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Re: Les gilets jaunes

Publié : ven. 25 janv. 2019, 17:48
par prodigal
PaxetBonum a écrit :
ven. 25 janv. 2019, 17:03
prodigal a écrit :
jeu. 24 janv. 2019, 19:32
Si vous permettez la question n'est pas là.
Macron a été élu selon les règles. Il est donc notre président. Le score n'a aucune importance.
Mais d'une part cela n'interdit pas de le contester, encore heureux!
Je pense que la question est bien là : se sont les règles qui ne sont pas bonnes.
Que l'on nomme démocratie un système politique qui mène au pouvoir une personne pour qui une minorité de la population a voté, est une aberration. On ne peut dire que M Macron a été élu démocratiquement à gouverner par 20% de français…
La règle démocratique pourrait être de voter pour qui l'on veut (se présentant ou pas), que les votes blancs soient comptabilisés et puissent invalider une élection.
Cher PaxetBonum,
comme vous le savez il y a eu un second tour. Macron a obtenu la majorité requise à ce moment.
La démocratie à laquelle vous rêvez n'est pas forcément inintéressante, mais c'est ce que l'on appelle une utopie, qui n'a rien à voir avec la démocratie de type libéral que nous connaissons en France et dans la majorité des pays dits occidentaux. Serait-ce une meilleure règle? à vrai dire, je ne crois pas qu'il y ait une bonne règle. La véritable qualité d'une règle électorale est d'être massivement acceptée.
La règle que vous préconisez nous laisserait pendant des mois sans gouvernement. Certes, cela aurait du bon, mais un peu de mauvais aussi, reconnaissez-le! :-D

Re: Les gilets jaunes

Publié : ven. 25 janv. 2019, 18:50
par Cinci
Mon commentaire personnel :

Le gros problème en France c'est probablement le fait qu'il n'y a pas de véritable alternance. Disons que c'est un problème réel pour tous ceux qui ne souscrivent pas à la vulgate des marchés financiers et à ce credo néolibéral. Pour les autres ? C'est le Nirvana ...

En fait, il n'est aucune "relève de la garde" véritable depuis au moins l'élection de socialistes en 1980. "Fermez les livres !" C'est exactement comme si c'était la même équipe de personnes qui gérait la France depuis tout ce temps-là. Les élections ? Il n'en fait rien à l'affaire. Que ce soit Macron, Hollande, Sarkozy, Mitterrand ... C'est comme le même réseau d'individus et de financiers qui tire les ficelles.

Il n'y a pas moyen de changer l'orientation des politiques publiques, modifier le cap dans un sens qui serait, par exemple, plus favorable aux intérêts réels d'une classe moyenne de Français ou d'une classe relativement pauvre de citoyens, c'est à dire de la grande majorité réelle des Français qui compose la population du pays. Alors, parler de démocratie dans ce contexte ...

- Ah ! vous n'aimez pas l'ultralibéralisme ? l'économisme primaire vous déplaît peut-être ? Eh bien, vous allez l'avoir "quand même", mes petits chéris. Bien sûr que nous sommes des gens civilisés, des gens capables 'entendre vos lamentations et vos doléances ... Venez nous en parler, nous sommes ouverts ... Exprimez-vous !

- Grrr!"@96 ... !!! ... Gnârrf bleuuu !

- D'accord, d,accord ... Mais il y a des incontournables, des obligations, sans compter la complexité de multiples facteurs dont il faudra tenir compte, puis il y a nos partenaires à l'étranger. Vous y penser à nos partenaires, hein ?

Plus ça change, plus c'est pareil

Rien ne va changer ...; ou peut-être si puisque vous nous rappeler la nécessité de rendre le fonctionnement de notre pays plus efficace, mais puisqu'il faudra bien venir "en aide à l'économie" comme vous nous le dites, nous mettrons résolument le cap sur d,autres petits ajustements qui auront pour effets de vous rendre la vie encore plus difficle. Hé ! C'est comme ça, mes petits amours. Il faut que tout le monde puisse mettre l'épaule à la roue, faire des efforts, des sacrifices ...

Le cap c'est "direction contraire de ce que la plupart souhaite". Un sens contraire ... mais favorable aux intérêts de Lazard, Rothschild et cie. Et le pire ... le pire ... C'est que la majorité se fait complice de ça, peut accepter ça, voter pour ça (même en se bouchant le nez, à son corps défendant) ... même si ce n'est pas réellement ce que la majorité voudrait et même si c'est à son propre détriment.

La peur tient ce système en place, empêche les gens d'avoir confiance dans une autre réalité possible.

[...]

Mon idée à moi c'est que la France souffre d'un déficit démocratique. Et c'est la même chose chez nous ! La crise des gilets jaunes s'explique par ce ressenti du déficit chez les moins fortunés en particulier. L'appauvrissement voulue d'une bonne couche de citoyens de par des décisions prises en pleine lucidité par leurs représentants politiques équivaut à un manque de démocratie, pas nécessairement une absence totale mais à du "moins bien". Il est anormal que le vote majoritaire puisse se traduire sans arrêt par des politiques favorables aux mêmes aristocrates de coeur et de portefeuille.

Re: Les gilets jaunes

Publié : ven. 25 janv. 2019, 21:29
par Pathos
Macron n'a jamais été élu. Il nous a été imposé. C'est un pur produit Marketing. Qui connaissait ce personnage jamais élu, avant qu'il ne soit introduit ministre de l'économie ? Tout a été fait (pauvre Fillon) pour qu'il se retrouve face à la mère Le Pen et passe ainsi sans problème, aidé par la médiocrité crasse de cette dernière le soir du débat (Philippot aurait été bien meilleur).

Si Le Pen et Mélanchon étaient moins bêtes ils se partageraient aujourd'hui le pouvoir comme en Italie. Mais l'une a vue son parti parasité et l'autre est plein de contradictions.

Re: Les gilets jaunes

Publié : sam. 26 janv. 2019, 11:38
par prodigal
Pathos a écrit :
ven. 25 janv. 2019, 21:29
Macron n'a jamais été élu.
Si.
Que cela ne vous plaise pas, je le comprends. Moi non plus cela ne me plaît pas. Mais c'est un fait.
Cinci a écrit : Mon idée à moi c'est que la France souffre d'un déficit démocratique.
Je suis bien d'accord. Mais y a-t-il un pays qui soit un contre-exemple?
Cela dit, la France est particulièrement malade de ce point de vue, je le crois aussi. Il n'est pas admissible qu'un chef d'Etat ne puisse jamais être remis en cause, quoi qu'il fasse ou ait fait, ni par la voie des urnes ni par la voie judiciaire.
Mais je crois qu'il ne faut pas mythifier le peuple non plus. Il est habituel qu'il se trompe dans ses choix.

Re: Les gilets jaunes

Publié : sam. 26 janv. 2019, 17:03
par PaxetBonum
prodigal a écrit :
ven. 25 janv. 2019, 17:48
comme vous le savez il y a eu un second tour. Macron a obtenu la majorité requise à ce moment.
Cher prodigal,

Je ne vous apprends rien en vous disant que le second tout était une tartufferie puisque les médias à la solde de Macron nous avaient bien expliqué le choix possible : soit la république, soit le nazisme…
Avec une telle propagande à faire blêmir Goebbels de jalousie, on pouvait faire élire une chèvre à la présidence en la présentant contre Mme Le Pen.

Ensuite M Macron au second tour a obtenu 43% de vote si on se réfère au nombre d'inscrits…
prodigal a écrit :
ven. 25 janv. 2019, 17:48

La règle que vous préconisez nous laisserait pendant des mois sans gouvernement. Certes, cela aurait du non, mais un peu de mauvais aussi, reconnaissez-le! :-D
Je vous l'accorde totalement.
Mais si on réclame la démocratie il faut avoir le courage de l'appliquer.
Actuellement nous avons une dictature qui se cache sous les apparences d'une démocratie.
J'ai plus de respect pour une dictature qui s'assume.

Re: Les gilets jaunes

Publié : sam. 26 janv. 2019, 17:31
par prodigal
PaxetBonum a écrit :
sam. 26 janv. 2019, 17:03
PaxetBonum
Je ne vous apprends rien en vous disant que le second tout était une tartufferie.
Si vous voulez mais il n'y a aucune incompatibilité entre élections démocratiques et tartufferie. Sinon, quand voterions-nous?
D'autre part, je suppose ne rien vous apprendre non plus en disant que beaucoup de gens refusent l'arrivée au pouvoir de Mme Le Pen en parfaite lucidité et non parce qu'ils sont abrutis par ce que vous appelez la propagande.
PaxetBonum
Ensuite M Macron au second tour a obtenu 43% de vote si on se réfère au nombre d'inscrits…
Cela n'a strictement aucune importance. la règle du jeu est que celui qui a le plus de voix au second tour gagne, quel que soit le nombre de votants.
Cela signifie sans doute que Macron n'a pas été élu par un peuple en délire unanime. Mais c'est encore heureux! Cela prouve que la propagande dont vous parlez n'a pas atteint l'efficacité que vous lui supposez.
PaxetBonum
Actuellement nous avons une dictature qui se cache sous les apparences d'une démocratie.
J'ai plus de respect pour une dictature qui s'assume.
Le mot "démocratie" charrie avec lui beaucoup de pieux mensonges, je vous l'accorde. Mais il faut savoir raison garder. Par exemple, en postant votre message vous n'avez pas eu l'impression de faire courir un risque à la Cité catholique et à ses administrateurs. C'est un avantage objectif sur les dictatures. J'en ajoute un second, auquel j'espère que vous serez sensible : dans trois ans et des poussières Macron c'est fini!

Re: Les gilets jaunes

Publié : sam. 26 janv. 2019, 19:37
par Kerniou
Critiquer le gouvernement est normal en démocratie.
Sous une dictature, on n'a pas le droit de critiquer ni la politique ni les dirigeants ! Sous une dictature, il ne peut exister d'opposition, c'est interdit !
Avez-vous entendu, Paxetbonum, sous les dictatures de Hitler, de Mussolini, de Staline, de Franco, des allemands, des russes, des italiens ou des espagnols critiquer leur gouvernement ?
Je me souviens, qu'en Espagne, les gens refusaient de parler politique; dès que le sujet devenait "brûlant", à leurs yeux, ils se détournaient et partaient ...
Le fait-même que vous puissiez et que nous puissions tous critiquer ouvertement et publiquement le gouvernement prouve qu'il n'est pas une dictature !
Par ailleurs, où avez-vous entendu des politiques qualifier Marine Le Pen de nazie ? Si elle l'était, elle serait la première à le revendiquer !

Re: Les gilets jaunes

Publié : sam. 26 janv. 2019, 20:47
par Pathos
Kerniou,

Les dictatures Capitalistes sont bien plus modernes que celles des années 30 car elles donnent l'illusion démocratique mais tout est sous contrôle croyez le bien. Comme le disait très justement Poutine interrogé par Oliver Stone : "Chez vous les dirigeants changent mais pas la politique".

Le peuple n'est en rien consulté ou pire démenti : Souvenez-vous du mini traité européen de Sarkozy, des interventions militaires sans notre consentement : Lybie, Syrie, de notre réintégration dans l'Otan. Et ne parlons pas de tout se qui est fait à notre insu : Suppression du crime de haute trahison d'état; Livraison d'un tiers de nos réserves d'or à la FED contre de la monnaie de singe américaine etc etc

Prodigal,

Quel moyen avait M Fillon pour contrôler la véracité des chiffres au soir du premier tour ? Aucun. Idem pour Me Le Pen pour le 2ème tour. Le cas de corruption électorale le plus flagrant a été la réélection de Valls comme député à Evry. Renseigner vous sur le Big Data.. Ou voyez l'expérience de W Bush face à Gore c'est tellement simple de programmer une machine.

Re: Les gilets jaunes

Publié : sam. 26 janv. 2019, 21:50
par prodigal
Cher Pathos,

Pardonnez-moi mais le vrai n'est pas le faux. Il est vrai que G.W. Bush a été élu de façon "douteuse", le doute a été énoncé, discuté, puis oublié. Mais il n'y a strictement pas le moindre début de commencement de doute quant aux résultats de l'élection présidentielle de 2017. C'est ainsi. Si l'on veut changer ce qui ne va pas, il faut commencer par ne pas trafiquer la vérité jusqu'à ce qu'elle nous arrange.

Mais bien entendu que le peuple n'est pas consulté sur les choses importantes. Il ne l'est que lorsque l'on sait d'avance sa réponse, comme en 2005 à propos de la constitution européenne. Et justement, puisque la preuve a été faite que le peuple peut voter comme on lui interdit pourtant de le faire, il est logique que l'on ne fasse pas deux fois la même erreur.

Mais inutile d'inventer de faux complots pour constater cela. Il est évident que les personnes au pouvoir ont des intérêts qui ne sont pas les nôtres. Il en a toujours été ainsi. Il faut donc être prudents comme des serpents, sans oublier d'être doux comme des colombes.

Re: Les gilets jaunes

Publié : dim. 27 janv. 2019, 2:30
par Cinci
Prodigal,

Quand je dis déficit démocratique, je pense à recul, contraction, retrait, diminution, baisse de la qualité de vie démocratique. Moi, ce que je vois c'est que la démocratie tend à disparaître à vitesse grand "V", comme plus rapidement aujourd'hui qu'il y a vingt ans.




Oui, je sais très bien que rien n'est parfait nulle part.

Sauf qu'il y a des moments dans la vie d'un peuple où les affaires publiques ou la vie politique pourrait se démocratiser davantage au sens noble du terme (extension du suffrage, plus grande participation des citoyens, politiques mises sur pieds pour avantager réellement le plus grand nombre, souci réel du Bien commun, humanisation de la société, vers plus de justice, etc.) Ça s'est déjà vu. Un pays peut être sur une bonne pente ou sur une mauvaise pente. Il existe toujours une tension normalement, un équilibre dynamique.

Mais je crois qu'il ne faut pas mythifier le peuple non plus. Il est habituel qu'il se trompe dans ses choix.
Il ne s'agit pas de mythifier le peuple.

Simplement, il est possible d'évaluer quels politiciens (ou pas) et à quel moment des mesures politiques ou des lois sont instaurées soit pour aider soit pour nuire aux classes populaires. Ce n'est pourtant pas compliqué ! Actuellement, à l'aune du néolibéralisme (depuis la présidence de François Mitterrand,, en France, si vous voulez ...), la dynamique de démocratisation de la société s'est inversée, avec rétropédalage ou régression en direction d'une société de plus en plus inégalitaire, et, donc, de moins en moins démocratique. L'avènement du règne de l'argent-roi ne fait pas tellement bon ménage avec un réel souci du Bien commun.

Le couple Pinçon-Charlot réserve quelques lignes dans son ouvrage pour témoigner du moment de cette inversion.

Re: Les gilets jaunes

Publié : dim. 27 janv. 2019, 3:05
par Cinci
Néolibéral depuis 1983

"Après l'espoir suscité par l'arrivée de l'Union de la gauche au pouvoir, avec l'élection , le 10 mai 1981, de François Mitterrand à la présidence de la République, la nomination de ministres communistes et les promesses de nationalisations tenues, c'est la douche froide dès 1983 avec un plan de "rigueur" chargé de remettre de l'ordre dans les comptes publics. Sous couvert de "rigueur" ou de "désinflation compétitive", il s'agit d'amorcer la conversion du Parti socialiste à l'idéologie néolibérale.

[...]

François Hollande a collaboré à un ouvrage, La Gauche bouge, édité en 1985, aujourd'hui épuisé. Ce livre témoigne de l'adhésion au libéralisme d'un homme politique encore très jeune. ¸Agé de trente et un ans, François Hollande est alors conseiller référendaire à la Cour des comptes et maître de conférences à Science-Po.

Dès l'introduction, le lecteur est prévenu : "Fini les rêves, enterrés les illusions, évanouis les chimères. Le réel envahit tout. Les comptes doivent forcément être équilibrés, les prélèvements obligatoires ¸etre abaissés, les effectifs de la police renforcés, la Défense nationale préservée, les entreprises modernisées, l'initiative libérée."

Pas de langue de bois [...]

Fini la lutte des classes, vive l'individualisme. Indivudalisme réussi s'Il est en phase avec la mondialisation économico-financière et les nouvelles technologies, notamment dans le domaine de l'informatique.

La langue néolibérale accuse déjà les travailleurs de défendre les avantages acquis [...] Face au capitalisme salvateur et au marché libérateur , jamais les Français n'ont été aussi frileux devant les mutations, craintifs face à l'avenir, pessimistes sur leur avenir, hostiles au changement et à la mobilité.

Les auteurs de La Gauche bouge assument le tournant néolibéral masqué sous le thème de la "rigueur".

"En réhabilitant, non sans opportunité, l'entreprise et la réussite, la gauche, avec l'ardeur du néophyte, retrouve des accents que la droite n'osait plus prononcer, depuis des lustres, de peur d'être ridicule. Mais prenons garde d'en faire trop : pour faire oublier nos frasques égalitaristes, ne gommons pas notre vocation sociale." Et le cynisme continue : "Ce n'est par calcul ou par malignité que la gauche a accepté de laisser fermer les entreprises ou d,entamer le pouvoir d'achat des Français. C'est par lucidité. Refuser ces évolutions et c'en aurait été fait de la perspective d'une gestion régulière du pays par la gauche."

Finis les idéaux politiques, bienvenu à l'expertise et à la gestion avec les postes et les positions de pouvoir liés à une alternance entre la droite et la gauche en harmonie avec le néolibéralisme anglo-saxon."

Source : La violence des riches, p. 161

________________
Note : Les propos surlignés en bleu sont de François Hollande dans La Gauche bouge cf p.26, 50, 53

Re: Les gilets jaunes

Publié : dim. 27 janv. 2019, 3:52
par Cinci
"Vive la crise !"

Le 22 février 1984, Antenne 2 a diffusé une émission surprenante par sa violence idéologique. Son objectif est de faire comprendre que les services publics, les protections sociales et l'État redistributeur des richesses, c'est terminé ! Christine Ockrent annonce au journal télévisé de 20 heures qu'un Conseil des ministres exceptionnel a pris des mesures d'urgence, dont la baisse de 20% des allocations des chômeurs ou l'établissement d'une liste de médicaments qui ne seront plus remboursés. Le téléspectateur est sous le choc : ces mesures sont en conformité avec le tournant libéral pris par le gouvernement socialiste depuis 1983.

Yves Montant apparaît et annonce : Ce flash est un faux. Vous avez eu peur et c'est normal, car vous vous y attendiez ! Selon lui, la France connaît une véritable mutation et doit entrer dans un monde nouveau. Il se charge donc avec enthousiasme et cynisme d'expliquer les raisons de la crise de manière aussi passionnante qu'un film.

Yves Montant montre, reportage à l'appui, que les privilèges des Français sont tellement intégrés dans la vie quotidienne qu'ils paraissent naturels. Après la demande d'un treizième mois de salaire, un quatorzième et pourquoi pas un dix-septième : toujours plus ! Or, ces privilèges, "c'est fini !" proclame avec vigueur Yves Montand.

Michel Albert est présent aussi. C'est un oligarque comme les aime le libéralisme, avec des fonctions dans la finance combinées avec du pouvoir dans les institutions européennes et dans les médias, et enfin au coeur de l'État avec la responsabilité de la planification dans le développement de l'économie. Il n'hésite pas à parler d'un "retournement historique", l'Europe commençant à glisser vers le sous-développement. La violence de la charge étant jugée insuffisante, il menacera même l'Europe, si des mesures drastiques ne sont pas prises, de devenir une sorte d'Afghanistan !

Les experts libéraux de droite comme de gauche, assumant désormais la liberté totale des mouvements du capital, ponctuent de leur savoir cette émission, comme Denis Kessler, diplômé de HEC et futur numéro 2 du Medef, ou Alain Minc, inspecteur des finances, après être sorti major de sa promotion de l'ENA, qui était en 1984 directeur de la compagnie Saint-Gobain. Ce dernier personnage est emblématique de ces libéraux qui peuvent conseiller les présidents de la République de la gauche libérale ou de la droite traditionnelle : François Mitterrand ou Nicolas Sarkozy.

La conclusion d'Yves Montand : "Notre bateau tangue, il menace de couler. Que le gouvernement soit de droite ou de gauche, on ne peut plus gouverner ce bateau. Les recettes politiques ne marchent plus. Toutes les issues sont bloquées. Les idéologies c'est de la blague, ça ne sert plus à rien." Yves Montand présente en apothéose une rencontre idyllique entre Reagan et Thatcher, certainement dépourvus de toute idéologie, et un reportage-fiction dans lequel les ouvriers d'une entreprise préfèrent se mettre à temps partiel avec un demi-salaire plutôt que d'être confrontés au chômage.

[...]

La part des profits passe de 28 à 37% dans le partage de la valeur ajoutée entre 1982 et 1989.

Source : La violence des riches, p. 102

Re: Les gilets jaunes

Publié : dim. 27 janv. 2019, 15:23
par Pathos
prodigal a écrit :
sam. 26 janv. 2019, 21:50
Mais inutile d'inventer de faux complots pour constater cela.
Pourquoi croyez vous que l'on ait sorti au moment opportun l'affaire Pénélope Fillon ? simple coïncidence de calendrier ?

Re: Les gilets jaunes

Publié : dim. 27 janv. 2019, 16:06
par prodigal
Parce que c'était la dernière chance pour que ses "affaires" rattrapent Fillon, c'est tout!
Les faits sont réels, personne n'a forcé les électeurs de droite à choisir un candidat aussi mauvais et aussi corrompu, et cela fait partie du jeu que de profiter des faiblesses de l'adversaire.
Il n'y a pas de complots à suspecter, c'est le fonctionnement normal d'une campagne électorale. Ce qui n'est pas normal, c'est que le candidat déclaré vainqueur certain à l'avance soit encombré de tant de casseroles dont jamais la presse n'avait parlé.
Il ne manquerait plus que cela qu'on doive s'interdire de révéler la vérité parce que cela ne serait pas du jeu! Ou que l'impunité soit accordée non seulement au président de la république, mais même au favori pour l'être un jour! :furieux:

Re: Les gilets jaunes

Publié : dim. 27 janv. 2019, 17:48
par Fée Violine
Cinci a écrit :
mar. 08 janv. 2019, 18:15
Fée Violine :
Quand je disais "les Parisiens", je voulais parler de l'administration et des médias : ceux qui décident à notre place, et ceux qui formatent l'opinion. Ils sont tous à Paris, je pense
Un Michel Onfray ("rassurez-vous, je ne suis pas l'un de ses admirateurs délirant") aurait sans doute parler des jacobins, d'une persistance de la mentalité "jacobine" parmi nos grands administrateurs français et politiciens en exercice de pouvoir. Le centre doit gouverner l'ensemble et dicter à tous en quoi consiste le bien, le bon, le permis, le défendu.
Il n'y a pas que Michel Onfray pour parler des jacobins. La mentalité jacobine est en effet celle qui domine la France depuis des siècles et qui nous amène une centralisation de plus en plus oppressante. Dieu sait pourquoi cette mentalité règne en France et pas dans les autres pays d'Europe ou d'ailleurs. Si les services publics sont supprimés les uns après les autres, c'est sans doute pour des raisons idéologiques et pas seulement financières.
Exemple : je reçois ce message d'un militant qui vit dans un village pas loin d'ici :
La loi no 2015-991 du 7 août 2015 portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République, également connue en tant que Loi NOTRe fait partie de l'acte III de la décentralisation mis en œuvre sous la présidence de François HOLLANDE avec pour conseiller E. MACRON
et vise notamment à renforcer les compétences des régions et des établissements publics de coopération intercommunale.

La loi « NOTRe », votée par nos députés, consiste à imposer des changements dans la vie des communes. D’abord, elle nous impose un regroupement obligatoire d’au moins 7000 habitants
et le transfert de compétences au profit de la Communauté de Communes. Ainsi a été créée sans débat, la réunion de 17 communes ayant pour siège principal Florac, appelée la Communauté de Communes Gorges Causses Cévennes. Le but étant de rationaliser à la mode MACRON, c’est à dire de supprimer les services publics des petites communes pour les maintenir à Florac !

L’Assemblée communautaire des Gorges Causses Cévennes compte 37 titulaires et 8 suppléants. Depuis 24 mois, il y a eu 23 séances et aucun compte-rendu à la disposition des citoyens !
Déjà les maires s’arrangeaient pour ne pas prévenir de leurs réunions ou les signaler discrètement sur un panneau et presque toujours sans compte-rendu à la population.
(Autrefois, c’était le garde-champêtre qui prévenait tout le monde, aujourd’hui, avec les moyens modernes, nous ne savons rien !)

Nous assistons à une baisse de la démocratie qui explique en partie la colère des Gilets Jaunes, des Crayons Rouges, des Blouses Blanches, des Robes Noires…

NON À LA PRIVATISATION DE L’EAU !

Dans le même élan de concentration obligatoire, les différents services d’eau publics qui fonctionnent très bien vont être regroupés et un groupement d’étude (IREED, OTEIS), et le cabinet d’avocats VPNG viennent d’être mandatés à nos frais ! Initiés en 2017, les premiers objectifs de l’étude étaient de recenser l’ensemble des services d’eau en ayant qu’à copier les plans (d’où les nombres en bleu sur les points d’eau).
Pour 2019, l’étude s’attache à définir la future gestion de l’eau et de l’assainissement collectif sur la Communauté de Communes et permettre d’avoir au 1er janvier 2020, un service « opérationnel » en cachant l’objectif réel : conserver un service public ou le privatiser ?

Si les plus pauvres ne se remuent pas, ils vont apprendre ce que sont des factures d’eau et d’assainissement d’une société capitaliste avec des augmentations à chaque facture !…