Bonjour Aldebaran,
- Le Concile VII est hérétique : raison invoquée il est moderniste
- L'Eglise romaine considère VII, l'événement comme son enseignement, comme partie intégrante de l'Eglise
- L'Eglise EST donc hérétique (DE VOTRE POINT DE VUE s'entend, et selon un syllogisme simple).
Or vous dites que l'Eglise ne peut pas être hérétique.
Il y a une contradiction évidente, et Solene111 avait bien raison de la souligner.
Il me semble que votre prémisse mineure est mal formulée, d'où la contradiction apparente. Les traditionalistes qui ne reçoivent pas le dernier concile (ou du moins pas dans son intégralité) ne diraient jamais que l'Eglise le considère comme partie intégrante de son enseignement, puisqu'elle est sainte et ne saurait se contredire dans sa doctrine. Mais je vous accorde que la situation est loin d'être simple à analyser.
Pour Judas, Dieu seul juge, ni vous ni moi ni personne. Nous sommes bien évidemment pessimiste malheureusement sur son sort.
L'Eglise a tranché, me semble-t-il. Voici ce que j'écrivais à ce sujet il y a un peu plus de deux ans :
Il y a consensus pour affirmer que Judas est damné. Ce jugement figure dans les Ecritures saintes elles-mêmes, et notamment dans l'Evangile selon saint Jean, 17-12 :
Lorsque j'étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J'ai gardé ceux que tu m'as donnés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l'Ecriture fût accomplie.
D'après le commentaire de saint Augustin : Celui qui est appelé fils de perdition, c'est celui qui a trahi Jésus-Christ; il était prédestiné à la perdition, selon l'Écriture, car elle a prophétisé de lui surtout au psaume cent huitième.
Selon saint Jean Chrysostome : Mais toutefois, non-seulement l'enfant de perdition s'est perdu, mais bien d'autres encore se sont perdus dans la suite; comment dit-il donc : " Je ne laisserai point perdre? " Autant que je le pourrai, je ne les laisserai point perdre; et c'est ce qu'il dit plus clairement ailleurs : " Je ne les jeterai point dehors ". (Jean, VI, 37.) Il ne se perdra point par ma faute, il ne se perdra point pour avoir été poussé ou abandonné. Que s'ils se retirent volontairement, je ne les attirerai point par force.
Il y a également la Collecte du Jeudi Saint dans le missel traditionnel du rite latin, dans laquelle sont clairement opposés Judas et le bon larron, autrement dit les deux possibilités qui s'offrent à nous : la rédemption ou la damnation, l'acceptation et la foi dans le Christ ou le rejet de Son sacrifice :
O Dieu, de qui Judas a reçu la punition de son crime, et le larron la récompense de sa confession : faites-nous ressentir l'effet de votre miséricorde, afin que, comme notre Seigneur Jésus-Christ, dans sa Passion, a traité l'un et l'autre selon son mérite, de même il détruise en nous le mal qui procède du vieil homme, et nous accorde d'avoir part à sa résurrection, Lui qui, étant Dieu, vit et règne avec vous dans les siècles des siècles. Amen. (Deus, a quo et Iudas reatus sui poenam, et confessionis suae latro praemium sumpsit, concede nobis tuae propitiationis effectum: ut, sicut in passione sua Iesus Christus, Dominus noster, diversa utrisque intulit stipendia meritorum; ita nobis, ablato vetustatis errore, resurrectionis suae gratiam largiatur)
Le croyez-vous, et où et quand cela a-t-il été enseigné par l'Eglise?
L'inerrance biblique fait partie des enseignements traditionnels de l'Eglise. Je vous cite ici des extraits de deux encycliques :
Il peut arriver aussi que le sens de quelques phrases demeure douteux; pour le déterminer, les règles de l'interprétation seront d'un grand secours ; mais il serait absolument funeste soit de limiter l'inspiration à quelques parties des Ecritures, soit d'accorder que l'auteur sacré lui-même s'est trompé.
On ne peut non plus tolérer la méthode de ceux qui se délivrent de ces difficultés en n'hésitant pas à accorder que l'inspiration divine ne s'étend qu'aux vérités concernant la foi et les mœurs, et à rien de plus. Ils pensent à tort que, lorsqu'il s'agit de la vérité des avis, il ne faut pas rechercher surtout ce qu'a dit Dieu, mais examiner plutôt le motif pour lequel il a parlé ainsi.
En effet, tous les livres entiers que l'Eglise a reçus comme sacrés et canoniques dans toutes leurs parties, ont été écrits sous la dictée de l'Esprit-Saint. Tant s'en faut qu'aucune erreur puisse s'attacher à l'inspiration divine, que non seulement celle-ci par elle-même exclut toute erreur, mais encore l'exclut et y répugne aussi nécessairement que nécessairement Dieu, souveraine vérité, ne peut être l'auteur d'aucune erreur.
Telle est la croyance antique et constante de l'Eglise, définie solennellement par les Conciles de Florence et de Trente, confirmée enfin et plus expressément exposée dans le Concile du Vatican, qui a porté ce décret absolu : " Les livres entiers de l'Ancien et du Nouveau Testament, dans toutes leurs parties, tels qu'ils sont énumérés par le décret du même Concile de Trente, et tels qu'ils sont contenus dans l'ancienne édition vulgate en latin, doivent être regardés comme sacrés et canoniques. L'Eglise les tient pour sacrés et canoniques non parce que, rédigés par la seule science humaine, ils ont été ensuite approuvés par l'autorité de ladite Eglise; non parce que seulement ils renferment la vérité sans erreur, mais parce que, écrits sous l'inspiration du Saint-Esprit, ils ont Dieu pour auteur (Sess. III, cap. II, De Revel.). " (Providentissimus Deus, Léon XIII de 1893)
Ainsi donc, pour bien répondre aux besoins actuels des études bibliques, que l'exégète catholique, en exposant l'Ecriture Sainte, en prouvant et défendant son absolue inerrance [...] (Divino Afflante Spiritu, Pie XII, 1943)
Et non ni l'Eglise ni le pape ne sont infaillibles.
Catéchisme de saint Pie X :
L’Eglise catholique est donc infaillible ?
Oui, l’Eglise catholique est infaillible. Aussi, ceux qui rejettent ses définitions perdent la foi et deviennent hérétiques.
Certains points de doctrine ont été et sont toujours discutés non pas parce que l'Eglise aurait varié dans son enseignement, mais parce que lesdits points n'ont jamais été tranchés et ne le seront peut-être jamais. On pourrait par exemple citer les diverses manières d'appréhender la question de la prédestination.
la Bible dit clairement que nous sommes sauvés par la foi seulement (Jean 3.16, Éphésiens 2.8-9, Tite 3.5)
Le catéchisme de saint Pie X nous rappelle que le baptême est absolument nécessaire :
Le Baptême est-il nécessaire pour être sauvé ?
Le Baptême est absolument nécessaire pour être sauvé, car le Seigneur a dit expressément : " Celui qui ne renaîtra pas dans l’eau et le Saint-Esprit ne pourra entrer dans le royaume des cieux ".
D'une manière plus générale, et sans me relancer dans un débat auquel j'ai déjà beaucoup participé ces dernières années, il me semble qu'aucun catholique ne peut nier qu'il y a un problème de transmission de la foi dans les paroisses par omission de la doctrine. Un évêque, un prêtre ou un parent peut certes croire en son for interne en l'existence de l'Enfer, s'il n'en parle jamais ou en relativise la menace, que se passera-t-il ? Cet aspect fondamental de la doctrine ne sera pas cru par les générations suivantes.
Suliko