A propos du brexit
Publié : mar. 28 juin 2016, 11:28
La Grande-Bretagne ne faisait ni partie de l'espace Schengen, ni de la zone euro. Pourtant, les citoyens britanniques ont choisi pour 51,9% d'entre eux de sortir de l'Union européenne après une campagne centrée sur les thèmes de l'immigration, du contrôle aux frontières et de la restauration d'une souveraineté économique.
Le décalage entre une Grande-Bretagne qui a régulièrement aménagé sa participation à l'UE en la tournant à son avantage et le rejet par une partie du pays des institutions européennes révèle la grande part d'irrationalité du Brexit. Comme dans d'autres pays européens, à l'image du Danemark, des Pays-Bas ou de la France, l'euroscepticisme semble surtout naître d'une difficile adaptation à la mondialisation.
Un monde devenu trop grand et trop complexe
La décennie 1980 a marqué une recomposition du rôle des États, une généralisation des flux et une concurrence accrue entre les territoires à l'échelle du monde.
La révolution conservatrice avec l'arrivée au pouvoir de Ronald Reagan aux États-Unis et de Margaret Thatcher au Royaume-Uni a constitué une étape supplémentaire dans le libéralisme économique et dans une contestation des cadres étatiques. Le consensus de Washington, un ensemble de mesures (discipline budgétaire, déréglementation, libéralisation du commerce) émanant de la Banque mondiale et du FMI destinées à réduire l'endettement d'États notamment des Suds (Amérique latine, Afrique), a accentué cette dynamique. Sur un plan géopolitique, la chute du mur de Berlin et l'émergence d'un monde multipolaire n'ont pas été l'occasion de relancer un nouveau cycle du projet européen, laissant un vide dans l'incarnation des utopies collectives.
http://www.huffingtonpost.fr/nicolas-es ... 00402.html
Exemple révélateur du "Niet" de l'Islande :
L'Islande est actuellement dans une situation économique favorable, contrairement à 2009. Comme le rappelle L'Express, l'institut statistique national (en anglais) a annoncé que l'activité économique de l'Islande avait dépassé en 2014 son niveau d'avant la crise financière de 2008. A prix constants, le produit intérieur brut a battu l'an dernier, grâce à une croissance de 1,9%, son record, qui datait de 2008. Une croissance largement supérieure à celle de la zone euro, qui ne dépasse pas les 0,9%.
Pour le gouvernement dirigé par Sigmundur David Gunnlaugsson, du Parti du progrès, l'Islande n'a pas besoin de l'Europe. "Les intérêts de l'Islande sont mieux servis en dehors de l'Union européenne", a justifié le ministère des Affaires étrangères sur son site internet (en anglais).
Car le pays bénéficie déjà de nombreux avantages grâce à ses liens avec l'UE, sans avoir à en subir les inconvénients. L'Islande est membre de l'Association européenne de libre-échange (AELE), qui lui permet d'exporter ses produits de la mer vers le continent sans barrière tarifaire. Le pays applique également la convention de Schengen, qui autorise la libre circulation des personnes et lui permet de stimuler un secteur-clé, le tourisme.
Le pays refuse les quotas de pêche imposés par l'UE
L'Islande a toujours refusé de soumettre sa pêche, pilier de son économie, aux quotas de Bruxelles. L'Europe s'oppose à l'Islande sur les quotas de pêche au maquereau, depuis que le pays a décidé d'augmenter considérablement ses prises en 2010, au motif que le réchauffement climatique aurait conduit les maquereaux à migrer davantage dans ses zones de pêche exclusives. Comme le rapporte Le Monde, tandis qu'elle pêchait environ 2 000 tonnes de maquereau par an, l'Islande a brusquement relevé son quota à 130 000 tonnes en 2010, dans le sillage de la crise, qui a remis en lumière le rôle essentiel de la pêche.
Le conflit n'a jamais pu être résolu malgré une multitude de réunions entre Bruxelles et Reykjavik. Pour l'opinion publique islandaise, très attachée à la pêche, il est impensable de laisser Bruxelles décider du quota. Un grief contre l'Europe qui a largement contribué à l'élection des eurosceptiques.
http://www.francetvinfo.fr/monde/europe ... 47745.html
Le décalage entre une Grande-Bretagne qui a régulièrement aménagé sa participation à l'UE en la tournant à son avantage et le rejet par une partie du pays des institutions européennes révèle la grande part d'irrationalité du Brexit. Comme dans d'autres pays européens, à l'image du Danemark, des Pays-Bas ou de la France, l'euroscepticisme semble surtout naître d'une difficile adaptation à la mondialisation.
Un monde devenu trop grand et trop complexe
La décennie 1980 a marqué une recomposition du rôle des États, une généralisation des flux et une concurrence accrue entre les territoires à l'échelle du monde.
La révolution conservatrice avec l'arrivée au pouvoir de Ronald Reagan aux États-Unis et de Margaret Thatcher au Royaume-Uni a constitué une étape supplémentaire dans le libéralisme économique et dans une contestation des cadres étatiques. Le consensus de Washington, un ensemble de mesures (discipline budgétaire, déréglementation, libéralisation du commerce) émanant de la Banque mondiale et du FMI destinées à réduire l'endettement d'États notamment des Suds (Amérique latine, Afrique), a accentué cette dynamique. Sur un plan géopolitique, la chute du mur de Berlin et l'émergence d'un monde multipolaire n'ont pas été l'occasion de relancer un nouveau cycle du projet européen, laissant un vide dans l'incarnation des utopies collectives.
http://www.huffingtonpost.fr/nicolas-es ... 00402.html
Exemple révélateur du "Niet" de l'Islande :
L'Islande est actuellement dans une situation économique favorable, contrairement à 2009. Comme le rappelle L'Express, l'institut statistique national (en anglais) a annoncé que l'activité économique de l'Islande avait dépassé en 2014 son niveau d'avant la crise financière de 2008. A prix constants, le produit intérieur brut a battu l'an dernier, grâce à une croissance de 1,9%, son record, qui datait de 2008. Une croissance largement supérieure à celle de la zone euro, qui ne dépasse pas les 0,9%.
Pour le gouvernement dirigé par Sigmundur David Gunnlaugsson, du Parti du progrès, l'Islande n'a pas besoin de l'Europe. "Les intérêts de l'Islande sont mieux servis en dehors de l'Union européenne", a justifié le ministère des Affaires étrangères sur son site internet (en anglais).
Car le pays bénéficie déjà de nombreux avantages grâce à ses liens avec l'UE, sans avoir à en subir les inconvénients. L'Islande est membre de l'Association européenne de libre-échange (AELE), qui lui permet d'exporter ses produits de la mer vers le continent sans barrière tarifaire. Le pays applique également la convention de Schengen, qui autorise la libre circulation des personnes et lui permet de stimuler un secteur-clé, le tourisme.
Le pays refuse les quotas de pêche imposés par l'UE
L'Islande a toujours refusé de soumettre sa pêche, pilier de son économie, aux quotas de Bruxelles. L'Europe s'oppose à l'Islande sur les quotas de pêche au maquereau, depuis que le pays a décidé d'augmenter considérablement ses prises en 2010, au motif que le réchauffement climatique aurait conduit les maquereaux à migrer davantage dans ses zones de pêche exclusives. Comme le rapporte Le Monde, tandis qu'elle pêchait environ 2 000 tonnes de maquereau par an, l'Islande a brusquement relevé son quota à 130 000 tonnes en 2010, dans le sillage de la crise, qui a remis en lumière le rôle essentiel de la pêche.
Le conflit n'a jamais pu être résolu malgré une multitude de réunions entre Bruxelles et Reykjavik. Pour l'opinion publique islandaise, très attachée à la pêche, il est impensable de laisser Bruxelles décider du quota. Un grief contre l'Europe qui a largement contribué à l'élection des eurosceptiques.
http://www.francetvinfo.fr/monde/europe ... 47745.html