Vous avez sans aucun doute raison. La traduction française n'est pas très heureuse. Dans quelque langue que ce soit, le sens du texte latin n'est jamais parfaitement rendu par les traductions qui d'ailleurs varient d'un pays à l'autre.Je n'ai rien contre l'usage du vernaculaire, pourvu que les traductions soient fidèles à l'original, ce qui n'est hélas pas le cas.
Au Portugal par exemple, où j'ai eu l'occasion de me rendre et d'assister à la Messe, la traduction de suscipiat Dominus sacrificium est bonne (ce qui n'est pas le cas chez nous) mais et cum spiritu tuo est traduit par Ele está no meio de nós (Il est au milieu de nous) pour répondre à o Senhor está convosco.
Néanmoins, il convient de tempérer cette constatation. Les traductions ne sont jamais parfaites mais elles bénéficient de l'approbation des conférences épiscopales et vous savez comme moi que les évêques sont les successeurs des apôtres. À ce titre il ne nous est pas permis de mettre en doute la légitimité des missels traduits.
J'avoue n'avoir pas assez de connaissances liturgiques et théologiques pour apprécier ce point. Mais là encore la docilité me semble être le comportement le plus adéquat. Si l'Église a voulu qu'il en soit ainsi, et si le Pape lui-même consent à célébrer la Messe face à peuple, nous n'avons pas à nous y opposer.Par contre, j'ai une critique fondamentale à formuler contre la façon dont la messe est célébrée dans l'immense majorité des paroisses: l'orientation de l'autel. C'est un contresens complet et ça fait perdre à la liturgie une grande part de son aspect sacré.
Je ne vois pas en quoi cela pose problème. Dans les centres de l'Opus Dei, le servant de Messe est toujours en tenu laïque.Sinon, on peut rajouter les lecteurs en tenue laïque
C'est une question de bon ou de mauvais goût... Un crucifix, des chandeliers et quelques fleurs devraient suffire. Certains aiment y ajouter de grandes banderoles, des photos, des slogans, du papier crépon... Je préfère la sobriété ; j'imagine que vous aussi.Les décorations de l'autel
Ne mettons pas tout sur le dos de la réforme liturgique. Autrefois, même si je caricature quelque peu, les femmes récitaient le chapelet pendant la Messe et les hommes, assis au fond de l'église, discutaient. Je n'ai pas connu l'époque d'avant le Concile mais je crois au contraire que les pratiquants d'aujourd'hui savent pourquoi ils viennent à la Messe et s'efforcent d'en comprendre le sens afin de la vivre avec une plus grande dévotion.les bavardages incessants
Rien n'est irrémédiablement figé. Il suffit d'avoir le courage de remettre les choses en ordre.mais font partie du "standard" de la messe moderne, et que les prêtres d'aussi bonne volonté soient-ils ont beaucoup de mal à changer parce que ça crée aussitôt des oppositions.
À la paroisse que fréquentent mes parents, l'ancien prêtre (que j'estimais pourtant beaucoup pour ses qualités humaines) proposait une vision de la liturgie telle que vous l'avez décrite. En 2007 un nouveau prêtre est arrivé. Depuis, la liturgie est plus soignée, les filles ne sont plus admises au service de l'autel, et le latin a été réintroduit dans les célébrations.
Pour citer un autre exemple, le prêtre d'une paroisse de Toulouse m'avait chargé il y a quelques mois de préparer la chorale paroissiale pour la Messe de Noël. J'ai accepté le programme que l'on m'a proposé et qui existait déjà les années précédentes mais je n'ai pas hésité à récuser les chants qui me paraissaient anti-liturgiques, notamment le Gloria dont les paroles ne correspondaient pas à la traduction approuvée.
La licence poétique dans les textes de l'ordinaire représente également un grave problème que nous devons absolument combattre. Le Saint-Siège l'a d'ailleurs expressément demandé dans Redemptionis sacramentum.
Pour ma part j'ai trop d'amour pour l'Église pour croire qu'elle puisse autoriser une pratique douteuse et mon manque d'humilité ne va pas jusqu'à me permettre de m'ériger en juge dans ce domaine.Attention, les textes liturgiques promulgués par l'Eglise ne sont pas plus à l'abri de toute critique que ne l'est le moindre acte et texte du Pape. Je pense que l'on peut dire (est-ce-que l'infaillibilité en matière liturgique a été définie quelque part?) que si l'Eglise autorise telle pratique liturgique douteuse, c'est qu'on peut la pratiquer sans faute grave, et avec la garantie de ne pas invalider le rite.
Prenons l'exemple de la communion dans la main. Je pense que ce n'est certes pas la meilleure façon de recevoir le Corps du Christ. Il faudrait même éviter au maximum cette pratique. Pourtant on ne saurait la qualifier de douteuse puisqu'elle a été autorisée, du moins dans certains pays.
La Messe était-elle célébrée en latin ? Pourrait-on avoir les horaires ? Merci.J'ai fait l'expérience pas plus tard qu'hier de la messe Paul VI célébrée ad orientem, à l'Eglise St-Germain l'Auxerrois, Paris, accompagnée du Choeur Grégorien féminin de Paris.
C'est comme cela que ça devrait se passer dans tout paroisse.