Carhaix a écrit : ↑dim. 30 déc. 2018, 10:21
Le capitalisme, comme l'étymologie le suggère, c'est un système fondé sur l'accumulation de capital. Ce n'est donc pas simplement une économie de marché. C'est une économie de spéculation. Et la spéculation s'éloigne nécessairement d'une économie réellement utile.
Ce qu'a étudié Marx dans "le Capital" c'est le système qu'il a observé (accumulation du capital) dans les entreprises industrielles anglaises du 19ème siècle. Il s'agit d'économie réelle et de "capitalisme entrepreneurial" . Auparavant, on appelait ça "le commerce".
Le capitalisme financier consiste à mettre à disposition des entrepreneurs de l'argent (investissement ou prêts) . Certains produits financiers sont dit "de couverture" : ces produits peuvent être utilisés par les entreprises à des fins de couverture (sur change ou matière) ou à des fins spéculatives , oui. La spéculation est risquée et s'apparente plus au jeu (casino) qu'à l'économie. La fiscalité sur les plus values rend la spéculation peu intéressante en général, sauf pour les banques (c'est leur coeur de métier de vendre des produits de couverture).
Il faudrait renforcer la fiscalité sur les banques ? Bien d'accord.
Carhaix a écrit : ↑dim. 30 déc. 2018, 10:21
Quelle est l'utilité des paradis fiscaux ? Expliquez-moi. En dehors de mettre à l'abri des fortunes collosales ? L'argent qui dort, cela vous semble sain ? Tout l'argent devrait être dans l'économie pour qu'elle soit réelle et utile, corrélée à l'activité et à la création de richesses.
L'argent des paradis fiscaux ne dort pas : les banques de ces pays sont actives (très). Les disparités fiscales d'un pays à l'autre sont un problème étudiés par les G7 à 20 depuis 2008. Certains pays manipulent soit le cours de leur monnaie soit le niveau de leurs prélèvements fiscaux dans le but de faire une concurrence déloyale aux autres pays c'est un fait.
Des individus en profitent : c'est factuel également.
La solution au niveau européen serait de faire converger les niveaux de prélèvements obligatoires : ce qui mettrait la France dans la situation embarrassante de devoir les diminuer.
Carhaix a écrit : ↑dim. 30 déc. 2018, 10:21
Votre second paragraphe me semble furieusement naïf. Ce qui est en cause, ce n'est pas l'absence d'inflation. Mais c'est bel et bien l'inflation SANS REMEDE ! Et le remède, c'est la liberté d'action et de politique monétaire des États qui n'ont plus la possibilité de réguler les effets de l'inflation depuis la funeste loi Giscard de 1973, et surtout le traité de Maastricht et le passage à l'Euro.
Je crois que vous faites erreur : depuis 1973 et 1995 : les banques centrales assurent la politique monétaire indépendamment des gouvernements. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de politique monétaire : la Banque de France continue à travailler !
Je faisais allusion aux discours d'Etienne Chouard, repris par certains Gilets Jaunes : ces discours qui prônent une inflation censée relancer l'économie sont , à mon opinion, erronés et dangereux : l'inflation est néfaste pour l'économie réelle.
Faut pas généraliser, Carhaix, tous les commerçants et autres sociétés de services ne sont pas des malhônnètes !
Ce ne sont pas des Bisounours non plus
Les commerçants, les consommateurs, et les gilets Jaunes sont des individus rationnels qui agissent en agents de l'économie rationnels.
Si le commerçant vend trop cher le consommateur n'achète plus et personne ne gagne... les boîtes ferment et licencient ... les chômeurs consomment moins et font moins d'enfants qui ne consommeront pas .... les individus sont frustrés et descendent dans la rue.
@Wasabi : difficile de résumer les 10 dernières années ?
En fait la situation actuelle est pire…
En fait non, pas pour les banques en tout cas.
Car, les moyens qui ont permis de sauver l’économie en 2008 ont été mis à mal par la politique de la FED et de la BCE principalement. Car elles ont eu recours au quantitative easing pour racheter les actifs pourris des grands acteurs financiers. Ce qui a provoqué la chute des taux d'intérêts ces dernières années. A cela il faut y ajouter la bulle de la dette des ménages qui est pire que la bulle des emprunts immobiliers américains….
Le quantitative easing = mot pudique pour désigner l'inflation monétaire. La FED et la BCE ont eu en effet recours à la planche à billet pour tenter de relancer l'économie : décoincer les banques, leur faire prêter à l'économie, et leur faire prêter aux états.
La FEd et la BCE ont laissé leur taux directeurs bas pour que les banques continuent à prêter à l'économie à des taux bas.
Vous parlez de la bulle de la dette des ménages américains ? Rien de tel en France à ma connaissance. Mais cela explique que la Fed ait décidé de remonter ses taux directeurs et d'arrêter le "quantitative easing" : la crainte de l'échauffement et de l'inflation.
Mais les banques nationales ayant été gravement affaiblies par cette politique ne seront plus capables de telles mesure en cas de retour de la crise (qui est attendue par tous les économistes et fut annoncée par Obama durant le dernier G20 au quel il a participé).
Les banques centrales ne sont jamais faibles ni affaiblies : elles arrêtent le quantitative easing parce que cela leur semble non nécessaire et même mauvais pour l'économie actuelle.
De plus : le seul moyen de lutter contre une éventuelle déflation c'est de baisser les taux directeurs : on peut difficilement baisser au dessous de zéro.
Toutefois la FED tente de s’y preparer en ralentissant le quantitative easing (création monastère à outrance). [Nous ne sommes pas contre une "création monastère à outrance", mais bon… ne s'agirait-il plutôt de "création monétaire à outrance"?] Mais elle a ralenti trop brutalement ce qui a provoqué un choc à Wall Street. Et c’est pour cela que Trump est allé leur remonter les bretelles.
Ben oui, ce quantitative easing ne peut pas durer en période de reprise de l'inflation ! Mais Trump préférerait une économie qui s'échauffe et qui permettrait sa réélection : il s'en fout des crises après sa réélection !
Coté BCE, rien n’est fait pour le moment. Et a la prochaine crise la BCE n’aura pas les moyens de produire (via les banques centrales des 27 à concurrence du montant de leur participation au budget de l’U.E.) plus d’argent qu’elle n’en produit actuellement (ou à peine plus). Donc elle ne pourra donner un nouvel électrochoc pour relancer la machine.
La BCE peut produire tout ce qu'elle veut et nous mettre en situation de sur inflation ! Mais elle agit comme la Fed pour les mêmes raisons : l'économie étant en reprise, elle n'a plus besoin de la béquille des quantitative easings.
Les états fortement endettés risquent d'être impactés par la hausse des taux : donc la France aussi.