Avez-vous entendu parler des élections au Québec ? C'est un sujet énorme, puisque le courant nationaliste, qualifié localement d'extrême droite, a gagné les élections, obtenant la majorité absolue, et le poste de Premier ministre.
Rien quasiment dans la presse !
Localement ? Personne songe par ici à qualifier la nouvelle formation politique élue au Québec comme un regroupement d'
extrémistes.
François Legault, chef de la formation dite "Coallition Avenir Québec" est le plus ancien membre de la députation actuelle et ayant pu siéger déjà à l'Assemblée nationale dans le passé. Il fait plus de vingt ans qu'il a ses entrées dans le parlement. Ce n'est pas spécialement un étranger au bataillon !
Le synopsis :
Transfuge du Parti Québécois (formation qui n'a plus rien à prouver en matière de bonnes moeurs politiques), il avait d'abord joint les rangs de l'ex-véhicule politique de René Lévesque via le parrainage d'un Lucien Bouchard (un fédéraliste qui a fait carrière à défendre les intérêts corporatistes des grandes compagnies et qui est le frère de l'ex-commissaire Gérard Bouchard - celui de la fameuse Commission sur les "accommodements raisonnables"), ensuite il mettra sur pied son propre mouvement avec l'appui des meilleurs amis du régime fédéral canadien, par exemple, grâce au coup de pouce d'un Charles Sirois.
Ayant laissé tomber le masque : il dira depuis, François Legault, prêter une allégeance fidèle à l'État fédéral canadien. Avec François Legault, il n'est pas question de sortir des sentiers battus d'un état de droit, et qui, par surcroit, peut donner dans le multiculturalisme trudeauiste, l'interculturalisme tout azimut, le pluralisme, le libre-échangiste et donc le libéralisme économique comme il est encensé partout dans les pays occidentaux de l'alliance atlantique. Extrémiste ? Mais le gars est un modéré, modéré, modéré ...
Élu
François Legault vient d'être élu au Québec parce qu'il est un modéré-modéré-modéré. Parce qu'il se positionne au centre de l'échiquier, Parce qu'il veut se définir comme un patriote et non pas comme un "vilain nationaliste", pas comme un doctrinaire fanatique, pas comme un vendeur de dogme attaché à vouloir faire avaler de force aux gens une médecine dont ils ne voudraient pas.
Petit détour par le Canada anglais pour comprendre
Pour comprendre l'usage faux des épithètes trompeuses et en particulier dans la presse française en lien avec ce sujet : il faut bien savoir au départ comment, dans le jeu politique canadien anglais (car c'est de cela dont il s'agit en réalité), il suffira toujours pour n'importe quel homme (ou femme) politique issu du Québec qu'il puisse (il ou elle) faire mine de vouloir manifester un chouia d'intérêt envers l'idée de défendre les intérêts collectifs des Canadiens français, pour y être ensuite catalogué en tant que personnage suspect, dangereux, irresponsable.
Dans l'État canadien et dont la capitale est sise à Ottawa, en Ontario et donc en pays anglo-saxon, dans cet État politique désormais imbu de trudeauisme et imbu de toute la culture anglaise actuelle en remontant jusqu'à Londres : la philosophie politique se résume à vouloir consacrer comme "vérité d'Évangile" le biais mondialiste, le parti-pris impérialiste et tout, et avec sa "langue franque" qui est aussi la langue anglaise.
Par conséquent, prétendre vouloir s'écarter même d'un cheveu des choix ou des préférences promues par les grands prêtres du mondialisme (ex : ergoter au sujet d'une possible réduction du nombre d'immigrants à recevoir chez soi) c'est encourir ce blâme d'être soi-même un partisan de "solutions extrêmes", d'être un radical créchant à l'extrémité du spectre politique. C'est bien sûr une blague ! Le fichage ne correspond à rien de réel. Il ne vous en permettrait pas de bien saisir la vraie situation.
La presse française
Les journalistes français quant à eux, ceux de la presse régulière : ils auront plutôt tendance à être à l'affût de la moindre information pouvant laisser croire aux lecteurs que le populisme ou l'extrémisme de droite relèverait le col un peu partout sur la planète (et au Québec aussi, tiens).
"Il faudrait donc redoubler de prudence et si possible venir se réfugier au plus près sous la protection des gens vraiment raisonnables, ceux qui communient au cosmopolitisme libéral, comme au macronisme français, au trudeauisme, à l'amour des autres."
Et pour conclure
Imbibées des enjeux de la politique française, nombre de commentateurs et journalistes français risquent surtout de passer à côté de ce qui serait pourtant une vraie bonne information touchant le Québec. Je pense au fait de la liquidation du Parti Québécois, au fait de la désintégration de la qualité du jeu démocratique et via une démultiplication de l'offre politique; dans le fait que le système prétendra pouvoir offrir "plus de choix aux électeurs" en multipliant les formations en liste. Sauf que tous ces formations prêterons solidement allégeance au système en place. Un peu comme la compagnie Coca-cola soucieuse d'offrir plus de choix aux consommateurs, leur présentant aussi quinze formats de boisson gazeuse au lieu d'un ou deux. Il reste que ce sera le même produit sous les divers emballages, et que le profit ira dans la même poche. Démocratie ? Pas sûr. Une démocratie restreinte en tout cas, assez verrouillée ... et peut-être un peu plus verrouillée qu'avant.