Situation économique en Grèce

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Columbanus
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Situation économique en Grèce

Message non lu par Columbanus » sam. 11 juin 2011, 12:46

La Grèce sort-elle de la zone euro? Si quelqu'un peut nous le confirmer, svp?
http://wikistrike.over-blog.com/article ... 03464.html

Merci d'avance,

Columbanus.
« Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié... »

MB
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Re: La Grêce sort de l'euro!?

Message non lu par MB » dim. 12 juin 2011, 13:05

Avé

Je suis en Grèce plusieurs mois par an, je connais un peu, et je ne peux dire qu'une chose : la poisse qu'ils se tapent est tout à fait méritée.

Les Grecs sont des gens très sympathiques, accueillants, débrouillards, et surtout, leur pays offre une liberté qui disparaît en France : le droit de ne pas tout faire selon un protocole administratif. Je peux conduire en scooter sans casque, en tenant une clope d'une main, et un téléphone portable de l'autre, et personne ne me cassera les pieds ! (à noter que cela ne suppose pas forcément la pagaille monstre, car les gens se régulent d'eux-mêmes dans ce domaine : personne, à Athènes, ne traverse la rue sans avoir le feu vert).

Mais il faut bien savoir que ce genre d'Etat d'esprit, vis-à-vis des affaires publiques, est vriament mortifère. Le modèle social grec, c'est le "familialisme amoral", comme disent les sociologues, et surtout, l'idée que l'Etat est, soit un oppresseur, soit une pompe à fric. Il n'y a pas de culture de l'espace public. Résultat :
- tout le monde fraude le fisc de manière massive
- les gens payés par l'Etat sont souvent embauchés de manière complaisante et ne f... rien. Ca atteint parfois des proportions plus que caricaturales, je pourrai vous citer quelques exemples si vous voulez.

Les hommes politiques ont le même comportement. L'Etat ne sert qu'à leur carrière imémédiate. Typiquement, même quand l'Etat est en fort déficit, 6 mois avant les élections, on embauche, allez, 60 000 fonctionnaires ! Pour avoir l'air bien vis-à-vis de Bruxelles, on truque ouvertement les comptes ! Pour être en paix avec les fonctionnaires, on leur refile un 14ème mois de salaire ! Etc..., le tout en sachant qu'il n'y a pas d'argent. La crise actuelle n'y est pour rien, elle n'est au pire qu'un révélateur ; ce comportement, et ces problèmes, sont bien plus anciens.

Et non, FRançois67, si les Grecs sortent de la zone euro - ce qui est possible - ce ne sera pas une bonne nouvelle. En cas de retour à la drachme, la politique menée sera très simple : provoquer une hyperinflation (genre, 100 000 % par an) pour que la dette de l'Etat soit transformée en monnaie de singe. OK, sauf que, quand les prix doublent tous les jours, qui est la première victime ? La famille Onassis ou le petit retraité du coin ? Alez, je vous le donne en mille.

Bien à vous
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Re: La Grêce sort de l'euro!?

Message non lu par mystike » dim. 12 juin 2011, 13:47

Si la Grèce sort de la zone Euro, c’est effectivement très mauvais pour l’Europe. Cela signifie qu’il n’ya pas de solidarité entre les pays de la zone euro, que probablement d‘autres pays membres emboiteront le pas (Espagne, Portugal, Irlande, Italie). Que les emprunts Européens ressembleront aux emprunts Russes, que cela implosera, que chaque pays retournera à sa monnaie, avec une dévaluation vertigineuse. Nous rsiquons de nous retrouver avec de la monnaie de singe face au Dollars. Bref cela sentirait très mauvais….

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Re: La Grêce sort de l'euro!?

Message non lu par Invité » lun. 13 juin 2011, 12:13

MB a écrit :Avé
OK, sauf que, quand les prix doublent tous les jours, qui est la première victime ? La famille Onassis ou le petit retraité du coin ? Allez, je vous le donne en mille.Bien à vous
MB
Le problème c'est que certains pays d'Europe ( Allemagne ,Hollande, Luxembourg, etc..)en on marre de voir que
1- ils travaillent dur et chaque jour
2- que des pays se la coule douce :siffle:
3-et qu'en fin de compte il faudrait payer les cigales car elles prennent du bon temps
4- donc continuez à danser, mais nous on ne vous soutiendra plus très longtemps
C'est normal non ? :clap:

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Re: La Grêce sort de l'euro!?

Message non lu par MB » lun. 13 juin 2011, 15:15

Pour la question du temps de travail, c'est plus compliqué : les Allemands, par exemple, travaillent quantitativement moins que dans le reste de l'Europe. Ce résultat est récurrent dans les études. La différence, c'est qu'ils ne fraudent pas le fisc, que les fonctionnaires font à peu près leur boulot, et qu'ils ne vivent pas dans une ambiance de méfiance généralisée ("je ne suis pas honnête parce que si je le suis, tout le monde va me plumer").

Mais sinon, j'abonde dans votre sens, bien sûr. Je pense toutefois qu'on est en face d'un choix tragique, dans lequel aucune solution n'est vraiment bonne. Entre nous, les Grecs sont incorrigibles et ne seront jamais solvables ; leurs "efforts" ne serviront à rien. Mais si leur Etat fait faillite, cela fera boule de neige : la dette grecque est détenue, par exemple, par des banques françaises (celle sur laquelle je tiens mes comptes, par exemple), qui sont clairement "too big to fail" et que l'Etat d français devra absolument renflouer (sinon, mes comptes disparaissent purement et simplement).

Sauf que l'Etat français n'a pas les moyens de le faire... Et qu'une situation à la grecque va forcément nous arriver à nous aussi dans quelques temps. Les Français, vis-à-vis de la dépense publique, sont un peu comme les Grecs, en moins pire.

Je pense que, vu le niveau d'insolvabilité de la plupart des grands Etats (Etats-Unis en tête, mais aussi UK, Italie, bientôt la France ) qu'il viendra un jour où tout le monde - conférence mondiale, grands argentiers, etc. - s'accordera pour effacer les dettes existantes... mais j'ignore les modalités techniques de tout cela. Euro ou pas, je ne vois pas très bien comment s'en sortir autrement.

Bien à vous
MB

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Re: La Grèce sort de l'euro!?

Message non lu par Sam » mar. 14 juin 2011, 11:42

L'euro était une mauvaise idée dès le départ. Mammon cherche à réduire en esclavage les peuples européens ... et malheureusement beaucoup de monde lui prête main forte au sommet de le "chaine alimentaire".
Et Verbum caro factum est,
et habitavit in nobis :
et vidimus gloriam ejus,
gloriam quasi unigeniti a Patre,
plenum gratiæ et veritatis.

Serge BS
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Re: La Grèce sort de l'euro!?

Message non lu par Serge BS » mar. 14 juin 2011, 11:49

??? Pas d'info sur ce point... Un hoax ???

Sinon, personne ne parle du rôle plus que déstabilisateur de ces sociétés de notation, privées, dont on ne connait pas clairement les financeurs et les contrôleurs....

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La Grèce, pays test pour futures dictatures

Message non lu par etienne lorant » lun. 31 oct. 2011, 10:07

Sonia Mitralias, citoyenne grecque membre du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers monde, s’est exprimée lors de la Conférence de Londres contre l’austérité organisée par la Coalition of Resistance, le 1er octobre dernier, et le blog Etat critique reproduit son témoignage : « Je viens de Grèce, un pays en train d’être saigné à blanc et détruit par ceux qui prétendent le sauver, le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne et la Commission européenne. Après l’adoption, l’application et surtout… l’échec des quatre traitements de choc appelés memoranda, et l’application actuellement du cinquième, qui est le plus dur et inhumain, la Grèce n’est plus le pays qu’on connaissait : maintenant, les rues se vident après le coucher du soleil, les restaurants cherchent désespérément des clients et les magasins des rues commerçantes désertées tombent en ruine. Le pourquoi de cette métamorphose est donné par ces quelques chiffres : les salariés et les retraités ont déjà perdu 30 à 50% et parfois même plus de leur pouvoir d’achat. Ce qui a comme conséquence qu’environ 30% des magasins ou 35% des pompes à essence sont fermées pour toujours. Que le chômage atteindra probablement 30% l’année prochaine. Qu’on aura 40% de moins d’hôpitaux et de lits d’hôpitaux, ou que l’Etat grec se trouvant, il y a quelques jours, dans l’incapacité de fournir des livres scolaires à ses écoliers, les invite à en faire des photocopies (!), etc., etc. En somme, que la faim, oui la faim, commence à faire son apparition dans les grandes villes tandis que les suicides se multiplient dans un pays plongé dans le stress et le désespoir… » Sonia Mitralias insiste sur « l’importance de l’enjeu : la Grèce constitue actuellement un cas test mondial, un véritable laboratoire planétaire dans lequel sont testées les capacités de résistance des peuples aux plans d’ajustement structurels aux temps de la grande crise des dettes publiques. En somme, tous les regards, tant de ceux d’en haut comme de ceux d’en bas, sont tournés jour après jour vers ce petit pays européen qui a la malchance d’être devenu le cobaye mondial du néolibéralisme le plus cynique.

Sources : http://www.plumedepresse.net/
***
Vendredi 16 septembre, à Thessalonique, dans le nord de la Grèce. Un commerçant endetté tente de s’immoler par le feu devant sa banque. Il sera sauvé par la police. | Photo Nodas Stylianidis/Reuters
Image
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: La Grèce, pays test pour futures dictatures

Message non lu par stephlorant » mar. 01 nov. 2011, 19:20

Panique sur les marchés financiers après l'annonce d’un référendum sur l'aide européenne en Grèce
Depuis le lundi 31 octobre, les marchés mondiaux marquaient déjà le pas après l'embellie consécutive à l'accord européen sur l'annulation d'une partie de la dette grecque.

C'est un coup de tonnerre dans le ciel européen : la décision de Georges Papandréou, le Premier ministre grec, de convoquer un référendum sur le plan d'aide adopté à Bruxelles le 27 octobre dernier, est en train de semer la panique. Les dirigeants de l'Union européenne sont visiblement pris de court par cette annonce et les marchés dégringolent.

A la mi-journée, la Bourse de Paris enregistrait une chute de 4,4 %, celle de Francfort de 4,8 % quand celle d'Athènes perdait 6 %. C'est donc bien un vent de panique qui souffle depuis ce matin sur les marchés européens : les opérateurs, complètement surpris par l'annonce de ce référendum, imaginent de nouveau le scénario du pire, à savoir un défaut total de la Grèce sur sa dette, avec toutes les conséquences que cela pourra avoir pour les banques européennes, mais aussi pour la zone euro.

Pour les marchés, ce coup de poker politique du Premier ministre grec va remettre en cause l'ensemble du dispositif imaginé par les Européens pour sortir de la crise de la dette. Et cela intervient au pire moment, après le sommet du 27 octobre, et juste avant celui du G20.

Les marchés sont pris de court, et ils ne sont pas les seuls : les dirigeants européens se posent aujourd'hui exactement les mêmes questions. Angela Merkel, la chancelière allemande, et Nicolas Sarkozy, devaient d'ailleurs avoir un entretien téléphonique à la mi-journée, selon un communiqué de l’Elysée.

Il y a pour l'instant très peu de réactions officielles à l'annonce du Premier ministre grec. C’est aussi le signe du désarroi des dirigeants européens. En France, la première déclaration est venue de Christian Estrosi, le ministre de l'Industrie, qui a qualifié sur France Info de « totalement irresponsable » l'organisation de ce référendum par la Grèce.

REUTERS/Yuriko Nakao
Par RFI


Personnellement, je trouve que c'est une bonne nouvelle: les nations doivent réagir contre les décisions prises sans les consulter par des organismes supranationaux qui n'ont en vue que leurs intérêts.
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http://www.youtube.com/watch?v=WDV94Iti5ic&feature=related (Philippe Herreweghe)

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Re: La Grèce, pays test pour futures dictatures

Message non lu par Christophe » mar. 01 nov. 2011, 20:56

Les dirigeants européens montrent une belle confiance dans la démocratie. C'est vraiment rassurant ! :clown:
« N'ayez pas peur ! » (365 occurrences dans les Écritures)

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Re: La Grèce, pays test pour futures dictatures

Message non lu par mystike » mar. 01 nov. 2011, 23:45

Cela montre bien que l'on s'en fout de la situation interne de la Grèce. Chaque pays membre agis en fonction de son nombril. Qu'est ce qui est dramatique vu de la lorgnette Française ?
Si la Grèce plonge, trois de nos grandes banques vont être mise en difficulté. Elles ont pris le risque de prêter à de forts taux d'intérêt pour engranger de forts bénéfices. Ça rempli les poches des actionnaires et ça permet à beaucoup de ses dirigeants d'avoir des salaires exorbitants. Le système est véreux, basé sur la spéculation et le profit. Le problème c'est que ce ne sont pas ceux qui ont mis et permis un tel système qui vont payer la facture. Ce sera un plan d'austérité extrêmement sévère pour recapitaliser les fautifs.

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Re: La Grèce, pays test pour futures dictatures

Message non lu par stephlorant » mer. 02 nov. 2011, 7:58

DÉPÊCHES Aujourd'hui à 6h16

Séisme dans la zone euro, le cabinet grec approuve la tenue du référendum


En Europe, les associations altermermondialistes et plusieurs responsables politiques de gauche ou écologistes sont venus en aide à M. Papandréou en jugeant bien naturel de demander son avis au peuple grec. ( © AFP Louisa Gouliamaki)

ATHENES (AFP) - La zone euro a brutalement replongé dans l'instabilité mardi après l'annonce surprise d'un référendum en Grèce, un coup de poker qui menace la survie du gouvernement grec et le plan de sauvetage sur lequel les partenaires européens d'Athènes s'étaient mis d'accord jeudi dernier.

Stupeur et indignation dominaient les réactions en Europe et dans le monde à l'annonce surprise, lundi soir, de ce référendum sur le plan de sauvetage par le Premier ministre grec Georges Papandréou, car un "non" des électeurs grecs pourrait être un prélude à une faillite du pays qui menacerait la viabilité de la zone euro.

Réuni en session extraordinaire dans la nuit de mardi à mercredi, le cabinet grec a approuvé "à l'unanimité" la tenue de ce référendum et la décision du Premier ministre de demander vendredi un vote de confiance du parlement, a indiqué le porte-parole du gouvernement Elias Mossialos.

"Le référendum fournira un mandat clair, mais aussi un message clair à l'intérieur et à l'extérieur de la Grèce sur notre engagement européen et notre appartenance à l'euro", a déclaré M. Papandréou lors de la réunion d'urgence du cabinet, selon un communiqué du gouvernement.

"Nous devons faire en sorte que les choses soient claires à tous points de vue, et je dirai au G20 qu'il leur faudra finalement adopter des politiques qui garantissent que la démocratie soit maintenue au-dessus des appétits des marchés", selon le communiqué.

Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, qui se rencontreront mercredi à Cannes (sud-est de la France), où doit se tenir un G20 à partir de jeudi, se sont déclarés mardi "déterminés" à faire appliquer le plan de sauvetage de la Grèce malgré l'annonce de référendum.

M. Papandréou, dont la majorité au parlement fond comme neige au soleil, se rendra aussi à Cannes mercredi, où il doit rencontrer les dirigeants allemand et français, ainsi que ceux de l'Union européenne et du Fonds monétaire international.

L'accord européen du 27 octobre prévoit que les banques créancières de la Grèce acceptent de réduire de moitié la valeur des obligations de dette grecque qu'elles détiennent, ainsi que la poursuite du soutien financier des Etats européens à la Grèce, écrasée par sa dette et par la récession causée par les plans d'austérité successifs.

En échange, il prévoit un renforcement du contrôle des créanciers sur la marche budgétaire du pays, une accélération du programme de privatisations et la poursuite des sévères mesures d'austérité débutées en 2010.

L'accord est "la seule voie possible pour résoudre le problème de la dette grecque", a martelé Nicolas Sarkozy à l'issue d'une réunion interministérielle à l'Elysée.

Le message que les deux poids lourds de la zone euro doivent adresser mercredi à M. Papandréou est brutal, mais limpide. "Il a le droit de faire un référendum, mais avant Noël et uniquement pour poser la question de l'appartenance à la zone euro", a commenté une source proche du gouvernement français, "et s'ils disent +non+, eh bien qu'ils en sortent".

S'il a lieu, le référendum devrait se tenir en janvier et serait le premier dans le pays depuis celui qui avait aboli la monarchie en 1974.

A Athènes, la fronde de plusieurs parlementaires socialistes, dont l'une a réclamé un gouvernement "de salut national" pour garantir l'exécution du plan de sauvetage, a réduit à 152 sur 300 le nombre de députés acquis à M. Papandréou.

Au milieu de cette crise politique qui pourrait entraîner la chute du gouvernement, la Grèce a annoncé mardi un changement de tout son état-major militaire.

Dans la zone euro, toutes les Bourses ont dévissé mardi, les actions des banques subissant une descente aux enfers. A la clôture, Paris a lâché 5,38%, Francfort 5%, Milan 6,80%, Madrid 4,19%. Athènes a plongé de 6,92%.

Londres a terminé sur un recul de 2,21%, Wall Street creusait ses pertes à la mi-journée, et l'euro se dépréciait fortement face au dollar. La bourse de Tokyo a dévissé mercredi de 1,93% à la mi-séance et celle de Hong Kong a ouvert en baisse de 1,77%.

Le coup de poker de M. Papandréou a "pris les marchés par surprise et les a choqués", a estimé à Paris la société de courtage IG Market.

L'Italie, de plus en plus dans le collimateur des marchés, a vu ses taux sur le marché de la dette s'envoler. Rome a promis à Bruxelles de présenter les grandes lignes d'un plan ambitieux de relance de la croissance d'ici au 15 novembre.

"Je ne peux pas exclure" une faillite de la Grèce en cas de non au référendum, a averti le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe. Il a confirmé que M. Papandréou avait "pris sa décision sans en informer ses collègues européens".

Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a comparé le référendum à "un coup de dés"."Si cela échoue, ce sera le bazar!", a-t-il mis en garde.

La Maison Blanche a réagi avec plus de prudence, le porte-parole du président américain Barack Obama se contentant de dire que cette annonce surprise "renforçait l'idée que les Européens doivent expliquer davantage et appliquer rapidement les décisions qu'ils ont prises la semaine dernière".

A Bruxelles, les présidents de l'UE, Herman Van Rompuy, et de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ont dit avoir "pleine confiance" dans le respect par la Grèce de ses engagements à l'égard de la zone euro.

Dans un communiqué commun, les deux principaux dirigeants de l'UE ont estimé que le plan conclu à l'arraché dans la nuit du 26 au 27 octobre à Bruxelles, qui prévoit une recapitalisation des banques européennes afin qu'elles puissent réduire de 50% leurs créances sur la Grèce, était "le meilleur" pour Athènes.

En Europe, les associations altermermondialistes et plusieurs responsables politiques de gauche ou écologistes sont venus en aide à M. Papandréou en jugeant bien naturel de demander son avis au peuple grec.

"C'est aux Grecs de choisir s'ils veulent garder l'euro au prix de souffrances considérables ou s'ils veulent une autre stratégie pour leur pays", a déclaré en France Arnaud Montebourg, ex-candidat à la primaire socialiste, en "félicitant" M. Papandréou pour son "courage".

© 2011 AFP
Dernière modification par stephlorant le mer. 02 nov. 2011, 8:12, modifié 1 fois.
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Re: La Grèce, pays test pour futures dictatures

Message non lu par stephlorant » mer. 02 nov. 2011, 8:10

stephlorant a écrit : "C'est aux Grecs de choisir s'ils veulent garder l'euro au prix de souffrances considérables ou s'ils veulent une autre stratégie pour leur pays", a déclaré en France Arnaud Montebourg, ex-candidat à la primaire socialiste, en "félicitant" M. Papandréou pour son "courage".
© 2011 AFP
Je cite ce passage de la dépêche car la décision de M. Papandréou soutenue par la majorité de son cabinet me conforte dans l'idée qu'il faut revenir à la légitimité des représentants élus. Ce peut être beaucoup plus efficace de résister aux instances supranationales, quitte à sortir de la zone euro, plutôt que de provoquer des soulèvements populaires au sein des peuples.

Dans le même esprit, je salue tout autant Angela Merkel qui avait résolu de fermer ses centrales nucléaires après la catastrophe de Fukushima et qui s'y est tenue. Une Europe unie est une grande idée, mais elle doit préserver les droits des gouvernements locaux, légalement élus. Aux Etats-Unis, chaque Etat a ses propres lois ce qui n'empêche pas (mais plutôt facilite) la gestion fédérale.
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Re: La Grèce, pays test pour futures dictatures

Message non lu par stephlorant » mer. 02 nov. 2011, 8:22

Le président français Nicolas Sarkozy a contribué à alimenter une "attaque spéculative" contre l'Italie sur les marchés financiers avec ses commentaires consécutifs au dernier sommet de la zone euro, a assuré, mardi, le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini. "Les spéculateurs commençaient déjà à parler d'un Lundi noir pour l'Italie après le sommet vendredi. Cela prouve que l'attaque spéculative contre l'Italie était planifiée", a estimé M. Frattini dans un entretien au quotidien Il Messagero.

"Et alors, franchement, si quelqu'un comme le président français Sarkozy dit que, si nous n'avions pas sauvé la Grèce, l'Italie aurait suivi, eh bien, ceux qui n'en auraient pas déjà eu l'idée auraient lancé une attaque spéculative", a affirmé le chef de la diplomatie italienne.

Sourire entendu

M. Frattini s'était auparavant déjà dit "irrité" par la mimique de M. Sarkozy lorsque le président français avait été interrogé par la presse, à l'issue du sommet sur la crise de la dette grecque, sur ce qu'il pensait des chances de l'Italie de suivre une discipline budgétaire. Après quelques secondes de battement, le chef de l'État français s'était tourné avec un sourire entendu vers la chancelière Angela Merkel, avec laquelle il donnait conjointement une conférence de presse, et qui avait elle-même souri.

La Bourse de Milan a plongé d'environ 4 % dans les premières transactions mardi, après avoir déjà chuté de 3,82 % lundi. La différence, ou "spread", entre les taux des bons du Trésor italiens à 10 ans et ceux de l'Allemagne, qui servent de référence, a atteint lors de la dernière émission le record de 463,3 points de base.

Source
http://www.lepoint.fr/economie/l-italie ... 337_28.php
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Re: La Grèce, pays test pour futures dictatures

Message non lu par etienne lorant » mer. 02 nov. 2011, 11:02

Référendum en Grèce : Athènes réinvente la démocratie européenne
LE PLUS. Lundi soir, stupeur et l'indignation en Europe après l'annonce surprise d'un référendum sur le plan de sauvetage par le Premier ministre grec Georges Papandréou. Il faudra pourtant compter avec l'avis du peuple : réuni en session extraordinaire, le cabinet grec vient d'approuver "à l'unanimité" la tenue de ce référendum.

Georges Papandréou a porté lundi soir un coup terrible aux illusions des européistes les plus acharnés qui criaient victoire mercredi dernier : l'encre ayant servi à signer le "plan de sauvetage" Sarkozy-Merkel est à peine sèche que l'accord négocié de haute lutte est déjà caduc. Le premier ministre grec a en effet annoncé à cette occasion que son peuple se prononcera par référendum sur son adoption et décidera par lui-même s'il doit accepter de renoncer à ses dernières parcelles de souveraineté pour satisfaire aux exigences d'une troïka (Union européenne, Banque Centrale Européenne, Fonds Monétaire International) qui a mis ces derniers mois le pays a feu et à sang afin de sauver les banques et le dogme insensé de la monnaie unique. Une sacrée surprise pour Halloween !

Depuis le début de la crise de la zone euro, à aucun moment les peuples européens n'ont eu l'opportunité de se prononcer directement sur les décisions prises en leur nom. Le geste de Papandréou est donc salutaire : il pourrait - enfin ! - donner l'occasion à une nation européenne de débattre et de décider de son avenir. Il était temps ! Comme l'a souligné Laurent Pinsolle sur son (excellent) blog, un non à ce référendum ouvrirait la voie à une sortie de la Grèce de la zone euro et à la mise en place d'un scénario argentin qui n'exonèrerait pas le peuple grec d'efforts mais qui pourrait lui permettre, à terme, d'entrevoir enfin le bout du tunnel.

Le "camp du non" de 2005 a montré, sans surprise, un soutien total à cette initiative. Pour Jean-Pierre Chevènement, "l'Europe ne peut pas se faire sans la démocratie". Jean-Luc Mélenchon s'est réjoui de la tenue d'un référendum "réclamé par le peuple". Arnaud Montebourg a salué une décision "intelligente", justifiée par le fait "qu'on n'a pas le droit d'infliger à des populations entières des souffrances, des appauvrissements" sans leur demander leur avis. Nicolas Dupont-Aignan, enfin, a estimé qu'il s'agissait d'un "sursaut de dignité". "Je préfère la démocratie au sang" a-t-il ajouté, estimant que ce choix permettrait peut-être de ramener le calme dans un État qui se trouve actuellement dans une situation quasi-insurrectionnelle.

Naturellement, du côté des défenseurs obstinés de la zone euro telle qu'elle existe actuellement, l'heure est en revanche à la soupe à la grimace. La présidente du MEDEF, Laurence Parisot, trouve que consulter le peuple sur ce sujet est "anormal". Nicolas Sarkozy se dit "consterné" par une décision "irrationnelle" et "irresponsable" (terme utilisé également par Christian Estrosi). Il n'est par ailleurs pas inopportun de rappeler qu'il y a quelques jours à peine, l'ancien premier ministre socialiste Michel Rocard se prononçait contre la notion même de référendum, idée jugée trop "dangereuse". Une attitude qui prouve, s'il en était besoin après l'attentat contre le peuple qu'a représenté la ratification du traité de Lisbonne en 2008, que la démocratie est un concept totalement étranger aux partisans du oui au référendum sur le traité constitutionnel de 2005, qui n'en finissent décidément pas de mourir de honte...

Il n'est pourtant pas si difficile de s'informer.

Démocratie : nom féminin (grec dêmokratia). Système politique, forme de gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple.

Difficile de faire plus limpide : c'est au peuple grec et à lui seul de décider de l'avenir de la Grèce. Et si l'on considère les réalités historiques, quoi de plus logique, finalement, que ce soit sous l'impulsion d'Athènes que la démocratie retrouve sa place au sein de la construction européenne ?

Reste à savoir si le vote aura bel et bien lieu. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont d'ores et déjà fermement décidés à tordre le bras du premier ministre grec, dont la majorité au Parlement chancelle, pour lui faire retrouver le chemin de l'obéissance : tel un collégien turbulent, il vient d'être convoqué par les deux C.P.E. de l'U.E. afin de participer à un "dîner de travail" ce mercredi. L'objectif est clair : tout faire pour s'assurer que rien ne viendra entraver le brillant plan de sauvetage de la zone euro.

Dans sa brève déclaration du jour, le président a certes reconnu que "donner la parole au peuple est toujours légitime" (ce qui, au passage, est en totale contradiction avec ce qu'il avait dit en 2008 au Parlement de Strasbourg...), mais dans les faits, que ce soit à la suite du vote de confiance de vendredi ou sous la pression du couple franco-allemand, la démocratie européenne risque une nouvelle fois d'être victime d'un coup d'État discret et silencieux. Une situation qui n'apaisera probablement pas la rue grecque...

(Source :http://leplus.nouvelobs.com/contributio ... eenne.html)
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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