Aldous a écrit :Bonjour,
et bien dans ce cas je pense que nous devons être heureux que les félicitations qu'on nous octroie sont en fait pour Dieu. En tout cas je ne vois aucune raison d'être peiné et triste.
Mais encore: si il nous faut tendre vers le détachement et la pauvreté, ce n'est pas à mon avis le détachement et la pauvreté des relations humaines. Or se congratuler, se féliciter font partie des relations humaines et sont bonnes à mon sens. Nous sommes des personnes et à ce titre nous méritons de l'amour des uns des autres. Dieu nous a fait "personne", ce n'est pas pour rien. En tant que tel nous avons le droit et le devoir à des sentiments comme la reconnaissance, la fierté (et non l'orgueil ou la vanité), la bénédiction (des autres).
Imagine-t-on de laisser un enfant qui a fait quelque chose de bien de ne pas le complimenter? C'est faire atteinte à sa personne et lui créer des dommages à venir. Cela reste valable pour les adultes.
C'est une question de logique. Dans le raisonnement que je vais tenir s'il y a quelque chose d'illogique svp bien vouloir me le signaler:
1- Tout ce qui est bien dans ce que nous faisons n'est pas notre oeuvre mais l'oeuvre de Dieu à travers nous: "si ne bâtit le seigneur en vain peine les bâtisseurs", "ce n'est plus moi qui vit mais Christ qui vit en moi". En réalité cette proposition est l'essence même de notre humilité, sinon notre humilité sera fausse.
2- Comme c'est Dieu qui agit en moi, donc c'est à Lui que revient normalement tous les honneurs et la reconnaissance.
Si je constate que c'est moi qui reçoit les honneurs et non Dieu, alors logiquement, en conscience je dois savoir que j'usurpe la gloire de Dieu. Un exemple, supposons qu'on vous a chargé de faire un travail, et que étant indisponible je viens le faire à votre place. Si après vous recevez les félicitations et les récompenses, ne seriez vous pas vraiment gêné intérieurement? pourquoi auriez vous un sentiment contraire en vous même si vous êtes convaincu que c'est Dieu qui a réalisé tout ce qui est bien à travers vous? ou bien il y a quelque chose qui m'échappe?
Concernant les félicitations que vous donneriez à un enfant ou même à une personne. On doit le faire parce-que cette personne et votre enfant n'ont pas les mêmes convictions de Foi que nous. Au stade où ils en sont ils en ont besoin pour faire des pas en avant.
Mais celui qui a la conviction de Foi que c'est Dieu qui agit et non lui, doit se comporter différemment.
Une autre erreur. Le chrétien doit être fier, mais sa fierté ce n'est pas pour ce qu'il fait, pour ce qu'il a, ce sont les "mondains" qui ont ce genre de fierté. La fierté du Chrétien c'est quand sa faiblesse, sa misère se manifeste. Sa fierté c'est quand il est méprisé, bref sa fierté c'est dans la croix. Et croyez moi ce que je dis là est véridique, c'est noir sur blanc en des termes clairs dans les évangiles et les épîtres de Paul, les saint l'ont presque tous dit.
Justice et honnêteté dans la foi veut qu'on aime son prochain comme soi-même, ce qui implique la reconnaissance des autres et de soi-même. Comme je le viens d'y insister nous sommes des personnes et voulu "personne" par Dieu, en tant que tel nous devons vivre dans des relations de personne à personne, ce qui inclut se faire des éloges, s'approuver, se louanger, se bénir (en un mot s'aimer les uns les autres et se le dire).
Dans la Foi on doit se faire des louanges en vérité. Et en vérité le seul mérite qui revient à l'homme c'est d'avoir dans sa liberté permis à Dieu d'agir à travers Lui. La louange pour le fait qui est réalisé et qu'on contemple revient à Dieu seul, car c'est lui qui a agit. Si vous prenez un marteau pour enfoncer un clou, si le clou est bien enfoncé c'est vous qu'on félicite et non le marteau. Par contre si le marteau avait la liberté d'accepter ou non d'être utiliser on pourrait aussi le remercier d'avoir accepter d'être utilisé pas d'avoir enfoncé le clou.
Louer son prochain pour ce qu'il n' a pas fait c'est être dans le mensonge
Pensez-vous que Dieu nous voit comme des instruments inutiles et nuisibles? Certainement pas. Il se réjouit que nous nous fassions du bien les uns les autres (c'est son commandement) et je suis sûr qu'il se réjouit que nous nous en félicitions les uns les autres.
(Si ce n'est pas un ange que Dieu a choisi pour accomplir tel acte -bien qu'il l'eut fait à la perfection-, c'est qu'Il a ses raisons n'est-ce pas: nous faire vivre notre humanité.)
Nous ne sommes pas de vulgaires instruments au regard de Dieu, mais des personnes, ses créatures, qu'Il aime
Bien sûr Dieu nous voit ainsi, et croyez moi si Dieu nous faisait voir ce que nous sommes réellement, comment Lui et les anges nous voit on allait mourir de honte. Ici je dois citer quelqu'un qui est plus autorisé pour appuyez mon propos
Saint Pierre d'Alcantara a écrit :
Pensez que vous êtes un Lazare mis dans le tombeau depuis quatre jours ; que vous n'êtes plus qu'un cadavre infect, horrible à la vue, rempli de vers, en sorte que tous ceux qui passent se détournent d'horreur pour ne pas respirer ces souffles mortels, et pour ne pas voir un si hideux spectacle. Imaginez-vous que c'est là l'odeur qui s'exhale de vous devant Dieu et devant ses anges, et tenez-vous pour indigne de lever les yeux au ciel, indigne que la terre vous porte, que les créatures vous servent, indigne même du pain que vous mangez et de l'air que vous respirez
Dieu nous aime justement parce-que nous ne valons rien!
Je vous cite THEO, l'encyclopédie catholique pour tous, à l'article "humilité":
L'humilité est une attitude à l'égard de Dieu, des autres et de soi-même. Elle ne signifie pas d'abord un sentiment de mépris ou de dépréciation de soi-même. Elle est plutôt le retentissement, dans le cœur de l'homme, de son émerveillement devant Dieu et un regard positif sur les autres hommes. Elle permet à l'homme de se situer en vérité devant Dieu et les autres, d'entrer dans une relation d'accueil et de réciprocité, de s'accepter lui-même avec ses limites et ses qualités.
Attitude de vérité, l'humilité conduit à l'amour. Mieux, c'est l'humilité qui permet de conjuguer tout ensemble l'amour de Dieu, l'amour des autres et l'amour de soi-même.
Cordialement à vous,
Se situer en vérité devant Dieu c'est se reconnaître néant! je vous cite à partir de la définition que vous avez donné:
Elle ne signifie pas d'abord un sentiment de mépris ou de dépréciation de soi-même il y a le mot D'ABORD qui est utilisé. Cela veut que par la suite elle signifiera un sentiment de mépris ou de dépréciation, et c'est visiblement cette vérité que vous n'acceptez pas. Dans le chemin de l'humilité on doit impérativement accepté que nous sommes néant et nuisible, sinon désolé on n'est pas humble.
Christ et après Lui tous les saint l'ont clairement dit il ne peut y avoir de doute là dessus.