C'est une bête histoire de lutte pour la domination mondiale, ni plus ni moins. Les EU sont sur le point d'y parvenir, mais ils ont encore deux adversaires sur leur route, la Russie et la Chine. Quand ils les auront vaincus, ils seront enfin les maîtres du monde, et ce sera la fin d'un cycle historique.
Et dans cet affrontement, à pas feutrés depuis les accords de Yalta, se sont tissés des réseaux d'alliance. En gros, aux moyen et proche Orient, l'Occident est l'allié des états sunnites, la Russie est alliée des états chiites.
On a donc un axe Occident, sunnites, Japon, Corée du Sud face à un axe Russie, Chine, Iran, Syrie, Corée du Nord.
Et maintenant, tout est prêt pour une déflagration mondiale. Ça peut partir entre les deux Corées, en mer de Chine, en Iran, en Syrie, en Ukraine... Il suffit d'un incident, comme en 1914, pour que ça éclate.
L'équilibre qui existait durant la guerre froide s'est rompu avec la chute du mur. Voyant l'URSS par terre, j'ai l'impression que les EU sont passés à une étape d'organisation du chaos dans cette région, pour des raisons qui m'échappent : Irak, Libye, alors que c'était plutôt des alliés. Ou alors, ils ne contrôlent pas tant que ça leurs vassaux sunnites (personnellement, je ne sais pas pourquoi l'Irak s'est lancé dans l'aventure d'envahir le Koweït) : on le voit avec la Turquie qui joue double jeu depuis l'arrivée d'Erdogan.
La conséquence de l'intervention en Irak, c'est que ce pays est passé dans l'orbite chiite (dont la communauté est forte), ce qui n'arrange pas du tout les affaires du camp occidental qui voit se former un arc chiite : Irak, Iran, Syrie. Et il y a un enjeu pétrolier derrière. C'est pour empêcher ça, à mon avis, qu'il y a cette guerre de Syrie. C'est une réponse au basculement de l'Irak. La guerre du Yémen est du même ordre.
L'arsenal des armements actuels nous protège, paradoxalement, car s'il n'y avait pas la dissuasion nucléaire, on serait peut-être en troisième guerre mondiale en ce moment.
D'un autre côté, on peut se demander si tout ce qui arrive en ce moment n'est pas destiné à tester l'adversaire, de part et d'autre, avant d'en découdre. Ce qui est inquiétant, c'est l'absence de discours de paix du côté occidental, dont la posture est exclusivement offensive.
Je suis assez pessimiste...