Axou,
Quand vous écrivez :
Axou a écrit :
... ne projetez pas sur l'Europe et sur le Vatican cette mentalité là. C'est propre au continent américain et dans une certaine mesure, à l'Angleterre.
Je ne peux pas vous suivre. Je ne comprend pas que vous supposiez un si radical "différentialisme" par rapport à nos positions respectives.
Je vous explique.
Les idées de Trudeau plongeaient leurs racines dans le même terreau que celui des socialistes européens, les idées progressistes de certains catholiques français également (Emmanuel Mounier, la revue
Esprit entre autres).
http://www.esprit.presse.fr/article/dom ... 0?folder=0
Trudeau s'alimentait au même bouillon que les pères fondateurs de l'Union européenne; vénérait ces mêmes idées que de Romain Rolland ou Stephan Zweig pouvaient partager ensemble.
Ensuite, toutes les "têtes de turcs" préférés des sites identitaires français que vous connaissez bien, tous ces "ennemis de la nation dénoncés" sont gens qui que s'expriment comme de vrais représentants du parti libéral du Canada et de ce que je peux en juger à les lire. Médiapart et un Edwy Plenel mais c'est "cul et chemise" avec Trudeau et le trudeauisme.
Puis la mère Merkel en Allemagne et certaines mairesses comme à Cologne ? Aussi ouvertes d'esprit envers l'immigrationnisme-ultra et islamique "sans problème" que des ministres libéraux de l'Ontario.
L'idée de remplacer la classe des travailleurs par l'immigré musulman dans le rôle de "damné de la terre" est bien une idée des socialistes européens que je sache ! C'est une idée qui semble être bien adoptée par tous les Mélenchons de la terre. David Cameron en Angleterre, les gars de Bruxelles (Romano Prodi, Solana ...), la Cour européenne des droits de l'homme, du parti Vert en passant par Cohn -Bendit ...
Tiens, puis fouillant dans mes tiroirs :
Zweig rêvait d'une culture supranationale
Michel Lapierre
"... l'écrivain, qui avait fait de l'idéal européen sa raison de vivre, constatait alors [...] les nationalismes des grandes puissances et, en fin de compte, leurs impérialismes ont provoqué, selon lui, la plus effroyable défaite de la raison et précise-t-il, empoisonné la fleur de notre culture européenne.
Le peuple nouveau
Les mots-clés sont lancés : raison et culture. Pour Zweig, "l'unification de l'Europe nécessaire pour assurer sa désintoxication morale que causent les chauvinisme, par lesquels, longtemps après la bataille, les ombres des morts continuent à se battre dans les airs" doit se faire avant tout par l'élimination rationnelle des préjugés et un rapprochement culturel créateur.
[...]
Inspiré par Nietszche et Freud , il souhaite qu'un peuple nouveau , sensible à l'énigme de l'inconscient, puisse transformer la jeunesse en passant de l'enseignement de l'histoire politique et militaire à l'enseignement de ce qu'il appelle déjà "l'autre histoire, celle de la culture".
Convaincu par son expérience cosmopolite d'humaniste viennois, d'écrivain au succès mondial et d'érudit rompu à la haute vulgarisation, Zweig pense que la civilisation repose sur le partage. D'après lui, "l'histoire réinventée montrerait non le mal qu'un peuple fait à un autre, mais ce qu'il lui doit".
Appels aux européens,
Stephan Zweig
Préface et traduction
de Jacques Le Rider
Paris, 2014, 160 pages
(tiré d'une chronique du journal Le Devoir, 2014, mois ? jour ? )
http://www.ledevoir.com/culture/livres/ ... anationale
L'idéal de Trudeau père c'est l'idéal de Zweig en large partie. Même idée ! Même profil psychologique à bien des égards : grand bourgeois apatride, métissé, favorable au métissage, le type qui a pu jouer au globe-trotter un bon moment, qui étoufferait à devoir être l'homme d'un seul engagement, qui respire mieux dans un empire, qui pense que le nationalisme représente le mal en soi, le plus grand danger, la bassesse, l'enfermement, la fermeture, etc.
Pour abréger, je suis en train de dire que les socialistes large d'esprit de tous les pays sont aujourd'hui alliés à la finance et au Grand Capital. Ce n'était pas vrai du temps de Zweig. Mais tous mènent aujourd'hui "le" même combat, et il n'importe à
rien que vous soyez d'un bord ou de l'autre de l'Atlantique. Il s'agit d'une même civilisation.
Tous mènent le combat que Bernanos évoquait déjà en 1945, le combat de l'automatisation, de la machine, de l'uniformisation, de la vitesse, du déterminisme économique.
C'est le Capital Trans-National qui s'attache les "socialo-humanistes-à-l'esprit large" comme la classe des nouveaux clercs appelés à fournir une âme à leur système (pour paraphraser le marxiste d'hier Antonio Gramsci*), à l'instar des seigneurs féodaux d'antan qui avait bien besoin pour ce faire de la classe des religieux instruits, dans le genre de l'évêque Pierre Cauchon. Le défunt père Trudeau au Québec - tiens ! - c'était comme le Pierre Cauchon canadien et laïc occupé à instruire son procès en sorcellerie contre les nationalistes francophones au profit du Big business anglo-saxon.
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* On se rappelle que les marxiste avaient en haine les socialistes, perçus par eux comme des bourgeois, des traîtres, amateurs de réformettes de comédie alliés à la cause du Capital ou n'attendant que le moment propice pour se mettre à son service.
Trudeau est né une cuillère en argent dans la bouche, fut élevé dans un milieu bourgeois protégé, instruit chez les jésuites, diplôme en droit des meilleurs universités anglo-saxonnes, encanaillé toute sa jeunesse et son premier âge adulte avec des mentors socialistes, posant presque en communiste, admirateur de Mao, des révolutionnaires cubains ... pour finalement avoir fait oeuvre contre les progressistes, contre les humanistes, contre les syndicalistes, contre les étatistes et nationalistes francophones du Québec, au profit du Capital anglo-américain, du système des banques et du capitalisme de son bon ami Desmarais (... décoré de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy). Trudeauisme, hollandisme ... même combat !