Je me suis plus ou moins bien exprimée et je me doutais bien que vous reviendriez avec ce type d’argument…Exupère a écrit :Alors vous recevrez bien ma critique de ce point: "si c'est mon âme qui est épousée, et peu importe ma masculinité physique... ne peut-on dire que c'est l'âme du prêtre qui représente l'époux, Christ, pendant la communion - et peu importe sa masculinité physique". En d'autres termes, si l'épousée communiant peut être de sexe masculin ou féminin, est-il si extravagant qu'il en aille de même pour la personne qui agit In personna de l'Epoux pendant la célébration?
Lorsque je dis que c’est votre âme qui est épousée, c’est vrai que ça limite un peu…non, j’aurais dû dire : tout votre être, toute votre personne en toutes ses dimensions. Le Seigneur a tout sauvé : corps, âme et esprit. C’est toute votre humanité qu’Il épouse sur la Croix. Toute votre humanité qu’Il assume. Humanité, c’est féminin, c’est l’épouse du Christ.
Selon votre argument, est-ce qu’on pourrait dire que l’Époux (Jésus) serait l’Épouse ? Même s’Il est venu épouser la femme autant que l’homme, Il est venu épouser l’Humanité qui est féminine dans son essence et qui est appelée à la même gloire que Marie dans son Assomption (exemple parfait de notre destinée de gloire). Il s’unit à Elle de façon définitive aux Noces de la Croix. Nous serons d’accord que Jésus est venu en tant qu’homme, vrai ? Pourquoi a-t-il choisi de venir comme homme plutôt que comme femme ? On pourrait se poser la question indéfiniment et ne jamais arriver à trouver la réponse. Est-ce qu’Il a moins sauvé la femme pour autant ? Est-ce qu’il aurait moins assumé l’humanité de la femme ? Bien sûr que non. Je crois que c’est pour cela qu’Il nous a donné sa très sainte Mère en exemple (qui représente la Nouvelle Ève, l’humanité nouvelle, rachetée). Jésus est le Nouvel Adam, l’homme nouveau et, ce que le premier Adam n’a pas fait, Jésus le fera : obéir jusqu’au bout, se livrer pour son Épouse jusqu’au bout du don. Alors que le premier a lâchement accusé sa femme après avoir choisi l’autonomie orgueilleuse, après avoir désobéi au Dabar de Dieu et en se dérobant devant Celui-ci. Dieu lui avait confié la Parole, la Création, de nommer toute chose, de soumettre la terre. C’était le charisme qu’il avait reçu de la part de Dieu : ordonner toute chose selon son bon conseil sous le regard bienveillant de Dieu. La Genèse ne parle pas d’avoir donné à Eve d’ordonner toute chose. Elle dit d’elle qu’elle est mise à ses côtés (face à face…ce qui lui donne d’être égale en dignité) pour être une aide qui lui soit assortie. Voilà à mon avis qui est bien représenté par les moniales et les épouses. Il faut lire "La grâce d'être femme" de Georgette Blaquière et "La femme sacerdotale: le sacerdoce du coeur" de Jo Croissant...excellents ouvrages que je vous recommande qui m'ont aidé à trouver la paix avec mon être profondément féminin.
La question porte sur l’altérité que nous refusons dans notre société relativiste (beau sujet pour MB et Zefdebruz). Pourquoi vouloir tout fusionner dans la confusion des genres ? Dieu aime les différences, c’est Lui qui a crée les multitudes d’êtres, d’espèces. Regardez les milliers d’espèces d’animaux, d’insectes, de fleurs. Est-ce que la marguerite peut réclamer d’être la rose parce qu’elle tient pour injuste le fait d’être limitée à la couleur blanche et jaune et de posséder que des petits pétales longs ? Dieu a voulu les différences pour que nous ayons besoin les uns des autres, pour se compléter mutuellement et non pour être confondus dans l’identique. Dieu crée en séparant : les eaux d’en bas des eaux d’en haut; la lumière des ténèbres; la terre sec de l’eau, la femme de l’homme. Il sépare pour que dans une communion d’amour, les êtres s’unissent et se reconnaissent comme une altérité. C’est un appel personnel. La féminité est un don pour la masculinité et la masculinité est un don pour la féminité (dixit Jean Paul II). Est-ce que je peux réclamer d’être père et mon époux réclamer d’être mère ? Non. Je suis ce que je suis et la journée ou je m’accepte comme une Parole d’amour sortie des mains de Dieu telle que je suis, càd femme, quelle libération ! Être ce que je suis : fille de Dieu (et non fils), femme, épouse…
Je peux bien sûr dans le couple avoir un rôle paternel lorsque celui-ci est déficient (par exemple pour un mari trop molasse genre papa-copain) ou l’homme peut jouer un rôle maternel s’il est monoparental mais il ne remplacera jamais la femme pour être mère ni la femme pour être père. Même si chacun peut jouer le rôle réciproquement. L’homme est homme dans sa nature et la femme est femme dans sa nature. La nature de la femme crie par tout son être somatique, psychique et spirituel qu’elle est faite pour la maternité (qu’elle soit biologique ou spirituelle). À l’homme a été confié la Parole. À l’homme a été confié l’ordre (ce n’est pas anodin le nom du Sacrement : Ordre) qui structure et donne une identité, c’est le rôle de la paternité (être prêtre est aussi l’exercice d’une paternité). Il est celui qui donne la Parole (le Verbe éternel) et la femme est celle qui la reçoit, qui est tout accueil, à l’exemple de Marie. Au niveau somatique, elle ne peut pas nier ce qui est une évidence : elle est faite pour l’accueil de la semence, la parole reçue du père (transposez au niveau spirituel c'est pareil) pour l’enfanter au monde. On nous argumentera que si celle qui ne peut avoir d’enfant qu’en est-il alors ? Elle est toujours mère et femme dans son essence. Même si elle ne donne pas la vie biologiquement. Sa féminité enfante la vie, sa féminité enfante la douceur dans un monde violent. Le problème aujourd’hui est que nous nous fuyons à nous-mêmes, nous sommes étrangers à nous- mêmes et nous refusons d’être ce que nous sommes : homme ou femme. On ne peut pas être les deux. On gomme la paternité et on exalte un féminisme (qui n’en est pas un puisqu’il réclame d’être homme !).
Tout cela n’empêche pas la femme d’être disciple du Christ ni d’annoncer la Bonne Nouvelle dans tout ce qu’elle est (heureusement qu’elle était là au matin de la Résurrection). Ce n’est pas une question de ne pas être capable de faire de la prédication autant que les hommes, c’est de se livrer avec le Christ sur la Croix, c’est le rôle du mari, le rôle de l’homme, sacrifier son "hommerie" pour découvrir l’infinie douceur et humilité mais à la fois force et puissance de son Créateur, Père et Mère. Il se livre pour se trouver. C’est un cadeau de noce qui est offert à l’Épouse. Haut les cœurs messieurs ! Je crois (mais ce n’est pas paroles d’évangile) que si le Seigneur a choisi des hommes, c’est parce qu’Il voulait avant tout ramollir leur cœur endurci et c’est la femme (Marie, leur mère) qui leur montre le Cœur transpercé de son Fils qui les conduit vers une plus grande ouverture des valves !
Mes pauvres paroles ne prétendent pas résoudre le mystère…je vous avoue qu’il est encore bien embrouillé pour moi. Ceci venant d’une ex-féministe endurcie…ce doit être vrai si par émerveillement je découvre peu à peu que l’Église et le Christ avaient ses raisons et que je les accueille même si je ne les comprends pas toutes. Je fais comme Marie lorsqu’elle retrouve Jésus au Temple : je garde et médite ces paroles dans mon cœur et j’ai confiance que si le Seigneur désire donner des femmes prêtres à l’Église, Il le fera lorsque Lui en décidera ainsi (ce qui à mon humble avis sera...jamais, mais qu'en sais-je ?). Ce n’est pas en désobéissant à l’Église que nous ferons avancer le débat. Là se trouve toute la ruse du Diviseur : la désobéissance. Ce n’est pas une obéissance servile mais une confiante assurance que l’Esprit saint, l’Époux, guide son Église avec Sagesse pour le plus grand bien de tous ses enfants.
Pardonnez-moi pour la longueur...je n'ai pas l'esprit de synthèse.