Suliko a écrit :
Mais c'est une forme d'apostasie de la part de l'Eglise, qui n'a pas à faire comme si elle n'avait pas l'entière vérité de son côté. D'autant plus qu'il n'était nullement besoin d'attendre Vatican II pour comprendre quelles étaient les différences entres les diverses religions non catholiques et la vraie religion. Des livres, il en existait déjà beaucoup sur le sujet, et des débats avaient déjà lieu régulièrement.
C'est vrai pour les livres ou des échanges entre spécialistes. C'est sûr que la réflexion portant sur les diverses religions existe avant le pontificat de Jean XXIII. Mais l'approche de l'Église était protectionniste envers les fidèles, autoritaire. Il s'agissait toujours bien de mettre les fidèles à couvert des idées ou des influences dangereuses.
Aujourd'hui, l'on inciterait plutôt les catholiques, non pas à apostasier bien entendu mais à ne pas craindre d'avancer au large, tout en restant liés à l'Église, au sacrifice de la messe, aux sacrements. On demande aux fidèles de mieux se former eux-mêmes (de lire pour vrai les encycliques, le catéchisme, l'enseignement de l'Église, la Bible, etc.), de prendre une part plus active à l'évangélisation du voisin, d'aimer l'autre au sens évangélique du terme (= ne pas l'agonir d'accusations, ni d'exhortations à capituler, à confesser ses fautes et à rentrer dans le rang).
L'approche consiste à respecter l'autre comme il l'est, son cheminement, là où il se trouve, à se réjouir des interventions positives de Dieu dans sa vie, à ne pas voir l'autre comme un ennemi. Il s'agirait de témoigner pour soi, étant miséricordieux pour l'autre et sans chercher à vouloir faire la moindre conquête, pour instaurer un rapport de force ou passer son temps à regretter la "belle époque" où l'on pouvait punir les déviants par le cachot ou par le feu.
Je reconnais très bien que des papes d'une autre époque auraient parlé volontier d'apostasie, rien qu'à l'idée de voir le pape ou des évêques dialoguer avec des schismatiques ou des hérétiques. Évidemment! Je sais bien que les Mgr Williamson n'ont pas la berlue quand ils se penchent sur des documents anciens.