Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

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prodigal
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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par prodigal » ven. 24 mars 2017, 22:48

Vous me faites un procès d'intention. Je ne cherche pas à prouver une thèse préétablie, j'examine avec mes interlocuteurs et mon esprit critique ce qui concerne le sujet, et ce quel qu'il soit.
Mon interrogation respecte le sujet de ce fil, et porte donc sur les fondements du traditionalisme. Cela m'amène à m'interroger sur le choix de ce mot. Pourquoi vouloir s'appeler traditionaliste? pourquoi vouloir défendre le traditionalisme? et même, qu'est-ce que c'est, être traditionaliste?
Il se trouve que cela reprend le nom d'une vieille doctrine, un peu oubliée, je suis d'accord avec vous. Je me dis que ce n'est pas forcément un pur hasard, que la vieille doctrine et les nouveaux groupes ont peut-être tout simplement en commun l'idée que c'est l'autorité de la tradition et non la raison qui est la norme de la vérité. Si vous n'êtes pas d'accord rien ne vous empêche d'expliquer votre position.
Mais apparemment vous ne tenez pas vraiment à cette appellation, enfin je n'en sais rien vous ne le dites pas clairement. Si vous n'êtes pas traditionaliste, mais plus simplement chrétien attaché à la tradition catholique, vous n'avez pas à vous sentir concerné par mes questions. C'est pour cela que j'ai précisé qu'il arrivait qu'on emploie le mot de traditionaliste parfois simplement pour désigner une sensibilité et que dans ce cas je n'y voyais rien de mal, pas pour opposer artificiellement comme vous dites des gens dont vous dites en même temps, à juste titre selon moi, qu'ils sont très différents.
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Pierre Carhaix
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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par Pierre Carhaix » ven. 24 mars 2017, 23:07

prodigal a écrit :
ven. 24 mars 2017, 22:48
Vous me faites un procès d'intention. Je ne cherche pas à prouver une thèse préétablie, j'examine avec mes interlocuteurs et mon esprit critique ce qui concerne le sujet, et ce quel qu'il soit.
Mon interrogation respecte le sujet de ce fil, et porte donc sur les fondements du traditionalisme. Cela m'amène à m'interroger sur le choix de ce mot. Pourquoi vouloir s'appeler traditionaliste? pourquoi vouloir défendre le traditionalisme? et même, qu'est-ce que c'est, être traditionaliste?
Il se trouve que cela reprend le nom d'une vieille doctrine, un peu oubliée, je suis d'accord avec vous. Je me dis que ce n'est pas forcément un pur hasard, que la vieille doctrine et les nouveaux groupes ont peut-être tout simplement en commun l'idée que c'est l'autorité de la tradition et non la raison qui est la norme de la vérité. Si vous n'êtes pas d'accord rien ne vous empêche d'expliquer votre position.
Mais apparemment vous ne tenez pas vraiment à cette appellation, enfin je n'en sais rien vous ne le dites pas clairement. Si vous n'êtes pas traditionaliste, mais plus simplement chrétien attaché à la tradition catholique, vous n'avez pas à vous sentir concerné par mes questions. C'est pour cela que j'ai précisé qu'il arrivait qu'on emploie le mot de traditionaliste parfois simplement pour désigner une sensibilité et que dans ce cas je n'y voyais rien de mal, pas pour opposer artificiellement comme vous dites des gens dont vous dites en même temps, à juste titre selon moi, qu'ils sont très différents.
Mais les tradis n'emploient pas le mot de "traditionalisme". Encore une fois, ce n'est pas une doctrine. Vous ne trouvez aucun texte se réclamant textuellement du "traditionalisme". On va parler de tradition, de missel, de liturgie, de catéchisme, bref, le vocabulaire employé est celui de l'Église. La doctrine revendiquée est celle de l'Église.

Le même mot apparaît, mais le sens est différent.

Ça devient absurde, cette discussion, franchement.

Un exemple :
Vous connaissez le radicalisme ? Mouvement politique français sous la troisième République. Maintenant qu'est-ce qu'on entend aujourd'hui par radicalisme ? Vous voyez, un même mot, deux concepts différents, et deux contextes historiques différents aussi.

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prodigal
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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par prodigal » ven. 24 mars 2017, 23:45

Bon, d'accord, le traditionalisme n'existe pas. Pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt? Cela aurait évité en effet quelques malentendus.
Je suis en tous cas ravi que vous pensiez cela, puisqu'au commencement de mon intervention, j'ai voulu exprimer, souvenez-vous, mon rejet de l'enfermement dans l'alternative traditionalisme contre modernisme. Ce que vous faites vous-même, si j'ai bien lu, sur un autre fil.
Il n'y a donc pas de doctrine traditionaliste, pas de docteurs tradis qu'il faut croire sur parole, mais seulement la doctrine de l'Eglise catholique romaine, celle qu'enseignent le pape, les prêtres et les évêques, et que tout baptisé est invité à entendre, comprendre et méditer, quelle que soit sa sensibilité. Cela me va.
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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par Marc Oh » sam. 25 mars 2017, 0:52

prodigal a écrit :
ven. 24 mars 2017, 23:45
Bon, d'accord, le traditionalisme n'existe pas. Pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt? Cela aurait évité en effet quelques malentendus.
Je suis en tous cas ravi que vous pensiez cela, puisqu'au commencement de mon intervention, j'ai voulu exprimer, souvenez-vous, mon rejet de l'enfermement dans l'alternative traditionalisme contre modernisme. Ce que vous faites vous-même, si j'ai bien lu, sur un autre fil.
Il n'y a donc pas de doctrine traditionaliste, pas de docteurs tradis qu'il faut croire sur parole, mais seulement la doctrine de l'Eglise catholique romaine, celle qu'enseignent le pape, les prêtres et les évêques, et que tout baptisé est invité à entendre, comprendre et méditer, quelle que soit sa sensibilité. Cela me va.
une "categorisation" inventé par les media (chacun a sa tête de turc!)? Un vent sur les braises de la division? Nous sommes tous victime, il me semble, (en tous cas moi j'en suis sur!) des ces forces centripètes s'enfonçant comme des coins dans l'unification (en marche, il reste de la route.) . Je pense de plus en plus que ma question de départ n'avait pas grand sens: parler de traditionalisme en faisant abstraction de la pratique religieuse et en son cœur de la liturgie. Ce n'est peu être "que" ça? Mais c'est déjà quelque chose d'énorme, quelque chose qui fait vivre sa foi. Il faut une foi vivante pour avoir accès au Saintes Écritures éclairées par la Tradition.
Je propose que le traditionalisme (en sens n°.. ) n'est pas une foi mais l' expression dans la pratique de la foi de l’Église catholique qui en son cœur fondamental (celui de la foi) m’apparaît immuable en dehors des hérésies bien sur. L'aspect peu évolué avec les regards. Certain siècles préciseront tel ou tel point, déclareront tel ou tel dogme, mais qui ont été vrai depuis toujours et pour toujours. Cette éclairage n'est qu'un angle de vue, d'un ignare en plus!
C'est une vision naïve et romantique?
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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par Cinci » sam. 25 mars 2017, 13:51

Prodigal :

... et les nouveaux groupes ont peut-être tout simplement en commun l'idée que c'est l'autorité de la tradition et non la raison qui est la norme de la vérité.
Les traditionalistes (ou les "intégristes") se caractérisent par leur refus de cette "ouverture au monde" et dont le dernier grand concile de l'Église catholique serait sensé être le vecteur; l'aggiornamento.

Ce sont tous ceux qui refusent le changement, qui aimeraient retrouver une Église comme celle du temps de Pie X ou Pie XI. C'est à dire? Une Église fortement hiérarchisée, disciplinée par une main de fer, imposant le dogme (la bonne pratique, le bon rituel, la censure) à coups de cravache et n'hésitant pas si nécessaire à excommunier en masse, à dégrader, à chasser de l'Église les déviants. C'est l'Église du Christ-Roi, et qui, par sa doctrine, imposerait à la société civile un mode de fonctionnement chrétien, avec une école transmettant la foi chrétienne et catholique, avec des juges et une police au service de l'Église.

Un traditionaliste ne peut pas accepter le régime libéral, la démocratie parlementaire et où des politiciens ou des partis pourraient voter des lois contraires à la morale chrétienne.

Un traditionaliste exige le droit de dénoncer les rabbins, celui de condamner l'islam ou fustiger les protestants. Un traditionaliste veut que le prêtre soit respecté, en soutane, face à l'autel dans la bonne direction et pour offrir le sacrifice au Père. Il faut pour tout cela de l'encens, du latin autant que possible, du grégorien. Il demande un décorum adéquat, le traditionaliste. Une pompe minimale et uniforme, en sus de devoir y communier à genoux et sur la langue, après confession et respect du jeûne eucharistique.

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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par Suliko » sam. 25 mars 2017, 13:54

Je vais essayer de donner ma petite définition des traditionalistes.
Ce sont des catholiques attachés à la messe traditionnelle et jugeant le dernier concile et son application d'une manière plus ou moins négative. S'ils pouvaient simplement se présenter comme catholiques, ils en seraient ravis, mais étant donné qu'aujourd'hui sont considérés comme tels des gens qui se sont en fait considérablement éloignés de la foi, cette clarification de "traditionaliste" n'est pas forcément inutile. Elle permet également de les distinguer des catholiques conservateurs, qui eux tentent plutôt d'interpréter le concile dans un sens parfaitement orthodoxe (c'est l'herméneutique de la continuité). Parmi ceux-là se trouvent bien entendu des gens attachés à la messe traditionnelle et la frontière entre les deux groupes est parfois un peu floue, me semble-t-il.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par Cinci » sam. 25 mars 2017, 14:15

Pierre Carhaix :
Mais les tradis n'emploient pas le mot de "traditionalisme". Encore une fois, ce n'est pas une doctrine. Vous ne trouvez aucun texte se réclamant textuellement du "traditionalisme". On va parler de tradition, de missel, de liturgie, de catéchisme, bref, le vocabulaire employé est celui de l'Église. La doctrine revendiquée est celle de l'Église.
Habituellement c'est Mgr Williamson qui va réaliser sa propre lecture d'encycliques plus anciennes et qui trouve finalement que c'est l'Église qui serait coupable de trahison.

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Pierre Carhaix
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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par Pierre Carhaix » dim. 26 mars 2017, 2:04

Cinci a écrit :
sam. 25 mars 2017, 13:51
Prodigal :

... et les nouveaux groupes ont peut-être tout simplement en commun l'idée que c'est l'autorité de la tradition et non la raison qui est la norme de la vérité.
Les traditionalistes (ou les "intégristes") se caractérisent par leur refus de cette "ouverture au monde" et dont le dernier grand concile de l'Église catholique serait sensé être le vecteur; l'aggiornamento.

Ce sont tous ceux qui refusent le changement, qui aimeraient retrouver une Église comme celle du temps de Pie X ou Pie XI. C'est à dire? Une Église fortement hiérarchisée, disciplinée par une main de fer, imposant le dogme (la bonne pratique, le bon rituel, la censure) à coups de cravache et n'hésitant pas si nécessaire à excommunier en masse, à dégrader, à chasser de l'Église les déviants. C'est l'Église du Christ-Roi, et qui, par sa doctrine, imposerait à la société civile un mode de fonctionnement chrétien, avec une école transmettant la foi chrétienne et catholique, avec des juges et une police au service de l'Église.

Un traditionaliste ne peut pas accepter le régime libéral, la démocratie parlementaire et où des politiciens ou des partis pourraient voter des lois contraires à la morale chrétienne.

Un traditionaliste exige le droit de dénoncer les rabbins, celui de condamner l'islam ou fustiger les protestants. Un traditionaliste veut que le prêtre soit respecté, en soutane, face à l'autel dans la bonne direction et pour offrir le sacrifice au Père. Il faut pour tout cela de l'encens, du latin autant que possible, du grégorien. Il demande un décorum adéquat, le traditionaliste. Une pompe minimale et uniforme, en sus de devoir y communier à genoux et sur la langue, après confession et respect du jeûne eucharistique.
Lorsqu'on referme violemment et puissamment le dialogue comme vous le faites, dans ce discours ultra caricatural, c'est que l'on se sent menacé et acculé. En psychologie, la colère envers autrui révèle souvent une colère secrète envers soi même, et une grande fragilité intérieure, un mal être profond. Ma conviction est que ce discours reflète chez vous une forte culpabilité. Les tradis vous servent d'exutoire. Tout ce que vous leur reprochez se retrouve en réalité dans votre propre attitude : intolérance, fermeture, refus de l'unité, rigidité, condamnation, etc., comme en un miroir. Et à leurs dépens, vous vous fabriquez une virginité censée vous rassurer.

Mais au fond, c'est votre malaise, et non le mien. Je ne me sens pas concerné par vos anathèmes. J'y vois surtout la confirmation du caractère auto destructeur à l'intérieur de l'Église du modernisme. Et je prends acte de votre refus du dialogue. Soyez sans crainte, je ne viendrai plus vous importuner désormais.
Cdlt.
Dernière modification par Pierre Carhaix le dim. 26 mars 2017, 2:40, modifié 1 fois.

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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par Relief » dim. 26 mars 2017, 2:23

Le traditionalisme en photo : amenez un non croyant ici, il comprendra immédiatement qu'il se passe quelque chose, même s'il ne comprend pas quoi.
Amenez-le à une messe progressiste, il déconsidèrera le catholicisme quasi immédiatement.

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Pierre Carhaix
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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par Pierre Carhaix » dim. 26 mars 2017, 10:47

Suliko a écrit :
sam. 25 mars 2017, 13:54
Je vais essayer de donner ma petite définition des traditionalistes.
Ce sont des catholiques attachés à la messe traditionnelle et jugeant le dernier concile et son application d'une manière plus ou moins négative. S'ils pouvaient simplement se présenter comme catholiques, ils en seraient ravis, mais étant donné qu'aujourd'hui sont considérés comme tels des gens qui se sont en fait considérablement éloignés de la foi, cette clarification de "traditionaliste" n'est pas forcément inutile. Elle permet également de les distinguer des catholiques conservateurs, qui eux tentent plutôt d'interpréter le concile dans un sens parfaitement orthodoxe (c'est l'herméneutique de la continuité). Parmi ceux-là se trouvent bien entendu des gens attachés à la messe traditionnelle et la frontière entre les deux groupes est parfois un peu floue, me semble-t-il.
Laissons tomber les istes et les ismes cinq minutes et considérons qu'il y a des êtres humains qui cherchent à vivre leur foi catholique dans un monde en plein chamboulement, qui ne sont pas pleinement rassasiés par une certaine façon de célébrer la liturgie. Cela représente un groupe très varié et étendu, qui va des paroissiens classiques, qui dans l'ensemble restent fidèles à leur paroisse, et souffrent en silence sans se plaindre, jusqu'aux militants les plus excités et les plus fermés. Et entre ces deux extrêmes, des gens un peu égarés, balotés, hésitants (j'en fais partie), qui passent de l'un à l'autre, comme de Charybde en Scylla, étant en recherche continuelle.

Quant à Vatican II, oui je l'avoue, je ne me sens pas totalement confiant, à cause des conséquences que je constate tous les jours. Mais je m'abstiens de tout jugement, je préfère me reconnaître ignorant des voies divines qui sont impénétrables, et j'espère un jour être éclairé du mystère qui s'est accompli dans l'Église à cette époque. Pour le moment j'évite de regarder dans cette direction. Il y a de toute façon fort à faire en méditant les évangiles et l'enseignement de l'Église, pour s'amender en cette vie, rechercher Dieu, et se réconcilier avec le prochain. Je ne crois pas qu'avoir une opinion tranchée sur le concile soit essentiel pour avancer. Donc je ne m'occupe pas de cette question, qui est du ressort du clergé. Le concile n'a formulé aucun dogme, et l'Église reconnaît la liberté de conscience pour les questions d'ordre pastoral.
Dernière modification par Pierre Carhaix le dim. 26 mars 2017, 13:22, modifié 1 fois.

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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par prodigal » dim. 26 mars 2017, 12:15

Cher Pierre Carhaix,
Juste deux petites précisions pour que ce soit bien clair.
1) la personne que vous accusez d'intolérance en citant son message n'est pas moi. Comme mon pseudo figure dans votre post à vous, un lecteur inattentif pourrait s'y tromper.
2) c'est Cinci que vous dénoncez, et pour ma part je n'ai jamais eu l'impression qu'il était quelqu'un avec qui on ne pouvait pas discuter, depuis le temps qu'il fréquente ce forum. Mais cela ne me regarde pas et je ne veux pas prendre partie, juste en appeler à ne pas se fâcher trop vite (cela vaut pour moi aussi).
Chère Suliko,
je trouve votre définition parfaite. Elle est très proche de ce que j'ai posé comme "le sens 3", mais elle est sans doute plus précise et mieux formulée. Bien entendu, subsiste toujours le paradoxe qui rend si difficile les discussions entre nous. Je crois que vous vous revendiquez du traditionalisme tel que vous l'avez défini, et même parfois j'ai l'impression et je ne crois pas être le seul, que vous tenez qu'il faut être traditionaliste pour pouvoir être sauvé. Alors que moi, toujours en suivant strictement votre définition (et non, je me répète, le simple attachement parfaitement légitime aux formes de piété traditionnelles, donc je ne vise personne en particulier, que ce soit clair), je tiens le traditionalisme pour un grand danger en raison de son caractère de poison pour les âmes, si c'est permis d'essayer de le dire sans être accusé de mauvaises intentions (comme c'est permis de le dire du modernisme).
Qui a raison de vous ou de moi? Peut-être ni l'un ni l'autre? Peut-être que seul Dieu pourrait répondre!
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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par Suliko » dim. 26 mars 2017, 13:22

et même parfois j'ai l'impression et je ne crois pas être le seul, que vous tenez qu'il faut être traditionaliste pour pouvoir être sauvé.
Non. Je confesse qu'hors de l'Eglise, point de salut, selon l'explication traditionnelle de l'Eglise. En ce qui concerne les modernistes, il est vrai que je pense qu'ils n'ont plus la foi catholique de leur baptême et donc, j'aurais tendance à tout simplement ne pas les considérer comme catholiques. Par contre, je ne pense pas que les conservateurs non traditionalistes ne sont pas catholiques. Il est vrai que je ne suis pas d'accord avec eux sur des points que je juge tout sauf périphériques, mais pour autant, je peux débattre de religion avec eux, car contrairement aux modernistes, nous partageons suffisamment de points communs pour que le débat n'en soit pas rendu impossible. Et comme je l'ai déjà écrit, la frontière entre traditionalistes et conservateurs et parfois un peu floue.
e tiens le traditionalisme pour un grand danger en raison de son caractère de poison pour les âmes
Et je peux savoir pourquoi ? Le poison pour les âmes catholiques, ce sont les hérésies, qui pullulent en toute liberté depuis le dernier concile, ce dont on ne peut sérieusement accuser les traditionalistes.
Dernière modification par Suliko le dim. 26 mars 2017, 13:47, modifié 1 fois.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par Pierre Carhaix » dim. 26 mars 2017, 13:46

prodigal a écrit :
dim. 26 mars 2017, 12:15
Cher Pierre Carhaix,
Juste deux petites précisions pour que ce soit bien clair.
1) la personne que vous accusez d'intolérance en citant son message n'est pas moi. Comme mon pseudo figure dans votre post à vous, un lecteur inattentif pourrait s'y tromper.
2) c'est Cinci que vous dénoncez, et pour ma part je n'ai jamais eu l'impression qu'il était quelqu'un avec qui on ne pouvait pas discuter, depuis le temps qu'il fréquente ce forum. Mais cela ne me regarde pas et je ne veux pas prendre partie, juste en appeler à ne pas se fâcher trop vite (cela vaut pour moi aussi).
Chère Suliko,
je trouve votre définition parfaite. Elle est très proche de ce que j'ai posé comme "le sens 3", mais elle est sans doute plus précise et mieux formulée. Bien entendu, subsiste toujours le paradoxe qui rend si difficile les discussions entre nous. Je crois que vous vous revendiquez du traditionalisme tel que vous l'avez défini, et même parfois j'ai l'impression et je ne crois pas être le seul, que vous tenez qu'il faut être traditionaliste pour pouvoir être sauvé. Alors que moi, toujours en suivant strictement votre définition (et non, je me répète, le simple attachement parfaitement légitime aux formes de piété traditionnelles, donc je ne vise personne en particulier, que ce soit clair), je tiens le traditionalisme pour un grand danger en raison de son caractère de poison pour les âmes, si c'est permis d'essayer de le dire sans être accusé de mauvaises intentions (comme c'est permis de le dire du modernisme).
Qui a raison de vous ou de moi? Peut-être ni l'un ni l'autre? Peut-être que seul Dieu pourrait répondre!
Je répondais bien à Cinci. Je ne suis nullement fâché, même si je ne me sens pas très à l'aise face à des inquisiteurs improvisés qui condamnent lorsque l'Église ne condamne pas, puisqu'elle admet à la pleine communion les communautés qui suivent le missel de 62 qui n'ont pas rompu avec elle.

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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par prodigal » dim. 26 mars 2017, 15:15

Suliko a écrit :
dim. 26 mars 2017, 13:22
Je tiens le traditionalisme pour un grand danger en raison de son caractère de poison pour les âmes
Et je peux savoir pourquoi ? Le poison pour les âmes catholiques, ce sont les hérésies, qui pullulent en toute liberté depuis le dernier concile, ce dont on ne peut sérieusement accuser les traditionalistes. Suliko
Je pense que le fait de se définir comme traditionaliste et de s'attacher à des groupes hostiles à l'Eglise de Rome telle qu'elle est est très dangereux. Ce n'est pas facile à expliquer, car c'est pour une bonne part du vécu ou du ressenti, mais je vais essayer.
1) cela entretient l'orgueil, l'orgueil de se croire dans la vérité, et donc apte à juger tout le monde sans accepter d'être soi-même jugé par personne. Doctrinalement, le traditionaliste a tendance à surestimer sa science, puisqu'il méprise celle des théologiens d'aujourd'hui, et je ne parle pas de la science et de la philosophie profanes.
2) le fait d'être souvent rejeté comme sectaire, même sans y être pour rien, produit psychologiquement ce qu'il dénonce. C'est comme un enfant à qui on ne fait pas confiance, il finit par devenir maladroit. Celui qui est victime d'a priori tend à se réfugier dans sa citadelle et à considérer qu'il n'a, hormis ses compagnons de route, que des ennemis.
3) le traditionaliste entretient inévitablement les pensées négatives.
Quand on pense qu'autour de soi il n'y a que du mal, de la bêtise et de l'hostilité, et qu'en plus on n'a pas totalement tort de croire cela, on est en danger. La charité est en danger, c'est évident, l'espérance aussi, mais même la foi, car elle risque de n'être plus qu'une foi crispée, enfermée dans sa posture de résistance aux ennemis.
Il me paraît indispensable de se protéger de tous ces maux, en s'ouvrant à son prochain, en apprenant à l'aimer et à s'intéresser à ce qu'il peut apporter qui ne rentre pas forcément dans nos cadres. Et dire cela ce n'est pas du modernisme.
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Re: Le traditionalisme : fondement en dehors de la pratique

Message non lu par Pierre Carhaix » dim. 26 mars 2017, 15:50

prodigal a écrit :
dim. 26 mars 2017, 15:15
Suliko a écrit :
dim. 26 mars 2017, 13:22
Et je peux savoir pourquoi ? Le poison pour les âmes catholiques, ce sont les hérésies, qui pullulent en toute liberté depuis le dernier concile, ce dont on ne peut sérieusement accuser les traditionalistes. Suliko
Je pense que le fait de se définir comme traditionaliste et de s'attacher à des groupes hostiles à l'Eglise de Rome telle qu'elle est est très dangereux. Ce n'est pas facile à expliquer, car c'est pour une bonne part du vécu ou du ressenti, mais je vais essayer.
1) cela entretient l'orgueil, l'orgueil de se croire dans la vérité, et donc apte à juger tout le monde sans accepter d'être soi-même jugé par personne. Doctrinalement, le traditionaliste a tendance à surestimer sa science, puisqu'il méprise celle des théologiens d'aujourd'hui, et je ne parle pas de la science et de la philosophie profanes.
2) le fait d'être souvent rejeté comme sectaire, même sans y être pour rien, produit psychologiquement ce qu'il dénonce. C'est comme un enfant à qui on ne fait pas confiance, il finit par devenir maladroit. Celui qui est victime d'a priori tend à se réfugier dans sa citadelle et à considérer qu'il n'a, hormis ses compagnons de route, que des ennemis.
3) le traditionaliste entretient inévitablement les pensées négatives.
Quand on pense qu'autour de soi il n'y a que du mal, de la bêtise et de l'hostilité, et qu'en plus on n'a pas totalement tort de croire cela, on est en danger. La charité est en danger, c'est évident, l'espérance aussi, mais même la foi, car elle risque de n'être plus qu'une foi crispée, enfermée dans sa posture de résistance aux ennemis.
Il me paraît indispensable de se protéger de tous ces maux, en s'ouvrant à son prochain, en apprenant à l'aimer et à s'intéresser à ce qu'il peut apporter qui ne rentre pas forcément dans nos cadres. Et dire cela ce n'est pas du modernisme.
Prodigal, je pourrais vous tenir exactement le même discours. Qui rejette l'autre ? Vous. Qui ne fait pas confiance ? Vous. Qui se croit au dessus et dans le vrai ? Vous. Qui condamne ? Vous. Qui n'est pas ouvert ? Vous. Qui a peur de l'autre ? Vous.

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