Message non lu
par Cinci » sam. 18 févr. 2017, 2:30
Autre chose?
Il est fait allusion à un message de Charles Demassieux qui fut édité sur la page principale du site Riposte laïque.
Quoi dire?
Il est évident que le jeune québécois qui a ouvert le feu dans la mosquée à Québec est dans le tort. Il a posé un geste criminel. Il ne deviendra pas un héros avec ça non plus. Et l'écrivain Demassieux ferait donc une erreur de le qualifier de "résistant". On ne peut pas minimiser la gravité de la chose en elle-même. Tuer des innocents ...
Mais après ...
Là où l'intervenant du site Riposte laïque n'aura pas complètement tort (eh oui, malgré tout) : c'est sur le fait que beaucoup aimerait visiblement s'empresser de ranger ce crime du tueur isolé dans la catégorie du "terrorisme". Nous pouvons commencer ici à dresser l'oreille. En effet, - de terrorisme, non je ne crois pas que ce soit le cas.
Des individus isolés décidant un jour de passer à l'acte, pour abattre des gens au hasard et bien que choisissant de le faire dans un lieu symbolique quelconque : ce n'est pas la première fois que la chose arrive. Et, jusqu'ici, nous n'avons jamais vu que les assassins auraient pu être qualifiés de terroriste. Il y a là une nouveauté sémantique.
Il faut voir
Même le tireur de l'école polytechnique de Montréal en 1989 et qui a tué quatorze personnes, sans compter le nombre de blessés plus élevé encore, n'a jamais été qualifié de terroriste. Breivik n'est pas considéré comme un terroriste non plus, ni le tueur de Charleston aux États-Unis ni non plus Kimveer Gill qui a tué une personne et en a blessé une vingtaine d'autres au collège Dawson.
Le terrorisme
Normalement, si on évoque du terrorisme mais l'on se réfère à des organisations politiques, et qui utilisent alors la violence d'une façon planifiée, logique, rationnelle, calculée, toujours dans l'espoir d'y parvenir à réaliser un certain gain sur le plan politique.
C'est le terrorisme de l'OLP en 1970, de l'IRA en Irlande, des commandos suicides au LIban pour forcer le retrait de l'armée américaine, les attentats terroristes en Algérie (des massacres de villages entiers) pour forcer les musulmans à se mobiliser contre les Français, et ainsi éviter de se faire massacrer eux-mêmes par les égorgeurs.
On parle de terrorisme quand il s'agit d'une campagne orchestrée par des Talibans pour forcer les femmes à faire ceci, les hommes à porter la barbe, etc. Le terrorisme c'est ce que fait l'État islamique avec ses vidéos étudiés, songés, travaillés. Il s'agit toujours d'instrumentaliser un massacre dans le but que ces cibles politiques choisies fassent ceci ou cela. Que les chrétiens fuient le pays, qu'une puissance occupante se retire, que le gouvernement local libère des prisonniers ou cède sur certains principes (accepte de promouvoir la shari'a, promulgue une interdiction de commercer le dimanche, etc.)
Le cow-boy urbain
Autrement, un geste de desperado isolé, le projet qui trouve sa source dans la personne même qui décide de commettre un acte suicide : ce n'est pas du terrorisme comme c'est plutôt un geste de colère haineuse, de rage froide, un événement qui s'apparente à une sorte de crime passionnel même s'Il peut être prémédité. Sous l'explosion de rage meurtrière peut se trouver différents motifs comme celui de se venger des musulmans, des juifs, des chrétiens, des Noirs, des homosexuels, des féministes, des politiciens et plus. Ce n'est pas vraiment du terrorisme à mon avis mais bien plutôt le désir de passer pour un super champion, une sorte de justicier auprès d'un certain public réel ou imaginaire. C'est l'équivalent du personnage de Robert de Niro dans Taxi Driver.
Il ne faut pas confondre un certain type de réalité avec l'autre, les Talibans avec le tireur fou de Charleston ou le tireur fou à Québec.
Enfin
Il serait difficile de se défaire d'une impression : l'usage du terme "terroriste" dans un cas tout récent comme celui de Québec a bien pour but de préparer le terrain pour la récupération politique de l'événement, au profit de ceux que l'on connaît bien. Je ne pense à nos politiciens libéraux pro-diversité, ultra-immigrationiste, les associations et groupes qui ont tout intérêt à gonfler la menace que la société québécoise devrait représenter pour les minorités.
Je trouve décevant de voir qu'aucun intervenant chez Ren' n'est capable de soulever ce point. Au Canada, tenter de culpabiliser les Québécois (souvent avec succès d'ailleurs) relève plus que d'une sorte de sport national. En terme de phénomène de société, ce stade est dépassé. On pourrait quasiment penser à une industrie de propagande.