Les gilets jaunes

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Cinci
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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par Cinci » jeu. 07 mars 2019, 17:31

C'est irréalisable dans le contexte actuel de l'économie de marché mondiale. Si un pays sort du néolibéralisme, il n'est plus viable. Le seul moyen serait la survenue d'une grand crise économique mondiale (imminente, d'après les experts) ou d'une guerre mondiale (très peu probable, d’après les experts). Il n'y a pas d'autre way out possible.
Irréalisable ? Je ne le pense pas. Peut-être pas dans l'immédiat. Discutable. Quoi qu'il en soit - et possible ou non - je déclinais ce qui me paraîtrait l'idéal ou le mieux en terme de bien commun.

L'ultra-libéralisme des Chicago Boys qui est comme le logiciel implanté dans la "caboche" de nos grands décideurs, est simplement comme un courant de pensée (quasi) religieux, qui peut être puissant un moment, compter beaucoup de "croisés", nombre de profiteurs, etc. Comme tout courant de pensée : il est toujours susceptible de faiblir un moment donné, se dégonfler. Ce qui fait paraître le renoncement ou la rupture impossible mais c'est juste la volonté politique des individus.

Je suis resté marqué à vie par un ouvrage de feu Jean-François Revel, un ouvrage parut peu longtemps avant la disparition de l'ex-URSS et avant la chute du mur de Berlin,- je suis resté marqué, dis-je, par le fait que l'auteur y déployait, dedans, une savante analyse pour nous prouver noir sur blanc comment le communisme soviétique était installé à demeure pour les cinq cent prochaines années au moins, et que partout où le communisme passait l'herbe ne repoussait plus, etc. La prose était convaincante. Mais ce que j'ai su c'est que l'empire soviétique s'est soudainement évaporé comme en un claquement de doigts ! "Surpise !" C'est que le coeur n'y était plus parmi la population des "démocraties populaires" du bloc de l'Est, la foi au communisme avait disparut aussi du côté des hiérarques de l'appareil dirigeant. En un mot, la volonté politique n'y était plus.

Bref

Je veux dire que ça ne serait pas différent - et ça ne sera pas différent éventuellement, j'ose le penser - quant à la "foi" de nos disciples français, anglais ou américain de Milton Friedman.

Si un pays sort du néolibéralisme, il n'est plus viable
C'est l'inverse qui est vrai à mon avis. Les pays "néolibéralisés" finissent détruits, ravagés comme une forêt par la tordeuse d'épinette. Je pense que c'est le néolibéralisme de nos grands chefs qui ont rendu au désert la Libye, l'Irak, quasiment la Syrie, etc. Cette volonté de vouloir faire entrer par force les "autres" dans le système, cette violence de maniaque, de croisés déjantés ou obnubilés.

Nos "néo-croisés" ont cette volonté que les administration soient toutes au service de l'économie (marchéisme, Dieu dollars, service de l'argent, etc.), et ce, au détriment des êtres humains réels, des travailleurs, des citoyens, des retraités; au détriment aussi bien des régions, du pays (la nation, son histoire, sa culture, etc.) C'est aux "autres" (les gilets jaunes, tiens !) de s'adapter au système soi-disant inévitable, incontournable, indépassable, et non pas à nos dirigeants ou à nos partis politiques d'y plancher sérieusement en vue de répondre aux besoins des citoyens, à la demande populaire.

La perversion

La perversion de ce système c'est qu'il doit mettre tout l'appareil d'État au service des intérêts matériels de quelques grands groupes. La volonté nationale n'y apparaît plus (ou de plus en plus ) que telle une farce. Les citoyens y croient de moins en moins. On ne croit plus que la volonté des politiciens puissent être réellement la volonté des citoyens. C'est ça qui est dangereux justement... à cause des libéraux ! Non pas à cause des gilets jaunes. Oui, même si Macron s'essaiera naturellement de nous faire croire le contraire, lui avec sa volonté de judiciariser et de criminaliser les manifestants, de simples citoyens alors assimilés à des "complices du pire" (Oradour-sur-glane, etc.) Est-ce possible ...

[...]

Et voici maintenant que notre cher gérardh veut trouver de la démagogie chez les critiques du système. Le contraire m'eut déçu, tiens. Il n'y a pas de danger qu'il s'attarde un peu sur celle de Macron, de nos croisés de la finance et autres sectateurs du Veau d'or, "La Bible !"; "Il faut se soumettre", "Il n'y a que Jésus. Qu'importe le monde ! Il n'y a plus d'Église non plus remarquez. Car elle est en ruine depuis toujours. Qu'importe la gouverne !"

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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par PaxetBonum » ven. 08 mars 2019, 9:33

gerardh a écrit :
jeu. 07 mars 2019, 11:38

Il me semble que ce fil de discussion se politise, et ce dans le sens du populisme et de la démagogie.
Pourriez-vous définir ce que vous appelez 'populisme' ?
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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par gerardh » ven. 08 mars 2019, 10:24

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Bonjour PaxetBonum,

La définition de Wikipédia me semble bonne :


"Dans son acception générale d’aujourd’hui le mot populisme désigne une approche politique qui oppose le peuple aux élites politiques, économiques ou médiatiques.
Le sentiment d'exclusion du pouvoir, même élu démocratiquement, est à la base de cette attitude qui touche aussi bien des sensibilités politiques de droite que de gauche. Le populisme se réfère à un peuple qu'on estime exclu du pouvoir et non écouté par la démocratie représentative jugée coupée des réalités.
Exploité parfois par des partis activistes, ce courant de pensée politique peut prendre des aspects démagogiques en préconisant et/ou soutenant des solutions simplistes à divers problèmes sociaux, économiques et politiques. Le mot populisme est fréquemment utilisé dans un sens péjoratif, notamment pour discréditer les adversaires politiques en effectuant un rapprochement avec la naissance des fascismes dans les années 1920.
Si le populisme a pris des formes variées depuis le XIXe siècle, sa présence semble s’affirmer aujourd'hui dans le monde occidental au début de ce XXIe siècle dans le contexte déstabilisant de la mondialisation et des déplacement de populations. Ainsi, on retrouve souvent des thèmes communs au populisme et au nationalisme.
Cependant la pertinence de l’utilisation du mot « populisme » et sa définition sont toujours sources de débats.

Je retiendrais surtout l'aspect suivant : ce courant de pensée politique peut prendre des aspects démagogiques en préconisant et/ou soutenant des solutions simplistes à divers problèmes sociaux, économiques et politiques.


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prodigal
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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par prodigal » ven. 08 mars 2019, 11:58

Mais, cher gerardh, tous les courants de pensée politiques, absolument tous, peuvent, je vous cite, "prendre des aspects démagogiques en préconisant et/ou soutenant des solutions simplistes à divers problèmes sociaux, économiques et politiques". Ceci ne caractérise pas le populisme, même s'il est vrai que c'est sans doute ce que l'on opposera en premier à tout discours suspect d'être populiste.
Exemple : dire qu'il faut choisir entre le libéralisme et entre le populisme, celui-ci identifié au fascisme, lui-même identifié au nationalisme, c'est réduire la question du choix politique de façon simpliste. Le simpliste n'est donc pas forcément celui qu'on croit.
Ce qui est inquiétant dans le populisme, en fait, c'est qu'il n'existe pas comme doctrine. Il est une facilité de commentateur, assez bien trouvée d'ailleurs, pour réduire les questions à des catégories simplistes, justement. Il peut donc, sur cette base mal assurée, dériver vers à peu près tout et n'importe quoi. Mais les dangers du macronisme, ou si vous préférez, du libéralisme technocratique, me paraissent trop urgents pour qu'on ferme les yeux sous prétexte de "danger populiste".
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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par gerardh » ven. 08 mars 2019, 12:07

_________

Cher Prodigal,

Tous les mouvements ont peut-être un dose de démagogie. Mais il y en a qui ont la palme, et qui peuvent se caractériser fondamentalement par la démagogie et le populisme.

"Demain on rase gratis" : en voila une autre bonne définition. "Il n'y a qu'à", "Faut qu'on" Etc.


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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par prodigal » ven. 08 mars 2019, 12:44

Je ne suis pas d'accord avec vous en l'espèce.
Car encore une fois "populisme" est une appellation de commentateur, le plus souvent hostile, et non pas le nom d'une doctrine.
Donc, dire que les populistes sont les pires démagogues, c'est confirmer le jugement péjoratif a priori que l'on porte sur certains militants politiques, sans les connaître. Cela n'avance à rien, à part attiser la haine de ceux qui se sentent déjà méprisés, et qui découvrent par ce type de jugement à l'emporte pièce qu'en effet ils le sont.
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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par JeandeBerry » ven. 08 mars 2019, 12:56

Je m'immisce dans la discussion sans avoir lu l'intégralité du fil, mais je me permets, modestement, avec trois mois de recul, de faire part de mes impressions sur les rapports de ce mouvement des Gilets Jaunes avec l’Église.

Qu'on me pardonne de faire un peu d'auto-biographie pour commencer. Fils d'ouvriers spécialisés, j'ai passé toute ma scolarité dans un établissement privé catholique bon chic bon genre de ma province. Il se trouve que ce que j'y ai vu m'a dégouté pour très longtemps de l’Église et des fidèles. Ce n'est pas le lieu d'expliquer entièrement pourquoi, mais j'évoquerai néanmoins un point saillant: l'incroyable condescendance et le prodigieux mépris des familles bourgeoises à l'encontre des quelques rares fils d'ouvriers, employés etc. qui fréquentaient le même établissement que leurs enfants, mépris qu'ils étendaient jusqu’aux parents. Cela n'empêchait pas ces mêmes parents d'élèves, pire, la direction elle-même, de prodiguer avec assurance la bonne parole, l'amour, la fraternité, la charité en Christ, tout en refusant de serrer certaines mains, de parler à certains gens, de leur offrir la plus élémentaire politesse sous prétexte qu'ils "n’étaient pas de leur monde". Dans mon cœur d'adolescent, cela a placé l’Église et la bourgeoisie de province plus bas que tout, et beaucoup d'autres de mes camarades en sont restés là, et je les comprends.

Et puis, je suis allé à la fac, et là je me suis aperçu qu'il existait un autre type de bourgeoisie moralisatrice et égoïste, en un mot tartuffe, la bourgeoisie de gauche, les bobos. En grandissant, j'ai appris à séparer le bon grain de l'ivraie, le message christique de l'impéritie de certains de ses représentants.

Mais voilà qu'arrive d'abord 2017 et l'élection d'Emmanuel Macron. Un candidat dont le discours, la doctrine, le comportement est aux antipodes du message évangélique: culte du matérialisme, de l'égoïsme, défense de toutes les perversions modernes (mariage homosexuel, PMA, GPA, transhumanisme etc.), un mépris affiché, presque intrinsèque, non seulement des pauvres, des ratés, des exclus de la vie, mais de toutes la masse des "honnêtes gens", des anonymes, des travailleurs qui naissent, vivent et meurent sans faire d'histoire, bref de ceux qui ne sont rien, pour reprendre ses propres paroles. Quelle ne fut pas ma surprise de voir la majorité des catholiques se jeter avec un enthousiasme non feint dans les bras de ce suppôt de Mammon (je pèse mes propos). Alors quoi, décidément, ils ne changeront jamais ? L'ordre - ou plutôt le confort social -, la soumission aux puissants, l'égoïsme forcené seront toujours leurs moteurs ?

Et voici enfin le mouvement des gilets jaunes, le mouvement initial. Pas celui gangréné par les gauchistes, anarchistes et violents bas de plafond que l'on voit aujourd'hui. Non, celui que j'ai côtoyé en janvier, lors de la grande manif' de Bourges: des travailleurs, des précaires, des fracassés de la vie, ou tout simplement des citoyens las d'être entravés et humiliés dans leur vie quotidienne par un État français qui réussit l'exploit d'être à la fois tentaculaire et impuissant. Bref, la saine colère d'une peuple face à un pouvoir indécent, au sens orwellien du terme. Moment bref, fugace, vite dévoyé certes, mais ô combien fort et magnifique. Et l’Église, toujours au secours, dit-elle, des plus faibles, défenseur de la justice, au sens moral du terme bien entendu, où était-elle ? Bien absente. Ah oui Mgr Ginoux est allé sur un rond-point. Grâce lui en soit rendu. Oh, on ne demandait pas à la CEF de réclamer le départ de Macron. Non, simplement un mot, un geste, une sympathie envers une population en détresse. Mgr Ginoux, quelques prélats, quelques prêtres ont été dignes. Certains catholiques se sont mobilisés, comprenant fort bien que les combats pour la justice sociale, la dignité humaine, la sauvegarde d'une identité nationale et culturelle non restreinte, mais affirmée, étaient liés. Mais d'autres... " Mon Dieu, les gueux descendent dans la rue ! Vite, Prince de ce Monde, envoie tes CRS les matraquer, les gazer, débarrasse nous de ces gêneurs, que surtout nous puissions continuer à jouir à paix !". Et voilà que je repense à ma prime jeunesse et que, en essayant de me garder du péché d'orgueil, je me dis : et ce sont ces gens là qui prêchent l'amour du prochain ?

C’est facile bien sûr de plagier Bernanos, mais novembre 2018 - janvier 2019 auront vraiment été "la grande peur des bien-pensants". De droite comme de gauche.

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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par gerardh » ven. 08 mars 2019, 13:01

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Prodigal

Que pensez-vous de l'illibéralisme ?


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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par gerardh » ven. 08 mars 2019, 13:06

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Bonjour JeandeBerry,


Effectivement il me semble que beaucoup de gens se sont sentis méprisés.

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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par prodigal » ven. 08 mars 2019, 20:31

gerardh a écrit :
ven. 08 mars 2019, 13:01
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Prodigal

Que pensez-vous de l'illibéralisme ?


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Pardonnez-moi, cher Gerardh, de ne pas vous avoir répondu plutôt, mais je n'avais pas vu votre question.
En fait, je ne sais pas ce que c'est! Et ce que j'en ai lu sur Wikipedia ne m'a pas du tout éclairé. :s
Mais si cela désigne le fait de ne pas être libéral, alors j'en suis. Si cela désigne l'idéologie de ceux qui pensent que tout le mal est dans le libéralisme et que tout ce qui s'oppose au libéralisme est bon, je n'en suis pas.
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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par Wazabi » ven. 08 mars 2019, 20:52

Le libéralisme n'est potentiellement dangereux que dans le cadre du capitalisme.
Car dans ce cadre on peut facilement s'accaparer les moyens qui sont tous convertissables en argent.

Le libéralisme n'est pas un problème en soit. A condition qu'il y ait un contre pouvoir bien assis : une véritable démocratie.

L'idéologie qui est derriere le "néo-libéralisme" j'y suis totalement opposé.
Car c'est un libéralisme poussé à l'extrème, irresponsable, darwiniste et qui a semé l'histoire (et pas que celle de la France) d'horreurs insoutenables.

En cela je soutiens les GJ.

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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par Bassmeg » sam. 09 mars 2019, 0:17

Voila mon analyse plus détaillée. On s' achemine vers un drame global et collectif.

On est toujours méprisé par le gouvernement. La police, eux, ils se sont fait avoir, leur augmentation de 300 euros, ils l' ont pas eu. Le paiement de leurs heures sup, pareil, ils ont rien eu. Nous, on a de plus en plus de blessés de toutes sortes et de tous âges. Et tout le monde sait que pour un tombé, dix se lèvent. Et l' Onu est de notre coté.

En face, on a le pouvoir qui fait des meetings dans un autre monde, en laissant le soin de gérer la situation à la police. Police qui commence à en avoir marre, surtout maintenant. Parce que l' été arrive. Les armes de guerre, c' est bien mignon, mais il faut les porter et c' est pas Castaner qui les coltine. Plus les habits. Plus les casques. Plus les coudières, les genouillères, les grolles coquées, les gants le tout en noir ou bleu marine... et le talkie, et le bouclier...

Et pour quel résultat? Juste des français mutilés. Et encore plus en colère. Au point de COMMENCER à leur jeter des excréments à la figure, c'est vous dire la colère qui monte. La police fatigue, commence à se chamailler. Et commence à avoir honte. Je ne suis pas voyante, mais à mon avis, tout ceci sera fini avant noel. Soit le peuple sera maté dans le sang, soit il se passera une chose inédite. Mais le fait est que la situation évolue et ne va pas se stabiliser dans le calme grâce aux meetings de la REM.

Je me souviens à l' acte 4 d' avoir vu sur un rond point des CRS enlever leurs casques sur ordre du commandant. J' en ai posé une larme, tellement le geste était beau. Mais maintenant, on en est plus là, je crois, le vent a tourné et les chefs ont décidé de suivre la hierarchie.
Heureusement, les policiers de base, eux, ne sont pas tous comme ça. J' en connais deux qui ont été subitement victimes de maladie et qui, logiquement sont en arrêt maladie pour le week-end. Et l' un d'eux a déja prévu de venir demain à la manif, en toute connaissance des risques. On en est là.

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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par Hantouane » sam. 09 mars 2019, 3:17

Pour ma part, je vois d'un œil mauvais le populisme et ceux qui sont "anti élites". Effectivement on bascule vers le chaos, sans Dieu ni Maitre. Le plombier du coin n'a pas vocation à diriger le pays, il n'en serait pas capable ! Il faut bien se résoudre à ce que des élites qui ont fait les études pour dirigent le pays, en l’occurrence là Macron qui a été élu démocratiquement. Et effectivement, la montée des extrêmes partout en occident n'est pas une bonne chose. Mais c'est le rejet de l'Islam qui en est la cause, Islam qui nous déstabilise. Du côté des pays arabes, tout le monde a encensé le printemps arabe. Mais le printemps arabe a été acquis par la violence de manifestants, et il ne faut pas oublier qu'en Syrie, il s'agissait au départ de ce même printemps arabe. Les gilets jaunes ne vont tout de même pas suivre ce schéma, d'autant plus que Macron n'a rien à voir avec les dictateurs arabes comme l'était Kadhafi par exemple. Faisons plus confiance à nos élites. Merci.

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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par Kerniou » sam. 09 mars 2019, 11:14

Merci, Hantouane, pour vos paroles sensées.
Que l'on soit d'accord ou pas avec le président, que l'on se sente trahi ou non, il été, jusqu'à preuve du contraire, élu démocratiquement.
Quant à la politique sociale, pour décevante qu'elle soit, elle reste, hélas, conforme aux annonces du président pendant sa campagne ...
Je fais partie de ces électeurs qui ont moins voté pour lui que contre MLP ...
Le mouvement des gilets jaunes, pour compréhensible et justifié qu'il soit, me paraît faire preuve de bien peu de solidarité ... envers les petites gens qui pâtissent de leurs actions ...
Ils ne veulent pas s'associer aux syndicats et ils ont bien tort car c'est un point auquel les syndicats sont sensibles ...
Il n'y a pas de raison que, pour défendre leur cause, ils entravent l'activité de petites entreprises ... Défendre ses intérêts au prix de suppressions d'emploi n'est pas solidaire ...
Sur le plan de leurs revendications de départ, elles ont été satisfaites et ils en on trouvé d'autres, plus, pour ne pas dire, carrément, politiques pour entretenir l'esprit de révolte et muscler leurs actions ...
La revendication de payer moins d'impôts et moins de taxes, ils agissent contre en détruisant des bien privés et surtout collectifs qui seront reconstruits aux frais des ... contribuables ...
permettez- moi une digression amusante ; à la sortie de la petite ville la plus proche de mon domicile, un rond point reste occupé sous la banderole" ON NE LÂCHE RIEN" et je pense: " surtout pas la bière"... en les voyant descendre canette sur canette ...
Dernière modification par Kerniou le dim. 17 mars 2019, 15:23, modifié 2 fois.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

helios
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Re: Les gilets jaunes

Message non lu par helios » sam. 09 mars 2019, 20:33

Faudrait-il s'en remettre à Montaigne ?

"Je suis dégoûté de la nouvelleté, quelque visage qu’elle porte, et ai raison, car j’en ai vu des effets très dommageables.

Celle qui nous presse depuis tant d’ans, elle n’a pas tout exploité, mais on peut dire avec apparence, que par accident elle a tout produit et engendré, voire et les maux et ruines qui se font depuis sans elle, et contre elle ; c’est à elle à s’en prendre au nez,

“Hélas ! je souffre les blessures causées par mes propres trais” !

Ceux qui donnent le branle à un état sont volontiers les premiers absorbés en sa ruine. Le fruit du trouble ne demeure guère à celui qui l’a ému ; il bat et brouille l’eau pour d’autres pêcheurs. La liaison et contexture de cette monarchie et ce grand bâtiment ayant été démis et dissout, notamment sur ses vieux ans, par elle, donne tant qu’on veut d’ouverture et d’entrée à pareilles injures. La majesté royale, dit un Ancien, s’avale plus difficilement du sommet au milieu qu’elle ne se précipite du milieu à fond."

Contre les trublions qui tentent de nous persuader que les Etats sont devenus de véritables machines à rançonner les populations au bénéfice des puissances financières.
Que l'acceptation de l'idée d'inégalité vient de la nouvelle stratification éducative avec responsabilité de la classe moyenne éduquée dans les dérives inégalitaires et donc financières.
Qui pointent l'état de désagrégation des croyances collectives, l'atomisation de la société, l'effondrement du catholicisme etc... et l'effet de vide qui en résulte.
Contre les cuistres savants-cosinus qui décèlent une augmentation de l'entropie sous l'effet de la prolétarisation (les hommes travaillant en étant de plus en plus dépossédés de leur savoir -les machines encapsulent le savoir-faire des ouvriers et soumettent ces derniers à leur contrôle)..
...
Souhaitons que ces balivernes n'aggravent pas l'état de délabrement des structures mentales de ces... buveurs de bière.

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