Non. Pas de devoir moral d'accueillir ces clandestins.
Ces mots ne sont pas adressés par Jésus à l'État, mais au gens, à ses disciples. Ils ne dit pas que Pontius Pilatus, en tant que préfet, devrait accueillir ceux qui forcent les frontières du territoire dont il a le pouvoir d'administrer. Ils sont adressés à vous. Vous, oui, vous avez le devoir d'accueillir des gens infortunés à la maison, chez vous et, pourquoi pas, les mettre à table. Le contexte est clair. Jésus souligne par ces mots l'importance de la charité, concrétisé par l'aide à ceux en besoin, charité dont Il fait un critère de jugement. La question centrale pour discriminer ceux qui entrent au ciel de ceux qui entrent dans l'enfer. Il ne dit nulle part que les États seront jugés, mais les gens."J'étais étranger..."
Si on peut parler du devoir d'un État, cela dérive de sa raison d'être, de ce qu'on appelle ses fonctions régaliennes. L'État n'a aucun devoir de faire la charité. Il n'a aucun devoir d'assurer l'instruction, ni le suivi de la santé individuelle, ni de donner des subventions aux gens. Mais il a le devoir de les défendre devant l'ennemi. Il a le devoir de faire la justice pour assurer l'ordre de droit. Il a le devoir de donner des lois civiles et pénales en accord avec la morale catholique, afin que la cité des hommes soit le reflet, ici bas, de la cité de Dieu d'en haut.