Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2009-2010)

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etienne lorant
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Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2009-2010)

Message non lu par etienne lorant » ven. 04 déc. 2009, 11:11

L'Avent
Guérison de deux aveugles

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,27-31.

Jésus était en route ; deux aveugles le suivirent, en criant : « Aie pitié de nous, fils de David ! »
Quand il fut dans la maison, les aveugles l'abordèrent, et Jésus leur dit : « Croyez-vous que je peux faire cela ? » Ils répondirent : « Oui, Seigneur. Alors il leur toucha les yeux, en disant : « Que tout se fasse pour vous selon votre foi ! »
Leurs yeux s'ouvrirent, et Jésus leur dit sévèrement : « Attention ! que personne ne le sache ! »
Mais, à peine sortis, ils parlèrent de lui dans toute la région.

Cette fois, Jésus n'a pas demandé, comme à l'aveugle de Jéricho: "Que veux-tu que je fasse pour toi ?", mais tout simplement: "Que tout se fasse pour vous selon votre voix." Mais à part cela, il existe une véritable similitude entre la rencontre de l'aveugle de Jéricho et ces deux autres aveugles qui le suivaient. La même foi, d'abord: le premier aveugle s'était précipité à sa rencontre au risque de se blesser, et ces deux aveugles font de même, puisqu'ils marchent derrière un homme qu'ils ne peuvent voir. Dans la demande également, c'est toujours la même prière de pitié par le nom de Jésus.

Cependant, cette fois, Jésus les entraîne dans une maison avant de les guérir, puisque la foule habituelle n'est pas là. La publicité concernant tout ce qui se passe à la fin des temps, lorsque Dieu se réconcilie avec l'homme, n'est pas le premier souci de Jésus. Jésus, doux et humble de coeur, rends notre coeur semblable au tien !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Guérison de deux aveugles

Message non lu par Virgile » ven. 04 déc. 2009, 15:01

etienne lorant a écrit :La publicité concernant tout ce qui se passe à la fin des temps, lorsque Dieu se réconcilie avec l'homme, n'est pas le premier souci de Jésus. Jésus, doux et humble de coeur, rends notre coeur semblable au tien !
Virgile annonce qu'il continuera à suivre ce type de fils de discussion!

Virgile.

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Re: Guérison de deux aveugles

Message non lu par etienne lorant » ven. 04 déc. 2009, 15:12

Merci Virgile. Il est l'heure pour moi de commencer le chemin de Croix du vendredi. Aujourd'hui est le jour qui compte, et l'heure c'est l'heure. Vivent les règles !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Chemin de croix du 4/12/2009

Message non lu par etienne lorant » ven. 04 déc. 2009, 17:17

Jésus est condamné à mort
« Es-tu roi ? » lui a demandé Pilate. Jésus répond seulement : « C’est toi qui le dis ». S’il avait répondu « Je le suis », Pilate avait une raison valable de le condamner à mort, puisque le seul roi des Juifs que reconnaissait l’Empereur, c’était Hérode. Il y aurait eu matière à trahison. Or, Jésus ne sera pas condamné pour un quelconque mal, mais parce qu’il dit : « Quiconque cherche la Vérité entend ma voix.

Jésus est chargé de sa croix
Dans une vision mystique, j’ai lu que le Christ avait embrassé trois fois sa croix afin qu’elle devienne pour toutes les générations l’autel digne du seul sacrifice agrée par Dieu. J’ai vu que même en Belgique, on procède à des sacrifices d’animaux. Dans le monde, combien d’animaux sont toujours sacrifiés pour plaire à Dieu – alors que le Seigneur dit : « Qu'ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices? dit l'Eternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux; Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs. » (Esaïe 1 :11) Et Samuel dit: L'Eternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l'obéissance à la voix de l'Eternel? Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. (1 Samüel 15 :22)

Jésus tombe pour la première fois.
Dans les conditions où se déroule cette scène, comme il est amusant de voir tomber l’homme qui va au supplice ! Jésus supporte cela, car il a tout accepté, et il va tout supporter. Non pas dans le souci de s’attirer la pitié, mais j’en suis convaincu : afin que désormais, tous les suppliciés – et parmi eux les martyrs, puissent se reconnaître en Lui.

Jésus rencontre sa mère.
Je me souviens ici d’un commentaire très intéressant qu’un membre du forum avait laissé pour ce passage où le Christ s’était exclamé : « Qui est ma mère, qui sont mes frères : ceux qui accomplissent la volonté de mon Père » - c’était bien également que Marie, déjà à ce moment-là, n’était pas seulement la mère de Jésus, mais aussi la disciple du Christ. Et là voici : tous les autres ont fui, et elle est là. Peut-on imaginer cette scène ?

Jésus est assisté de Simon de Cyrène.
Il est assisté par un homme qui ne désirait guère ce labeur, en plus de sa journée de travail. Mais chacun de nous peut dire : «Cet homme, c’est moi ! » Or je remarque que l’homme de Cyrène n’a pas choisi d’assister le Christ à porter sa croix. Mais elle lui a été remise par les bourreaux. Et sur un plan symbolique, je dis que, lorsque je souffre (et ce n’est pas symbolique) c’est parce que le Seigneur m’a choisi pour ami et laisse un peu reporter son fardeau sur mon épaule….

Véronique essuie le visage de Jésus.
Geste de compassion que j’ai vu accomplir sur de grands souffrants, parce qu’ils transpiraient à grosses gouttes, leurs visages inondés de sueur et de larmes. Ils n’avaient plus figure humaine, et la figure dit aussi ce qu’il y a dans l’homme. Véronique va donc essuyer la face de Jésus. Il n’y a pas en cela que de la compassion, car il fallait aussi beaucoup d’audace, c’est-à-dire un très grand amour pour se précipiter sur les pas du condamné et lui accorder, en ces moments inhumains, ce geste de pure affection.

Jésus tombe pour la deuxième fois.
Je me souviens ici du psaume. « Et moi je suis un ver, pas un homme ! », mais aussi : « Tu m’envoies à la poussière de la mort ». Va-t-il seulement pouvoir se relever ? L’Eglise étant le corps mystique du Christ, quelle est cette seconde chute ? Correspond-elle aux premiers schismes ? Ou bien à la foi reniée pour la lumière de la raison ? Mais Jésus se relève, car ce n’est pas là qu’il dit achever son chemin. Que de peines, que d’horreur pour ceux et celle qui suivent ce sinistre convoi !!!

Jésus s’adresse aux femmes de Jérusalem.
Jésus Parole, Jésus Verbe, comment l’arrêter ? Plus on l’opprime, plus on le presse, plus sa Parole est limpide : « Si c’est cela que l’on fait au bois vert, qu’est-ce donc que l’on fera au bois sec ! » Oh, mais c’est simple, Jésus met en garde tout le monde. car ceci, cette mise à mort honteuse, brutale, sanguinaire, n’est rien à côté du traitement que l’on portera sur le bois sec, le bois qui n’a pas porté de fruit, le figuier qui épuise la terre, et qui a séché sur pied. Jésus a sué tout le sang de son Amour pour nous, et nous ?

Jésus tombe pour la troisième fois.
Voici une méditation que je n’ai pas écrit moi-même : elle plaira peut-être à ceux qui m’ont lu jusqu’ici : « Souvent, Seigneur, ton Église nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toute part. Et dans ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de ton Église nous effraient. Mais c’est nous-mêmes qui les salissons ! C’est nous-mêmes qui te trahissons chaque fois, après toutes nos belles paroles et nos beaux gestes. Prends pitié de ton Église : en elle aussi, Adam chute toujours de nouveau. Par notre chute, nous te traînons à terre, et Satan s’en réjouit, parce qu’il espère que tu ne pourras plus te relever de cette chute ; il espère que toi, ayant été entraîné dans la chute de ton Église, tu resteras à terre, vaincu. Mais toi, tu te relèveras. ! » Parce que tu te relèveras, moi, je reste dans la barque !

Jésus est dépouillé de ses vêtements.
Jésus rejoint tous les hommes dans leur humiliation et leur peine. Je peux me souvenir comme le corps de mon vieux père était amaigri, on lui voyait toutes les côtes, et tous ses eaux souffraient. Mais il souffrait plus encore lorsque l’infirmière venait le laver. Cela, il avait énormément de mal à le supporter et, la dernière fois que l’infirmière est venue à la maison, il a voulu fuir… il faut imaginer ce vieillard aux os devenus squelette, quitter son lit pour entreprendre de se réfugier dans les étages ! Il a voulu s’échapper, mais s’échappe-t-on de son propre corps ? Nous avons appelé une ambulance et nous avons tous compris qu’il partait pour la dernière fois à l’hôpital.

Jésus est cloué sur la croix.
Supplice le plus employé chez les Romains. Un, deux, trois, dix, cent… et puis sur tous les murs de la ville si l’on a plus assez de bois. Or, la mort sur la croix n’était pas seulement un supplice répandu, mais il était aussi simple que raffiné. L’homme en train d’étouffer ne peut se soulager qu’en tirant sur ses bras pour appuyer sur ses pieds… la mort ne venait pas tout de suite, surtout pour les personnes robustes, il fallait que le cœur flanche. Cependant, Jésus pardonne à tous, Jésus accepte tout, Jésus dit à l’un, qui l’a reconnu : « Je te le dis : aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis ! » Jésus cite aussi le psaume : « Mon Père, pourquoi as-tu abandonné » - et lorsque tout fut accompli, Jésus me dit en me regardant : « Père entre tes mains je remets mon esprit ! », ce qui signifiait : « Voici ce que tu dois faire »…


Le corps de Jésus est rendu à sa mère.
Douleur de Marie, qui répond en quelque sorte à toutes les femmes qui ont injustement perdu un enfant. La vie s’est échappée du corps, mais l’amour demeure. En réalité, si j’en crois certaines lectures, c’est Marie elle-même qui est à l’origine de la pratique du chemin de croix.


Jésus est mis au tombeau
Il fallait bien que Jésus aille au tombeau, afin que le grain de blé meure. Mais aussi afin que Jésus, la Parole incarnée, suive tout à fait le chemin des hommes – et afin que sa Résurrection soit la nôtre aussi, au moins dans notre espérance.

Etienne
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Dimanche 6 décembre

Message non lu par etienne lorant » sam. 05 déc. 2009, 19:58

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 3,1-6.

L'an quinze du règne de l'empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode prince de Galilée, son frère Philippe prince du pays d'Iturée et de Traconitide, Lysanias prince d'Abilène, les grands prêtres étant Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie. Il parcourut toute la région du Jourdain ; il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre du prophète Isaïe : A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplanies ; et tout homme verra le salut de Dieu.

Saint Luc a délimité le mieux possible l'époque de son récit. Il donne une date, il précise qui étaient les personnages les plus considérables de l'époque, et ses lecteurs pourront s'y retrouver. Mais pour moi, c'est la figure de Jean qui surgit aussitôt. Est-ce un homme ou simplement une voix ? Je le crois littéralement habité par l'Esprit, de sorte qu'il passe et repasse à travers toute la région du Jourdain, comme un feu de paille Qui craindrait-il ? Personne (sauf peut-être Celui dont il est chargé d'annoncer la venue.) Jusqu'au moment où il paraît, il a vécu dans le désert, brûlé par le soleil, vêtu de peaux de bêtes, se nourrissant de miel sauvage et de sauterelles... mais loin des hommes et proche de Dieu. Jésus dira de lui que parmi les prophètes, il n'en est pas de plus grand que lui, mais qu'il est le plus petit dans Royaume des Cieux. C'est que Jean est le dernier des prophètes de l'ancienne Alliance et dès le baptême de Jésus, une page de l'Histoire du salut sera tournée.

Jean cite donc Isaïe, et son message – qui peut paraître « apocalyptique », puisque les montagnes et les collines seront abaissées (quel bouleversement !), est en réalité un signe de l’infinie miséricorde de Dieu. Ces montagnes et ces collines, elles sont en nous : ce sont nos vaines gloires et nos préjugés ; les ravins, ce sont les failles de nos cœurs par lesquelles nous péchons le plus souvent ; les passages tortueux sont les chemins que suivent nos intelligences ; les routes déformées manifestent nos mauvais penchants, etc. Mais tous ces obstacles n’existeront plus : tout homme verra le salut de Dieu !

’est bien, me voici content. Car si je veux bien m’y prêter encore un peu, l’Esprit aura tracé en moi un chemin bien droit, aplani et sûr, et mon Berger viendra, et je Le reconnaîtrai. Et L’ayant reconnu mon âme en sera comblée et « toute brûlante dans le dedans ». Je ne peux que souhaiter à tous et à toutes de connaître la même et insondable béatitude !

http://www.dailymotion.com/video/xqskz_ ... ion_events
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Re: Dimanche 6 décembre

Message non lu par Invité » sam. 05 déc. 2009, 22:47

sur le site du diocèse de Nancy france, il y a une très bonne présentation de l'évangile de Luc que nous lirons cette année

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Re: Dimanche 6 décembre

Message non lu par Anne » lun. 07 déc. 2009, 5:20

:D Effectivement, ça a l'air très bien fait!

Merci Touriste, pour cette référence!

Pour les intéressé(e)s à la consulter:

http://catholique-nancy.cef.fr/spip/Presentation-de-Luc
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
2 Co 4, 8-10

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Avec Jésus dans le Royaume

Message non lu par etienne lorant » mer. 09 déc. 2009, 12:17

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 11,28-30.

En ce temps-là, Jésus prit la parole: "Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

Je me souviens avoir écrit que le joug est un instrument de guidance (en agriculture, une simple pièce de bois qui permet de coordonner les efforts de deux boeufs tire un soc de charrue). Le fardeau est-il donc aussi léger à porter ? En fait, il faut considérer ensemble le joug et le fardeau que propose le Seigneur: les deux vont ensemble. Pourquoi le joug du Seigneur est-il léger ? Parce que désormais, la Loi est inscrite dans le coeur et le coeur de la Loi tient aux deux principaux commandements : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toutes tes forces" et le second qui lui est semblable: "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". C'est déjà plus facile à retenir que les 613 préceptes auxquels se soumettent encore de nos jours les Juifs hassidiques ! Le fardeau, c'est tout de même de prendre sa croix. Comment Jésus peut-il affirmer que c'est un fardeau léger ? Toujours du fait que la guidance tient au coeur. Prendre sa croix, c'est aimer; suivre Jésus, c'est aimer. Quelle est la femme qui désire un enfant et qui va renoncer à cause de la crainte de l'accouchement ? Quel est l'homme qui ne donnera pas le meilleur de lui-même pour que ses enfants aient toutes les chances de leurs côtés ? N'est-il pas vrai le proverbe qui dit: "Quand on aime, on ne compte pas !" Mais je n'ai pas besoin d'un proverbe lorsque j'ai entendu dire : "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l'on aime". Si vous avez découvert un jour l'ivressse qu'il peut y avoir à donner, la joie extraordinaire de s'être oublié dans le don qu'on a fait, alorsce qui était croix pour l'homme de raison est devenu croisement, c'est-à-dire : rencontre.

Rencontrer le Seigneur, quelle que soit la façon: en passant par autrui, ou bien Le trouvant qui jaillit soudain dans notre prière, est une source inimaginable de bonheur. Ceux et celles d'entre nous qui communient souvent pourraient témoigner de grâces decfourage, de force, d'amour et de joie reçues. Vivre cette suite derrière Jésus, cela peut comporter des moments singuliers ou difficiles, mais c'est déjà une autre vie. C'est pourquoi Jésus affirme avec force que le temps est déjà accompli et que le Royaume des cieux est au milieu de nous.

(C'est la raison pour laquelle je me sens parf blessé par les personnes qui ont quité la communion des saints dans l'Eglise. Car tout ce que je viens de dire, hélas, ceux qui ont rejetté l'Eglise, ne peuvent vivre ce bonheur)
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Jean, Jésus, Elie, les violents du Royaume

Message non lu par etienne lorant » jeu. 10 déc. 2009, 15:46

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 11,11-15.

Jésus déclarait aux foules: "Amen, je vous le dis: Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui.Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu'à présent, le Royaume des cieux subit la violence, et des violents cherchent à s'en emparer. Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont parlé jusqu'à Jean. Et, si vous voulez bien comprendre, le prophète Élie qui doit venir, c'est lui. Celui qui a des oreilles, qu'il entende !

Première surprise : le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que Jean Baptiste. Pourtant, Jean n'est-il comme le prophète Elie qui avait été annoncé, avant la venue du Seigneur ? Oui, certes, le Baptiste est un second Elie: Jean sera ainsi le double parfait d’Elie, tant dans ce qu’il sera (son habillement, ses repas, la rudesse de sa prédication, sa solitude) que dans les circonstances dans lesquelles il exercera son ministère. Il est donc grand parce que c'est lui qui fait la transition entre l'Ancien et le Nouveau Testament, mais il est demeure dans l'ancienne alliance. Cependant, le premier qui aura fait repentance à l'écoute de Jean, est plus grand que Jean parce que sa conversion lui offre déjà l'accès au Royaume de Dieu. Autre surprise, la "violence" des premiers conquérants du Royaume (dans ma tête, j'ai l'image des chariots d'émigrants progressant dans les vastes plaines de l'Amérique), c'est que leur attitude envers Dieu a déjà changé. Car en obéissant à Jean, par une vie de libre repentance et de partage (Jean leur a parlé aussi de l'aumône), ceux qui ont reçu son baptême, ont déjà accompli la volonté de Dieu, avant même que Jésus paraisse.

C'est d'ailleurs une analyse similaire que proposaint saint Grégorie le Grand. Je l'ai fait parce que Jésus lui-même prévient "Celui qui a des oreilles, qu'il entende !" Et donc il fallait y regarder à deux fois avant d'avancer une interprétation. Voici doncce qu'écrit saint Grégoire.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église
Homélie 20 sur les Evangiles, § 14 (trad. Le Barroux rev.)

« Le Royaume des cieux subit la violence ; des violents s'en emparent »

Jean Baptiste nous recommande d'accomplir de grandes choses : « Produisez des fruits dignes du repentir » et encore : « Celui qui a deux vêtements, qu'il partage avec celui qui n'en a pas ; celui qui a de quoi manger, qu'il fasse de même » (Lc 3,8.11). N'est-ce pas donner à comprendre clairement ce qu'affirme celui qui est la Vérité : « Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu'à présent, le Royaume des cieux se prend de force ; ce sont les violents qui s'en emparent » ? Ces paroles nous viennent d'en haut ; nous devons les méditer avec une grande attention. Il faut rechercher comment le Royaume des cieux peut se prendre de force. Qui peut faire violence au ciel ? Et s'il est vrai que le Royaume des cieux se prend de force, pourquoi cela n'est-il vrai que depuis le temps de Jean Baptiste et non auparavant ?

L'ancienne Loi...frappait les pécheurs par des peines rigoureuses, mais sans les ramener à la vie par la pénitence. Mais Jean Baptiste, annonçant la grâce du Rédempteur, prêche la pénitence afin que le pécheur, mort par suite de son péché, vive par l'effet de sa conversion : c'est donc vraiment depuis lors que le Royaume des cieux s'est ouvert à ceux qui le prennent de force. Qu'est-ce que le Royaume des cieux, sinon le séjour des justes ?... Ce sont les humbles, les chastes, les doux, les miséricordieux qui parviennent aux joies d'en haut. Mais quand les pécheurs...reviennent de leurs fautes par la pénitence, eux aussi obtiennent la vie éternelle et entrent dans ce pays qui leur était étranger. Ainsi..., en enjoignant la pénitence aux pécheurs, Jean leur a appris à faire violence au Royaume des cieux.

Frères bien-aimés, réfléchissons donc nous aussi à tout le mal que nous avons fait et pleurons. Emparons-nous de l'héritage des justes par la pénitence. Le Tout-Puissant veut accepter cette violence de notre part ; il veut que nous ravissions par nos larmes le Royaume qui ne nous était pas dû selon nos mérites.


http://www.youtube.com/watch?v=S0G2CdwP4PU
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Virgile
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Re: Jean, Jésus, Elie, les violents du Royaume

Message non lu par Virgile » jeu. 10 déc. 2009, 15:59

Mille fois merci, Etienne.

V.

etienne lorant
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Re: Jean, Jésus, Elie, les violents du Royaume

Message non lu par etienne lorant » jeu. 10 déc. 2009, 18:14

Merci à vous, Virgile !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

zélie
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Re: Jean, Jésus, Elie, les violents du Royaume

Message non lu par zélie » jeu. 10 déc. 2009, 18:42

etienne lorant a écrit : Frères bien-aimés, réfléchissons donc nous aussi à tout le mal que nous avons fait et pleurons. Emparons-nous de l'héritage des justes par la pénitence. Le Tout-Puissant veut accepter cette violence de notre part ; il veut que nous ravissions par nos larmes le Royaume qui ne nous était pas dû selon nos mérites.
Cette phrase est un baume, une porte qui s'ouvre. En fait, on a beau le savoir, on l'oublie, on le perd dans les méandres de nos avatars, et ça fait du bien de le relire un jour.
Merci Etienne d'avoir été ce canal.

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15/12 - L'exercice du jugement

Message non lu par etienne lorant » lun. 14 déc. 2009, 20:15

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 21,28-32.
Jésus disait aux chefs des prêtres et aux anciens : « Que pensez-vous de ceci ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit :'.Mon enfant, va travailler aujourd'hui à ma vigne'.
Celui-ci répondit : 'Je ne veux pas. ' Mais ensuite, s'étant repenti, il y alla.
Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : 'Oui, Seigneur ! ' et il n'y alla pas.
Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier ». Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu.
Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole.

Le Seigneur va saisir les chefs des prêtres dans leur mauvaise foi. Voyez comme tout cela se tient, dans la logique du récit: c'est en vain qu'ils ont voulu prendre Jésus en défaut, mais Jésus, Lui, va réussir une démonstration qui ne manquera pas de les marquer. L'amorce de l'histoire des deux fils est toute simple et appelle une réponse immédiate. Mais le sens profond du discours est également présent dans la simplicité du récit : le premier fils a menti, mais à la fin, c'est lui qui a accompli la volonté de son père et c'est un fait évident pour toute l'assistance; tandis que l'autre, non seulement il a menti, mais il n'a rien fait du tout.

Eh bien, ceux qui disent ostensiblement qu'ils servent Dieu, mais le trahissent constamment sont les vrais coupables. Tandis que ceux qui rejettent Dieu de prime abord, mais se repentent ensuite, ceux-là précèderont les autres dans le royaume de Dieu. Et Jésus insiste: quand bien même seraient-ils coupables de vol ou de prostitution, tels que vous les accusez, ils entreront dans le Royaume avant vous. Ce jugement rappelle bien celui de Salomon quand il ordonne de couper en deux un enfant que se disputent deux femmes. Evidemment, la vraie mère de l'enfant préfère l'abandonner à l'autre plutôt que de le voir mourir !

Conclusion : la Vérité est simple à trouver, et celui qui ne la trouve pas, ou bien il a refusé de la chercher - mais il y viendra peut-être, ou bien il a trouvé la Vérité et il s'en est détourné en pleine conscience - et il est impardonnable.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

etienne lorant
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L'exercice du jugement (2)

Message non lu par etienne lorant » mar. 15 déc. 2009, 11:39

Je ne m'attendais pas à revenir sur cet Evangile, bien que mon partage m'ait semblé un peu court. Cependant, hier encore, ayant pu me confesser ldimanche, je ressentais en moi ce doux frémissement de l'Esprit, après qu'Il soit passé entre mes doigts comme un flux de joie et d'énergie - mais je n'avais plus d'ordi. Qu'importe, voici ce que j'ai retiré d'une méditation plus approfondie.

En confondant les chefs des prêtres par une simple question, Jésus a exercé son jugement. Ils sont très coupables, ces pharisiens, car eux et leurs pères, et leurs pères avant eux, plutôt que d'écouter les prophètes et changer de conduite, les avaient persécutés et fait mourir. Cependant, leur place est-elle en enfer ? Je n'en suis pas certain, car Jésus les prévient que les pécheurs repentis entreront "avant vous" dans le Royaume, mais il ne dit pas: "Vous n'entrerez pas dans le Royaume"... C'est qu'au moment de jugement, la miséricorde divine peut encore être sollicitée.

J'ai remarqué également que les hommes sont jugés sur leurs propres paroles. Dans le cas précis, ils sont jugés parce qu'ils ont reconnu tout de suite que c'est le fils repenti qui a accompli la volonté de son père - et dès lors, Jésus n'a plus qu'à conclure: en disant cela vous vous déclarez vous-mêmes coupables, car vous n'avez pas reconnu Jean le Baptiste et vous ne m'écoutez pas non plus. Dans un autre passage, l'homme qui avait reçu un Talent ne l'avait pas fait fructifier (or qu'il aurait eu beaucoup plus facile à le faire que les autres intendants). Mais plutôt que de reconnaître sa paresse, cet homme avance des arguments sur lesquels il sera jugé aussi: "Je savais que tu es un maître dur, j'ai eu peur, j'ai caché ton talent, le voici, je te le rends" - Et le maître de répondre: "Je vais te juger sur ta propre parole. Tu dis de moi que je suis un homme dur (...) ne fallait-il pas d'autant plus prendre la simple précaution de déposer mon argent à la banque pour le faire fructifier un peu ? " Et donc, il est condamné comme il s'est lui-même livré avec ses artifices de paroles...

Mais il y a ceux qui, s'étant repentis, qui devront aussi passer un jugement, tiennent un tout autre discours. Le bon larron crucifié avec Jésus ne se moque pas de Jésus, mais il dit: "Pour nous, c'est juste" et encore "Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton Royaume" - et à cette parole, il obtient miséricorde à l'instant même. Et que dit le mauvais fils, le fils prodigue ? Lui aussi, parvenu devans son père, lui tient un discours, qu'il a mûrement préparé: "Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils..." et le père ne lui laisse même pas le temps d'aller jusqu'au bout, car il l'embrasse et fait aussitôt venir ses serviteurs pour remédier à son état.

Donc, l'heure du jugement vient pour tous - et il vaut mieux être prévenu. Mais entre le jugement et la condamnation, se dresse le dernier rempart: la Miséricorde. Je me suis souvenu de la question que soulevait un commentateur à propos du récit de la Genèse, quand Adam à goûté du fruit défendu que lui a tendu Eve. Adam le premier, après s'être caché de Dieu, va accuser la femme, plutôt que de reconnaître sa propre faute: "Tu as donc mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ! L'homme répondit : C'est la femme que tu as mise auprès de moi qui m'a donné du fruit de l'arbre, et j'ai mangé !" Mais plutôt que de s'enfoncer lui-même ainsi, que ce serait-il passé s'il avait simplement reconnu sa faute et invoqué la miséricorde de Dieu ?

Tout ceci, je le crois, nous montre que l'homme se défie de Dieu et que, très souvent, il Le craint sans même avoir cherché à Le connaître. Pourquoi les athées se retournent si souvent contre les croyants ? Parce que ceux-ci croient en une possibilité de salut, et cette seule possibilité de salut les dérange tout à fait - car ils ne veulent pas certes pas changer de conduite ! Mais c'est un autre sujet.

A la fin de la séquence

http://www.youtube.com/watch?v=Op-xjQgra8I
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Heureux sommes-nous qui ne doutons pas !

Message non lu par etienne lorant » mer. 16 déc. 2009, 12:26

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 7,18-23.
Jean Baptiste appela deux de ses disciples et les envoya demander au Seigneur : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
Arrivés près de Jésus, ils lui dirent : « Jean Baptiste nous a envoyés te demander : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
A ce moment-là, Jésus guérit beaucoup de malades, d'infirmes et de possédés, et il rendit la vue à beaucoup d'aveugles.
Puis il répondit aux envoyés : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.
Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »

Le doute atteinte Jean le Baptiste au fond de son cachot. Qui d'entre nous n'a jamais été atteint par le doute ? Et le doute quand on est frappé par un malheur (comme d'être mis aux fers ?) Mais, tel que nous nous connaissons: sans le doute pas d'avancée, puisque nous serions pleinement satisfaits et nous négligerions tout effort. Et sans effort, nous n'avancerions pas mais, au contraire, nous tomberions de nouveau dans nos travers et nos mauvaises habitudes.

Le doute de Jean a ceci de particulier qu'en proclamant la venue du Seigneur, il s'attendait (comme les chefs des prêtres et les pharisiens) à une apparition soudaine, éblouissante, dans le temple de Jérusalem. Tous, aussitôt, le reconnaîtraient, il serait proclamé Roi des Juifs et, agissant comme les rois de l'Ancien Testament, il chasserait tous les opresseurs du peuple... Mais Jésus répond en disant de rapporter à Jean les miracles auxquels ils ont assisté: "les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres" - autant d'actes de miséricorde. Or, en répondant ainsi, Jésus renvoie à d'autres prophéties, celles qui annonce rien moins que la venue du Royaume des Cieux:

Sa gloire et sa majesté seront manifestées à toutes les créatures, qui seront amenées à lui rendre hommage et à se soumettre à son autorité royale. Citons encore quelques passages qui la décrivent. «Tu es plus beau que les fils des hommes ; la grâce est répandue sur tes lèvres... Ton trône, ô Dieu, est pour toujours et à perpétuité ; c’est un sceptre de droiture que le sceptre de ton règne. Tu as aimé la justice, et tu as haï la méchanceté ; c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons» (Ps. 45:2-7). «Et on appellera son nom : Merveilleux, Conseiller, Dieu fort, Père du siècle, Prince de paix. À l’accroissement de son empire, et à la paix, il n’y aura pas de fin, sur le trône de David et dans son royaume, pour l’établir et le soutenir en jugement et en justice, dès maintenant et à toujours» (És. 9:6, 7). «Tes yeux verront le roi dans sa beauté... Car l’Éternel est notre juge, l’Éternel est notre législateur, l’Éternel est notre roi ; lui, nous sauvera» (És. 33:17, 22). «Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui mon âme trouve son plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui ; il fera valoir le jugement à l’égard des nations... Il ne se lassera pas, et il ne se hâtera pas, jusqu’à ce qu’il ait établi le juste jugement sur la terre ; et les îles s’attendront à sa loi» (És. 42:1, 4). «C’est peu de chose que tu me sois serviteur pour rétablir les tribus de Jacob et pour ramener les préservés d’Israël ; je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre» (És. 49:6). «Voici, les jours viennent, dit l’Éternel, et je susciterai à David un Germe juste ; et il régnera en roi, et prospérera, et exercera le jugement et la justice dans le pays... Et c’est ici le nom dont on l’appellera : l’Éternel notre justice» (Jér. 23:5, 6). «Et il se tiendra et paîtra son troupeau avec la force de l’Éternel, dans la majesté du nom de l’Éternel, son Dieu... Car... il sera grand jusqu’aux bouts de la terre. Et lui sera la paix» (Michée 5:4). «Et il portera la gloire, et il s’assiéra... sur son trône, et il sera sacrificateur sur son trône» (Zach. 6:13). «Réjouis-toi avec transports, fille de Sion... Voici, ton roi vient à toi ; il est juste et ayant le salut... Et il annoncera la paix aux nations, et dominera d’une mer à l’autre, et depuis le fleuve jusqu’aux bouts de la terre» (Zach. 9:9, 10). «Et pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de justice ; et la guérison sera dans ses ailes» (Mal. 4:2).

Il est certain que nous vivons ces temps. Et cependant, les croyants semblent opressés de toute part, les athées, les francs-maçons, les raisonneurs de tous poils, les islamistes, etc. font sentir leur rejet de la vraie foi. Alors, Jésus ajoute: "Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi !" Ainsi, à raison même des persécutions que nous commençons de subir, soyons heureux ! Redressons la tête, car notre délivrance est proche ! Si nous avons la foi, nous n'avons pas la peur - si nous avons l'Amour du Christ, rien ne peut nous en séparer. Oui, le temps de la miséricorde est là, avant le temps de la justice. Mais la justice ne peut nous faire aucun mal, elle sera notre libération dévinitive.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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