savonarole a écrit :L'Eglise catholique entretient donc bien dans sa Tradition un réel mépris pour le mariage !
Ce que vous dites est odieux. L'Église n'a nullement déclaré que le mariage était un sous sacrement, et ne l'a nullement méprisé. Elle l'a même protégé contre l'hérésie cathare par exemple. Que l'Église hiérarchise les états de vie ne signifie nullement qu'elle entretienne du mépris pour l'un ou pour l'autre, c'est là une interprétation toute personnelle que vous faites.
Bref, avant de faire de grands discours sur ce que devrait faire l'Église, le sens critique, etc. vous feriez mieux, déjà, de vous informez sur ce que pense vraiment l'Église.
savonarole a écrit :Dans l'inconscient catholique, qui a fortement marqué l'Occident le mariage est un remède à la concupiscence, la légitimation d'actes licencieux autorisés par ceux qui ont la sainteté d'y avoir renoncé. Vision sous jacente strictement morale et culpabilisante.
Voilà un préjugé bien répandu que vous servez tiède. Vous auriez peine à trouver dans la doctrine de l’Église la pensée selon laquelle le mariage est un remède à la concupiscence. Les dérives d’un siècle en particulier (je pense au XIXème siècle). Ne sauraient refléter la pensée de l’Église. Le simple bon sens suffit pour s’en rendre compte.
savonarole a écrit :On peut peut-être comprendre avec une vision aussi réductrice et aussi peut renouveler de la vocation du mariage d'où vient la crise profonde de cette institution.
Cette vision réductrice du mariage que vous cherchez tant dans l’Église n’existe que dans l’idée erronée que vous vous en faites.
savonarole a écrit :En tous cas on ne devrait pas exclure l'incidence d'une certaine pensée Catholique sur cette crise.
Ben voyons, nous voilà à spéculer dans le vide.
savonarole a écrit :Plusieurs remarques s'imposent. Jusqu'où va "l'assentiment religieux de l'esprit" à l'autorité du Pape ? Auriez vous sonnez les cloches au jour de la Saint-Barthélémy ?
Gratuit et pas très malin. En effet, vous semblez ignorer ce que recouvre l’autorité du Pape. J’imagine que les paroles de Notre Seigneur à Pierre « Pais mes brebis » doivent vous ulcérer. Malheureusement pour vous, c’est ainsi.
savonarole a écrit :L'Eglise aussi s'est trompé et certains aspect de la doctrine répandus il y a des décennies ont évolués (parlons du Purgatoire par exemple...) .
Vous semblez ignorer que la foi de l’Église définie infailliblement ne peut changer puisque la Vérité ne change pas.
Si en parlant du Purgatoire, vous vouliez parler des limbes (car le Purgatoire fait partie de la foi de l’Église), alors je vais vous apprendre une chose : elles ne firent JAMAIS partie de la foi de l’Église. Certes, elles furent enseignées, mais elles ne firent jamais l’objet d’une déclaration : elles sont toujours restées une hypothèse théologique.
savonarole a écrit :Faut-il à tout prix éteindre tout sens critique et ne pas remettre en contexte des textes qui ont été écrit (Concile de Trente) dans un cadre philosophique et historique différent du nôtre ?
Vous confondez sens critique et esprit de révolte. Il est légitime de s’interroger et de chercher à comprendre, toujours dans l’humilité. Il est diabolique de se mettre au-dessus de ce que le Seigneur a institué pour nous guider et de prétendre juger et décider seuls de ce que le Magistère devrait dire ou enseigner.
D’ailleurs, quelles sont vos compétences pour juger des déclarations du Concile de Trente ? L'humilité devrait vous faire remettre en question vos idées erronées et vos préjugés plutôt que l'enseignement de l'Église.
savonarole a écrit :L'influence sur l'Eglise des mentalités et des philosophie païennes greco-latine est capital et permet de prendre la mesure de certains discours théologiques à différent niveaux: mépris du corps, mais aussi influence de Platon, Aristote dans la théologie sacramentaire par exemple.
Oui, ce sont de vieux arguments anti-catho qu’on entend régulièrement. Rien de bien neuf sous le soleil. Ce que vous oubliez, c’est que l’Église s’est servie des concepts philosophiques pour clarifier sa foi face aux hérésies. Sous-entendre que la foi elle-même fut influencée par les philosophies païennes est une grave accusation dont la preuve est à votre charge.
En outre, le mépris du corps que vous affirmez est une idée fausse. L’Église s’est justement battue contre les gnostiques, les manichéens, les cathares, etc. pour sauvegarder la dignité du corps car il est appelé à ressuscité. Mais vous confondez respect du corps et idolâtrie. L’Église respecte le corps humain sans pour autant l’idolâtrer.
savonarole a écrit :Il est assez étonnant de revenir aux sources que le Concile de Trente cite: Mt 19,11 1Co 7,25 1Co 7,38-40 et de voir l'extrapolation qui en est ensuite faite.
Et bien entendu, vous êtes plus compétent que l’Église pour comprendre les textes sacrés. Savez-vous seulement que l’humilité est une vertu dans le Christianisme ?
savonarole a écrit :On ne peut alors pas penser que ces hommes n'aient pas subi l'influence de leur culture également.
Puisqu’on en est là, on peut se demander quelle est l’influence de votre culture sur vos propos. Il n’y a donc aucune raison de vous écouter davantage que l’Église.
savonarole a écrit :A force de vouloir un assentiment dans tout les domaines (moeurs, discipline...) l'Eglise décourage la réflexion critique au profit d'une subordination de principe, en croyant se blinder.
L’Église décourage la réflexion critique ? Pourtant, elle a connu en son sein d’éminents philosophes, théologiens et docteurs. La subordination, reflet de celle que nous devons à Dieu, porte sur les vérités de la foi, les mœurs et la discipline. Mais compte tenu de la richesse immense de 2000 ans de pensée chrétienne, j’avoue être dubitatif devant votre accusation.
savonarole a écrit :Mais cette vision là est fausse puisque même au sein du collège cardinalice subsiste des différences de vues sur les questions de moeurs et de discipline. Et ce n'est pas un mal (Jean 14,2" Il y a plusieurs demeures dans la Maison de mon Père").
Bien entendu. Mais il n’empêche que sur certaines questions, l’autorité du Pape, reconnue dès les premiers siècles, est celle qui permet de trancher. Le débat est toujours possible mais il faut bien un moment où quelqu’un montre où est le vrai : sinon, ça ressemble à une bête multicéphale, chaque tête faisant ce qu’elle veut. Or vous devez savoir qu’il n’y qu’une seule tête au corps qu’est l’Église.
Il peut y avoir de la diversité dans l’unité. Et encore une fois, vous semblez ignorer ce qui ne peut être discuté (les vérités de foi, certaines mœurs,…) de ce qui est peut être soumis au questionnement (la discipline, etc.).
Pour finir, je suis toujours étonné de voir combien certains catholiques ont bien peu d'amour pour l'Église. Ca me rappelle une phrase que j'avais entendue je-ne-sais plus où : les catholiques français sont des protestants qui s'ignorent. A en entendre certains, au vu du réel mépris qu’ils ont pour une tradition qui les dépasse, des raccourcis historiques et philosophiques qu’ils prennent et des préjugés stupides qu’ils véhiculent, on peut effectivement le penser.