Viré d'une université "catholique"...

Famille - Travail - Chômage - Femme - Enfance - Vieillesse - Handicap - Santé publique
Avatar de l’utilisateur
Suliko
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 3154
Inscription : ven. 07 janv. 2011, 22:02

Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Suliko » lun. 17 avr. 2017, 23:34

Un chargé de cours viré d'une université "catholique" pour avoir défendu ... la morale catholique ! C'est ce qui s'est passé avec Stéphane Mercier à l'université de Louvain-la-Neuve. Comme je suis fort étonnée que personne n'en ait parlé, je vous mets ce lien :

http://leblogdejeannesmits.blogspot.ch/ ... ement.html

Je suis scandalisée - mais non étonnée - du silence des évêques. N'y aurait-il pas moyen de faire pression sur l'université, soit pour qu'elle ôte cette appellation erronée de catholique, soit pour qu'elle réengage Mr Mercier ? Nous sommes tombés bien bas dans le respect humain...
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

Altior
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2849
Inscription : sam. 05 juil. 2008, 23:59
Conviction : catholique traditionaliste
Localisation : In Ecclesia Dei

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Altior » lun. 17 avr. 2017, 23:47

Il a osé dire la vérité. Il faut qu'il soit exécuté.
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archi ... 23987.html

Avatar de l’utilisateur
axou
Barbarus
Barbarus

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par axou » mer. 19 avr. 2017, 17:50

Les évêques de Belgique se sont exprimés par un communiqué :


«Concernant la suspension des cours de M. Stéphane Mercier, chargé de cours invité à l’UCL, les évêques font confiance à la procédure interne menée actuellement par l’UCL.
Les évêques espèrent que la discussion qui vient de surgir contribuera à une discussion sereine sur l’avortement dans la société.
Les évêques sont opposés à l’avortement en raison du respect pour la vie.

Selon le droit belge, il n’existe pas de droit à l’avortement. La loi prévoit que l’avortement peut être être pratiqué moyennant certaines conditions stipulées par la loi sans entraîner de poursuites pénales. La loi prévoit ainsi dans quels cas l’avortement est autorisé ou non. Mais comme tel, l’avortement est un délit et relève toujours du droit pénal.

Même si l’Église est opposée à l’avortement, elle fait la distinction entre la personne et l’acte. L’Église comprend que certaines femmes en arrivent à décider d’un avortement quand elles sont dans des situations pénibles, difficiles voire désespérées. La gravité de l’avortement est un drame pour l’enfant, pour ses parents et pour la société. Par compréhension pour ces situations dramatiques, les évêques tiennent à ce que l’on parle toujours avec nuance et tact des personnes et des couples qui font le choix de l’avortement.»

http://fr.radiovaticana.va/news/2017/03 ... vg/1301847

Monsieur Stéphane mercier écrivant que l'avortement comme "d'un acte plus immoral que le viol", le moins qu'on puisse dire est qu'il ne s'exprime pas "avec nuance et tact".

Bien à vous,

Axou

Avatar de l’utilisateur
Héraclius
Consul
Consul
Messages : 3414
Inscription : lun. 30 sept. 2013, 19:48
Conviction : Catholique

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Héraclius » mer. 19 avr. 2017, 18:12

Certes, mais l'essai de monsieur Mercier est, je crois, un essai de philosophie morale. On peut donc s'attendre d'un tel type de texte qu'il cherche la vérité objective par une analyse systématique, sans forcément prendre en compte les sensibilités des personnes et de la société. La philosophie morale a pour rôle de distinguer le moral de l'immoral et de discerner le degré de gravité des actes immoraux.


Dire que "l'avortement est plus grave que le viol" est objectivemment vrai si on l'isole des circonstances atténuantes - qui sont il est vrai, légion dans la majorité des situations concrètes. Puisque l'avortement est réductible au meurtre, et que le meurtre est objectivemment plus grave que le viol, il n'est pas étonnant qu'un essai éthique produise cette phrase au cours de son raisonnement.


De plus et surtout, ce n'est pas une phrase gratuite mais une réponse à un argument récurrent des pro-choix (et si une personne est violée, n'est-il pas injuste qu'on la contraigne à garder son enfant ?). Ce type d'argument invite expréssément à comparer l'immoralité relative du viol et de l'avortement, à discimminer entre les deux ; un argumentaire pro-vie ne peut pas se défiler à cette question cruciale. Cet argument pro-choix est évidemment très mauvais (il fonctionne sur le sentiment, pas sur la raison) ; la question c'est de savoir si l'avortement met à mort un humain, parce que personne ne dira que si l'avortement est effectivement une mise à mort, alors une mise à mort peut être utilisée pour limiter les souffrances issues d'un viol.



Si, entre toutes les formes de texte, un exercice philosophique doit placer la nuance et le tact avant la recherche de la vérité morale objective, alors on se demande sous que forme cette recherche peut avoir lieu.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

Avatar de l’utilisateur
axou
Barbarus
Barbarus

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par axou » mer. 19 avr. 2017, 19:06

Héraclius a écrit :
mer. 19 avr. 2017, 18:12
Si, entre toutes les formes de texte, un exercice philosophique doit placer la nuance et le tact avant la recherche de la vérité morale objective, alors on se demande sous que forme cette recherche peut avoir lieu.
Fort bien, dans ce cas il ne faut pas se plaindre d'être mis à distance de son université, d'être accusé d'être un "catho intégriste", d'être un
professeur qui utilise sa posture pour répandre auprès des élèves sa propagande intégriste (en laissant un document papier, ce qu'il n"était pas obligé de faire), d'être défendu plus que mollement " et avec nuance" par les évêques...
D'ailleurs, soyons juste, il ne se plaint pas, il est même ravi de son pavé dans la mare... Tout cela ne fait qu'hystériser davantage le débat stérile entre pro-vie et pro-choix (2 formes d'intégrisme) alors que la question mérite d'être débattue avec respect et pudeur.

Pour moi, dire que l'acte d'avorter est moralement aussi grave ou plus grave que l'acte de violer est un propos ignoble et c'est parler ignoblement des femmes, voilà. Et puis sous couvert de recherche philosophique, quelle crédibilité a un homme en pérorant sur ce sujet "sans tact et nuance", lui qui ne risque pas de grossesse non désirée ni de viol ?
C'est sur qu'il est bien au chaud, peut parler de cela tranquillement et avec bonne conscience, lui qui ne risque rien dans sa chair...

Bien à vous,

Axou

Avatar de l’utilisateur
Suliko
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 3154
Inscription : ven. 07 janv. 2011, 22:02

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Suliko » mer. 19 avr. 2017, 21:06

Fort bien, dans ce cas il ne faut pas se plaindre d'être mis à distance de son université, d'être accusé d'être un "catho intégriste", d'être un
professeur qui utilise sa posture pour répandre auprès des élèves sa propagande intégriste (en laissant un document papier, ce qu'il n"était pas obligé de faire), d'être défendu plus que mollement " et avec nuance" par les évêques...
D'ailleurs, soyons juste, il ne se plaint pas, il est même ravi de son pavé dans la mare... Tout cela ne fait qu'hystériser davantage le débat stérile entre pro-vie et pro-choix (2 formes d'intégrisme) alors que la question mérite d'être débattue avec respect et pudeur.
Mais enfin axou ! Ce que dit ce monsieur n'est rien d'autre que l'enseignement traditionnel de l'Eglise. Ce n'est pas de l'intégrisme ! Franchement, y en a marre de se faire traiter d'intégriste par tout le monde, y compris les catholiques, parce qu'on est attaché à ce qui a toujours et partout été cru dans l'Eglise...
Et en attendant, ce chargé de cours s'est fait viré et les évêques belges ne disent rien de clair...
Pour moi, dire que l'acte d'avorter est moralement aussi grave ou plus grave que l'acte de violer est un propos ignoble et c'est parler ignoblement des femmes, voilà.
Et bien je ne suis pas d'accord ! Evidemment que l'avortement est au moins aussi immoral que le viol, puisque c'est un meurtre. On ne peut donc pas présenter l'avortement comme une solution possible suite à un viol. Et dire cela, ce n'est pas relativiser la gravité du viol. (Au cas où ce ne serait pas clair, ce trouve cet acte abominable et bien trop mollement condamné par la justice.)
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

saperlipopette
Quæstor
Quæstor
Messages : 228
Inscription : dim. 29 mai 2016, 18:30
Conviction : catholique

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par saperlipopette » mer. 19 avr. 2017, 22:38

Bonsoir Axou,

J'avoue que votre réaction et celle des évêques suscite chez moi beaucoup d'incompréhension.

Je veux bien que le duel pro vie/ pro mo... (Pro choix, d accord :-D ) soit faux et révèle deux facettes d un intégrisme. Mais que proposer à la place? La pensée pro vie consiste déjà à reconnaître qu'il y a circonstances atténuantes, qu'il faut traiter le sujet avec nuance, que les femmes ne sont pas coupables, etc. Apres, trop de conciliation est néfaste! Dieu vomira les tièdes, on dit que c'est une parole d'intégristes, mais ca reste une phrase de la Bible. on suit la Bible ou on ne la suit pas! La position " les deux attitudes sont mauvaises" marche pour l'évolution, la création, l'attitude de l'église sur le libéralisme, sur des penseurs comme lu bac, etc. Cette position est très juste pour beaucoup de cas, mais pas pour tous. Ce n'est pas des que surgit une difficulte qu'on pourra insérer cette échappatoire.

Pourquoi? Parce que la vérité avec un petit V n'est relatif à rien. Prénons un exemple, celui du cas présent: on ne peut pas dire que des positions sont justes parce que modérés entre deux pensées qui s'opposent. Cela arrive, mais ce n'est pas une règle générale. Ainsi, voter au centre n'est pas un vote juste intrinsèquement. Ce peut l'être mais pas parce qu'il transcende les partis existants, parce qu'il s'oppose à la bipolarité présente , pour la bonne raison qu'il crée un parti lui même. On peut remarquer ceci quand les partis extrémistes changent: ainsi si en Allemagne en 1932il y avait eu des partis encore plus extrémiste que le parti nazi, et que celui si c était retrouvé dans la médiane idéologique des partis présentes, cela ne voulait pas dire que le nazisme était une bonne idéologie !

Dans le cas présent je suis déconcerté par l'attitude des évêques pour la raison qu'indiquait Heraclius: il s'agit de philosophie morale. Le zèle du clergé semble être à deux vitesses. mais peut être est il sous pression et craint il la réaction du monde qui le traiterait lui meme d intégriste. Souci vain: cest déjà fait. C'est affligeant comme on adore le film mission qui traite de l'assujettissement de l'église au monde sans souci de l'évangélisation des indiens, alors qu'à la nôtre les pressions du monde sur l'église sont phénoménales. Et que lEglise est aussi timorée.

Voilà l'impression de beaucoup de catholiques selon moi. Cest peut être des clichés pour vous, mais dans ce cas expliquez moi pourquoi.

PS: (pour moi la modération est bonne en absolu quand toute les possibilités sont représentés. Ainsi en morale chaque vertu est à la jonction de deux défauts opposés . Bon on peut en discuter c'est un point de vue)

PS2:oups! Jai atteint le point Godwin! Mais soyez assuré que je ne comparais personne aux nazis, il s'agit d'un exemple.
Ad Majorem Dei Gloriam

Avatar de l’utilisateur
Héraclius
Consul
Consul
Messages : 3414
Inscription : lun. 30 sept. 2013, 19:48
Conviction : Catholique

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Héraclius » mer. 19 avr. 2017, 22:47

Fort bien, dans ce cas il ne faut pas se plaindre d'être mis à distance de son université, d'être accusé d'être un "catho intégriste", d'être un
professeur qui utilise sa posture pour répandre auprès des élèves sa propagande intégriste (en laissant un document papier, ce qu'il n"était pas obligé de faire), d'être défendu plus que mollement " et avec nuance" par les évêques...

La propagande intégriste, c'est la position officielle de l'Eglise, au sein d'une insitution Catholique...
Pour moi, dire que l'acte d'avorter est moralement aussi grave ou plus grave que l'acte de violer est un propos ignoble et c'est parler ignoblement des femmes, voilà. Et puis sous couvert de recherche philosophique, quelle crédibilité a un homme en pérorant sur ce sujet "sans tact et nuance", lui qui ne risque pas de grossesse non désirée ni de viol ?
1/ A partir du moment ou vous dites que l'avortement est un meurtre, vous dites que c'est un acte plus grave que le viol toutes choses égales par ailleurs. Bien sûr dans les faits, la réalité de tout les jours, l'avortement est le résultat d'une décision prise en état de stress, souvent sous la pression des proches et toujours sous celle d'une société dont le magistère moral enseigne que l'IVG est une libération de la femme et un acte tout à fait moral. Donc oui, dans la réalité, l'avortement est - en tout cas c,est mon avis - moins grave que le viol. Pour autant, cela reste une mise à mort.

2/ Un homme - Mercier, ou moi - peut tout à fait tirer la conclusion que l'embryon est un être revêtu de la plénitude de la dignité humaine, une personne. Si il accepte ce point, alors se taire sous prétexte qu'il n'est pas concerné n'est rien de moins qu'un manque d'assistance à personne en danger.

Si l'avortement implique la mise à mort d'une personne, nous sommes tous, en vertu de la solidarité humaine, concernés.


Héraclius -
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

Avatar de l’utilisateur
Cendrine
Mater civitatis
Mater civitatis
Messages : 410
Inscription : mar. 04 avr. 2017, 19:50
Conviction : Catholique
Contact :

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Cendrine » mer. 19 avr. 2017, 22:56

En l'état de délabrement moral général, il est maladroit, imprudent et provocateur (donc contre-productif ) de dire à ce public de jeunes que le viol est moins grave que l'avortement, c'est comme si de monsieur avait oublié qu'il ne s'adressait pas à des philosophes ni à de futurs moines et moniales. On peut être d'accord avec lui et l'Église pour reconnaître que le résultat du viol est moins "grave" que celui de l'avortement, mais pourquoi tenir absolument à le dire à des jeunes dans une étude à visée soi-disant "philosophique" ?

J'ai été violée à 19 ans, ma mère m'a conduite illico dans un centre d'avortement quand on a compris que j'étais enceinte, et toute ma vie je pleurerai cet enfant et sa mort, et toute ma vie je rendrai grâces de m'être finalement rendu compte avec l'aide de l'Église de la gravité de cet acte que j'avais été contrainte d'accepter dans ma faiblesse et mon inconscience ; mais en quoi me voir balancées à la figure de savoureuses comparaisons des mérites respectifs viol/avortement m'aide-t-il à donner à ma fille une meilleure éducation catholique que celle que j'ai reçue ?

Les obsédés qui prennent les femmes pour des objets doivent donc être publiquement déclarés comme plus recommandables qu'une fille qui ne se rend pas compte que son corps est le temple de l'Esprit et qu'en avortant elle tue un être innocent ? Vraiment ? En quoi l'affirmation légitime de l'iniquité de l'avortement gagne-t-elle à convoquer des comparaisons dont on sait très bien qu'elles vont déchaîner l'ire du quidam ?

Je découvre l'Église depuis plus de deux ans maintenant, et je suis parfois étonnée de constater le manque de subtilité, de charité et de prudence avec laquelle les uns et les autres nous nous envoyons sur la tronche sur des sujets qui demanderaient un peu plus de réflexion et de retenue, ou tout simplement de respect.

Avatar de l’utilisateur
Fée Violine
Consul
Consul
Messages : 12387
Inscription : mer. 24 sept. 2008, 14:13
Conviction : Catholique ordinaire. Laïque dominicaine
Localisation : France
Contact :

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Fée Violine » mer. 19 avr. 2017, 23:30

En quoi l'affirmation légitime de l'iniquité de l'avortement gagne-t-elle à convoquer des comparaisons dont on sait très bien qu'elles vont déchaîner l'ire du quidam ?
Merci, Cendrine. :coeur:

Altior
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2849
Inscription : sam. 05 juil. 2008, 23:59
Conviction : catholique traditionaliste
Localisation : In Ecclesia Dei

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Altior » jeu. 20 avr. 2017, 0:10

Cendrine a écrit :
mer. 19 avr. 2017, 22:56
On peut être d'accord avec lui et l'Église pour reconnaître que le résultat du viol est moins "grave" que celui de l'avortement, mais pourquoi tenir absolument à le dire à des jeunes dans une étude à visée soi-disant "philosophique" ?
Serait-il parce que les jeunes aussi ont le droit à la vérité ?

Dans votre cas, n'est-ce pas justement à cause du fait que vous n'avez pas bénéficié de ce droit à la vérité que vous êtes arrivée à pleurer toute la vie cet enfant et sa mort ? Si ceux qui sont censés de nous dire ce qui est bien et ce qui est mal avaient pris leur boulot en sérieux, s'ils vous avaient dit et montré que faire un avortement c'est interrompre une vie, une vie innocente et sans défense, la vie de votre propre enfant, alors je pense que vous aurait hésité. Vous parlez de faiblesse et d'inconscience: mais d'où vient cette inconscience, sinon de la faiblesse de ceux qui connaissent bien la parole de Dieu, qui ont tous les outils pour se rendre compte de l'horreur de tuer les enfants et qui, quand même, ne transmettent pas cette parole et n'offrent pas ces outils à ceux qui ont besoin ? Qui, en plus, alors que quelqu'un a le courage, dans ce monde où le bien devient mal et le mal devient bien, a le courage d'appeler un chat, un chat, le virent au lieu de le défendre et au lieu de profiter de cette occasion inouïe qui pouvait aboutir au réveil des consciences ?

Ce qui c'est passé à cette université qui se prend pour catholique est bien décrit dans la Bible. C'est ici: «Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désires».

Avatar de l’utilisateur
Cendrine
Mater civitatis
Mater civitatis
Messages : 410
Inscription : mar. 04 avr. 2017, 19:50
Conviction : Catholique
Contact :

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Cendrine » jeu. 20 avr. 2017, 8:41

Point par point je suis d'accord avec vous Altior ; mon propos était de souligner que cette vérité éclaterait mieux aux yeux des aveugles en n'y ajoutant pas de comparaisons stériles qui n'apportent rien de plus à ce qui est déjà et en soi la vérité. La dire sans fard aux jeunes sans l'entourer de fleurettes c'est le moins que nous puissions faire en tant que catholiques, en effet.

Avatar de l’utilisateur
Héraclius
Consul
Consul
Messages : 3414
Inscription : lun. 30 sept. 2013, 19:48
Conviction : Catholique

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Héraclius » jeu. 20 avr. 2017, 9:44

Je ne suis pas sûr que la comparaison soit gratuite. Comme je le disais au-dessus, c'est avant tout les partisans de la moralité de l'IVG qui recourrent à la comparaison pour forcer les "pro-vie" à prononcer ou écrire des phrases en apparence scandaleuses en acceptant d'effectuer la comparaison, ou à se taire et se retirer du débat. (Mon avis personnel est d'ailleurs que c'est essentiellement grâce à ce genre d'appel aux sentiments que l'opposition à l'IVG a été si vite et si totalement écrasée sur la scène politique et sociale Européenne. Aux États-Unis, le mouvement pro-vie s'est lui-même maintenu, non par la pertinence de ses arguments de raisons, mais également par un recours massif au pathos - genre j'te fous des images d'embryons en miettes en face des yeux). Et encore une fois, je suppose - sans avoir lu le texte de S. Mercier, que dans son contexte la phrase doit être comprise comme un exercice d'abstraction, "toutes choses étant égales par ailleurs". On peut dire que "tuer un être humain est pire que le viol" tout en sachant que dans la réalité, il y a des degrés différent de meurtres, y compris des meurtres vertueux - si je tue un criminel pour sauver une vie, je fait un acte qui est bon à cause des circonstances même si le principe de la mise à mort d'un être humain est mauvais.

Au fond je suis d'accord avec Cendrine et Axou pour dire que cétait probablement pas très fin, pour donner dans l'euphémisme. Mais "pas très fin" parce qu'une université comme l'UCL n'est plus catholique depuis des lustres et que ses élèves rejettent sans doute massivement le magistère (et la foi...) malgré leur appartenance à une université nominalement soumise à l'enseignement Romain. Disons que cela ne fait que mettre d'avantage en lumière la faillite des institutions catholiques à transmettre et faire vivre cette foi.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

Avatar de l’utilisateur
prodigal
Amicus Civitatis
Amicus Civitatis
Messages : 2292
Inscription : mar. 09 juil. 2013, 10:32

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par prodigal » jeu. 20 avr. 2017, 10:58

Je voudrais faire remarquer que, sauf erreur de ma part, tout le monde est d'accord sur les faits.
Les faits, c'est que ce qui reproché à M. Stéphane Mercier (dont j'ignore tout) n'est pas d'avoir enseigné la morale catholique, ni d'avoir dit du mal de l'avortement, mais d'avoir minimisé le viol.
Or, minimiser le viol, ce n'est pas enseigner la morale catholique.
Ce n'est donc pas pour avoir enseigné la morale catholique que ce monsieur a été sanctionné, c'est tout le contraire, c'est pour avoir couvert de son autorité une opinion inacceptable.
Si on entre dans les détails, il semble qu'il ait commis une double faute, sans doute, je le reconnais, dans le souci de rendre crédible l'idée (celle-ci en effet catholique) selon laquelle on ne doit pas empêcher de vivre l'embryon fruit d'un viol.
1) le viol est un crime d'une gravité extrême, qui ne tolère aucune comparaison. Il est faux de dire qu'il est moins grave que l'avortement, dont il est d'ailleurs le principal responsable. Dire qu'il est "moins grave", c'est comme dire que le nazisme finalement est moins grave que le communisme car il a fait moins de morts. C'est abject.
2) prétendre que l'avortement du fruit d'un viol est illégitime parce que le viol serait moins grave que l'avortement lui-même est absurde : la morale catholique tient au contraire fermement que l'embryon étant innocent des circonstances de son apparition, il doit être épargné dans tous les cas, même s'il a été conçu par exemple lors d'une messe noire comportant des sacrifices humains.
Que donc celui qui prétend que la jeune femme violée et conduite par là à avorter est plus coupable que son violeur soit anathème. C'est sans doute ce que l'Eglise a voulu dire, même si elle ne s'exprime plus tellement avec ces mots de nos jours. C'est dommage en un sens, cela avait le mérite de la clarté.
Mais il devrait être facile à M. Mercier de corriger son propre enseignement, j'espère qu'il le fera.
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

Avatar de l’utilisateur
Kerniou
Mater civitatis
Mater civitatis
Messages : 5092
Inscription : mer. 21 oct. 2009, 11:14
Localisation : Bretagne

Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Kerniou » jeu. 20 avr. 2017, 11:17

La comparaison est, en effet, très malvenue ! Son aspect comptable du tort et de la souffrance endurée ou infligée ramène, Axou a raison, au vieil adage; la femme doit souffrir, quelque soient les circonstances.
Dans le cas d'une grossesse non désirée, le géniteur est autant impliqué que la mère alors que dans la plupart des cas, il ne se sent pas concerné !
- " Tout ça, ce sont des histoires de bonnes femmes !" comme disait jacques Chirac, affirmant à haute voix, ce que nombre d'hommes pensent tout bas ! Pour ce qui nous concerne, la morale chrétienne d'adresse à chacun de nous, sans considération de sexe.
La question peut être abordée, aussi en terme de responsabilités et pas seulement en termes moralisateurs !
Jésus, tout en prenant acte de la faute, ne s'est pas montré ni jugeant ni moralisateur envers la femme adultère !
Jésus est venu sur terre pour les pécheurs que nous sommes, pas pour les saints !
Un peu de charité dans nos propos !
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 47 invités