L'Église en Pologne

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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par Pathos » sam. 08 oct. 2016, 19:24

C'est vrai Kerniou on a la mémoire courte dans ce pays ; on aurait mieux fait de l'écouter lui ou son rival breton

https://www.youtube.com/watch?v=WNOiZMrd3wQ
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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par Relief » sam. 08 oct. 2016, 20:17

"L'avortement pour femmes polonaises a été introduit par Adolf Hitler, le 9 mars 1943"

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Dernière modification par Relief le sam. 08 oct. 2016, 23:29, modifié 1 fois.

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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par Relief » sam. 08 oct. 2016, 20:36

Kerniou a écrit :Heureusement que la France n'a pas fermé ses frontières aux migrants polonais qui ont fui leur pays, par villages entiers, pour venir s'installer dans le nord de la France ! .
Vous oubliez que notre pays a expulsé massivement ces Polonais quand il n'a plus eu besoin d'eux : 100.000 ont été renvoyés en Pologne durant les années 30, alors qu'à l'origine le recrutement avait été fait directement en Pologne par le gouvernement français.
Kerniou a écrit :Idem pour les hongrois et les autres ressortissants des pays de l'est qui ont fui le communisme ! Les hommes ont la mémoire courte !
Vous vous trompez. Depuis 1945, la France a toujours été le pays d'Europe occidentale à avoir la politique migratoire la plus restrictive vis-à-vis des populations des pays de l'Est.
Le cas de l'ex-Yougoslavie est parlant, celui de l'immigration polonaise récente aussi. Polonais qui se sont rabattus sur la Grande-Bretagne, comprenant que de l'amitié historique franco-polonaise il ne restait que des mots.

A des populations catholiques formées et éduquées, notre pays a préféré une immigration en provenance de ses colonies musulmanes.
Kerniou a écrit : Les magyars dont la tradition est faite d'inlassables invasions guerrières, ont érigé, cette fois, concrètement, un nouveau rideau de fers barbelés !..
Ils n'ont peut-être tout simplement pas envie de devenir la France....ni d'avoir eux aussi dans 50 ans une population à majorité musulmane.

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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par Cinci » dim. 09 oct. 2016, 14:27

Bonjour,
Suliko :
Avancées dans quoi? Dans la décadence? Assurément!
C'est un point de vue.

On parle bien sûr de sociétés avancées par rapport à d'autres, par rapport à celles dont le taux d'analphabétisme des populations atteindrait les 80% et plus; les comparant avec des sociétés qui n'ont pas accès à l'électricité, qui ne disposent pas de bonnes sources d'eau potable, qui méconnaissent les droits de la personne, là où les gens meurent beaucoup plus jeunes, sans possibilité de se faire soigner, etc.
[…] le point sur lequel je suis très claire, c'est que le but final des catholiques doit bien rester la prohibition totale de l'avortement. Cet objectif ne devrait à mon sens pas être édulcoré dans les discours des croyants, même si dans les faits, c'est un processus qui, s'il aboutit, risque de prendre du temps dans pas mal de pays.
Le genre de société dans laquelle nous voudrions vivre constitue le véritable obstacle à l'établissement d'un quelconque front commun sur la question. Ce serait mon impression en tout cas.



J'ai bien conscience que les Français ou les Canadiens ne vont pas se réveiller demain en se disant que l'avortement est un horrible péché à interdire! Pour être honnête, je ne pense pas que l'avortement sera interdit par des Occidentaux majoritairement incroyants. Il faudrait un minimum de retour à la foi…
Alors vous êtes d'accord que l'on n'entrevoit pas le jour où des pays d'Europe de l'Ouest devrait donner satisfaction à l'Église catholique dans ce dossier, à supposer même que l'Église devrait se satisfaire de mesures répressives. C'est déjà un premier point. On ne voit pas quand ni comment nos gouvernements libéraux pourraient se livrer à un répression dans le domaine.


Mais même dans le cas où le catholicisme demeurerait très minoritaire dans l'avenir, cela ne nous dispenserait aucunement de continuer envers et contre tout à suivre l'enseignement de l'Eglise, qui nous dit que l'avortement est un meurtre et un très grave péché, qui doit être interdit par les pouvoirs publics.
Là, c'est plus compliqué. Parce que vous embarquerez sur le terrain politique.

Il peut sans doute exister différents point de vue, vous aimeriez peut-être qu'il n'en soit qu'un seul.

Mais si vous prenez juste le cas des évêques conservateurs de Pologne, vous verrez tout de suite qu'eux-mêmes semblent éprouver quelques difficultés à considérer les femmes concernées comme des criminels. A-t-on déjà vu des meurtres pour lesquels les autorités afficheraient autant de complaisance? On a des évêques conservateurs de Pologne qui sont complaisants à l'égard de criminelles, dirait-on. Ils ne sont pas convaincus que ces femmes sont des criminelles. Ils ne suggèrent pas que ces femmes soient emprisonnées.

Alors, pourquoi tant vouloir parler de meurtre ou d'assassinat?

Une réponse possible pourrait consister à faire valoir qu'il n'y a justement pas d'équivalence entre la catégorie du meurtre et l'avortement. C'est ce qui expliquera le comportement « incohérent » de ces évêques polonais. Mettre un terme au développement d'un embryon de six ou huit semaines, empêcher la naissance d'un être humain, mais ce n'est pas exactement la même chose que le fait de s'attaquer à un citoyen pour le tuer. Pour peu que le geste d'avorter soit grave et relève bien de la catégorie du péché, il ne s'ensuit pas qu'il faille abolir certaines distinctions.

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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par Cinci » dim. 09 oct. 2016, 14:51

Faut voir ce passage du texte référencé par Axou :
Bien sur la vie d’un petit peut mériter tous les sacrifices, même le plus grand de tous. Mais quand l’Eglise nous annonce la beauté de la vie humaine dés son commencement, quand elle nous invite à la contempler et à la protéger courageusement, elle n’entend pas prendre à la place des personnes une telle décision.
Une telle composition s'accorderait plutôt mal avec l'idée que l'avortement doit correspondre à un meurtre. Quand il s'agit de meurtre au premier degré, la justice de tous les pays du monde n'abandonne jamais à la seule conscience individuelle la décision de supprimer ou pas sa belle-mère, grand-papa ou le chef du village.


P.S : qu'est-ce que des messages touchant l'immigration viennent faire dans ce fil? :!:

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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par axou » dim. 09 oct. 2016, 19:23

Cinci a écrit : Mais si vous prenez juste le cas des évêques conservateurs de Pologne, vous verrez tout de suite qu'eux-mêmes semblent éprouver quelques difficultés à considérer les femmes concernées comme des criminels. A-t-on déjà vu des meurtres pour lesquels les autorités afficheraient autant de complaisance? On a des évêques conservateurs de Pologne qui sont complaisants à l'égard de criminelles, dirait-on. Ils ne sont pas convaincus que ces femmes sont des criminelles. Ils ne suggèrent pas que ces femmes soient emprisonnées.

Alors, pourquoi tant vouloir parler de meurtre ou d'assassinat?

Une réponse possible pourrait consister à faire valoir qu'il n'y a justement pas d'équivalence entre la catégorie du meurtre et l'avortement. C'est ce qui expliquera le comportement « incohérent » de ces évêques polonais. Mettre un terme au développement d'un embryon de six ou huit semaines, empêcher la naissance d'un être humain, mais ce n'est pas exactement la même chose que le fait de s'attaquer à un citoyen pour le tuer. Pour peu que le geste d'avorter soit grave et relève bien de la catégorie du péché, il ne s'ensuit pas qu'il faille abolir certaines distinctions.
Oui c'est l'évidence même. Arrêter la vie en son sein est un acte grave, elle n'est cependant pas comparable sur le plan de la gravité avec le meurtre d'une personne déja née (ou viable). Nous pouvons rappeler également l'"incohérence"des évêques de France en 1975, qui avait accepté un deal avec Mme Veil : ils n'ont favorisé aucune manifestation ni protestation (silence radio quoi) en échange du nom remboursement de l'acte par la sécurité sociale. On ne les imagine pas faire ce genre de deal avec l'infanticide !

La raison pour laquelle le CEC n'évoque pas le cas de la mère dont la vie est mise en danger par la grossesse (il parle de risque pour la santé et pas de risque pour la vie, si j'ai bien lu) est lié à cette "incohérence" insupportable. Plutôt que de dire des propos contradictoires ou trop durs (avec peut-être même un risque de procès), le CEC n'en parle pas.
Le sujet est affreusement complexe.

Bien à vous,

Axou

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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par Héraclius » dim. 09 oct. 2016, 19:54

Oui c'est l'évidence même. Arrêter la vie en son sein est un acte grave, elle n'est cependant pas comparable sur le plan de la gravité avec le meurtre d'une personne déja née (ou viable). Nous pouvons rappeler également l'"incohérence"des évêques de France en 1975, qui avait accepté un deal avec Mme Veil : ils n'ont favorisé aucune manifestation ni protestation (silence radio quoi) en échange du nom remboursement de l'acte par la sécurité sociale. On ne les imagine pas faire ce genre de deal avec l'infanticide !
Je ne crois pas vraiment qu'il y ait une distinction entre l'infanticide et l'avortement. Il faut quand même dire que philosophiquement, il serait très difficile de fonder une différence en dignité entre le foetus et le bébé. Par exemple, une proposition philosophique simple pourrait dire que la dignité correspond au degré de maturité atteint par l'être. Mais si on accepte cette proposition, alors ont doit accepter ses conséquences, comme le fait qu'un être humain de trois ans aurait une dignité inférieure à son frère de 7 ans. En réalité, le manque d'élément fort de rupture existentielle dans le développement de l'être humain impose soit d'en proclammer un arbitrairement (à partir de tel moment choisit par convention humaine, l'être est revêtu d'une dignité transcendante), soit de ne pas en poser et de considérer l'existence comme totalement digne dès son commencement. Bien sûr, la première proposition peut être un peu modifée pour la rendre plus acceptable, en plaçant des degrés dans la rupture entre l'être neutre et l'être revêtu de la dignité humaine, mais on ne fait que s'aventurer sur des chemins d'une grande dangerosité en terme de conséquences morales.

Bref, toute philosopie - ou théologie - morale qui défend l'idée de la dignité humaine se trouve dans une situation très incertaine dès qu'elle se met à établir des limitations à la possession de cette dignité. Des spectres moraux terrifants se mettent bien vite à hanter nos conceptions éthiques et morales...

Maintenant, il y a une distinction qui existe dans la conscience humaine. La conscience du péché est considérablement plus élevée, dans notre société, dans les cas d'infanticide que dans les cas d'avortement. La pression exercée par la société sur la loi naturelle (et l'absence de contact direct avec le foetus) altère notre jugement. Donc oui, dans bcp de cas, le péché d'avortement est en pratique moins grave que le meurtre régulier, à l'évidence. J'ai des camarades de classes qui ont avortées alors que leur conscience les empêcherait de recourir à l'infanticide en aucun cas.

A noter que l'Eglise en est très consciente ; en témoigne la charge d'excommunication qu'elle met sur l'avortement. Il y a des péchés tout aussi graves qui ne sont pas condamnables par excommunication, mais c'est pour l'Eglise un moyen de montrer, dans un contexte ou son enseignement est potentiellement relativisable, ou des catholique mourraient préférer les lois des hommes aux lois de Dieu, que ces dernières sont absolues et ne souffrent pas d'être transgressées. Par opposition, le meurtre régulier est puni par toutes les sociétés humaines et reste ancré dans notre conscience comme quelque chose de grave.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par Suliko » dim. 09 oct. 2016, 21:05

On parle bien sûr de sociétés avancées par rapport à d'autres, par rapport à celles dont le taux d'analphabétisme des populations atteindrait les 80% et plus; les comparant avec des sociétés qui n'ont pas accès à l'électricité, qui ne disposent pas de bonnes sources d'eau potable, qui méconnaissent les droits de la personne, là où les gens meurent beaucoup plus jeunes, sans possibilité de se faire soigner, etc.
Et alors? Nous vivons dans une société matériellement prospère, mais spirituellement et moralement profondément malade,
Le genre de société dans laquelle nous voudrions vivre constitue le véritable obstacle à l'établissement d'un quelconque front commun sur la question. Ce serait mon impression en tout cas.
Mais le problème vient de vous! Vous êtes catholique, mais allergique à l'idée de vivre dans une société un minimum chrétienne...
Alors vous êtes d'accord que l'on n'entrevoit pas le jour où des pays d'Europe de l'Ouest devrait donner satisfaction à l'Église catholique dans ce dossier, à supposer même que l'Église devrait se satisfaire de mesures répressives. C'est déjà un premier point. On ne voit pas quand ni comment nos gouvernements libéraux pourraient se livrer à un répression dans le domaine.
Mais ce n'est pas la question! Ce n'est pas parce que nos gouvernements ne sont pas du tout prêts à remettre le "droit" à l'avortement en question qu'en tant que catholiques, nous devons êtres d'accord avec eux...
Il peut sans doute exister différents point de vue, vous aimeriez peut-être qu'il n'en soit qu'un seul.
Ce qui me semble certain, c'est qu'il n'y a qu'un seul point de vue catholique sur l'avortement.
Alors, pourquoi tant vouloir parler de meurtre ou d'assassinat?
Parce que c'est la réalité de l'avortement. Et si beaucoup de catholiques peinent à y croire, c'est tout simplement parce que l'avortement est devenu légal et que c'est hélas de nos jours une pratique massive! Comme pour tant d'autres sujets, l'être humain tend à considérer comme justifiable et légitime ce qui se pratique couramment. Autrefois, le divorce était très mal vu par les catholiques et les divorcés étaient presque considérés comme des pestiférés, parce que les catholiques divorçaient très peu. Aujourd'hui, même dans les milieux les plus traditionnels, on ne voit plus les choses ainsi, même si on considère évidemment toujours le divorce comme un péché grave. Pour être honnête, je ne crois pas que l'on aide les femmes qui ont avorté en ne les considérant que comme des victimes, car elles ne sont pas que cela. Elles ont commis un crime abominable devant le Seigneur et si l'on désire qu'elles en prennent conscience et se repentent, il faudrait mieux oser dire la réalité de l'avortement et désirer sa pénalisation. Parce que comme vous le soulignez, se borner à lutter pour diminuer le nombre d'avortements et refuser de considérer les femmes concernées comme des criminelles, c'est insinuer dans les consciences catholiques que l'avortement est un crime de gravité moindre, et en réalité, presque pas un crime. C'est, me semble-t-il, votre avis. Le problème, c'est que tel ne fut pas l'enseignement traditionnel de l'Eglise, qui voyait dans l'avortement un crime d'une nature particulièrement odieuse, puisque visant l'être le plus fragile et sans défense qui soit. Et personnellement, en tant que femme, je trouve que l'avortement est vraiment un crime horrible contre la féminité. Je ne vois pas grand chose qui avilisse autant les femmes que le fait de se débarrasser de l'enfant qu'elles portent et de ne pas ressentir de culpabilité profonde.
Bon, pour résumer, l'avortement est un crime (il n'y a aucune raison scientifique ou philosophique pour ne pas le considérer comme tel) et comme tout crime, il doit être puni. Ce n'est pas parce que c'est devenu un pratique courante que cela en fait un moindre mal. On ne peut pas raisonner ainsi, c'est absurde!
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par axou » dim. 09 oct. 2016, 21:17

Héraclius a écrit :

Bref, toute philosopie - ou théologie - morale qui défend l'idée de la dignité humaine se trouve dans une situation très incertaine dès qu'elle se met à établir des limitations à la possession de cette dignité. Des spectres moraux terrifants se mettent bien vite à hanter nos conceptions éthiques et morales...
C'est juste. la limitation, c'est très simple à comprendre. Elle vient du fait que la personne est dans le ventre d'une femme ! De manière instinctive, pour le plus grand nombre de personnes, nous respectons cette femme et sa décision même si elle est dramatique parce que cela se passe dans son ventre ! On ne peut comparer le drame de l'avortement à aucun autre drame. Les bons évêques polonais répugnent à dire les mères comme criminelles à cause de cela. Sommes -nous encore imprégnés par la toute- puissance archaique de la déesse mère sur toute vie ? Peut-être.
A mon avis, de manière consciente ou inconsciente, nous sommes imprégnées par le fait que ce qui est dans le ventre d'une femme lui appartient. Bien sur ce n'est pas complètement vrai, mais je crois que ce n'est pas complètement faux non plus.

Les femmes confrontées à une grossesse non désirée vivent une épreuve qui doivent nous inciter à une immense compassion.

Bien à vous,

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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par Suliko » dim. 09 oct. 2016, 23:30

C'est juste
Mais non! Héraclius dit tout le contraire de vous! Il est incohérent de déclarer que la personne humaine n'a pas droit à la vie lorsqu'elle est encore dans le sein de sa mère.
Elle vient du fait que la personne est dans le ventre d'une femme !
Et alors?
De manière instinctive, pour le plus grand nombre de personnes, nous respectons cette femme et sa décision même si elle est dramatique parce que cela se passe dans son ventre !
Sauf qu'il y a encore 50-60 ans, la majorité des personnes ne respectait absolument pas ce choix! La majorité ne fait pas la vérité! Il n'y a pas à respecter un meurtre...
nous sommes imprégnées par le fait que ce qui est dans le ventre d'une femme lui appartient. Bien sur ce n'est pas complètement vrai, mais je crois que ce n'est pas complètement faux non plus.
Là encore, vous n'êtes pas cohérente. Soit ce qu'il y a dans le ventre de la femme enceinte n'est pas un être humain et donc, il n'y a pas de problème dans le fait de l'éliminer, soit il s'agit bien d'un être humain (c'est la réponse de la science et de la philosophie) et donc l'avortement est un meurtre, le meurtre de la personne la plus faible et sans défense qui soit. Il n'y a en vérité pas d'autre alternative rationnelle.
Les femmes confrontées à une grossesse non désirée vivent une épreuve qui doivent nous inciter à une immense compassion.
Je suis désolée, mais le fait qu'une grossesse puisse être non désirée ne donne en aucune façon le droit à la femme de se débarrasser du "problème"...Et puis sérieusement, nous ne sommes pas au Pakistan ou en Afghanistan : une femme enceinte hors mariage ne risque pas d'être assassinée au nom de l'honneur...Elle n'est même plus mal vue...
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par Kerniou » lun. 10 oct. 2016, 11:07

Pendant un temps, encore récent, celui où l'on pratiquait la peine de mort, l'avortement était considéré comme un crime ... puni, parfois, de la peine de mort.
Maintenant, la peine de mort n'a plus cours et l'avortement est permis ... Comme quoi la valeur de la vie varie selon les lois en vigueur ...
Où se situe la cohérence du respect de la vie ?

De nos jours, les grossesses hors mariage sont mieux acceptées et c'est tant mieux. Mais jusque dans les années 70, c'était encore difficile. Dans ma famille, par exemple, si mes soeurs ou moi-même avions été enceintes avant le mariage, mon père nous aurait mises à la porte de la maison familiale !
Nous étions prévenues, ce n'étaient pas des paroles en l'air !... Nous connaissions nombre de filles de notre âge qui s'étaient retrouvées loin de leur famille, seules en ville avec leur bébé ...
Mon père voulait marcher la tête haute sans que quiquonque ne pût lui faire la moindre allusion sur la conduite de ses filles ...
A cette époque les filles ne devaient pas badiner pas avec l'honneur de leur père !
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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par Kerniou » lun. 10 oct. 2016, 11:24

Si nous sommes responsables des enfants que nous concevons, le contexte de la conception de l'enfant détermine son acceptation par la mère. Le fruit d'un viol ne rappelle pas à la mère le climat d'amour ni le don d'elle-même qui génèrent la conception d'un enfant ... L'enfant va, par sa présence, lui rappeler en permanence la violence de l'agression et l'humiliation subie. La ressemblance au géniteur va lui rappeler le visage de l'homme qui l'agressée et violentée ... Alors que c'est un bonheur de retrouver chez son enfant les traits de tel ou tel membre de la famille; ce sont les traits d'un être aimé.
L'enfant est le fruit de l'amour, pas celui d'un acte criminel.
L'amour que l'on porte à son enfant dépend du contexte de la conception et qu'on le veuille ou non, la conséquence d'un viol n'est pas un fruit de l'amour
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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par AdoramusTe » lun. 10 oct. 2016, 13:35

Kerniou a écrit :Si nous sommes responsables des enfants que nous concevons, le contexte de la conception de l'enfant détermine son acceptation par la mère. Le fruit d'un viol ne rappelle pas à la mère le climat d'amour ni le don d'elle-même qui génèrent la conception d'un enfant ... L'enfant va, par sa présence, lui rappeler en permanence la violence de l'agression et l'humiliation subie. La ressemblance au géniteur va lui rappeler le visage de l'homme qui l'agressée et violentée ... Alors que c'est un bonheur de retrouver chez son enfant les traits de tel ou tel membre de la famille; ce sont les traits d'un être aimé.
L'enfant est le fruit de l'amour, pas celui d'un acte criminel.
L'amour que l'on porte à son enfant dépend du contexte de la conception et qu'on le veuille ou non, la conséquence d'un viol n'est pas un fruit de l'amour
Le problème dans votre raisonnement est que de fait un enfant peut naître d'un viol. Ce qui veut dire que Dieu n'a pas empêché sa naissance. Donc quelque part, Il a voulu qu'un bien résulte d'un mal. D'ailleurs, cet enfant aura peut-être une belle vie, et même sera-t-il peut-être un enfant brillant ?
Evidemment, on ne peut pas demander à une femme violée de garder cet enfant après la naissance. Mais il y a tant de couples en demande d'adoption que l'on ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'issue positive à ce type de situations.
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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par Kerniou » lun. 10 oct. 2016, 18:15

Vous avez raison l'adoption est une solution pour l'enfant mais souvent culpabilisante pour la mère qui ne se pardonne pas d'avoir abandonné son enfant.
Quand l'enfant n'est pas définitivement constitué, pour certaines femmes, c'est différent.
de toute façon, l'avortement n'est jamais une solution., c'est un recours malheureux. Il n'y a pas de solution parfaite.
Je tiens à dire que nos jugements doivent être moins sévères à l'égard de femmes en réelle détresse
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Re: Pologne : les mauvaises excuses de l'Eglise sur l'avortement

Message non lu par Cinci » lun. 10 oct. 2016, 19:36

Suliko,
Et alors?
... et alors vous tenez à avoir le dernier mot, Suliko.

:)


Je disais :
Le problème c'est que je ne vois pas la moindre possibilité pour que des sociétés avancées comme en Europe tournent soudainement en régions du monde où l'avortement devrait correspondre à un tabou religieux. Il me semble que c'est toute notre culture qui contrarie toutes les velléités de censure à ce sujet. Toute notre culture, tout le cinéma, toute la littérature, toute l'industrie, tout notre mode de vie ludique, utilitaire, économique, individualiste, etc.
Vous venez de m'expliquer comment vous croyez la même chose que moi. Vous venez juste d'écrire que l'interdiction n'est pas pour bientôt.

A part ça, vous croyez peut-être que la France représente une société primitive?

Signaler le fait que les pays d'Europe sont des sociétés avancées, comme le faire au passage dans le paragraphe, n'est qu'une simple observation factuelle. La question de l'avortement sur demande est une question qui concerne les pays riches, ceux dont les élites sont éprises de libéralisme, avec démultiplication de droits individuels. Mais vous tenez à rajouter que la décadence morale régnerait cependant.

Décadence ou pas : il n'en changera rien au fait qu'on parle de pays développés, qui pratiquent un art de vivre subtil, qui moussent des tas de loisirs et investissent dans des technologies compliquées, etc.

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