Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2009-2010)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Le feu et le baptême

Message non lu par etienne lorant » jeu. 21 oct. 2010, 16:54

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12,49-53.
Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé !
Je dois recevoir un baptême, et comme il m'en coûte d'attendre qu'il soit accompli !

Que de sens à ces deux versets, que de richesses, que de profondeur, que d'avenir...
Mais pour ceux et celles qui ne sont - pas encore, familiers du langage de l'Esprit, il semble que l'eau s'oppose au feu, que le Seigneur parle ainsi parce qu'il subit beaucoup de pression, ou encore : parce qu'il est ému. Je vous réponds : détrompez-vous, car entre le feu et l'eau du baptême, tout se tient !

"Je dois recevoir un baptême", dit Jésus. Certes, et Jéus en avait déjà expliqué le sens à Jean le Baptiste, lorsqu'il lui a dit: "Laisse faire ainsi, car il est important que nous accomplissions les choses selon toute justice". Il faut bien savoir que Jésus, lorsqu'il s'est présenté au baptême de Jean, y est venu dans une démarche tout à fait particulière. Si l'on reprend les Evangiles, on trouve en Luc : "Comme tout le peuple était baptisé, Jésus, baptisé lui aussi, priait ; alors le ciel s'ouvrit ; l'Esprit Saint descendit sur Jésus sous une apparence corporelle, comme une colombe, et une voix vint du ciel : ''Tu es mon fils, moi aujourd'hui, je t'ai engendré.''

Et à partir de ce moment, Jésus ayant pris sur lui, par son baptême, tous les péchés du peuple, marchait vers son propre baptême, qui fut la croix.

Et donc, après l'eau, le feu. Après le baptême, l'incendie. Après la mort, la résurrection et la vie en abondance. L'Esprit est abondance dans la vie de chaque chrétien. L'esprit est ferveur chez quiconque adore. L'esprit est abondance d'amour et de miséricorde en quiconque pardonne. L'Esprit défend qui est accusé. L'esprit suscite quiconque cherche à se repentir - et souvent en le prévenant de se meurtrir, puisque le Père est miséricorde. L'esprit est amour, et de cet amour qui circule et parcourt toutes les veines du corps et du cerveau. Comment Van Gogh eût-il, sans l'Esprit, peint les Tournesols !

Mais aussi, comment, sans l'Esprit, aurais-je pu dire: "Si c'est Toi, Ô Jésus, je m'abandonne, car je suis rempli de tendresse, de ferveur, et de chaleur en mon esprit"...
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Irruption du Royaume - dans l'Histoire et dans nos vies

Message non lu par etienne lorant » ven. 22 oct. 2010, 18:21

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12,54-59.
Jésus disait à la foule : " Quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu'il va pleuvoir, et c'est ce qui arrive.
Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu'il fera très chaud, et cela arrive.
Esprits faux ! L'aspect de la terre et du ciel, vous savez le juger ; mais le temps où nous sommes, pourquoi ne savez-vous pas le juger ?

Hier soir, j'ai parcouru un livre d'Alain Decaux intitulé "Néron et le Christ". Suétone, qui a rédigé une Vie de Claude ((VI, 11) écrit : "Iudaeos impulsore Chresto assidue tumultuantis Roma expulit - Il chassa de la ville les Juifs qui se soulevaient sans cesse à l'instigation d'un certain Chrestus ; et dans la Vie de Néron (XVI, 6) : afflicti suppliciis Christiani, genus hominum superstitionis nouae ac maleficae -Il livra aux supplices les Chrétiens, race adonnée à une superstition nouvelle et coupable." Que les premiers chrétiens aient été persécutés, je ne l'ignorais pas, bien sûr, mais ce qui m'a très surpris, ce sont les dates du règne de Claude empereur: né en 10 av. J.-C. , il ne régna de 41 à 54 apr. J.-C. ! Ce qui veut dire que dès la résurrection du Christ, son message s'est répandu vraiment comme une traînée de poudre ! Seulement vingt ans après la crucifixion ? Sans la télévision, sans les journeaux, sans l'internet ? C'est vraiment extraordinaire ! Alain Decaux évoque tout de même deux raisons majeures à cette expansion fulgurante: la Diaspora juive, issue d'une ancienne destruction de Jérusalem, et les routes romaines qui ont facilité la marche des disciples et des apôtres.

Et quand je découvre l'Evangile d'aujourd'hui, évidemment que cela m'a sauté aux yeux ! Les grandes persécutions n'auront lieu qu'à l'époque de Néron, mais j'imagine la crainte de l'empereur devant des romains convertis - qui dès lors ne se sentaient plus liés à aucune divinité statufiée... y compris l'empereur lui-même ! C'est bien ce feu que Jésus est venu jeter sur la terre: feu de l'Esprit-Saint, ferveur non plus pour les plaisirs les plus débridés, mais ferveur d'avoir découvert l'unique Dieu, qui relève et rend l'espérance à tout homme venant dans le monde. Le monde était donc tout a fait "mûr" pour recevoir l'Evangile, mais les Pharisiens n'en croyaient pas un seul mot.

Mais aussitôt qu'il a parlé de justice, Jésus, comme souvent, saute d'un plan à un autre. Il revient sur le cas individuel après avoir reproché à ses interlocuteurs leur cécité sur la merveille accomplie par Dieu par l'incarnation du Verbe. "Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, pendant que tu es en chemin efforce-toi de te libérer envers lui, pour éviter qu'il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre au percepteur des amendes, et que celui-ci ne te jette en prison. Je te le dis : tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier centime. »

Il enfonce le clou, dirait-on: et vous-mêmes - c'est-à-dire nous aussi, considérons le peu de temps que nous passons sur la terre et l'ampleur des dettes que nous avons accumulées envers Dieu: ne perdons donc pas une seule seconde à tergiverser pour savoir si nous sommes pour ou contre le Seigneur ! Il n'y a pas de temps à perdre, il nous faut nous y mettre tout de suite !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Périr n'est pas mourir

Message non lu par etienne lorant » sam. 23 oct. 2010, 11:48

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 13,1-9.

Un jour, des gens vinrent rapporter à Jésus l'affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer pendant qu'ils offraient un sacrifice.
Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux.
Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu'elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière. »
Jésus leur disait encore cette parabole : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n'en trouva pas.
Il dit alors à son vigneron : 'Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n'en trouve pas. Coupe-le. A quoi bon le laisser épuiser le sol ? '
Mais le vigneron lui répondit : 'Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir. Sinon, tu le couperas. ' »

Que l'on meure sous les balles de l'ennemi ou que l'on trouve la mort dans une explosion de gaz, ce n'est pas la façon dont nous quitterons ce monde qui compte, mais c'est conversion. Il est important, je le crois, de se convertir chaque jour pour les péchés commis dans la journée. Un simple acte de contrition avant de se coucher, demander à Dieu d'effacer les fautes vénielles et décider d'essayer de changer, pour la journée de demain, ce qui n'a pas été bien aujourd'hui.

Ces derniers jours, j'ai croisé trois fois Fabien, et trois fois son frère David, m'a rappelé qu'il lui reste désormais deux mois à vivre. Parti en vacances à pieds et en stop, cette année (il n'a pas trente ans), il fut rapatrié d'urgence après qu'on l'ai découvert inanimé au bord de la route. D'abord transporté dans une clinique spécialisée de Bruxelles, il en a été libéré assez vite: le cancer du colon s'est métastasé et l'issue ne laisse aucun doute. Son départ interviendra à peine trois mois après celui de Constantin, et voici deux hommes jeunes qui s'en vont déjà... cela me donne à songer, car il y a une crise du commerce, soit, mais quel degré d'importance dois-je accorder au manque à gagner ?

Je note que les morts, pour le moins violentes et rapide, que Jésus mentionne: coups d'épées ou effondrement d'une tour, sont des morts peu enviables : c'est l'emploi du verbe "périr" qui me l'indique, car le dictionnaire dit bien: connaître une fin malheureuse ou violente. C'est important d'aller le détail, car l'on dit si souvent aujourd'hui: "Untel a eu une belle mort: il est mort sur le coup, il n'a pas souffert". Mais c'est là un raisonnement d'homme. Pour Dieu, pour nous, périr c'est bien mourir sans s'être converti.

Voilà bien pourquoi nous avons un ange auprès de nous, en tout temps, qui veille à la bonne croissance de notre âme. Il veille et intercède auprès de Dieu afin que notre Juge fasse encore durer le temps de sa Miséricorde. Je remercie quiconque lira ce partage de prier pour Fabien comme pour moi, car les soucis de ce monde ne doivent pas occulter notre plus important souci.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Rien n'est jamais acquis - les illusions spirituelles

Message non lu par etienne lorant » dim. 24 oct. 2010, 17:53

Livre de l'Ecclésiastique 35,12-14.16-18.
Le Seigneur est un juge qui ne fait pas de différence entre les hommes.
Il ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l'opprimé.
Il ne méprise pas la supplication de l'orphelin, ni la plainte répétée de la veuve.
Celui qui sert Dieu de tout son cœur est bien accueilli, et sa prière parvient jusqu'au ciel.
La prière du pauvre traverse les nuées ; tant qu'elle n'a pas atteint son but, il demeure inconsolable.
Il ne s'arrête pas avant que le Très-Haut ait jeté les yeux sur lui, prononcé en faveur des justes et rendu justice.

Psaume 34(33),2-3.16.18-19.23.
Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m'entendent et soient en fête !
Le Seigneur regarde les justes, il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur entend ceux qui l'appellent : de toutes leurs angoisses, il les délivre.
Il est proche du cœur brisé, il sauve l'esprit abattu.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs : pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 4,6-8.16-18.
Me voici déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu.
Je me suis bien battu, j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle.
Je n'ai plus qu'à recevoir la récompense du vainqueur : dans sa justice, le Seigneur, le juge impartial, me la remettra en ce jour-là, comme à tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation dans la gloire.
La première fois que j'ai présenté ma défense, personne ne m'a soutenu : tous m'ont abandonné. Que Dieu ne leur en tienne pas rigueur.
Le Seigneur, lui, m'a assisté. Il m'a rempli de force pour que je puisse annoncer jusqu'au bout l'Évangile et le faire entendre à toutes les nations païennes.
J'ai échappé à la gueule du lion ; le Seigneur me fera encore échapper à tout ce qu'on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer au ciel, dans son Royaume. A lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 18,9-14.
Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d'être justes et qui méprisaient tous les autres :
« Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L'un était pharisien, et l'autre, publicain.
Le pharisien se tenait là et priait en lui-même : 'Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain.
Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. '
Le publicain, lui, se tenait à distance et n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : 'Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! '
Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l'autre. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »

J'ai laissé groupés tous les textes du jour, tant ils se correspondent l'un à l'autre d'excellente manière. Dans l'Evangile, l'attitude du pharisien qui cite tous ses droits à la grâce divine. Mais en fait de droits, il n'en existe pour quiconque. On ne peut pas prendre le Seigneur pour un distributeur de bonbons et de confiseries spirituelles ! Il convient plutôt, et je m'en rends compte un peu plus chaque jour, que le fidèle sente profondément dans quel état de pauvreté il est. Il faut que le Seigneur puisse sentir de son côté le besoin de miséricorde de celui qui le prie. Donc, aussi longtemps que l'on s'élève soi-même, en imaginant que nous en avons la force en nous, nous sommes dans l'erreur.

Je songe à ce qui est arrivé à la tour de Babel : n'est-ce pas ainsi que nous commençons souvent notre vie spirituelle ? Même après ma conversion, en dépit de toute la joie que le Seigneur diffusait dans mon coeur, j'ai commencé à calculer, à me dire au fond de moi: "J'ai découvert comment 'fonctionne' Dieu, je peux tout obtenir"... Et puis, en l'espace de quelques mois, tout ce que j'avais cru acquis à tout jamais... avait fondu comme neige au soleil. Comme si rien ne s'était passé. C'est fou: en un rien de temps, j'étais redescendu presque aussi bas que j'étais avant de reconnaître Jésus ! Heureusement, il me restait la logique et la mémoire. Ce n'était pas mon existence qui avait changé par la foi, mais c'est mon être même. Je me suis donc accroché, j'ai accompli des geste de repentir et j'ai prié comme jamais. Et la grâce est revenue. Entre-temps, j'avais abandonné l'idée que je pourrais "tout de même" me marier et avoir une vie normale. Que l'intelligence est nulle à côté du spirituel ! Comme nous sommes habiles à nous leurrer nous-mêmes. La Joie n'est vraiment revenue qu'après mon dernier, mon ultime chagrin d'amour. Je me souviens avoir supplié: "Seigneur, puisque cette femme infidèle m'a volé la moitié de mon coeur, j'accepte cette souffrance et je te supplie de sauver l'autre moitié"... et comme il y a des histoires qui finissent bien, le Seigneur fut généreux: il me forma un nouveau coeur, un coeur entier, un coeur selon Son coeur. Conclusion: il faut combattre en nous les illusions que distille l'orgueil comme un poison. Spirituellement, du moins, il faut toujours être pauvre, c'est-à-dire détaché, vraiment libre.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Cette porte si étroite, parfois !

Message non lu par etienne lorant » mer. 27 oct. 2010, 12:13

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 13,22-30.

Dans sa marche vers Jérusalem, Jésus passait par les villes et les villages en enseignant.
Quelqu'un lui demanda : « Seigneur, n'y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? » Jésus leur dit :
« Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas.
Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : 'Seigneur, ouvre-nous', il vous répondra : 'Je ne sais pas d'où vous êtes. '
Alors vous vous mettrez à dire : 'Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places. '
Il vous répondra : 'Je ne sais pas d'où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal. '
Il y aura des pleurs et des grincements de dents quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors.
Alors on viendra de l'orient et de l'occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. »

Beaucoup chercheront à entrer, le moment venu, et ne le pourront pas. Ils ne le pourront pas car il leur aura manquer non seulement la foi, mais aussi les œuvres. Quand bien même un homme connaîtrait sa Bible de A à Z, de la première à la dernière page, et saurait la réciter d'une traite, cela ne ferait de lui qu'un moulin à paroles. Et toutes les prières, si elles ne sortent pas d'un cœur attentif et aimant, d'un cœur qui cherche Dieu et se sent blessé d'amour pour le Seigneur, alors ces prières ne valent pas grand chose. Les hommes oublient souvent que le Père voit tout, Lui qui se tient "dans le secret" de chacun.

Certes, il diront: 'Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places." ! C'est bien pour cela que lorsque la messe est dite, je ne m'attarde plus jamais à la sortie... car j'ai trop souvent entendu untel critiquer toute la célébration et un autre parler en mal d'un voisin absent - comme si, tout simplement, on ne venait pas de communier au corps et au sang du Christ. Mon confesseur et directeur spirituel vient de décéder et je m'étonne de ressentir un deuil aussi pénible que celui de mon père selon la chair. Or, qu'est-ce que j'apprends ? Ce soir, la "Une" de Belgique va diffuser deux reportages de nouveau dirigés contre l'Église. Rien qu'en lire les résumés m'a suffi : l'Église est une "fabrique de pervers sexuel" car ne pas "assumer" sa sexualité est tout à fait malsain; le Vatican avait des accords secrets avec l'Allemagne nazie en vue de la liquidation des Juifs et a participé à de multiples complots dans l'histoire...

Les pleurs et les grincements de dents, de ce temps-ci, j'en ai beaucoup, je vais pouvoir en faire une collection ! La solitude est difficile à vivre à partir de la cinquantaine (sommeil difficile, angoisses nocturnes, stress et mauvaises digestions, etc.) et le monde en crise réserve chaque semaine une mauvaise surprise. Pour seul recours, la prière, la résignation, l'abandon à la volonté divine - qui parfois paraît d'une très grande dureté. Vraiment, parfois, çà ressemble à "marche ou crève"....

Je ne peux guère écrire plus aujourd'hui, je suis en deuil et je me sens faible, comme égaré. Où est passée ma verve pour pénétrer les mystères divins ? Hélas, mon front pèse lourd, je me sens le cœur tout sec, j'ai mal à ma foi, je voudrais trouver un peu de repos à mon angoisse !
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Luis
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Re: Cette porte si étroite, parfois !

Message non lu par Luis » mer. 27 oct. 2010, 12:28

Bon courage Etienne, que votre âme se repose dans le Seigneur !

Moi je serais aussi un peu en deuil s'il devait arriver que je ne puisse plus vous lire.

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Re: Cette porte si étroite, parfois ! (reprise)

Message non lu par etienne lorant » mer. 27 oct. 2010, 15:33

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 13,22-30.

Dans sa marche vers Jérusalem, Jésus passait par les villes et les villages en enseignant.
Quelqu'un lui demanda : « Seigneur, n'y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? » Jésus leur dit :
« Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas.
Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : 'Seigneur, ouvre-nous', il vous répondra : 'Je ne sais pas d'où vous êtes. '
Alors vous vous mettrez à dire : 'Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places. '
Il vous répondra : 'Je ne sais pas d'où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal. '
Il y aura des pleurs et des grincements de dents quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors. Alors on viendra de l'orient et de l'occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. »

Cet épisode et les propos sévères de Jésus, Luc nous dit qu'il se déroule au cours de sa marche vers Jérusalem. Je me suis souvenu que le même Luc avait écrit dès le chapitre 9: "Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem." Il me semble qu'au cours de cet ultime voyage, Jésus va de plus en plus laisser transparaître le côté divin (si j'ose dire) de sa nature - et Il parlera de plus en plus, pas seulement comme le Messie, mais aussi comme le Roi des rois. Il en aura le langage, à la fois sévère et sûr, et je me représente bien ce visage de marbre dont parle Isaïe : "Le Seigneur Dieu vient à mon secours ;c'est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c'est pourquoi j'ai rendu mon visage dur comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu" (Is - 50 : 06)

La sévérité est bien présente dans le discours du Seigneur aujourd'hui: c'est un jugement qu'Il annonce. Il dit: "Ce jour-là, ce ne sera pas la peine de chercher de piètres excuses en disant: "Nous étions là quand tu as prêché, et aussi lorsque nous avons mangé et bu", car c'est vrai que cela ne prouve rien.

Il est clair que, tous autant que nous sommes, si nous pratiquons une religion à la façon des pharisiens, en nous disant: "Je vais à la messe chaque dimanche, je donne à l'Unicef une fois par an (j'ai d'ailleurs une déduction fiscale), je me confesse une fois l'an comme l'Église le prescrit, donc je suis tranquille, je suis en ordre avec Dieu..." eh bien, nous n'avons rien compris et il serait même plus sage de s'abstenir ! Il nous faut vivre de la foi. Il y a deux jours qui me dit, j'ai reçu un message - avec beaucoup de gentillesse d'ailleurs : "Il faut bien gagner son pain pour pouvoir prier plus"... Mais en fait non ! Sur le moment, cela ne m'a pas frappé, mais ensuite, au bilan de ma journée, je me suis dit que c'est plutôt le contraire: il me faut prier plus pour mieux travailler ! C'est toujours dans cet ordre-là, car : 'sans moi, vous ne pouvez rien faire !'

Les derniers qui seront les premiers désignent aussi bien les païens qui se convertiront à l'annonce de l'Évangile que ceux qui nous ont paru faibles et victimes de leurs fautes: je songe à l'ami Constantin, qui après avoir mené joyeuse vie en goûtant à tous les plaisirs... s'est finalement repenti durant sa maladie et est redevenu fidèle, croyant et pratiquant. Repentir un peu facile, dicté par la maladie ? Je ne m'avancerai pas sur ce terrain car il est écrit aussi en Ezéchiel : "Si le juste se détourne de sa justice et commet l'iniquité, il mourra à cause de cela. Si le méchant revient de sa méchanceté et pratique la droiture et la justice, il vivra à cause de cela.Vous dites: La voie du Seigneur n'est pas droite. Je vous jugerai chacun selon ses voies, maison d'Israël!"

Et donc, il nous faut travailler à la venue du Royaume avec courage et dans l'humilité. Avec ces nouvelles persécutions de l'Église dans les média, je vais faire en sorte que les DVD et les livres de spiritualité se multiplient dans la boutique (ce sera d'ailleurs une bonne affaire: je vais finir par les récupérer pour rien, au train où vont les choses !!!) :wow:
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Comme Jésus redescend de la montagne

Message non lu par etienne lorant » jeu. 28 oct. 2010, 15:58

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,12-19.

En ces jours-là, Jésus s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu.
Le jour venu, il appela ses disciples, en choisit douze, et leur donna le nom d'Apôtres (...)
Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s'arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus (...) l'entendre et se faire guérir de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés.
Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.

C'est au théâtre, je crois, que l'on frappe "les trois coups". Ici également, il y a trois "moments", trois temps de vie de Jésus qui nous sont décrits. Premier temps: la nuit, Jésus se retire dans la montagne et il passe la nuit à prier Dieu. Second temps: Il appelle ses disciples et en choisit douze auxquels Il donne le nom d'Apôtres. Troisième temps: tout le peuple est servi, chacun selon son besoin. Mais cette scène, n'est que le prélude de la suivante. En effet, si vous prenez une Bible, et si vous l'ouvrez au même chapitre de Luc, au verset qui suit, vous trouvez : l'enseignement des Béatitudes.

L'élément qui a retenu mon attention aujourd'hui, c'est ce mouvement que Jésus va effectuer très souvent durant les trois années de sa mission, qui est de se retirer dans la montagne, d'y prier le Père, puis de revenir rencontrer les hommes. Et à chaque fois, j'ai le sentiment que les Cieux se sont fait plus proches de la terre, que le Seigneur par sa seule prière, a comme 'arraché' un peu plus de miséricorde au Père, afin de la redistribuer aux hommes en bénédictions. Je dirais encore, en employant une image quasi enfantine: Jésus à escaladé quelques marches de l'escalier des anges, dans la demeure céleste, Il a appelé Abba, son Père, et le Père s'est penché vers les hommes par-dessus le balcon...

Bref, il existe comme une familiarité qui s'installe peu à peu, par l'intercession du Fils, entre son Père et les hommes. Et c'est alors que tout devient possible, puisque les malades sont guéris et les possédés délivrés de leurs démons. Puisque Jésus évoque le bonheur de ceux qui adopteront le dessein de Dieu. Puisque Jésus, transfiguré devant Pierre, Jacques et Jean, obtient pour ceux qui L'aiment qu'ils soient tous revêtus de la même gloire dans le Royaume.

Je prie intensément depuis deux jours, réduit comme je suis à plus de solitude encore, et sans confesseur désormais... Je crois avoir un cœur toujours solide et vaillant, mais c'est un cœur différent, un cœur changé... Plus de rigueur pourrait s'associer à plus de douceur, si c'est possible... En tout cas, je ne me sens plus enclin à entrer dans un débat pour défendre mon point de vue. Par contre, comme je vois l'Église de plus en plus attaquée, j'ai l'idée de contacter quelques personnes influentes dans le diocèse afin de les persuader d'instaurer une forme de "cotisation libre" des fidèles catholiques. Il ne s'agit pas de fonder un parti politique, mais simplement de constituer un fonds de réserve destiné à payer des avocats. Je crois en effet que la société civile anti-catholique finira par délivrer des mandats contre les prêtres et les religieux - simplement en raison de leur choix de ne pas entrer dans le "moule conformiste" de notre temps. Il suffit de constituer un dossier solide et bien argumenté et de le déposer sur le bureau de l'Évêque. Peut-être suis-je naïf, mais je suis persuadé que les fidèles sont prêts à "casser" leur tirelire pour que leurs prêtres soient moins désarmés devant les accusations infondées mais si nuisibles, qui risquent de pleuvoir désormais.

Je m'éloigne de mon sujet ? Pas vraiment - depuis le décès de mon directeur spirituel, qui suit le décès de mon père, qui suit l'écartèlement de ma famille humaine, le Seigneur suscite mon cœur dans diverses voies. Je compte bien les explorer toutes !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Chercher à se convertir, dès aujourd'hui !

Message non lu par etienne lorant » jeu. 04 nov. 2010, 16:01

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 15,1-10.

Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ?
Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules,
et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue ! '
Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion. »
Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve ?
Quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue ! '
De même, je vous le dis : Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

Cet Évangile, j'ai songé à le couper, afin d'être plus clair, pour cerner un peu plus mon sujet. Cependant, une chose m'a retenu: c'est la pensée que d'autres que moi ont besoin, personnellement, intimement, de découvrir le texte entier du message de l'Evangile.

En ce qui me concerne, les versets qui ont attiré mon attention, ce sont ceux-ci :
- "Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion. »
- "De même, je vous le dis : Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

Et moi, de ces deux paroles du même Évangile, je pourrais témoigner qu'il est possible d'en tirer une troisième, qui dirait:
- "Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y a de la joie chez les anges de Dieu dans le ciel pour un seul qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion".

Si j'ai associé les mots de la première et de la seconde déclaration du Christ car le jour de ma conversion, j'ai vu (mes avec quels yeux ?) et j'ai entendu (mais avec quelles oreilles ?) une foule d'anges qui semblaient tapisser - par manque de place - les murs de ma chambre, afin de répéter, encore et encore, cette Parole de Jésus. Juste dans le moment qui a suivi mon repentir complet, ces anges sont venus proclamer combien est véritable la Parole que Jésus avait dite dans cet Évangile à propos de la joie des anges suscitée par les conversions.

Ma conversion demeure d'actualité, c'est-à-dire qu'il est temps pour moi de me convertir aujourd'hui encore. Ce matin, j'ai encore dû réaliser que tant de poids sont posés par le monde sur les humains, qu'il ne leur est plus possible - ou pratiquement plus, de vivre sainement selon leur force, leurs capacités, leur âge. Ce matin, pour la troisième fois en un mois, mes nerfs ont "explosé" du fait de mille et une contrariétés qui se sont agglomérées les unes aux autres sur l'espace d'une demie heure à peine. Mais ! Mais cela fait plusieurs mois que ma foi me renseigne et m'informe sans cesse sur ce temps que je vis. Le tissu de la société humaine est en train de se fissurer de partout, au point que ce qui compte désormais, n'a plus rien à voir avec les promesses d'il y a vingt ans à peine. Par contre, le message des Évangiles, qui n'a jamais été aussi contredit et attaqué qu'en cette époque, revit et refleurit au fond de moi comme un premier printemps. J'ai donc tout ralenti, je vis en suivant un 'tempo' qui n'est pas de ce monde. J'accomplis tout ce que je peux, je sais que le Seigneur suppléera au reste, mais mes priorités n'ont plus rien de commun avec les objectifs que les média ne cessent de nous proposer. S'ils avaient menti hier, diront-ils la vérité aujourd'hui ? Mais la vérité, recherchons-là du côté de la Joie, et vivons sans autre souci.
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Le labeur de l'Esprit en l'homme

Message non lu par etienne lorant » ven. 05 nov. 2010, 20:02

Ez.39 : 29 : "Et je ne leur cacherai plus ma face, Car je répandrai mon esprit sur la maison d'Israël, Dit le Seigneur, l'Éternel."

Sur la montagne, Dieu avait déclaré : "Nul ne peut me voir sans mourir". Mais n'est-ce pas à une "mort" de l'image que procède l'Esprit Saint dans nos cœurs ? Est-ce parce que le Christ nous a appris à appeler Dieu 'Notre Père' que nous ne le représentons comme une sorte de vieillard céleste qui plane au-dessus de nos têtes ? Le terme d'Abba ('papa') employé par Jésus est beaucoup plus évocateur de cet élan que j'ai connu... sans doute jusqu'à ma douzième année: il désignait pour moi... quelqu'un qui avait le pouvoir d'apporter une solution, quelle que soit la difficulté d'enfant que je traversais. Qu'il s'agisse d'une fièvre, d'un mal de dents, d'un désarroi inconnu jusqu'alors, même d'une désobéissance reconnue, peu importe car de toute manière, lui, papa, connaissait toutes les solutions: il était là pour cela, je n'en doutais pas. Ma mère n'était pas moins présente, mais elle avait le visage de la consolation absolue plutôt que celui dela solution absolue : je me souviens bien de cette distinction très nette.

De toute manière, ce que dit Dieu par la bouche d'Ezéchiel, c'est que Dieu se laisse connaître par son Esprit. C'est une rencontre hors de tout raisonnement, de toute pensée, de tout langage. L'Esprit-Saint n'est-Il pas comme le feu, et Jésus n'a-t-il pas désigné l'Esprit comme le feu qu'il est venu jeter sur la terre ? Jésus est venu jeter le feu de l’amour sur la terre. Et cet amour est une force qui pousse en avant, mais aussi un combat, une résistance jusqu’au sang, un courage pour affronter, s’il le faut, les adversaires de la justice et de la liberté. C'est un feu qui est mouvement comme une vague qui soulève et emporte vers l'avant. C'est bien ainsi, en tout cas à ma toute petite échelle, que l'Esprit-Saint me pousse à la connaissance de Dieu. Mais le mot de connaissance est encore trop riche et trop humain. Il faut dire: l'Esprit-Saint m'incite à sonder le mystère de Dieu. Oui, c'est mieux.

Or, ce mystère est insondable, comme le dit bien sainte Faustine - et comme l'on dit beaucoup d'autres. Peu importe: les mystères de Dieu ne nous sont pas donnés pour que nous en trouvions la solution - certes non, l'Eternité n'y suffira pas !, mais pour que nous y plongions avec toutes nos capacités. Ce que je crois, c'est donc que, lorsque Dieu a répandu son Esprit sur le monde, l'Esprit n'a eu de cesse, et cela se poursuit toujours, de nous relever tous, chacun tel que nous sommes, pour que nous puissions participer, dès ce monde, à la contemplation continue des secrets de Dieu. Seigneur, comme je me réjouis de ce don ! Comme j'en étais indigne et comme j'en avais besoin ! Désormais, si je suis fort, c'est parce que je sais que ma force est hors de moi-même: si ma force est hors de moi-même, qui pourra me la prendre ? Et il en ainsi de ma Joie, ma vraie joie, et il en est de mon cœur, car mon cœur n'a de regard que pour la miséricorde divine.
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Le bien véritable

Message non lu par etienne lorant » sam. 06 nov. 2010, 12:01

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 16,9-15.

Jésus disait à ses disciples : " Faites-vous, des amis avec l'Argent trompeur, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. Celui qui est digne de confiance dans une toute petite affaire est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est trompeur dans une petite affaire est trompeur aussi dans une grande. Si vous n'avez pas été dignes de confiance avec l'Argent trompeur, qui vous confiera le bien véritable ? Et si vous n'avez pas été dignes de confiance pour des biens étrangers, le vôtre, qui vous le donnera ?Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera le premier, et aimera le second ; ou bien il s'attachera au premier, et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent. »
Les pharisiens, eux qui aimaient l'argent, entendaient tout cela, et ils ricanaient à son sujet.
Il leur dit alors : « Vous êtes, vous, ceux qui se présentent comme des justes aux yeux des hommes, mais Dieu connaît vos cœurs, car ce qui est prestigieux chez les hommes est une chose abominable aux yeux de Dieu.

Le bien véritable, le voici: je l'ai sous les yeux, c'est la Parole par laquelle je recommence ma vie chaque jour. Cependant, si je lis ce texte, mais si dans ma vie les œuvres inspirées par l'Esprit ne vont pas de pair avec une existence sans reproche aux yeux des frères et des sœurs, qui sont dans le monde, alors c'est comme si je n'avais pas le bien véritable. Dieu voit le secret des cœurs.

Si l'on voulait mettre en image cet enseignement de Jésus, il suffirait de filmer l'épisode de la pauvre veuve dans le temple, celle qui vint déposer deux piécettes à l'offrande dans le temple. Oui, le bien véritable, elle le possède, car elle sait que le Seigneur prendra soin d'elle de bout en bout - et que ce n'est pas une piécette ou deux qui y changeront quoi que ce soit. Elle a compris: on peut être pauvre et avare, et pour un pauvre qui ne croit pas à la Providence, deux pièces de monnaie comptent plus que tout. Mais elle vient les donner en offrande et le Seigneur déclare: elle a mis plus que tous les autres.

Bien sûr, si je devais me comparer à cette veuve, je rougirais car je l'avoue, je compte - et certains jours beaucoup plus que d'autres. Cependant, je sais qu'il y a une limite à mes calculs, car je sais que tout ce qui est bon pour moi me vient du Père. Obligé de demeurer un an et trois mois sans revenu fixe, lorsque l'ancienne galerie où je travaille a été abattue pour laisser place à un parking à ciel ouvert, j'ai d'abord eu des sueurs froides ! J'avais épargné autant que je le pouvais dès que j'avais appris ce chantier, mais pour le reste, je ne savais trop que faire. Je me suis présenté pour des emplois dans des firmes, et l'on m'a déclaré: "Vous ne pouvez pas travailler, puisque vous n'êtes dans aucun plan d'embauche chômeurs de longue durée..." J'ai donné quelques cours de rattrapage langues modernes, mais cela ne pesait pas lourd. J'ai connu la gêne de demander à mon père fort âgé s'il m'hébergerait de nouveau et il a dit oui. Je me suis mis au service de mes parents âgés et je n'ai plus manqué de rien: en réalité, c'est à ce moment-là qu'il fallait quelqu'un pour reprendre la gestion de la maison et découvrir le monde des personnes âgées, isolées, abandonnées par leurs proches - j'ose le dire, oui, les parents âgés qui ne produisent plus constituent souvent une gêne pour leurs enfants; ils ne les visitent plus, mais ils songent déjà au Notaire ! C'est ce service qui a été à l'origine de multiples bénédictions par la suite, et mon moment de crainte passé, tout s'est arrangé pour moi beaucoup mieux encore que j'aurais dû l'espérer.

J'ai parlé de mon cas personnel simplement pour confirmer que ce que Jésus dit dans l'Évangile aujourd'hui, je l'ai vécu aussi. Et c'est vraiment dans la mesure où l'on se soucie de la volonté de Dieu, en la considérant comme essentielle, que le reste, les biens matériels et nos devoirs d'état, suivent sans difficulté. Je suis d'ailleurs persuadé que nous aurions chacun une histoire à raconter. La réussite de l'existence, nous n'en savons rien, si ce n'est par conformisme. Si seul l'argent permet la réussite de l'existence, alors pauvre réussite que celle-là !
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Re: Le bien véritable

Message non lu par christiane » sam. 06 nov. 2010, 18:28

Henri et moi assistons pécuniairement nos enfants. Mais, nos biens s'étant amenuisés, j'ai du choisir entre aider mes enfants et faire des dons aux associations caritatives et renouveler mes abonnements chrétiens. D'autre part, je parrainais aussi un petit enfant chaque mois et j'ai aussi suspendu mes versements.

Bien sûr, comme ton Papa, nous hébergerions à nouveau Jean-Yves. Mais tant qu'il a un travail stable et notre aide matérielle, il peut vivre chez lui.

Merci pour ton splendide courrier, Etienne, je t'ai bien entendu répondu.

Que le Seigneur nous aide sur le chemin qui mène à la Sainteté.

Bien affectueusement,
Christiane

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Le pardon qui nécéssite une grande foi

Message non lu par etienne lorant » lun. 08 nov. 2010, 12:22

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 17,1-6.

Jésus disait à ses disciples : « Il est inévitable qu'il arrive des scandales qui entraînent au péché, mais malheureux celui par qui ils arrivent. Si on lui attachait au cou une meule de moulin et qu'on le précipite à la mer, ce serait mieux pour lui que d'entraîner au péché un seul de ces petits.Tenez-vous sur vos gardes ! Si ton frère a commis une faute contre toi, fais-lui de vifs reproches, et, s'il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet une faute contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : 'Je me repens', tu lui pardonneras. »
Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : 'Déracine-toi et va te planter dans la mer', et il vous obéirait.

Au moment où ont été découverts les corps des petites Julie et Mélissa, la terrible Parole de Jésus qui commence cet Évangile a été citée lors d'une homélie. Or, ce texte ne parle pas de la punition, de la sentence et du châtiment, mais bien du pardon. Il existe des fautes qui nous semblent horribles et qui inciteraient beaucoup d'hommes à retourner au lynchage en public... Les actes des tueurs en série leur valent la peine de mort ou l'enfermement à vie, mais que faire de ces deux enfants, mineurs d'âge, qui en Angleterre en 1993, s'en étaient pris au plus jeune d'entre eux, âgé de deux ans à peine et qu'ils avaient massacré ?

Tenez-vous sur vos gardes ! Voilà qui est clair.

Je dis aussi: malheureuse Simone Veil, en dépit de tous ses titres de gloire - et il y en a une collection: survivante des camps de concentration, ministre de la santé, président du Parlement européen, membre du Conseil constitutionnel, Grand officier de la Légion d’honneur, Chevalier de l'ordre national du Mérite, Dame commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique, Prix Nord-Sud du Conseil de l'Europe (2007), membre de l'Académie Française, le collège de Villers-Bocage (Calvados) porte désormais son nom : Simone Veil l'a inauguré, en personne, le vendredi 30 avril 2010.

Hélas, tout cela n'est que peu de choses pour compenser la promulgation de la loi sur l'Interruption Volontaire de Grossesse - qui porte aussi son nom, et qui a mené à des excès extraordinaires, comme le constate ce reportage:

http://www.youtube.com/watch?v=WGGRHsU9 ... re=related

Cependant, la règle demeure le pardon du pécheur. Parfois, cela paraît si difficile que la demande des disciples n'étonne pas : "Augmente en nous la foi !" Il faut que la foi grandisse en effet, car les événements du monde, surtout pour les chrétiens du 1er siècle allaient les conduire au pardon "jusqu'au sang". Et cela recommence...
Aujourd'hui' hui , je prie l'Esprit Saint de m'aider à poursuivre de bout en bout dans la voie qui m'est tracée, car l'isolement est chaque jour plus important et je ne doute pas que le décès de mon confesseur me conduira à m'impliquer un peu plus dans la défense des valeurs de l'Église autour de moi - et je me doute qu'on n'hésitera pas à m'incriminer faussement, mais il faut y aller.

Nota Bene : Je crois Simone Veil sincère. Sans doute n'imaginait-elle pas que la Loi sur l'IVG introduirait aussi la notion de "mon ventre c'est à moi et je fais ce qu'il me plaît". La "modernité" a suivi, et la modernité, c'est souvent (avortement comme euthanasie, comme suicide assisté) le droit de tuer et de se tuer de manière légale.
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Le temple qui ne peut être détruit

Message non lu par etienne lorant » mar. 09 nov. 2010, 11:15

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 2,13-22.
Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem.
Il trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. »
Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture : L'amour de ta maison fera mon tourment.
Les Juifs l'interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? »
Jésus leur répondit : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.
Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

« Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » Cette merveilleuse et éclatante déclaration de Jésus, à la veille de sa Passion, me donne du courage en un temps où je me retrouve toujours plus isolé, sujet à n'importe quel événement (maladie, accident, revers de fortune) sans personne autour de moi capable de me soutenir ou de m'encourager. Jésus avait pris la route de Jérusalem "avec courage", et le voici sur le point d'accomplir sa plus grande œuvre: désormais, il parle donc en maître et en Roi. Son corps sera détruit, et Il le relèvera en trois jours.

Cette même déclaration m'en rappelle d'autres, notamment celles à Nicodème et à la Samaritaine:

- A Nicodème: "En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître de nouveau, personne ne peut voir le royaume de Dieu.» Nicodème lui dit: «Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il une seconde fois entrer dans le ventre de sa mère et naître?» Jésus répondit: «En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d'eau et d'Esprit, on ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de parents humains est humain et ce qui est né de l'Esprit est Esprit. Ne t'étonne pas que je t'aie dit: 'Il faut que vous naissiez de nouveau.' Le vent souffle où il veut et tu en entends le bruit, mais tu ne sais pas d'où il vient, ni où il va. C'est aussi le cas de toute personne qui est née de l'Esprit.» (...) »Et tout comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut aussi que le Fils de l'homme soit élevé afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu'il ait la vie éternelle."

- A la Samaritaine: (" Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous affirmez qu'à Jérusalem se trouve le lieu où il faut adorer.'') Jésus lui dit : ''Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons ce que nous connaissons, car le salut provient des Juifs. Mais l'heure vient, elle est là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; tels sont, en effet, les adorateurs que cherche le Père. Dieu est esprit et c'est pourquoi ceux qui l'adorent doivent adorer en esprit et en vérité.''

Je note encore qu'au même moment où Il parle ouvertement, Jésus ménage ses disciples. Il sait combien son agonie et sa mort sur la Croix vont éprouver leur foi. Ce qui est vraiment remarquable dans le discours de Jésus, c'est qu'il s'adresse en même temps aux uns et aux autres. Ce sont les mêmes mots, mais ils déroutent les uns, tandis qu'ils deviennent un trésor pour ceux qui les gardent.

Dans l'époque que nous vivons, du moins en Occident, ce sont les mêmes paroles qui me confortent. Avec l'inspiration du Mauvais, nombreuses les sociétés qui cherchent à réduire l'Église, à l'annihiler, à lui retirer tout pouvoir. On surveille aussi bien le Pape que les Archevêques et les Évêques : on se saisit de leurs paroles pour les attaquer et les tourner en dérision. On déifie le conformisme de la pensée. Bref, on cherche à détruire l'Église, à recrucifier le Christ. Mais ces serviteurs du démon ne comprennent pas que l'Église n'est pas un monument fait de mains d'hommes, mais d'hommes nés de nouveau, sur lesquels ils n'ont aucune prise réelle: car ils sont comme le vent, dont on ne sait ni d'où il vient ni où il va. Que leurs ruades ne nous effraient pas !
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Jésus et le serpent de bronze

Message non lu par etienne lorant » mar. 09 nov. 2010, 20:18

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 3, 7-15)

De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle.

C'est cet amour de miséricorde, qui va jusqu'au don total, absolu, et plus encore, dans de très grandes souffrances, que l'homme a si difficile à recevoir de Dieu . Le jour de ma conversion, dans les premiers instants, j'ai été ahuri et ma première réaction a été celle du refus: "Non, ce n'est pas possible, je ne veux pas, l'amour ne peut aller jusque-là ! Et pourtant, si... et c'est même le commencement de toute l'histoire. Maintenant, lorsque il y a quelqu'un que je dois aimer, souvent c'est le Seigneur qui me propose telle ou telle personne, et en quelques occasions, j'ai eu l'impression que mes sentiments n'étaient pas vraiment les miens, mais qu'ils m'avaient été "infusés" afin que j'accomplisse un ou plusieurs gestes de miséricorde. De toute manière, suis-je par moi-même capable d'aimer quiconque ? Aimer vraiment, c'est-à-dire sans que le désir de posséder s'empare de moi ? Non, il y a toujours une lutte, un renoncement dont je sais qu'il peut être pénible.

Il n'y a pas d'amour sans liberté. Cette règle est absolue, au point que Dieu lui-même n'y échappe pas. (En réalité, Il lui suffirait sans doute de se manifester au monde dans la gloire de l'Amour - mais même ainsi, il resterait quelques âmes perdues qui Le rejetteraient).

Aimer ne va jamais sans souffrances, mais il faut bien se mettre à l'esprit également que lorsqu'il n'y a plus d'amour, souvent il n'y a plus de vie non plus. Il est tout à fait clair pour moi que celui aime est vivant, et celui qui n'aime pas est déjà mort. Il y a de nombreuses âmes déjà mortes que nous croisons chaque jour, mais c'est une faveur de Dieu de ne pas pouvoir pénétrer l'état de l'âme de notre prochain - tout comme c'est une faveur aussi de ne pas voir comme nous sommes vus (car nous nous écroulerions de chagrin devant toutes les peines causées quotidiennement à Jésus Amour).

Il a plu à Dieu de vouloir nous donner la vie éternelle, et quel prix n'a-t-il pas payé ! Parfois lorsque je songe à cela, je n'ose plus me regarder, intérieurement, dans mon propre miroir.
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