrs ont été opprimés, mais non pas oppressés. Qu'on se préserve donc du scandale; il est moins nécessaire d'échapper à l'affliction; l'affliction opprime et le scandale oppresse. Quelle différence y a-t-il donc entre l'affliction et le scandale? Sous le poids de l'affliction, on se disposait à pratiquer la patience, à conserver la constance, et à être ferme dans la foi, à repousser le péché. Si l'on a été ou si l'on est fidèle à cette résolution, l'affliction ne nuira point; elle fera ce que fait le pressoir, il ne cherche point à déchirer l'olive, mais à en exprimer l'huile. Et si l'on va alors jusqu'à louer Dieu, combien l'adversité est avantageuse, puisqu'elle sert à former ces divines louanges! […]
Ne t'effraie donc point lorsqu'on te dit: «Malheur au monde à cause des scandales » Aime la loi de Dieu et pour toi il n'y aura point de scandale.[...]

4. Cependant voici ta femme qui accourt pour t'entraîner dans je ne sais quelle faute. Tu l'aimes comme tu dois aimer ta femme, c'est un membre de ton corps. Mais «si ton oeil te scandalise, si ta main, si ton pied te scandalisent, te disait tout à l'heure l'Evangile, coupe et les jette loin de toi.» Si cher qu'on te soit, si grand qu'on te paraisse, on ne doit être grand, ni être à tes yeux un membre chéri, qu'autant qu'on n'est pas une cause de scandale, qu'on ne te conseille point le mal. Sachez que c'est bien en ceci que consiste le scandale. […]

Prête l'oreille à l'Evangile. Comme le Seigneur annonçait sa passion, Pierre se mit à l'en détourner. «Arrière, Satan, répondit le Sauveur, tu es pour moi un scandale.» Celui donc qui a voulu nous servir de modèle nous apprend ainsi et la nature du scandale et la manière de l'éviter. En disant: «Tu es bienheureux, Simon fils de Jonas» il venait de représenter Pierre comme l'un de ses membres. Mais il retranche ce membre, dès qu'il veut être pour lui un scandale. Ensuite pourtant il le guérit et le remet à sa place.

Tu regarderas donc comme étant un scandale pour toi quiconque entreprendra de te porter au mal. Et je prie votre charité de remarquer que ces conseils funestes viennent plus souvent d'une bienveillance aveugle que de la malveillance. Un de tes amis, un ami qui t'aime aussi sincèrement que tu l'aimes à ton tour, ton père, ton frère, ton fils, ton épouse, te voient dans le mal et ils veulent te rendre méchant. Qu'est-ce à dire, ils te voient dans le mal? Ils te voient dans quelque affliction, dans une affliction que tu souffres peut-être pour la cause de la justice: ainsi tu es persécuté parce que tu refuses de faire un faux témoignage. C'est un exemple que je suppose. Et le Monde est plein de faits qui vérifient cette sentence:
«Malheur au monde à cause des scandales!» […]

Source : http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/es/don.htm#wx

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Message non lu par etienne lorant » sam. 23 juin 2012, 17:53

Que je vous connaisse, intime connaisseur de l’homme ! que je vous connaisse comme vous me connaissez ! ( 1 Cor. 13, 12). Force de mon âme, pénétrez-la, transformez-la, pour qu’elle soit vôtre et par vous possédée sans tache et sans ride ! (Ephés. 5, 27). C’est là tout mon espoir, toute ma parole ! Ma joie est dans cet espoir lorsqu’elle n’est pas insensée. Quant au reste des choses de cette vie, moins elles valent de larmes, plus on leur en donne ; plus elles sont déplorables, moins on les pleure ! Mais, vous l’avez dit, vous aimez la vérité, Seigneur (Ps 50, 8) ; et celui qui l’accomplit vient à la lumière (Jean 3, 21) : qu’elle soit donc dans mon cœur qui se confesse à vous, qu’elle soit dans cet écrit qui me confesse à tous !



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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: 28 août Saint Augustin d'Hippone

Message non lu par ami de la Miséricorde » mar. 28 août 2012, 0:44

Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saints_1751.html

CHAPITRE X. INDISSOLUBILITÉ DU MARIAGE.
de Saint Augustin


[...] 11. Pour des chrétiens le mariage ne consiste pas seulement dans la fécondité et la fidélité conjugale, mais aussi dans un signe surnaturel que l'Apôtre caractérise en ces termes « Epoux, aimez vos épouses comme Jésus-Christ a aimé son Eglise ». Ce signe a pour effet nécessaire d'imposer à l'homme et à la femme l'obligation de vivre inséparablement unis, et de ne jamais se séparer, si ce n'est pour cause de fornication. Cette union existe entre Jésus-Christ et son Eglise, et jamais aucun divorce ne pourra les séparer. Or, dans la cité de notre Dieu, sur sa sainte montagne, c'est-à-dire dans l'Église de Jésus-Christ, cette union des époux est tellement indissoluble, qu'il n'est jamais permis de rompre avec une femme stérile pour épouser une femme féconde, quoique la génération des enfants soit le premier but que des chrétiens, membres de Jésus-Christ, doivent se proposer dans le mariage. Je n'ignore pas que les lois de l'empire autorisent le divorce moyennant certaines formalités, je sais aussi que Moïse avait permis ce divorce aux Israélites à cause de la dureté de leur coeur; mais il en est autrement sous la loi de l'Évangile quiconque quitte sa femme et en épouse une autre est coupable d'adultère; il en est de même pour la femme. Tant est puissant le lien qui unit les époux pendant leur vie, que même, après s'être éloignés l'un de l'autre, ils restent plus unis entre eux qu'ils ne le seraient avec d'autres époux qu'ils se seraient adjoints. Pour le prouver, il suffit de rappeler que leur seconde union ne serait qu'un adultère, ce qui suppose que le premier mariage existe dans toute sa rigueur. Mais, quand l'un des deux véritables époux est décédé, l'autre peut contracter un véritable mariage avec le complice de son adultère. Il est donc évident qu'il existe entre les époux, pendant leur vie, un lien conjugal qui ne peut être brisé ni par la séparation ni par l'adultère. Dans ce dernier cas, le lien existe comme un titre au châtiment, et non comme un principe de société et d'alliance; de même, quoique l'âme d'un apostat brise son mariage avec Jésus-Christ et perde la foi, cependant elle ne perd pas le sacrement de la foi qu'elle a reçu dans le bain de la régénération, autrement ce sacrement lui serait rendu quand il revient à résipiscence. Mais non, il le conserve, non pas comme un droit à la récompense, mais comme un nouveau titre au châtiment.

Source : abbaye-saint-benoit.ch

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde

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