Vers un possible "détricotage" de l'UE ?
Publié : mer. 02 mars 2016, 14:54
Angela Merkel, désormais seule, qui a dû céder à un ultimatum, et la Grèce qui risque de vivre une crise humanitaire et de replonger dans la tourmente financière : le Conseil européen du jeudi 18 février marquera un tournant, dramatique, dans la crise des réfugiés. La décision prise la veille par l’Autriche, qui a fixé unilatéralement de stricts quotas journaliers de réfugiés admis sur son sol, risque de précipiter l’isolement total de la Grèce et l’implosion de la zone de libre circulation de Schengen.
Ce sont les partisans du « plan B », du chacun pour soi et de la fermeture des frontières nationales qui risquent, dans les semaines qui viennent, de l’emporter et d’enterrer le « plan A » de la chancelière allemande et de la Commission européenne. Un plan basé, lui, sur la solidarité des Etats membres et l’accueil des réfugiés.
« Nous avons conscience de l’urgence de la situation, nous devons très rapidement avoir une analyse de la situation pour savoir si notre plan est le bon ou pas », a déclaré Angela Merkel dans la nuit de jeudi à vendredi, à l’issue du conseil. Elle a obtenu de ses partenaires la tenue d’un sommet extraordinaire avec les dirigeants turcs, probablement le 5 mars, à Bruxelles, en espérant, a-t-elle répété jeudi, qu’à ce moment-là Ankara démontrera enfin son engagement à diminuer les flux de migrants partant vers la Grèce. La tenue de cette rencontre a été confirmée par le président du Conseil européen, Donald Tusk, dans la nuit de jeudi à vendredi.
Preuve de l’inquiétude grandissante, les conclusions adoptées dans la nuit par les vingt-huit Etats membres de l’Union ont été enrichies d’allusions à la nécessité d’apporter une aide humanitaire « aux Etats membres affectés ». En clair, à la Grèce. Par ailleurs, Mme Merkel, M. Hollande et M. Tsipras devaient se rencontrer vendredi matin pour discuter des risques de déstabilisation politique, financière et humanitaire pour la Grèce.
(La position de l'Autriche) :
"La Commission européenne évoque un projet « clairement incompatible » avec le droit européen. Sans ébranler la conviction de Vienne, qui semble en outre avoir concerté sa décision avec la Slovénie voisine : en fermant elle aussi ses frontières, elle organiserait le « bouchon » pour bloquer, en bout de ligne, les réfugiés en Grèce.
La décision de l’Autriche enclencherait effectivement l’effet domino tellement redouté par Berlin et Bruxelles. Au premier abord, elle semblait servir les intérêts de son voisin allemand, en réduisant mécaniquement le nombre de demandeurs d’asile arrivant dans le pays. « Pas question de raisonner comme cela : on ne veut pas de ces murs qui risquent d’isoler la Grèce, de l’empêcher de faire ses réformes et d’effecteur ses remboursements à ses créanciers internationaux [dont l’Allemagne] », insistait une source diplomatique."
Long mais intéressant - et réaliste article dans "Le Monde".
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html
Ce sont les partisans du « plan B », du chacun pour soi et de la fermeture des frontières nationales qui risquent, dans les semaines qui viennent, de l’emporter et d’enterrer le « plan A » de la chancelière allemande et de la Commission européenne. Un plan basé, lui, sur la solidarité des Etats membres et l’accueil des réfugiés.
« Nous avons conscience de l’urgence de la situation, nous devons très rapidement avoir une analyse de la situation pour savoir si notre plan est le bon ou pas », a déclaré Angela Merkel dans la nuit de jeudi à vendredi, à l’issue du conseil. Elle a obtenu de ses partenaires la tenue d’un sommet extraordinaire avec les dirigeants turcs, probablement le 5 mars, à Bruxelles, en espérant, a-t-elle répété jeudi, qu’à ce moment-là Ankara démontrera enfin son engagement à diminuer les flux de migrants partant vers la Grèce. La tenue de cette rencontre a été confirmée par le président du Conseil européen, Donald Tusk, dans la nuit de jeudi à vendredi.
Preuve de l’inquiétude grandissante, les conclusions adoptées dans la nuit par les vingt-huit Etats membres de l’Union ont été enrichies d’allusions à la nécessité d’apporter une aide humanitaire « aux Etats membres affectés ». En clair, à la Grèce. Par ailleurs, Mme Merkel, M. Hollande et M. Tsipras devaient se rencontrer vendredi matin pour discuter des risques de déstabilisation politique, financière et humanitaire pour la Grèce.
(La position de l'Autriche) :
"La Commission européenne évoque un projet « clairement incompatible » avec le droit européen. Sans ébranler la conviction de Vienne, qui semble en outre avoir concerté sa décision avec la Slovénie voisine : en fermant elle aussi ses frontières, elle organiserait le « bouchon » pour bloquer, en bout de ligne, les réfugiés en Grèce.
La décision de l’Autriche enclencherait effectivement l’effet domino tellement redouté par Berlin et Bruxelles. Au premier abord, elle semblait servir les intérêts de son voisin allemand, en réduisant mécaniquement le nombre de demandeurs d’asile arrivant dans le pays. « Pas question de raisonner comme cela : on ne veut pas de ces murs qui risquent d’isoler la Grèce, de l’empêcher de faire ses réformes et d’effecteur ses remboursements à ses créanciers internationaux [dont l’Allemagne] », insistait une source diplomatique."
Long mais intéressant - et réaliste article dans "Le Monde".
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html