Les démocraties sont mortelles

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Bassmeg
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Re: Les démocraties sont mortelles

Message non lu par Bassmeg » dim. 20 janv. 2019, 12:08

prodigal a écrit :
dim. 20 janv. 2019, 11:33

Pour rappel, voici ce que je dis du libéralisme, et qui n'est pas à proprement parler une définition, mais plutôt une description critique.
Le libéralisme, c'est la lutte des classes menée du point de vue du dominant, assortie d'un discours mensonger, faisant croire qu'est menée en vue du bien commun une action politique qui ne sert que les intérêts de la finance.
Le libéralisme ne reconnaît pas la transcendance de la vérité. Pour lui, est vrai ce qui est jugé comme tel, suite à la confrontation des opinions. On peut s'y laisser prendre, du fait que cela laisse évidemment la chance à chacun de défendre "son" opinion. Mais à y regarder de plus près ce n'est jamais qu'une version de la loi du plus fort, présentée sous un jour bourgeois, ou policé si vous préférez.
Je ne vois pas en quoi le fait de confronter des opinions afin de juger si une chose est vraie ou pas serait bourgeois, dominant, ou une version de la loi du plus fort (que vous ne semblez pas apprécier, moi non plus). Moi, cela me parait une meilleure idée que d' affirmer mordicus qu' une chose est vraie alors qu' on en est pas sur.[…]

Loi du plus fort? Mais qu' a-t-on en face du libéralisme? Le retour au Prince, aux édits et aux décisions arbitraires que l' on ne peut pas critiquer . Si ça, ce n' est pas la loi du plus fort, je ne sais pas ce qu' il vous faut.

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prodigal
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Re: Les démocraties sont mortelles

Message non lu par prodigal » dim. 20 janv. 2019, 13:03

Mais rien ne nous oblige à adhérer à quoi que ce soit.
Le communisme disait qu'en face de lui il n'y avait que le fascisme. Le libéralisme, en fin de compte, dit la même chose. De Gaulle disait que c'était lui ou le chaos. C'est le vieil argument du pouvoir : approuvez-moi sinon vous aurez pire.
Mais je n'ai pas l'intention de prendre le pouvoir, et je reste libre. Je ne m'engage pas pour donner le pouvoir à Tartempionski ou Duschmolstein, lorsque je m'engage c'est parce que la cause pour laquelle je le fais, à mes yeux, est juste, ou, plus souvent, pour contester une injustice. Il ne manquerait plus que ça que cela m'oblige à adhérer à je ne sais quel parti totalitaire!
Quant au fait de confronter des opinions afin de juger si une chose est vraie ou pas, ce n'est pas du libéralisme. Cela s'appelle un examen critique, tout simplement. Le libéralisme ne reconnaît pas l'existence d'une vérité transcendante. Pour lui, confronter les opinions ne vise qu'à déterminer celle qui aura les partisans les plus habiles, donc le but de la confrontation est bien d'être le plus fort et non pas de reconnaître la vérité. La différence est capitale.
Enfin, bien entendu, celui qui recherche la vérité s'interdit d'affirmer comme certain ce qui est douteux. Votre dernier reproche est donc injuste.
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

Wazabi
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Re: Les démocraties sont mortelles

Message non lu par Wazabi » dim. 20 janv. 2019, 14:25

Loi du plus fort? Mais qu' a-t-on en face du libéralisme? Le retour au Prince, aux édits et aux décisions arbitraires que l' on ne peut pas critiquer . Si ça, ce n' est pas la loi du plus fort, je ne sais pas ce qu' il vous faut.
Le liberalisme est une vision individualiste du monde qui mène a ce que vous dénoncez.
Le communisme disait qu'en face de lui il n'y avait que le fascisme.
Le mot communisme appliqué à l' URSS est un mensonge libéral. L'URSS était capitaliste. C'était un capitalisme d"Etat par oppositon a un capitalisme libéral que nous vivons aujourd'hui. Le communisme c"est la disparition de l"argent comme moyen de gestion. C'est donc la fin de la possibilite de s"accaparer les moyens par les libéraux (dictature).

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Carhaix
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Re: Les démocraties sont mortelles

Message non lu par Carhaix » dim. 20 janv. 2019, 17:18

Valentin a écrit :
ven. 18 janv. 2019, 10:32
Carhaix,
Carhaix a écrit :
ven. 18 janv. 2019, 1:07
Et comment sont désignés les membres de ce collège électoral ?
Tout citoyen disposant des qualifications nécessaires peut se porter candidat. Ensuite, il y aurait une sorte d'examen d'admission, où les meilleurs seraient sélectionnés.
J'avais pensé à un système pyramidal, où le sommet est contrôlé par la base
Là encore, je ne vois pas l'intérêt si la base est majoritairement dépolitisée.
1. Oui, mais par qui ?
2. Autant revenir à la monarchie, dans ce cas, si le peuple dans son ensemble doit être coupé de ses dirigeants. Et même une bonne dictature militaire pour contenir la foule, et qui se chargera de constituer vos fameux jury. Ce que vous proposez a déjà été appliqué (par exemple, le régime de Napoléon pourrait bien correspondre à votre schéma ; voire le régime chinois actuel).

Mais vous vous trompez, et votre mépris du peuple vous aveugle. Aristote (la citation est connue) dit dans La politique : "l'homme est un animal politique". Et il a raison. L'homme est inséré dans la vie de la Cité, qu'il le veuille ou non. Il est impliqué à des degrés divers. Il est forcément "politique". Même l'ermite au sommet de sa montagne est concerné par la Cité, à un moment ou un autre. Il faudrait vivre nu au milieu des bêtes pour ne pas être un "animal politique". Le peuple dans son ensemble ne peut donc pas être "apolitique".

Je pense que mon système peut fonctionner. Prenez 10 personnes, n'importe lesquelles. Elles sont parfaitement en mesure de se rencontrer, et de désigner à un moment celle qu'elles considèrent la plus apte à les représenter. Il leur suffirait de se contenter de ce seul geste pour que ce régime puisse exister.

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Valentin
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Re: Les démocraties sont mortelles

Message non lu par Valentin » dim. 20 janv. 2019, 19:39

Oui, Aristote a raison. Mais il n'a jamais dit, je crois, que tous les "animaux politiques" avaient les compétences, les connaissances et le talent requis pour gouverner. Les hommes ne sont pas égaux. Je crache sur cette idée d'égalité, peut-être le plus vil des mensonges modernes. Comme si Arnaud Beltrame était l'égal d'Abdelhamid Abaaoud. Comme si François Hollande était l'égal de César...

Je ne méprise pas "le peuple". Je dis que l'immense majorité de la population, moi y compris, n'a aucune légitimité pour diriger le pays. Par manque de connaissances, par manque de compréhension des enjeux. Par carence de fer, aussi. Un dirigeant faible ne vaut rien.
Comment émettre un avis éclairé sur une chose dont nous ne percevons pas la complexité cachée ? Tout problème politique amène une infinité de questions fines et profondes. Je ne fais aucune confiance au gilet jaune moyen pour comprendre et démêler ce genre de subtilités.

Régner demande de la hauteur de vue : une vue d'aigle. Les démocraties produisent rarement autre chose que des taupes.

Décidément, les démocrates me font bien rire, avec leur culte de la foule, de la masse, du bétail : le plus grand nombre a toujours raison !, bêlent-ils. Eh bien moi, je préfère avoir tort avec Nietzsche :
Après tout cela, ai-je encore besoin de dire qu’eux aussi seront des esprits libres, de très libres esprits, ces philosophes de l’avenir, bien qu’il soit certain qu’ils ne seront pas seulement des esprits libres, mais quelque chose de plus, quelque chose de supérieur et de plus grand, quelque chose de foncièrement différent, qui ne veut être ni méconnu, ni confondu ? Mais, tout en disant cela, je sens envers eux, autant qu’envers nous-mêmes, qui sommes les hérauts et les précurseurs, nous autres esprits libres ! — je sens le devoir d’écarter de nous un vieil et stupide préjugé, une ancienne méprise, qui, depuis trop longtemps, ont obscurci comme d’un brouillard l’idée d’« esprit », lui enlevant sa limpidité. Dans tous les pays de l’Europe, et aussi en Amérique, il y a maintenant des gens qui abusent de ce mot.

C’est une espèce d’esprits très étroits, d’esprits bornés et attachés de chaînes, qui aspirent à peu près au contraire de ce qui répond à nos intentions et à nos instincts, — sans compter que l’avènement de ces nouveaux philosophes les fait demeurer fenêtres fermées et portes verrouillées. Pour le dire sans ambages, ils font malheureusement partie des niveleurs, ces esprits faussement dénommés « libres » — car ce sont les esclaves diserts, les plumitifs du goût démocratique et des « idées modernes » propres à ce goût. Tous hommes sans solitude, sans une solitude qui leur soit propre ; ce sont de braves garçons à qui l’on ne peut dénier ni courage ni mœurs honorables, si ce n’est qu’ils sont sans liberté et ridiculement superficiels, surtout avec cette tendance qui leur fait voir, à peu près, dans les formes de la vieille société, la cause de toutes les misères humaines et de tous les déboires : par quoi la vérité finit par être placée sur la tête !

Ce à quoi ils tendent de toutes leurs forces, c’est le bonheur général des troupeaux sur le pâturage, avec la sécurité, le bien-être et l’allègement de l’existence pour tout le monde. Les deux rengaines qu’ils chantent le plus souvent sont « égalité des droits » et « pitié pour tout ce qui souffre », et ils considèrent la souffrance elle-même comme quelque chose qu’il faut supprimer. Nous, qui voyons les choses sous une autre face, nous qui avons ouvert notre esprit à la question de savoir où et comment la plante « homme » s’est développée le plus vigoureusement jusqu’ici, nous croyons qu’il a fallu pour cela des conditions toutes contraires que, chez l’homme, le danger de la situation a dû grandir jusqu’à l’énormité, le génie d’invention et de dissimulation (l’« esprit »), sous une pression et une contrainte prolongée, se développer en hardiesse et en subtilité, la volonté de vivre se surhausser jusqu’à l’absolue volonté de puissance.

Nous pensons que la dureté, la violence, l’esclavage, le péril dans l’âme et dans la rue, que la dissimulation, le stoïcisme, les artifices et les diableries de toutes sortes, que tout ce qui est mauvais, terrible, tyrannique, tout ce qui chez l’homme tient de la bête de proie et du serpent sert tout aussi bien à l’élévation du type homme que son contraire. Et, en ne disant que cela, nous n’en disons pas assez, car, tant par nos paroles que par nos silences en cet endroit, nous nous trouvons à l’autre bout de toute idéologie moderne, de tous désirs du troupeau. Serions-nous peut-être les antipodes de ceux-ci ?

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Re: Les démocraties sont mortelles

Message non lu par Bassmeg » dim. 20 janv. 2019, 20:29

Valentin, je suis contente que vous vous exprimiez sans fard.

Je souhaiterais vous informer d' une subtile nuance qui semblent vous avoir échappée. Les hommes sont égaux. EN DROITS. Et ceci est un objectif, un horizon, une utopie à batir et rafistoler chaque jour, surtout quand elle est sans cesse miné par des partisans de l'inégalité entre les humains. Ce n' est manifestement pas un fait biologique, tout le monde sait que les humains ont une grande variabilité corporelle, Valentin. Ce n' est pas non plus un jugement moral (comme dans votre exemple) étant donné que la morale est une chose subjective et personnelle.

C' est juste un voeu. Je dois traiter tout le monde pareil, quel qu' il soit (mais pas quoi qu' il fasse...). Vous ne vous trouvez aucune légitimité pour diriger le pays? Comme vous voulez, de toute façon, personne ne vous demandait de le faire.
Par contre, il vous est activement demandé d' accepter l' idée que le peuple français vous estime légitime pour participer au choix de celui qui dirigera le pays. Un homme, une voix.

Qui vous dit qu' un gilet jaune moyen ne peut pas avoir de la hauteur de vue? Basez-vous cette croyance sur un préjugé assimilant le peuple avec l' ignorance, ou bien vous basez-vous cette croyance sur quelque chose de vérifiable? Je suis démocrate, ET consciente du fait que le plus grand nombre n' a pas toujours raison, Valentin. Et d' ailleurs, ce n' est pas ce que prétendent les démocrates, au fait. La démocratie dit juste que le plus grand nombre doit être écouté, pas qu' il a raison toujours.
Etre démocrate ne signifie pas croire que tous les humains sont blancs font 1,81 mêtres et s' appellent Raymond. Pas non plus croire que quand on est nombreux à se tromper, on a raison. Par contre, pour être démocrate, il faut ne pas voir les autres comme des gens incapables de comprendre le monde alentour. Pensez vous en incapable, si vous le souhaitez, mais n' étendez pas votre jugement négatif sur votre personne (jugement, à mon avis, bien faux, parce que vous n' êtes ni idiot ni incompétent) au reste de la population. Ce ne serait pas fair play.

Quant à savoir ce qu' est un dirigeant faible ou un dirigeant fort, et savoir lequel vaut le mieux, je ne sais pas… Obama VS Trump: qui est le faible, qui est le fort? (et qui a mis son pays en panne depuis un mois?) Hitler Vs Roosevelt: Qui est le faible et qui est le fort? Le gars en fauteuil roulant? L' energique homme à poigne qui a fait de l' allemagne un Empire qui durera Mille Ans? Ou bien l' homme calme à la détermination inflexible étant assez roué pour emmener son pays dans une guerre qu' il ne veut pas, pour son plus grand bénéfice à la fin de l' histoire? Ou bien le violent petit moustachu qui craque à la moindre contrariété et enchaine les bévues et les atrocités jusqu'à transformer une grande partie du monde en charnier? C' est cela la force? Si oui, je préfère FD Roosevelt et son fauteuil roulant.

Si demain, un dirigeant fort apparait en Hongrie et que la Hongrie veut étendre son territoire militairement en attaquant ses voisins, pensez-vous que cela sera in fine une bonne chose pour le peuple hongrois? Moi non.

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Re: Les démocraties sont mortelles

Message non lu par Carhaix » dim. 20 janv. 2019, 20:49

Valentin a écrit :
dim. 20 janv. 2019, 19:39
Oui, Aristote a raison. Mais il n'a jamais dit, je crois, que tous les "animaux politiques" avaient les compétences, les connaissances et le talent requis pour gouverner.
Les hommes ne sont pas égaux. Je crache sur cette idée d'égalité, peut-être le plus vil des mensonges modernes. Comme si Arnaud Beltrame était l'égal d'Abdelhamid Abaaoud. Comme si François Hollande était l'égal de César...

Je ne méprise pas "le peuple". Je dis que l'immense majorité de la population, moi y compris, n'a aucune légitimité pour diriger le pays. Par manque de connaissances, par manque de compréhension des enjeux. Par carence de fer, aussi. Un dirigeant faible ne vaut rien.
Comment émettre un avis éclairé sur une chose dont nous ne percevons pas la complexité cachée ? Tout problème politique amène une infinité de questions fines et profondes. Je ne fais aucune confiance au gilet jaune moyen pour comprendre et démêler ce genre de subtilités.
Régner demande de la hauteur de vue : une vue d'aigle. Les démocraties produisent rarement autre chose que des taupes.

Décidément, les démocrates me font bien rire, avec leur culte de la foule, de la masse, du bétail : le plus grand nombre a toujours raison !, bêlent-ils.
Eh bien moi, je préfère avoir tort avec Nietzsche :
Après tout cela, ai-je encore besoin de dire qu’eux aussi seront des esprits libres, de très libres esprits, ces philosophes de l’avenir, bien qu’il soit certain qu’ils ne seront pas seulement des esprits libres, mais quelque chose de plus, quelque chose de supérieur et de plus grand, quelque chose de foncièrement différent, qui ne veut être ni méconnu, ni confondu ? Mais, tout en disant cela, je sens envers eux, autant qu’envers nous-mêmes, qui sommes les hérauts et les précurseurs, nous autres esprits libres ! — je sens le devoir d’écarter de nous un vieil et stupide préjugé, une ancienne méprise, qui, depuis trop longtemps, ont obscurci comme d’un brouillard l’idée d’« esprit », lui enlevant sa limpidité. Dans tous les pays de l’Europe, et aussi en Amérique, il y a maintenant des gens qui abusent de ce mot.

C’est une espèce d’esprits très étroits, d’esprits bornés et attachés de chaînes, qui aspirent à peu près au contraire de ce qui répond à nos intentions et à nos instincts, — sans compter que l’avènement de ces nouveaux philosophes les fait demeurer fenêtres fermées et portes verrouillées. Pour le dire sans ambages, ils font malheureusement partie des niveleurs, ces esprits faussement dénommés « libres » — car ce sont les esclaves diserts, les plumitifs du goût démocratique et des « idées modernes » propres à ce goût. Tous hommes sans solitude, sans une solitude qui leur soit propre ; ce sont de braves garçons à qui l’on ne peut dénier ni courage ni mœurs honorables, si ce n’est qu’ils sont sans liberté et ridiculement superficiels, surtout avec cette tendance qui leur fait voir, à peu près, dans les formes de la vieille société, la cause de toutes les misères humaines et de tous les déboires : par quoi la vérité finit par être placée sur la tête !

Ce à quoi ils tendent de toutes leurs forces, c’est le bonheur général des troupeaux sur le pâturage, avec la sécurité, le bien-être et l’allègement de l’existence pour tout le monde. Les deux rengaines qu’ils chantent le plus souvent sont « égalité des droits » et « pitié pour tout ce qui souffre », et ils considèrent la souffrance elle-même comme quelque chose qu’il faut supprimer. Nous, qui voyons les choses sous une autre face, nous qui avons ouvert notre esprit à la question de savoir où et comment la plante « homme » s’est développée le plus vigoureusement jusqu’ici, nous croyons qu’il a fallu pour cela des conditions toutes contraires que, chez l’homme, le danger de la situation a dû grandir jusqu’à l’énormité, le génie d’invention et de dissimulation (l’« esprit »), sous une pression et une contrainte prolongée, se développer en hardiesse et en subtilité, la volonté de vivre se surhausser jusqu’à l’absolue volonté de puissance.

Nous pensons que la dureté, la violence, l’esclavage, le péril dans l’âme et dans la rue, que la dissimulation, le stoïcisme, les artifices et les diableries de toutes sortes, que tout ce qui est mauvais, terrible, tyrannique, tout ce qui chez l’homme tient de la bête de proie et du serpent sert tout aussi bien à l’élévation du type homme que son contraire. Et, en ne disant que cela, nous n’en disons pas assez, car, tant par nos paroles que par nos silences en cet endroit, nous nous trouvons à l’autre bout de toute idéologie moderne, de tous désirs du troupeau. Serions-nous peut-être les antipodes de ceux-ci ?
Au fond, vous êtes frustré que le monde soit imparfait. Vieux débat... En attendant, la légitimité n'est pas seulement une affaire de compétence. Nos gouvernants sont extrêmement compétents. Mitterrand, Chirac, Hollande, Macron, tous sont compétents, et je pense qu'ils ont atteint les objectifs qu'ils poursuivaient. La question n'est pas là. Il y a la compétence, et il y a aussi l'intention. Une politique poursuit une finalité. Il n'y a pas de finalité plus compétente qu'une autre. Car si ce n'était qu'une affaire de compétence, effectivement, on pourrait imaginer un concours pour devenir chef de l'Etat ou chef du gouvernement, avec un jury qui désigne le meilleur candidat, comme à un concours d'architecture, par exemple. Mais c'est une vision extraordinairement naïve que de croire qu'il n'y a qu'une seule politique possible, et que pour la mettre en oeuvre, il soit seulement nécessaire de désigner la personne la plus compétente. Votre idée aboutirait à des gouvernements techniques nommés par le FMI et les banques centrales, et à un résultat paradoxalement éloigné de ce que vous souhaitez. Enfin, je ne sais pas. Peut-être que vous êtes un fan du gouvernement Mario Monti.

A part ça, je n'ai pas tellement l'impression que le règne de Napoléon ait été si bénéfique que cela à la France, pour citer un exemple "glorieux".

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Valentin
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Re: Les démocraties sont mortelles

Message non lu par Valentin » dim. 20 janv. 2019, 21:04

Carhaix a écrit :
dim. 20 janv. 2019, 20:49
A part ça, je n'ai pas tellement l'impression que le règne de Napoléon ait été si bénéfique que cela à la France, pour citer un exemple "glorieux".
Eh bien Carhaix, j'ai bien peur qu'il n'y ait ici un abîme infranchissable, et que nous ne pourrons jamais nous comprendre l'un l'autre.

Sur ce, je vous laisse discuter entre gens raisonnables :ciao:

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Re: Les démocraties sont mortelles

Message non lu par Cinci » lun. 21 janv. 2019, 14:55

Bonjour,

Je suis content. Je le suis, ici, à la vue de la prise de position affichée par Prodigal plus haut; ce qui concerne son jugement sur l'actuel président de la France.




https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:P ... _No._1.ogg

(... pour la palme supplémentaire ... la médaille et tout)

:fleur:

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Re: Les démocraties sont mortelles

Message non lu par la Samaritaine » lun. 21 janv. 2019, 19:33

Une mise au point de l'écrivain franco-algérien Kamel Daoud (grand pourfendeur de l'islamisme) sur les notions de "dictature" et "violences policières" . Pour avoir moi-même vécu en pays de dictature et en pays en guerre, je suis en accord...

https://www.lepoint.fr/editos-du-point/ ... 1_1913.php

Bien à vous,

Samaritaine

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Re: Les démocraties sont mortelles

Message non lu par Wazabi » ven. 25 janv. 2019, 18:37

la Samaritaine a écrit :
lun. 21 janv. 2019, 19:33
Une mise au point de l'écrivain franco-algérien Kamel Daoud (grand pourfendeur de l'islamisme) sur les notions de "dictature" et "violences policières" . Pour avoir moi-même vécu en pays de dictature et en pays en guerre, je suis en accord...
Même si je pense que ces définitions se tiennent. Il ne faut pas tomber dans le : parce que c'est pire ailleurs ; alorson accepte l'injustice et les abus ici ; et on fait avec...

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Re: Les démocraties sont mortelles

Message non lu par Cinci » lun. 28 janv. 2019, 4:12

La Samaritaine

[...]


Pourquoi vouloir attirer l'attention "plus spécialement" sur un usage impropre de formules du côté des critiques du comportement de la classe politique française ?


Sans mentionner le fait que les "tenants du libéralisme au pouvoir" utilisent eux-mêmes des formules démagogiques, diabolisant depuis des années leurs adversaires, taxant faussement de "fascistes", voire d'"extrémistes de droite" le moindre citoyen en désaccord avec la doxa immigrationniste ou sansfrontiériste,- sans mentionner des faits de ce genre, dis-je - s'amuser plutôt, en revanche, à relever les pratiques polémiques douteuses chez des "identitaires honnis" est chose qui ne parviendra quand même pas à masquer la réalité d'une dégradation de la vie politique en France.

La "dégradation" c'est la concentration du pouvoir pour moi, La perte de capacité des uns à pouvoir espérer influer suffisamment sur les arcanes du pouvoir en place, de telle sorte que les politiques publique puissent être infléchies dans un autre sens que celui de la Banque de France, Lazard, Rothschild et cie.

Non

Pour moi le système de l'Union européenne est un système oligarchique, mais pas du tout démocratique en essence. L'oligarchie c'est le règne d'un petit nombre, celui d'une aristocratie de décideurs. Les contestataires ressentent cela et s'en aperçoivent. Leur "malaise" n'est autre que celui de voir un régime démocratique au départ fondre comme neige au soleil. La démocratie meurt tranquillement quand il n'est plus possible de rien changer aux axes principaux de la gouverne politique ou économique du pays, peu importe la couleur du candidat ou la couleur de son Parti. La démocratie devient un jeu de dupes, un théâtre de surface,

L'absence de démocratie en bout de course ou sa réduction significative ne signifie pas nécessairement un régime "horriblifique", une tyrannie stalinienne et meurtrière en masse. Mais non ! Mais non, nais non ... Un système "beaucoup moins démocratique" peut juste vouloir dire tantôt un régime aristocratique. La France a vécu des centaines d'années sous un régime nobiliaire-inégalitaire. Cela ne rimait pas avec "torture de prisonniers politiques, goulag, régime policier". Non, mais c'est juste que le système pouvait y être beaucoup moins démocratique.

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