Re: "Les Cathos sont-ils de retour", l'effondrement de l’Eglise en France
Publié : jeu. 22 févr. 2018, 1:35
Je me suis souvent posé cette question. Je crois que c'est pareil.
Pour l'intelligence de la foi
https://cite-catholique.org/
Je me suis souvent posé cette question. Je crois que c'est pareil.
Je suis quelque peu agacé de lire un pareil commentaire. Et ce n'est pas l'envie (une petite tentation, une chatouille) de répondre d'une manière déplaisante qui manquerait.Suliko a écrit :
Je pense au contraire que dans leur majorité, cette génération en a tout à fait conscience, mais ne peux pas changer, pétrie qu'elle est dans une sorte d'orgueil. Imaginez-vous à quel point il peut être difficile pour des gens ayant déjà fait leur vie et ayant vécu pendant des décennies dans cette Eglise de la nouvelle Pentecôte de reconnaître humblement qu'ils se sont fourvoyés ! Ils voient bien que beaucoup de leurs contemporains ne pratiquent plus, que leurs propres enfants sont à présent indifférents à la religion catholique, mais faire leur mea culpa serait en quelque sorte avouer que la vérité était du côté de la Tradition, et cela leur est difficilement supportable (la Tradition, ce sont des "lefebvristes" fermés et intolérants, des mœurs austères et pas assez ouvertes au monde, etc...).
Vous avez lu semble-t-il trop rapidement le message de SulikoCinci a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2018, 15:22Cinci à écrit :Suliko a écrit :
Je pense au contraire que dans leur majorité, cette génération en a tout à fait conscience, mais ne peux pas changer, pétrie qu'elle est dans une sorte d'orgueil. Imaginez-vous à quel point il peut être difficile pour des gens ayant déjà fait leur vie et ayant vécu pendant des décennies dans cette Eglise de la nouvelle Pentecôte de reconnaître humblement qu'ils se sont fourvoyés ! Ils voient bien que beaucoup de leurs contemporains ne pratiquent plus, que leurs propres enfants sont à présent indifférents à la religion catholique, mais faire leur mea culpa serait en quelque sorte avouer que la vérité était du côté de la Tradition, et cela leur est difficilement supportable (la Tradition, ce sont des "lefebvristes" fermés et intolérants, des mœurs austères et pas assez ouvertes au monde, etc...).
Je suis quelque peu agacé de lire un pareil commentaire. Et ce n'est pas l'envie (une petite tentation, une chatouille) de répondre d'une manière déplaisante qui manquerait.
Faire des "lefevbristes fermés et intolérants" des représentants patentés, légitimes et officiels de la Tradition de l'Église avec un grand "T" svp ... Ça ne va pas la tête ? Non mais franchement ! Vous êtes au prise avec une belle illusion, chère Suliko. Vous vous racontez des histoires.
Fleur de Lys,Fleur de Lys a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2018, 0:33Je vais peut-être vous irriter, mais n'est-ce pas un moindre mal, dans un Monde sans Dieu, qu'il y ai des commautés chrétiennes en forte progression, même si elles sont protestantes évangélistes?
Je sais que beaucoup critiquent durement l'Eglise catholique, mais ils sont chrétiens, n'est-ce pas l'essentiel? Surtout face aux athées anticléricaux et musulmans. Ils sont la preuve que les gens peuvent ouvrir leur coeur et leur esprit à la Foi, à contre-courant du Siècle. Et qu'aussi les catholiques s' y prennent peut-être mal pour partager leur Foi? (Sérieux, y a de ces messes soporifiques!).
S'agit-il de ce livre ? http://www.paixliturgique.fr/aff_lettre ... _N_ID=2698Héraclius a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2018, 17:33Un sociologue a récemment écrit un ouvrage assez médiatisé que j’ai eu l’occasion de parcourir dans une librairie : il note notamment le rôle crucial de la fin de la confession régulière comme cause centrale de la chute de la pratique religieuse globale. En effet, selon lui, statistiques à l’appui, un point central de la perte d’influence de l’Eglise est la perte des 15 pour cent de catholiques se confessant sur une base mensuelle, qui constituait sa "force de frappe culturelle". Or qui a dit à ces 15 pour cent que leur pratique était une superstition médiévale culpabilisante et les a invités à se limiter à passer deux fois par an dans le confessionnal ? Ce ne sont ni des laïcs ni des non-cathos.
Oui, c'est tout à fait exact. C'est une analyse à laquelle je souscris sans réserve aucune.Héraclius a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2018, 17:33Un version plus modeste de la revendication de Suliko n’est pas totalement stupide non plus. Il y a toute une génération de clercs qui a fait de très grands dommages à l’Eglise, et qui est directement responsable de la crise post-conciliaire. Pas la seule cause de cette dernière, évidemment, mais avec une lourde responsabilité. Le manque de formation du catholique actuel moyen, typiquement, n’est pas l’oeuvre du monde ou de mai 68 ou de la sécularisation : c’est celle d’un certain clergé.
Il ne faut pas, par fidélité à l’Eglise, vouloir défendre systématiquement l’institution. Le clergé est responsable de la chute brutale des courbes dans les années 70. Un sociologue a récemment écrit un ouvrage assez médiatisé que j’ai eu l’occasion de parcourir dans une librairie : il note notamment le rôle crucial de la fin de la confession régulière comme cause centrale de la chute de la pratique religieuse globale. En effet, selon lui, statistiques à l’appui, un point central de la perte d’influence de l’Eglise est la perte des 15 pour cent de catholiques se confessant sur une base mensuelle, qui constituait sa "force de frappe culturelle". Or qui a dit à ces 15 pour cent que leur pratique était une superstition médiévale culpabilisante et les a invités à se limiter à passer deux fois par an dans le confessionnal ? Ce ne sont ni des laïcs ni des non-cathos.
Bien sûr glisser d’"un certain clergé" à "l’Eglise conciliaire", voilà qui est problématique. Mais il faut quand même voir que fut un temps où les séminaires évitaient activement l’orthodoxie. Et ceux qui la critiquaient n’étaient pas des traditionalistes, mais des figures comme le Cardinal Journet, comme Louis Bouyer, comme la bande qui allait fonder Communio : des gens intelligents et loin des extrêmes. Il me semble crucial de reconnaître le degré de la crise interne à l’Eglise pour aller de l’avant.
Cela ne veut pas dire que nous devrions tous partir en pélerinage à Ecône, Dieu merci.
S’agissant d’un état des lieux du catholicisme français, deux écueils sont à éviter. Le premier, qui consiste à regarder la réalité avec des lunettes roses, a caractérisé pendant trois ou quatre décennies le discours épiscopal et celui de la plus grande partie de la presse catholique qui ne voulait pas voir la réalité en face, à savoir que les fruits attendus des années postconciliaires n’ont pas été au rendez-vous. Au lieu du printemps de l’Église, nous avons assisté, après l’élan initial, à un formidable recul de la pratique, à une crise des vocations, et à l’échec de la transmission de la foi.
[...]
En sens inverse, tendance qui prévaut souvent chez les « tradis », certains croient vivre les derniers jours de l’Église de France, souvent en mythifiant le passé.
[...]
En fait, nous sommes passés d’une société laïque imprégnée de restes de chrétienté à une société hyper-laïciste et postchrétienne. Il s’agit d’un bouleversement de civilisation concomitant de Vatican II, dont le concile n’a pas été la cause puisqu’il a voulu lui apporter des réponses, mais qui a pu jouer un rôle d’accélérateur sur des phénomènes antérieurs et parfois extrinsèques à l’Église.
Quelles sont les principales faiblesses et forces du catholicisme français ?
Les faiblesses, dans le désordre : un corps épiscopal souvent trop prudent ; le manque de formation de trop de laïcs ; l’impécuniosité qui rend tout projet difficile ; l’hostilité politique et médiatique à l’égard de l’anthropologie chrétienne ; le danger de l’entre-soi, le catholicisme populaire ayant fondu. Au rang des atouts, des clivages internes beaucoup moins marqués qu’il y a trente ans ; de nouveaux intellectuels (la génération Bellamy) ; une jeunesse catholique très déterminée et prête à s’engager, reflet d’un tissu de familles nombreuses qui n’a pas son équivalent à l’étranger, mais surtout, surtout, un ancrage spirituel extrêmement fort, qui se remarque dans le renouveau des pèlerinages ou de l’adoration eucharistique.
Source : la Nef
Oui, mais je réagis à l'affirmation première et tranchante de Suliko.Un version plus modeste de la revendication de Suliko n’est pas totalement stupide non plus. Il y a toute une génération de clercs qui a fait de très grands dommages à l’Eglise, et qui est directement responsable de la crise post-conciliaire. Pas la seule cause de cette dernière, évidemment, mais avec une lourde responsabilité. Le manque de formation du catholique actuel moyen, typiquement, n’est pas l’oeuvre du monde ou de mai 68 ou de la sécularisation : c’est celle d’un certain clergé.
Je vois mal en quoi le monde justement ne pourrait être le vrai responsable d'une certaine démobilisation. Le monde représente traditionnellement tout ce qui combat contre l'esprit. Mettez-y le libéralisme, le démocratisme, le matérialisme, le freudisme, la crise de l'autorité, l'hédonisme, le consumérisme, etc.Héraclius a écrit :
Le manque de formation du catholique actuel moyen, typiquement, n’est pas l’oeuvre du monde ou de mai 68 ou de la sécularisation : c’est celle d’un certain clergé.
Cher Cinci,
Le document Gravissimum educationis du dernier concile rappelle l'importance de l'éducation scolaire catholique.
Pour moi, ça ne souffre aucune ambiguïté, l'Eglise promeut l'éducation scolaire catholique, même après le dernier concile. Il faut aussi garder à l'esprit, me semble-t-il, que le Magistère s'adresse au monde entier dans ce type de document, et pas seulement à une société occidentale de culture catholique.Mais, pour s’acquitter de la mission que lui a confiée le Seigneur qui l’a fondée, d’annoncer à tous les hommes le mystère du salut et de tout édifier dans le Christ, notre sainte Mère l’Église doit prendre soin de la totalité de la vie de l’homme y compris de ses préoccupations terrestres, dans la mesure où elles sont liées à sa vocation surnaturelle. Elle a donc un rôle à jouer dans le progrès et le développement de l’éducation. C’est pourquoi le Concile proclame certains principes fondamentaux de l’éducation chrétienne, spécialement en ce qui touche la vie scolaire.
[...]
À ses enfants, l’Église est donc tenue, comme Mère, d’assurer l’éducation qui inspirera toute leur vie de l’esprit du Christ ; en même temps, elle s’offre à travailler avec tous les hommes pour promouvoir la personne humaine dans sa perfection, ainsi que pour assurer le bien de la société terrestre et la construction d’un monde toujours plus humain.
[...]
Les droit et devoir, premiers et inaliénables, d’éduquer leurs enfants reviennent aux parents. Ils doivent donc jouir d’une liberté véritable dans le choix de l’école. Les pouvoirs publics, dont le rôle est de protéger et de défendre les libertés des citoyens, doivent veiller à la justice distributive en répartissant l’aide des fonds publics de telle sorte que les parents puissent jouir d’une authentique liberté dans le choix de l’école de leurs enfants selon leur conscience.
[...]
En outre, dans la conscience qu’elle a du très grave devoir de veiller assidûment à l’éducation morale et religieuse de tous ses enfants, l’Église se doit d’être présente, avec une affection et une aide toute particulière, aux très nombreux enfants qui ne sont pas élevés dans les écoles catholiques.
[...]
L’école catholique revêt une importance considérable dans les circonstances où nous sommes, puisqu’elle peut être tellement utile à l’accomplissement de la mission du Peuple de Dieu et servir au dialogue entre l’Église et la communauté des hommes, à l’avantage de l’une et de l’autre. Aussi, le Concile proclame-t-il à nouveau le droit de l’Église, déjà affirmé dans maint document du Magistère, de fonder et de diriger des écoles de tous ordres et de tous degrés. Il rappelle que l’exercice de ce droit importe au premier chef à la liberté de conscience, à la garantie des droits des parents ainsi qu’au progrès de la culture elle-même.
[...]
Le Concile exhorte instamment les jeunes à prendre conscience de la valeur éminente de la fonction enseignante et à être prêts à l’assumer avec courage et générosité surtout dans les régions où le manque de maîtres met en péril l’éducation de la jeunesse.
[...]
Le Concile exprime sa profonde gratitude envers les prêtres, religieux, religieuses et laïcs qui, en esprit de renoncement évangélique, s’adonnent à l’œuvre excellente entre toutes de l’éducation et de l’enseignement dans les écoles de tous les genres et de tous les niveaux.
Source : vatican.va