Bonjour Trinité
On parle ici de scandale, mais où est donc le scandale ?
Personnellement, je crois tout à fait possible que le clergé catholique ou une partie du clergé ait eu des sympathies pour Hitler et le nazisme.
Je ne le dis pas dans un but de dénigrement ou d'accusation car en fait ça ne me scandalise pas plus que ça.
Je crois que le problème vient du fait que nous regardons tout cela avec nos yeux et nos valeurs d'aujourd'hui, et en sachant ce que l'on sait
aujourd'hui du nazisme et de l'horreur des crimes qu'il a engendrés.
Tout cela n'était pas aussi clair à l'époque, et si un évêque a serré la main d'Hitler en lui adressant son plus beau sourire, il ne se doutait sûrement pas que les nazis allaient faire gazer des millions de Juifs.
Évidemment, même en ignorant cela, l'antisémitisme n'en était pas plus acceptable, mais l'époque était trouble, la situation difficile et complexe, les problèmes sociaux et économiques importants, les mentalités différentes. Un contexte bien particulier.
Il y a eu de l'antisémitisme aussi au Québec à cette époque précédant la guerre, encouragé semble-t-il par le clergé catholique.
" Le monde vit une grave crise économique au début des années 30 et la ville de Québec ne fait pas exception. C’est dans ce contexte qu’émerge une importante vague d’antisémitisme à Québec, encouragée par l’Église catholique. «Unissons-nous et achetons seulement chez les chrétiens», dit la campagne de propagande antisémite de l’Église, alimentée par l’archevêché et 90 curés. La première cible a été le marchand juif d’origine russe Maurice Pollack, fondateur de l’emblématique magasin du même nom, rue Saint-Joseph. On répète que «l’argent que vous dépenserez chez Maurice Pollack servira aux communistes pour combattre le christianisme», "
C'est tiré de ceci:
http://www.journaldequebec.com/2015/05/ ... -au-quebec
Je n'ai pas fait de recherches pour vérifier l'authenticité de tout ce qui y est écrit mais ça m'étonnerait qu'on ait inventé tout cela.
Dans quel but ? C'est quand même relaté par un historien.
Je me souviens que lorsque j'étais enfant (c'était au moins une dizaine d'années après la fin de la guerre), on regardait encore de travers tout ce qui n'était pas catholique (protestant, juif etc).
Nous étions fortement encouragés à rester entre nous.
Lorsque quelqu'un parlait d'une personne juive, c'était toujours avec une sorte de gêne ou de réprobation, comme si la personne en question avait une mauvaise vie ou était affecté d'une maladie honteuse.
Aujourd'hui, faut être drôlement (ou tragiquement) coincé pour penser ou agir de cette façon, mais à cette époque c'était tout à fait normal et très convenable.
Cela ne pouvait que nous être inculqué par le clergé catholique omniprésent dans notre vie et qui veillait à protéger ses ouailles avec une certaine paranoïa.
À noter que cette mentalité persistait plusieurs années après la fin de la guerre, alors qu'on savait ce qui s'y était passé.
Alors comment se surprendre qu'à cette époque particulière, avant ou pendant la guerre, des membres du clergé aient sympathisé avec Hitler ?
Aujourd'hui on ne pourrait accepter cela, mais en 1940, l'Église n'aurait pas accepté non plus un pape François.
Autres temps, autres vues, autres moeurs.
Ce que je trouve déplorable, c'est que l'horreur de cette guerre et du nazisme a créé un tel sentiment de culpabilité chez les chrétiens qu'on ne peut plus en parler qu'en adoptant une attitude défensive et en marchant sur des oeufs
Je crois probable ou certain qu'il y a eu de l'antisémitisme dans l'Église, c'est pour moi quelque chose d'entendu, et ça ne me chamboule pas. De l'antisémitisme au nazisme, il y a un pas qu'une certaine époque a aidé à franchir.
Ceci n'exclut en rien tout ce qui a pu aussi être fait dans le sens contraire, pour s'opposer au nazisme, sauver et protéger des Juifs.
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