Cher (ou chère) PimPamPoum
Quelques remarques en complément de ce que dit Raistlin (que j'approuve).
Sur vos deux questions initiales.
L'avortement en cas de viol. Non, jamais. Pour une raison simple: l'enfant à venir est totalement innocent du viol. Le souci est que dans ces cas là, on explique à la victime du viol qu'elle ne pourra pas aimer l'enfant, parce qu'il lui rappellera toujours ce qu'elle a subi, et donc qu'il faut l'expédier. C'est abominablement faux. Cet enfant est une créature de Dieu, et est la chair de sa chair. Si elle prend conscience qu'il n'est pour rien dans les circonstances de sa conception, elle l'aimera en tant que tel.
L'avortement en cas de danger pour la vie de la mère. C'est très différent. Si effectivement on ne peut sauver la mère qu'en renonçant à sauver l'enfant, je crois que c'est le choix juste. Encore faut-il préciser ce que signifie "danger". Toute grossesse (même si on préfère l'oublier aujourd'hui) met en danger la vie de la mère Cela ne justifie pas le recours à l'avortement.
Sur ce qui les motive
Le cas dramatique de cette femme morte en Irlande est très particulier. Si on admet comme vrai ce qui nous est dit par la presse:
1) La fausse couche était inéluctable, donc l'enfant condamné.
2) C'est cette fausse couche qui a provoqué la septicémie, et donc la mort de la mère
3) On aurait pu l'éviter en accélérant l'inéluctable fausse couche, et on ne l'a pas fait au nom du respect de la vie (de toute façon perdue à très brève échéance) de l'embryon
alors, il y a eu effectivement une erreur monstrueuse, injustifiable, qui a conduit à perdre deux vies au lieu d'une.
Resterait à savoir si cela est vrai.
Ce qui est en tout cas répugnant, c'est la façon dont certains se ruent sur ce drame pour lancer la polémique contre les lois irlandaises interdisant l'avortement, alors que cela n'a rien à voir.
Sur la question des rapports entre martyre et légitime défense qui est venue dans le débat.
Le martyre n'a rien d'un suicide. Il ne s'agit pas de rechercher, ni même d'accepter, la mort en soi. Il s'agit, quand on n'a d'autre choix que mourir ou renier sa foi, de préférer la mort.
Donc, celui qui peut se défendre quand il est menacé de mort à cause de sa foi, éventuellement en tuant celui qui le menace, peut et doit le faire. C'est rarement le cas. Les martyrs ont été victimes d'adversaires plus forts et plus nombreux qu'eux. (Bien évidemment, si on se dit qu'il vaut mieux essayer d'en tuer un ou deux quand même quand on sait qu'on finira par succomber sous le nombre, ce n'est plus de la légitime défense).
Enfin, sur vos dernières hypothèses,
Un homme monsieur A surprend sa femme dans son lit avec quelqu'un d'autre.
Il attrape sa carabine et veut les tuer tous les deux.
Doit-on tuer monsieur A si on ne peut pas l'arrêter autrement ?
Un homme monsieur B est le souffre-douleur de son boulot depuis 20 ans.
Il ramène sa carabine et veut tuer son supérieur et ses collègues de bureau tortionnaires.
Doit-on tuer monsieur B si on ne peut pas l'arrêter autrement ?
je crois qu'il faut reconnaître que nous touchons là aux limites de la casuistique.
Évidemment, rien ne peut justifier les projets meurtriers que vous prêtez à Messieurs A et B.
Évidemment, l'idée qu'on les tue pour sauver ceux d'en face ne paraît pas acceptable non plus.
Je dirais que, dans un cas pareil, chacun doit agir selon ce que lui dicte sa conscience, dans une situation où il n'y a pas de place pour la réflexion. Celui qui tue A ou B n'est pas blâmable. Celui qui reste sans agir non plus.
Fort heureusement, ces deux cas paraissent fort improbable. Il y a peu de circonstances où on se trouve avec un mari trompé dans la chambre où se commet sl'adultère, lui armé, nous aussi. (Si on y est rentré avec lui, la meilleure chose à faire était de le désarmer préalablement. Votre hypothèse n'est donc valable que dans le cas d'un tiers qui s'y trouve par hasard, en ayant par hasard une arme).