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Re: Le denier du culte

Publié : mer. 13 juin 2018, 23:02
par Fleur de Lys
Bonjour,

Y a t-il un fil qui explique comment se financent les paroisses? (A quoi sert la quête en fin de messe? Qui paie les prêtres? Donner a l'Eglise est-il moralement obligatoire?

Sinon peut-on en parler ici?
Merci

[Ce fil a pour sujet les finances de l'Église, donc n'hésitez pas. Même si "denier du culte" a un côté un peu vieillot, l'expression est exacte; on peut dire également "denier de l'Église".]

Re: Le denier du culte

Publié : jeu. 14 juin 2018, 11:32
par Kerniou
Les prêtres sont payés par l'évêché et les offrandes versées à la quête du dimanche et au moment des baptêmes, mariages et funérailles contribuent avec le denier du culte au budget de la paroisse voire à la vie de ou des prêtres de la paroisse. Le presbytère qui est souvent la propriété de la commune est alloué à la paroisse et normalement entretenu par la commune.

Re: Le denier du culte

Publié : jeu. 14 juin 2018, 14:26
par aldebaran
Question légitime surement chère Fleur de Lys.
Deux liens entre autre (j'ai l'habitude de consulter Aleteia en premier pour une vue générale pour ensuite approfondir):
https://fr.aleteia.org/2017/10/15/denie ... je-donner/
https://eglise.catholique.fr/conference ... r-leglise/

La paix du Christ sur vous.

Re: Le denier du culte

Publié : ven. 07 sept. 2018, 16:45
par Théa
Ce que je viens de trouver sur le net et qui répond, à sa façon : https://www.youtube.com/watch?v=NmguP50wcVs

En Christ

Re: Le denier du culte

Publié : ven. 07 sept. 2018, 17:33
par Fée Violine
Pas mal ! Mais comme dit un des commentaires de cette vidéo, "on aurait aimé entendre le nom de Jésus-Christ".

Re: Le denier du culte

Publié : mar. 18 sept. 2018, 23:03
par Bassmeg
Le denier du culte peut etre utilisé a des fins immorales.

Par exemple, il peut servir a pousser des parents de victimes de crimes pedophiles a retirer leur plainte en echange d une grosse somme d argent;

argent qui provient naturellement du labeur des croyants eux meme. Dont les victimes...

Dans ces cas la, c est parfaitement immoral.
D une , on utilise l argent des victimes pour les faire taire (ca me parait vraiment pas moral)
de deux, on utilise la venalité pour faire taire la moralité et perpetuer la criminalité.

Qu en penser?
Ca fait un peu comme en allemeagne, en 1938, quand les juifs ont du payer pour les reparations de la nuit de crystal, non?
Pourquoi le denier de l eglise peut encore etre utilisé a ce genre de chose?

Re: Le denier du culte

Publié : ven. 21 sept. 2018, 19:31
par Foxy
Bassmeg a écrit :
mar. 18 sept. 2018, 23:03
Le denier du culte peut etre utilisé a des fins immorales.

Par exemple, il peut servir a pousser des parents de victimes de crimes pedophiles a retirer leur plainte en echange d une grosse somme d argent;

argent qui provient naturellement du labeur des croyants eux meme. Dont les victimes...

Dans ces cas la, c est parfaitement immoral.
D une , on utilise l argent des victimes pour les faire taire (ca me parait vraiment pas moral)
de deux, on utilise la venalité pour faire taire la moralité et perpetuer la criminalité.

Qu en penser?
Ca fait un peu comme en allemeagne, en 1938, quand les juifs ont du payer pour les reparations de la nuit de crystal, non?
Pourquoi le denier de l eglise peut encore etre utilisé a ce genre de chose?
Bonsoir Bassmeg

Pour affirmer de telles énormités, il faut les prouver. Je ne vois pas où il y a quoi que cela d'immoral.

Le denier du culte, d'abord est LIBRE, personne n'est OBLIGE de donner quoi que ce soit et ensuite, c'est l'évêché, il me semble, qui distribue dans les doyennés (Kerniou me corrigera si ce n'est pas cela).

Re: Le denier du culte

Publié : ven. 21 sept. 2018, 20:30
par Fée Violine
L'argent du denier de l'Église est employé pour donner un salaire aux prêtres (à peu près le SMIG) et aux laïcs employés par le diocèse (il y en a de plus en plus), pour payer les charges sociales des prêtres, les factures d'électricité, les formations données aux laïcs qui exercent une mission bénévole, entretenir les bâtiments, etc. Il n'en reste certainement pas pour des usages immoraux, ni même moraux.

Re: Le denier du culte

Publié : ven. 21 sept. 2018, 21:35
par Foxy
Fée Violine a écrit :
ven. 21 sept. 2018, 20:30
L'argent du denier de l'Église est employé pour donner un salaire aux prêtres (à peu près le SMIG) et aux laïcs employés par le diocèse (il y en a de plus en plus), pour payer les charges sociales des prêtres, les factures d'électricité, les formations données aux laïcs qui exercent une mission bénévole, entretenir les bâtiments, etc. Il n'en reste certainement pas pour des usages immoraux, ni même moraux.
Merci Fée Violine :)

Sur le chemin de la dîme

Publié : jeu. 01 sept. 2022, 20:05
par Altior
Bonjour,

J'aurais à poser une question plus générale : lorsqu'on paye la dîme à une paroisse, une partie de l'argent passe au niveau diocésain ? Quand j'étais en Roumanie, dans un conseil paroissial (rite grec), un quota (de 15 % à ce que je me souviens) de la dîme allait vers le vicariat de Bucarest. À cela s'ajoutait une obligation d'avancer le montant pour une quantité de calendriers fournie par l'ordinariat (l'éventuel excédent restait dans le budget paroissial). Mais comment les choses se passent en France ?

Puis, une deuxième question plus spécifique : si je fréquente de plus en plus la Messe dans un monastère, est-il d'usage que je paye une partie de la dîme là-bas ?

Merci d'emblée pour vos lumières.

Re: Sur le chemin de la dîme

Publié : ven. 02 sept. 2022, 16:07
par Kerygme
Alors tout d'abord le terme «dîme» n’est plus employé en France depuis 1789 puisque c'était un privilège de l'Ancien Régime. La «dîme» se nomme le «denier» depuis 1905 lorsqu'il a été rétabli et pour lequel, dans l’Ancien Testament, Dieu promet ses bénédictions en abondance à qui donne.

Bibliquement, le denier correspond à 10% des revenus et est surtout pratiqué dans les églises protestantes et certaines communautés nouvelles. Ce n’est pas une cotisation mais une invitation à donner par amour de Dieu et parce que nous sommes dans l’Église.
Ce don ne doit pas seulement venir de notre superflu mais il doit prendre un peu de notre essentiel; comme pour la vielle indigente au Temple. L’objectif n’étant pas de s’en tenir à une règle mathématique, mais de discerner quelle part donner sur ce que nous avons gagné.

Il n'est pas nécessaire de ne donner que de l'argent, donner de son temps (qui prend un peu plus sur l'essentiel que de l'argent selon mon avis) à une association caritative, à sa paroisse, à son diocèse, etc, manifeste aussi la reconnaissance et la proportion de ce qu’on donne par rapport à ce qu’on garde pour soi.

On peut répartir en temps ou en argent le don qu'on souhaite faire, mais il existe deux grands temps où il est nécessaire de donner : la grande quête diocésaine et la quête annuelle pour les œuvres pastorales de l'Église.

Il y a aussi les quêtes (le casuel) lors de la messe, des mariages, des baptêmes, des funérailles qui sont réparties entre le célébrant, le Conseil de Fabrique et le diocèse.
Je ne suis plus certain des montants mais pour une messe à 18 euros c'est de l'ordre de 7€ pour le prêtre célébrant, 3€ au Conseil de Fabrique et le reste au diocèse. Quand un diacre préside un mariage/baptême/funérailles et bien les 7€ reviennent au curé et le reste comme indiqué.

Il y a un avantage non négligeable qui permet de donner plus : les réductions d'impôts, personnellement je fais ce calcul pour augmenter le don car cela peut aller jusqu'à 75%. Voilà je crois avoir fait le tour et étendu un peu la réponse.

Re: Sur le chemin de la dîme

Publié : sam. 03 sept. 2022, 0:11
par Altior
Merci, Kerygme pour avoir pris temps et peine à me répondre. Cependant, je dois vous avouer que je reste sur ma faim. Le coeur de ma question, que je reformule, est le suivant : comment on fait, en France, le partage des revenus des paroisses entre les trois niveaux de l'Église ?

En Roumanie, on fait (ou plutôt on est censé faire) ainsi : on donne annuellement (d'habitude en début décembre) 1 pour cent du revenu (net avant les impôts). On donne là où on va plus souvent à la Messe. Ce qu'on donne à la quête, ce qu'on donne aux diverses organisations charitables, ce qu'on donne pour les intentions des Messes ne fait pas matière du cinquième commandement. Puis, les paroisses versent un quota au niveau de l'ordinariat. J'imagine qu'après, les ordinariats font de même vers le niveau universel. Seuls ceux qui gagnent plus que rien, mais pas assez pour les besoins les plus basiques de la pyramide des besoins, peuvent remplir leur obligation concernant le 5ème commandement en accordant de leur temps (chose qui n'est pas interdite aux autres non-plus). À leur tour, les paroisses qui n'ont pas les moyens, sont exonérées par les ordinaires et même reçoivent des subventions (circulations d'argent à l'inverse). À son tour, Rome subventionne certaines nécessités.
Kerygme a écrit :
ven. 02 sept. 2022, 16:07
le terme «dîme» n’est plus employé en France depuis 1789 puisque c'était un privilège de l'Ancien Régime. La «dîme» se nomme le «denier» depuis 1905 lorsqu'il a été rétabli et pour lequel, dans l’Ancien Testament, Dieu promet ses bénédictions en abondance à qui donne.
Dans le langage des tradis, nous appelons simplement "dîme" le revenu catholique que vous aimez appeler "denier du culte". Je me suis posé depuis longtemps la question d'où vient cette différence. Grâce à vos précisions, je commence à apercevoir le pourquoi. Vous voyez, pour nous les deux années dont vous faites mention, 1789 et 1905, ont été des années catastrophiques pour l'Église. Nous aimons garder des expressions qui datent d'avant que nos prêtres soient montés sur les échafauds de la République et, par contre, ne nous voulons pas adopter la novlangue qui date depuis que notre Église fut cambriolée.

Bon week-end.
A.
[Fusionnement de fils traitant du même sujet]

Re: Le denier du culte

Publié : sam. 03 sept. 2022, 8:13
par Altior
Suite à l'heureuse apposition de ces deux sujets, je crois que j'ai appris certaines choses. Tout d'abord, la contribution, (qu'on l'appelle avec un terme actualisé "denier de l'Église", un terme déjà vieillot "denier du culte" ou un terme moyenâgeux "dîme") n'est pas une obligation (morale) et encore moins sa quotité. En bref, chacun donne s'il le veut et combien il veut.
Puis, je comprends qu'habituellement on donne directement à l'ordinariat (= on fait un chèque à l'ordre de l'évêché, c'est ça ?), tel que la distribution se fait "de haut en bas" et non pas "de bas vers le haut".
Enfin, il parrâit que les prêtres, tout comme les laïques exerçant certaines fonctions, reçoivent un traitement de la part de l'évêché qui est le même pour chacun partageant la même fonction (dans le cadre d'une même diocèse) et à cela vient s'ajouter (pour les prêtres) une partie des offrandes des messes et de la quête.

En Roumainie, voilà comment se passent les choses (concernant, du moins, l'Église de rite grec). Les prêtres sont salariés de l'État. Comment on est arrivé là, c'est une histoire savoureuse, mais hors sujet. Les gens donnent leurs contributions annuelles au niveau de la paroisse. Cette contrubution, avec toutes les autres revenues des paroisses (quêtes, vente des cierges et articles religieux, libéralités, dons occasionnels), y compris le salarie du prêtre entre dans le budget paroissial. Seuls les offrandes des Messes font exception, car elles sont des revenus directs des prêtres (il se peut que l'évêché touche un quota, car le prêtre est obligé de tenir une évidence des intentions, mais là je ne sais pas d'avantage). Une autre exception ocasionnelle peut être une quête spéciale (l'obole de Saint Pierre, par exemple) qui est hors-budget. Puis, une fois par an, à la séance de budget, le conseil paroissial fait la répartition des frais (contribution à l'évêché dont la quote est fixé par l'évêché, les provisions pour les utilités, ainsi de suite). Y compris le revenu du prêtre (hors les offrandes, qui ne passent pas par le budget, voir plus haut). Y compris pour les laïques exerçant diverses fonctions. Théoriquement, ceux-là peuvent aussi recevoir un salaire de la part de l'État. Mais, dans le cas de mon ancienne paroisse de Bucarest, la demande de salariser celui qui s'occupait principalement des cloches fut rejeté par le Ministère des Cultes, car nous étions trop peu nombreux (il y a un seuil d'inscriptions dans le régistre paroissial pour approuver un deuxième salarié dans une paroisse). Tel qu'on est arrivé à le (mal) payer du budget, tout comme l'indemntité du comptable qui gérait tout ça.

Enfin, il y a certaines particularités des paroisses de rite grec par rapport à celles de rite latin, suite aux traditions différentes. Dans les paroisses de rite grec, il y a habituellement un seul prêtre, donc il est en même temps le curé (ce terme latin n'a pas de correspondant dans le langage de rite grec, on l'appelle "prêtre paroissial"). Parce qu'il est habituellement marié, il habite chez soi (bon, le nôtre était veuf). Par contre, une paroisse de rite latin a deux ou trois prêtres (le curé, le vicaire et très souvent un auxiliaire). Lui, il habite dans le presbitère et il a moins de frais, car il prend son repas dans le réfectoire. Or, habituellement, tout ce qui touche au réfectoire est budgété par la paroisse. Réfectoire, cela n''existe pas dans les paroisse de rite grec et presbytère non plus.

Re: Sur le chemin de la dîme

Publié : sam. 03 sept. 2022, 15:33
par Kerygme
Altior a écrit :
sam. 03 sept. 2022, 0:11
Merci, Kerygme pour avoir pris temps et peine à me répondre.
Je vous en prie.

Alors je ne suis pas le mieux placé pour répondre avec précision car mon diocèse est concordataire; les prêtres sont salariés de l'État, lequel prend aussi d'autres choses à sa charge, et la répartition se fait différemment comme pour l'exemple d'offrande de messe. La contrepartie est que le diocèse ne peut recevoir de subsides du Vatican.
Malgré notre héritage germanique par contre nous n'avons pas l'impôt religieux comme en Allemagne ce que personnellement je regrette.


De ce que je sais des autres diocèses cela se passerait différemment, les sommes iraient à l'évêché, lequel - afin d'assurer un revenu aux prêtres - répartit les sommes pour leur en verser un (qui n'est pas folichon, de l'ordre de 600 à 1000€ selon les diocèses pour un niveau minimum de bac +5) qui part allègrement en frais de véhicule/essence puisque certains ont 30 à 35 clochers sous leur curie.
Nous aimons garder des expressions qui datent d'avant que nos prêtres soient montés sur les échafauds de la République et, par contre, ne nous voulons pas adopter la novlangue qui date depuis que notre Église fut cambriolée.
Peut-être et je peux le comprendre, cependant les mots servent à véhiculer une information précise. Si deux personnes échangent et n'utilisent pas les mêmes mots alors elles ne parlent tout simplement plus la même langue; et on sait ce qui s'est passé pour la tour de Babel.

Re: Le denier du culte

Publié : sam. 03 sept. 2022, 15:44
par Kerygme
Suite à l'heureuse apposition de ces deux sujets, je crois que j'ai appris certaines choses. Tout d'abord, la contribution, (qu'on l'appelle avec un terme actualisé "denier de l'Église", un terme déjà vieillot "denier du culte" ou un terme moyenâgeux "dîme") n'est pas une obligation (morale) et encore moins sa quotité. En bref, chacun donne s'il le veut et combien il veut.
C'est exact. Deux choses cependant, il ne s'agit pas de priver son enfant de ses études supérieures pour donner, et il faut aussi donner justement car l'Église et ses pasteurs ont besoin de vivre également. L'Église préfère donc s'en remettre au libre choix de conscience de chacun, à nous de discerner ce qui est juste ou ne l'est pas.
Puis, je comprends qu'habituellement on donne directement à l'ordinariat (= on fait un chèque à l'ordre de l'évêché, c'est ça ?), tel que la distribution se fait "de haut en bas" et non pas "de bas vers le haut".
Pour les autres diocèses hors concordat il me semble que cela se passe ainsi - de haut en bas - pour le casuel. La quête diocésaine (le chèque à l'ordre), elle, est censée financer les entretiens et les projets pastoraux.
Enfin, il parrâit que les prêtres, tout comme les laïques exerçant certaines fonctions, reçoivent un traitement de la part de l'évêché qui est le même pour chacun partageant la même fonction (dans le cadre d'une même diocèse) et à cela vient s'ajouter (pour les prêtres) une partie des offrandes des messes et de la quête.
Cela me semble juste, comme précédemment exception faite des diocèses concordataires : Alsace et Moselle.