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par Cinci » ven. 20 avr. 2018, 13:22
JCNDA,
Je ne connais pas beaucoup de personnes qui réagissent contre l'idée d'un progrès véritable dans n'importe quel domaine. Tout le monde souhaite que les choses s'améliorent.
La chose à dire ...
Les catholiques "réactionnaires" vont s'élever plutôt contre la pensée des Lumières, contre l'optimisme débridé des encyclopédistes à la Diderot, Condorcet et cie.
On rage intérieurement contre l'idéologie du progrès, le progressisme. Et le progressisme peut se comprendre comme une sorte de dynamique juvénile manquant de sagesse ou d'équilibre à quelque part.
Il est faux, par exemple, qu'en accumulant des succès de réalisation technique l'humanité doit devenir plus intelligente, plus heureuse ou plus libre. Augmentant la somme d'un certain savoir dans le champ des sciences naturelles : les hommes ne deviennent pas plus raisonnables pour autant. Ils ne seront pas moins soumis à des tendances mauvaises. Le progressisme libéral du XIXe siècle promettait d'entraîner l'humanité vers un nouvel âge d'or, vers la grande fraternité et où les guerres barbares ne seraient plus qu'un mauvais rêve, un souvenir du passé. Là-dessus, la grande guerre de 1914 aura été le cimetière du progressisme et de ses espoirs débridés.
Le progressisme est démenti par l'expérience.
Mais il n'en fait rien qu'il demeure parfaitement en place comme espoir, et continue même plus que jamais de constituer le fond de l'espérance profane de tous nos politiciens et grands décideurs de ce monde. C'est ce que des patrons de Google ou de Facebook n'auront cesse de célébrer au lieu de se rendre à l'église le dimanche.
On parle d'une idéologie sans Dieu. C'est l'homme qui est à lui-même son petit dieu et c'est un petit dieu à qui incomberait la charge de tout contrôler, en devenant responsable de tout et même jusqu'à la bonne marche du climat, la survie de la planète entière ! Parmi les illustres "grands prêtres" du mouvement on aurait pu compter des bonshommes comme Hubert Reeves ou Albert Jacquard ces dernières années.
Progrès, science, lumière ... sans Dieu, sans religion spécifique ... raisonnable, "être raisonnable" ... maître de soi, maître de la nature, maître de tout ... Un seul véritable ennemi : l'obscurantisme.
Les grands penseurs du progressisme regarde de très haut les religieux chrétiens, et posent alors en tant que vrais détenteurs d'une sorte de magistère moral, situé au-dessus de celui que l'on accordait traditionnellement à l'Église catholique en particulier.